LA PSYCHOLINGUISTIQUE DE LA PHRASE

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Transcription de la présentation:

LA PSYCHOLINGUISTIQUE DE LA PHRASE Mme. MEDANE Université Hassiba Benbouali-Chlef- (Algérie)

La psycholinguistique chomskyenne

Productivité et générativité: les phrases L’ensemble des phrases d’une langue est un ensemble infini. Donc on ne peut pas le décrire par énumération. Donc il faut décrire les règles de construction qui permettraient en principe de générer et d'interpréter toutes les phrases de la langue (et uniquement les phrases de la langue) Chomsky dénomme compétence linguistique cet ensemble de règles.

La langue est un ensemble de connaissances conventionnelles partagées par une communauté particulière. La compétence linguistique est le système de règles qui permet au locuteur de générer et d’interpréter des énoncés. Il existe des règles tacites (procédures ou mécanismes mentaux) qui sont acquises sans apprentissage explicite. La performance linguistique est l’utilisation, la mise en œuvre de la compétence dans les actes de parole particuliers par des locuteurs particuliers. La distinction entre compétence et performance a été introduite par Chomsky et est similaire à la distinction langue/parole.

Grammaire générative: Un ensemble de formules qui décrivent la compétence des locuteurs, qui permettent de générer l’ensemble des phrases de la langue. Problème: comment la compétence vient-elle aux locuteurs?

Chomsky et la psycholinguistique En 1957 Chomsky dans son ouvrage "Syntactic Structures" propose une nouvelle conception de ce qui sera plus tard une théorie linguistique et la description d'une langue. Et c'est cette démarche nouvelle qui aura un certain retentissement en psycholinguistique. Il s'agit de la grammaire générative. L'une des particularités de cette démarche a été d'indiquer le moyen d'élaborer un modèle qui rende compte non seulement du comportement verbal explicite mais aussi de tout ce qui est implicite c'est-à-dire de la langue intériorisée d'une façon ou d'une autre par tout sujet parlant.

Mais déjà en 1916, Saussure soulignait que la langue, objet véritable de la linguistique, est un "système grammatical existant virtuellement dans chaque cerveau, ou plus exactement dans les cerveaux d'un ensemble d'individus" : système abstrait (ou du moins le substrat matériel est loin d'être connu) opposé à l'acte de parole concret et manifesté.

Plus tard, Ruwet (1968), écrit qu'une des dimensions essentielles du langage qu'on doit prendre en compte en psycholinguistique est la créativité. Pour lui "tout sujet adulte parlant une langue donnée est, à tout moment, capable d'émettre spontanément ou de percevoir et de comprendre un nombre indéfini de phrases que, pour la plupart, il n'a jamais prononcées ni entendues auparavant".

En effet, comme Chomsky, il s'efforce de rendre compte de cette "aptitude" propre à l'espèce humaine, (la créativité) qu'il appelle la "compétence". Cette tentative de simuler la "créativité" du langage à l'aide d'un modèle a eu une importance décisive pour la psycholinguistique. Pour Chomsky la compétence est cette capacité virtuelle de produire et de comprendre un nombre indéfini de phrases de la langue qui opère au moyen de mécanismes généralement inconscients et elle peut s'objectiver sous forme de jugements de grammaticalité qui font appel à une sorte d'intuition linguistique chez le sujet parlant, indiquant si la phrase est correcte (pourrait appartenir à la langue) ou incorrecte.

Dans la perspective de la grammaire générative (chomskyenne), le but principal de la psycholinguistique est la construction et la validation d'un modèle de la performance linguistique. Ce qui signifie que lorsqu'un modèle de compétence est partiellement acquis, le psycholinguiste doit étudier comment cette compétence fonctionne sous les multiples contraintes de la mémoire, de la perception, etc. Pour élaborer un modèle de performance, le critère de départ doit être non seulement la grammaticalité mais aussi l'acceptabilité, car une phrase qui contient plus de vingt propositions subordonnées peut être parfaitement grammaticale mais elle aura peu de chance d'être comprise dans les conditions habituelles.

Selon Chomsky, l'acceptabilité ne peut être formulée en termes grammaticaux, c'est-à-dire qu'il n'est pas possible de construire une grammaire qui engendrerait toutes les phrases acceptables d'une langue et seulement celles-là. En fait l'acceptabilité dépend de nombreux facteurs extra-linguistiques : facteurs "pragmatiques", facteurs psychologiques relevant de la perception, de la mémoire, etc., que la psycholinguistique devra explorer.

-Réalité psychologique des transformations (Voir :Notes du cours)

Traitement syntaxique et traitement sémantique de la phrase principe d’attachement minimal Principe de clôture différée (Voir :Notes du cours)

-Représentations sémantiques de la phrase (Voir :Notes du cours)

Le traitement de la phrase aspect pragmatique

Depuis une vingtaine d’années, l’usage du terme pragmatique s’est peu à peu affirmé dans la littérature linguistique, au point qu’il n’est pas inconvenant de parler de la pragmatique comme d’une branche des sciences du langage, voire de la linguistique. Les rapports entre la pragmatique et la linguistique ne sont pas simples. D’une manière tout à fait générale, on définira la pragmatique comme l’étude de l’usage du langage, par opposition à l’étude du système linguistique, qui concerne à proprement parler la linguistique. Si l’on parle de l’usage du langage, c’est que cet usage n’est neutre, dans ses effets, ni sur le processus de communication, ni sur le système linguistique lui-même.

Il est banal, en effet, de noter qu’un certain nombre de mots (les déictiques de temps, de lieu et de personne comme maintenant, ici, je par exemple) ne peuvent s’interpréter que dans le contexte de leur énonciation. Il est un peu moins banal de rappeler que, dans l’échange verbal, nous communiquons beaucoup plus que ce que nos mots signifient. Il est encore moins banal de dire enfin que l’usage des formes linguistiques produit, en retour, une inscription de l’usage dans le système lui-même : le sens de l’énoncé consiste en un commentaire sur ses conditions d’usage, à savoir son énonciation.

Inférence Information linguistique, information non linguistique et principes pragmatiques

Certains énoncés ont la propriété d'impliquer d’autres énoncés. Ainsi, (1) et (2) impliquent respectivement que Max n’est pas marié, que le taxi est tombé en panne et que nous avons manqué l’avion : (1) Max est célibataire (1’) Max n’est pas marié. (2) Si le taxi n’était pas tombé en panne, nous n’aurions pas manqué l’avion. (2’) Le taxi est tombé en panne et nous avons manqué l’avion. Ces implications ne demandent pas, pour être tirées, que l’énoncé soit complété par des informations non linguistiques, c’est-à-dire contextuelles.

Dans certains cas, cependant, la communication peut ne pas être littérale, et faire appel au contexte. Par contre, dans les exemples (3) à (4), le locuteur ne communique pas littéralement ce que les mots de la phrase signifient, mais bien plus : (3) A : Quelle heure est-il ? B : Le facteur vient de passer. (4) Peux-tu me passer le sel ? (5) Cette chambre est une porcherie.

En (3), la réponse de B n’est cohérente (ou pertinente) avec la question que s’il est mutuellement manifeste pour A et B que le facteur passe à une heure qu’ils connaissent tous les deux (par exemple 10 heures); en (4), le locuteur ne s’inquiète pas de la capacité de son auditeur à passer le sel, mais lui demande le sel; en (5), la chambre décrite comme une porcherie n’est pas une vraie porcherie (où l’on élève des porcs), mais ressemble à un degré élevé (saleté, désordre) à une porcherie.

Une des tâches de la pragmatique est d’expliquer comment un auditeur peut arriver à comprendre une énonciation de manière non littérale et pourquoi le locuteur a choisi un mode d’expression non littérale plutôt qu’un mode d’expression littérale. En d’autres termes, la pragmatique a pour tâche de décrire, à l’aide de principes non linguistiques, les processus d’inférence nécessaires pour accéder au sens communiqué par l’énoncé. Dans les énoncés (4) à (5), il est nécessaire d’ajouter à l’information linguistique véhiculée par l’énoncé de l’information non linguistique (dite contextuelle) nécessaire pour le processus inférentiel.