Glossaire des symptômes psychotiques Délire / Hallucination Discordance / Désorganisation de la pensée Déficit / Repli sur soi Anxiété / Dépression Hostilité / Excitation
DELIRE / HALLUCINATION Les idées délirantes non bizarres impliquent des situations susceptibles de se reproduire dans la vie réelle (idées vraisemblables), tandis que les idées délirantes bizarres sont clairement incompréhensibles et invraisemblables (sans aucune référence de la vie réelle).
Selon le thème prédominant les différents types de troubles délirants sont : EROTOMANIAQUE : Conviction d’être aimé par une autre personne MEGALOMANIAQUE : Conviction d’avoir un don supérieur JALOUSIE : Conviction d’être victime d’infidélité PERSECUTION : Conviction d’être victime de complots, de harcèlements SOMATIQUE : Des fonctions ou sensations corporelles sont impliquées FILIATION : Conviction d’appartenir à une lignée familiale célèbre MIXTE : aucun thème ne prédomine réellement
LES HALLUCINATIONS Elles peuvent concerner toutes les modalités sensorielles : AUDITIVES VISUELLES OLFACTIVES GUSTATIVES TACTILES et CENESTHESIQUES Les hallucinations auditives sont les plus courantes et les plus caractéristiques.
LES ETATS DE DEPERSONNALISATION Très souvent l’étrangeté plus ou moins insolite ou terrifiante est vécue dans la sphère du corps ou de la pensée, et les patients se plaignent d’être transformés, métamorphosés. Cet état de dépersonnalisation présente un accent fantastique ou baroque qui s’exprime dans un langage ambigu ou abstrait, étrange et contradictoire
La discordance désorganisation de la pensée La discordance correspond au caractère à la fois anarchique, incohérent et saugrenu des symptômes. L’ambivalence consiste dans l’expérience d’un antagonisme simultané ou successif de 2 sentiments, 2 expressions, 2 actes contradictoires (désir crainte ; amour haine ; rires mort) La bizarrerie résulte de la distorsion de la vie psychique, dont la gène et la perte d’unité aboutissent à des comportements étranges et maniérés L’impénétrabilité caractérise l’incohérence du monde des relations du patient, sa tonalité énigmatique, l’hermétisme de ses propos, de ses conduites ou de ses projets Le détachement évoque le retrait de la personne vers l’intérieur de soi
Maniérisme et troubles de la posture Chez le patient schizophrène les gestes sont ralentis, seulement ébauchés ou bien mécaniques comme ceux d’une marionnettes. Ils donnent une impression de maladresse, ou d’affection. Les stéréotypies sont des conduites répétitives d’attitudes, de gestes ou de paroles qui peuvent exprimer un fragment de délire
Les préoccupations somatiques Elles sont dues à un sentiment de désagrégation corporelle, ou l’on retrouve les thèmes hypocondriaques, les délires de métamorphoses (schizophrénie), de négation d’organes, de possessions diabolique (psychose puerpérale, PMD), zoopathies (delirium tremens)
Le discours désorganisé Il reflète les troubles du cours de la pensée, car en situation clinique les déductions concernant la pensée reposent principalement sur le discours du patient. Le discours peut être pratiquement incompréhensible, les réponses peuvent être reliées de manière indirecte aux questions, ou ne pas leur être reliées du tout (passage du coq à l’âne). L’un des phénomènes marquant est le Barrage : le débit s’arrête brutalement, la pensée subit une éclipse, puis la conversation reprend sur le thème précédent ou sur un autre soudainement apparu. On voit apparaître les néologismes, paralogismes, l’écholalie
Le Comportement désorganisé Des problèmes peuvent se produire dans toute forme de comportement dirigés vers un but, conduisant à des difficultés à réaliser les activités de la vie quotidienne tel que la préparation des repas, les soins d’hygiène (ex : l’incurie du schizophrène, le désordre du patient maniaque)
Conduites alimentaires inhabituelles Les conduites alimentaires peuvent régresser jusqu’au niveau de la succion : pouce, tétine, biberon. Elles comportent souvent de phases de refus d’aliments et de boulimies extraordinaires
DEFICIT ET REPLIS SUR SOI Emoussement émotionnel Alogie (pauvreté du discours, réponses brèves, laconiques) Perte d’intérêt pour les activités professionnelles ou sociales Retrait ou surinvestissement affectif Opposition, dédain, bouderie
Anxiété/culpabilité/dépression L’anxiété et les soucis excessifs (attente avec appréhension de ce qui va se passer) s’accompagnent de symptômes supplémentaires comme l’agitation, la fatigabilité, les difficultés de concentration, l’irritabilité… La culpabilité peut comprendre une évaluation négative de l’utilité du sujet ou encore des ruminations sur les erreurs passées mineures. Dépression qui se manifeste par une humeur triste avec une diminution de l’intérêt ou du plaisir (anhédonie) pour presque toutes les activités.
L’hostilité / l’excitation L’hostilité se manifeste par une colère prononcée conduisant à un manque extrême de coopération, nuisant à toute interaction L’agressivité se traduit par des colères marquées et des comportement violents (particulièrement dans les délires de persécution et de jalousie) La stupeur catatonique qui est un état d’inertie, d’immobilité où les signes négativistes prédominent
L’hostilité / l’excitation Le Catatonisme est une traduction psychomotrice de la discordance (refus de la main tendue, grimaces, sourires ou rires immotivés, tendance à la persévération des attitudes, négativisme, maniérisme) Mauvais contrôle des impulsions en particulier celles relatives aux conduites alimentaires, excrémentielles et sexuelles L’excitation peut aller jusqu’à l’agitation catatonique, caractérisée par une violence extrême (salades de mots, violences verbales et gestuelles, expressions théâtrales).