1 La socio-organisation Travailler à la base au service du développement Anja RABEZANAHARY, Stagiaire du FIDA Novembre 2009, Rome
Définition La socio-organisation est un vaste métier qui change de dénomination selon les organismes. Socio + organisation fait référence à un travail de structuration de la société rurale vers la gouvernance locale. Suite au processus de décentralisation est apparu le concept de gouvernance locale. Il désigne une manière de gouverner autrement : « par » et « pour » les communautés à la base. >> La socio-organisation comprend donc tout travail de préparation vers la gouvernance locale. Préparer les communautés à gouverner elles-mêmes pour elles-mêmes tout ce qui relève du domaine public local (la gestion des biens communs, des recettes locales, la formulation de projets collectifs, etc.).
La socio-organisation au FIDA Aujourd’hui, le PPRR et AD2M contribuent au processus de gouvernance locale en employant des organisateurs sociaux. Cependant, nous rapporterons quelques informations du PHBM dans cette présentation étant donné l’expérience et les résultats accomplis. Actuellement, le Fonds international de développement agricole finance quatre projets de développement rural à Madagascar. 1.PPRR : le Programme de promotion des revenus ruraux dans les régions orientales d’Analanjirofo et Atsinanana ( ) AD2M : le Projet d’appui au développement du Menabe et du Melaky dans l’ouest ( ) PROSPERER : le Programme de soutien aux micro entreprises rurales et aux économies régionales dans cinq régions différentes ( ) AROPA :le Projet d’appui au renforcement des organisations professionnelles et aux services agricoles dans les régions de la Haute Matsiatra, Ihorombe et Anosy ( ) La région Anosy a accueilli jusqu’en 2008 le Projet de mise en valeur du Haut Bassin du Mandrare (PHBM II).
Un appui au développement local Des contextes légèrement différents mais convergeant tous vers le développement local Le contexte du PHBM II Le projet visait essentiellement au renforcement des capacités locales, avec un travail minutieux mené à la base avec les communautés rurales (niveau fokontany/village), les activités d’animation, de diagnostic, de planification, de suivi et d’évaluation participatifs revêtiront une importance significative. Le contexte au PPRR Les volets « Gouvernance locale » et « Organisation paysanne » doivent doubler leurs efforts pour activer les domaines de mobilisation, sensibilisation, d’encadrement et d’appui conseil de proximité, ainsi que les activités de planification locale. Le contexte chez AD2M Les communautés de base sont les principaux acteurs et bénéficiaires du développement. Tout le montage d'appui-conseil de proximité préconisé par le projet est destiné à accompagner les groupes cibles dans leur réflexion et maturation, c'est-à-dire dans leur processus d'auto-développement. Le projet appuie les instances régionales et communales : régions, CRD Menabe, GTDR Melaky, et DRDR, la formulation des plans communaux de développement et, promeut la constitution de CCD représentatif au niveau communal.
Une prestation généralement confiée à des prestataires externes : opérateur généraliste, ONG de terrain, organisme d’appui. Actuellement, le PPRR a recruté ses organisateurs sociaux directement. Mais le sentiment d’appartenance au projet est bien réel : ils se présentent toujours comme les agents de projet et non comme agents de l’opérateur. Compte tenu de la stratégie d’exécution du PHBM II, le projet aura recours à des opérateurs prestataires de services contractuels pour exécuter la plupart des activités de terrain en faveur des groupes cibles: (i) un ou deux opérateurs généralistes pour les activités d’animation des communautés (sensibilisation, élaboration et suivi des plans communaux de développement, organisation paysanne), agissant ainsi en tant qu’interface entre les communautés, le bureau du projet et les opérateurs techniques spécialisés; (ii) des opérateurs techniques spécialisés pour l’appui à la mise en œuvre des plans communaux de développement et à la réalisation des mini- projets, les actions de formation, l’appui à la mise en place d’institutions de micro-finance, la réalisation des études, etc.
Principales activités Information-communication: informer et communiquer sur le projet mais aussi sur les centres d’intérêt des paysans Gouvernance locale : aide à la planification locale, mise en place des standards de service, collaboration avec le fokontany, la commune et la région Organisation et technique : identification et formation des organisations paysannes, identification et mise en place des microprojets, identification des différentes structures et infrastructures (associations d’usagers) Foncier (en fonction des cas) : appui aux guichets fonciers et informations sur les démarches pour obtenir un certificat foncier Et toute autre tâche qui favorise l’intervention du projet sur terrain Ce qui peut être fait Source : Plan communal de développement, Commune de Bekopaka
Les facettes du métier Un travail pour le développement local De concert avec les autorités locales Beaucoup de mobilité Facilitation Un travail favorisant l’appropriation Transfert de savoirs En binôme Dans des zones isolées Dans des conditions difficiles Dans l’insécurité Non-exhaustif
Un poste-clé : l’interface entre tous les acteurs Les organisateurs sociaux sont porteur du message du projet Ce sont les premiers interlocuteurs entre le projet et les autorités et institutions locales (DRDR, commune, fokontany). Ils sont l’interface entre les différentes interventions techniques et préparent psychologiquement et socialement l’arrivée de nouvelles techniques. Les organisateurs sociaux accompagnent toute la durée du projet. En malgache « mpiara-dia », littéralement compagnons de voyage pour illustrer l’accompagnement qui est fait. Les organisateurs sociaux sont garants du ciblage : genre et inclusion Ils sont source d’information pour le projet, premiers témoins des changements au niveau local
FIDA Capfida
Des profils différents Des backgrounds divers Des études universitaires sont exigés : du niveau bac+2 à bac+4 Des expériences antérieures très diversifiées : transport, hôtellerie, ONG ou autres Les mêmes motivations Ils ont la volonté de travailler pour le développement Ils aiment le travail de proximité en interaction directe avec les paysans Ils sont à la recherche d’un emploi rémunéré
Une formation au métier Une formation initiale est donnée par le projet Des connaissances sur le projet : objectifs, composantes, activités Des outils de travail : MARP, DRP pour la planification locale Une formation continue Des outils pour affiner le travail : AMED, ASEG
Les difficultés Mobiliser sans compensation les leaders locaux et les communautés Travailler sur des perspectives à moyen et à long termes : les paysans veulent des résultats immédiats. Des relations au temps différents : face à un rendez-vous convenu ensemble, les paysans ne sont jamais ponctuels et cela peut bloquer toute une journée Insécurité lors des déplacements Manque de véhicule (parfois une moto pour deux) La saison des pluies : isolés ou contraints de marcher à pied (parfois des heures durant) Manque d’expérience pratique : les jeunes organisateurs sociaux moins expérimentés sont confrontés aux difficultés du métier
Des insuffisances Pas assez de curiosité Trop de familiarité La méthode d’approche envers les communautés Pas assez de visibilité globale du projet : les différents volets et ses articulations
Des capacités à renforcer Communication Animation Connaissances sur le FIDA, le projet et ses différents volets Gestion de conflits Sensibilisation Coaching/qualité de formateur
Leurs suggestions Odilon, organisateur social AD2M, Menabe : « le projet est pressé, le calendrier est serré et les paysans doivent s’adapter au rythme. Je suggère un rythme beaucoup plus adapté aux paysans. »