Réformer les Politiques pour atteindre les OMD Gustave Nébié PNUD/SURF/Dakar
But de la présentation Montrer l’importance d’une réforme des politiques économiques contenues dans les SRP, pour l’atteinte des OMD. Il est en effet important d’accroître les ressources, mais il y a des conditions préalables et des mesures d’accompagnement nécessaires.
Ce dont nous allons parler Le champ des politiques économiques favorables aux pauvres est très vaste; aussi nous allons nous focaliser sur 3 aspects qui nous semblent fondamentaux: 1. Le cadre macro-économique; 2. La question des inégalités; 3. L’Emploi.
Le cadre macroéconomique Le cadre macro est fondamentale pour toute politique qui se veut favorable à la croissance et la réduction de la pauvreté. 2 points seront abordés: L’inflation Les investissements publics
Le cadre macroéconomique: L’inflation Objectif d’inflation généralement retenu dans les DSRP: moins de 5%, parfois même proche de 1%. Argument: l’inflation est néfaste pour la croissance et frapperait plus les pauvres. Contre argument: Vouloir réduire l’inflation à des niveaux trop bas à des coûts en terme de croissance et peut entraîner des risques de déflation (le Japon recherche désespérément de l’inflation depuis une dizaine d’année pour relancer sa croissance).
Le cadre macroéconomique: L’inflation (suite) La question de l’inflation est centrale: toute politique d’investissements massifs se traduira forcement par de l’inflation, à un degré plus ou moins important. Quel est le niveau d’inflation optimal dans les pays en développement; le seuil d’inflation au-delà duquel la croissance serait affectée? Plusieurs études:
Le cadre macroéconomique: L’inflation (suite) Khan et Senhadji (2000) du FMI: le seuil se situerait entre 7 et 12%; Bevan et Adam (2001) (Oxford University): seuil entre 5 et 10%; Certains auteurs placent le seuil même à 40% (Easterly). C’est donc dire que par rapport aux niveaux actuels d’inflation, la plupart de nos pays auraient des marges de manœuvre.
Le cadre macroéconomique: L’inflation (suite) La position du FMI même semble évoluer sur cette question: Gupta et al. (2005) du FMI: « Un objectif d’inflation en dessous de 5% pourrait ne pas être approprié » dans une perspective de fort accroissement de l’aide.
Le cadre macroéconomique RwandaOuganda Tendances passées Niveau projeté Tendances passées Niveau projeté Taux d’inflation Déficit budgétaire Taux de croissance
Le cadre macroéconomique: Investissements publics A ce niveau également les mentalités doivent évoluer: Argument classique: les investissements publics évincent le secteur privé; Cet argument n’est plus valide : L’accroissement des investissements sera financé en grande partie sur ressources extérieures, donc pas d’effet d’éviction;
Le cadre macroéconomique: Investissements publics Par contre, il est amplement accepté que les investissements publics ont un effet « d’attraction » sur les investissements privés dans les pays en développement. Gupta et al. (FMI, 2005): Sur 5 études portant sur la relation investissement public- investissement privé, toutes les 5 études aboutissent à la conclusion que les investissements publics permettent d’accroître les investissements privés en Afrique Sub-saharienne.
Inégalités, croissance et réduction de la pauvreté Deux grands courants de pensée: Les Inégalités favorisent la croissance économique (Kuznet, Lewis) Courbe en U inversé de Kuznet Justification empirique de Lewis Les inégalités freinent la croissance économique Imperfection des marchés Conflit sociaux Politique économique
Inégalités, croissance et réduction de la pauvreté Non seulement les inégalités freinent la croissance, mais en plus une croissance qui accroît les inégalités ne réduit pas la pauvreté (Banque Mondiale). Dans la plupart des DSRP, la volonté de lutter contre les inégalités est affichée, mais en pratique, on ne voit rien de spécifique prévu pour cela. Mesures spécifiques: dépend du type d’inégalités
Emploi pour la réduction de la pauvreté C’est la quantité et la qualité de l’emploi qui détermine la façon dont la croissance de l’économie se traduit par un accroissement du revenu des pauvres Trois facteur à prendre en compte: La croissance de l’économie L’élasticité de l’emploi par rapport à la croissance économique L’intégrabilité des pauvres par rapport à l’offre d’emploi
Emploi pour la réduction de la pauvreté Inde Taux de croissance élevé de l’ordre de 6 à 10% Croissance tirée par les métiers pointus du tertiaire, notamment l’informatique Mais croissance peu réductrice de la pauvreté car l’offre d’emploi ne correspond pas aux qualifications des pauvres Chine Taux de croissance élevé de l’ordre de 6 à 10% Croissance tirée essentiellement par les industries manufacturières Emplois nécessitant peu de qualification, donc ouverts aux pauvres Conséquence, forte réduction de la pauvreté en Chine