Marché du travail et relation salariale
I) Les analyses du marché du travail
A) La théorie néoclassique du marché du travail
1) Les hypothèses de base du modèle Marché du travail = marché comme les autres Rencontre offre et demande Quantité d’équilibre (nb heures travaillées) Prix d’équilibre (W réel)
a) Du côté de l’offre de travail Demande de travail des entreprises Offre de travail des ménages L’offre est une fonction croissante du salaire réel
Taux de salaire réel : mesure le pouvoir d’achat du salaire Rapport entre le salaire nominal et le niveau des prix (W/P) Coût d’opportunité du loisir
Déterminants de l’offre de travail Salaire de réserve Effet revenu Effet substitution
b) Du côté de la demande Coût du travail (W + CS) Productivité Coût salarial unitaire : rapport entre le coût horaire du travail et la productivité horaire du travail La demande de travail est une fonction décroissante du salaire réel
2) L’équilibre sur le marché
L’équilibre sur le marché
a) Variation du salaire
Pénurie de main-d'œuvre
chômage
b) Variation de l’offre de travail Si l’offre de travail augmente, toutes choses égales par ailleurs le salaire réel va diminuer et le nombre d’heures va augmenter.
c) Variation de la demande de travail Si la demande de travail augmente, toutes choses égales par ailleurs le salaire réel va augmenter, ainsi que la quantité de travail.
Dans le cadre néo-classique c’est la variation du taux de salaire réel qui permet d’obtenir une situation d’équilibre. Tout chômage est forcément volontaire, puisque les agents économiques refusent de réduire leur salaire pour trouver un emploi. Comme nous le verrons plus tard le chômage peut également résulter des imperfections du marché du travail telles que l’existence d’un salaire minimum.
B) Relâchement des contraintes du modèle
1) Un travail hétérogène Travail n’est pas un ensemble homogène Doeringer et Piore : segmentation du marché du travail Segmentation du travail : plusieurs types de contrat de travail coexistent sur le marché du travail, ce qui engendre des situations d’emploi inégales entre les emplois stables à plein temps et les emplois précaires Théorie insider / outsider
2) L’existence d’asymétries d’information Asymétries d’information : situation dans laquelle un acheteur ou un vendeur dispose de plus d’informations que l’autre et peut utiliser cette dernière à son profit Aléa moral ou sélection adverse Salaire d’efficience : proposer un salaire supérieur au salaire de marché pour s’assurer de la qualité du travail qui lui sera fourni
II) L’institutionnalisation de la relation salariale Contrat de travail : accord passé entre le salarié et l’employeur, dans lequel le salarié s’engage à effectuer un travail donné pour le compte de l’employeur en échange d’une rémunération. Relation hiérarchique : subordination Contrat encadré par des normes et des institutions
Les pouvoirs publics jouent un rôle dans la détermination des salaires au travers de l’institutionnalisation. Avant XIXème siècle : pouvoir absolu des patrons ds l’entreprise salariés n’avaient pas le droit de se défendre. conditions de travail des ouvriers : précarité et l’insécurité sociale
Fin XIXème : protection progressive des salariés Droit du travail Conventions collectives Protection sociale partenaires sociaux : représentants des salariés et des employeurs qui participent aux négociations.
Recul de l’âge de travailler Baisse du temps de travail La mise en place de congés payés Salaire minimum Protection sociale Droits syndicaux Salaire minimum : salaire en dessous duquel un salarié ne peut être payé.
III) Les politiques pour l’emploi En France 25,5 millions d’emploi Taux d’emploi : actifs occupés / population en âge de travailler
Politique pour l’emploi : ensemble des interventions publiques sur les différents marchés qui cherchent à agir sur les niveaux de l’emploi et du chômage Taux de chômage : nb chômeurs / pop° active ≈ 10%
A) Le chômage keynésien et ses remèdes Insuffisance de la demande Demande anticipée : quantité de biens et services que les entrepreneurs espèrent vendre dans le futur Prévisions de D => niv P° => niv N Niveau d’emploi se fixe sur le marché des biens et services et non sur le marché du travail Aucune raison que corresponde à l’offre de travail
Équilibre de sous-emploi : situation dans laquelle O/D de marché s’équilibrent et où il y a du chômage, c’est-à-dire un déséquilibre entre O et D de travail
Solutions : Stimuler D effective Hausse des salaires, notamment des plus pauvres Chômage conjoncturel => politique de relance
Difficultés Contrainte extérieure Contrainte budgétaire Création d’emploi ne réduit pas forcément le chômage
B) Le chômage classique et ses remèdes Chômage n’existe pas sauf si rigidités sur marché du travail Salaire comme coût limitant la rentabilité des entreprises
Solutions Supprimer le salaire minimum Réduire les cotisations sociales
Limites Effet substitution Effet d’aubaine Ralentissement du pouvoir d’achat Trappe à bas salaires
C) Le chômage volontaire et les politiques incitatives Économistes libéraux Critique des aides sociales Augmente le niveau d’exigence Encourage la dépendance Chômage volontaire et assistanat Workfare Activation / responsabilisation
Solutions : Réduction de la durée de versement des allocations Réduction du taux de remplacement
Limites Incitation ne suffit pas, il faut que les emplois existent Pb d’employabilité Seulement 42 % des chômeurs sont indemnisés Minima sociaux < seuil de pauvreté Effet de stigmatisation Développement des emplois précaires et mal payés
D) Le chômage structurel et ses remèdes Chômage structurel : résulte d’une mauvaise adéquation entre offre et demande de travail. Lié aux déséquilibres structurels de l’économie.
Flexibilité Flexibilité du travail : ajuster dans les délais les plus brefs la quantité de travail ou les salaires à la quantité de biens ou services produits. ≠ Flexibilité du marché du travail : variation de la quantité de travail offerte ou demandé lorsque le salaire varie
Objectif : s’adapter instantanément aux variations de la demande Flexibilité quantitative externe, externalisation, flexibilité quantitative interne, flexibilité fonctionnelle, flexibilité salariale
Intérêts : Réduire coûts P° Réaliser le juste-à-temps Tester la qualité professionnelle de travailleurs Mettre en concurrence les travailleurs Réduire les statistiques du chômage
Limites de la flexibilité N’empêche pas la progression du taux de chômage Renforce la segmentation du marché du travail Travailleurs pauvres Précarisation limite l’intégration
Formation Formation initiale et professionnelle => employabilité, qualifications Qualifications de l’emploi / qualifications individuelles
Intérêts : ↗ Compétitivité ↗ Qualité prestations Facilite ajustement entre offre et demande de travail
Limite Formation profite moins souvent aux peu qualifiés ou précaires Sont pourtant ceux qui en ont le plus besoin
Diversité des explications du chômage se traduit par la pluralité des dispositifs de lutte contre le chômage Aucune de ces politiques ne parvient à elle seule à endiguer le phénomène.