Cours d’introduction Les grands domaines de la sociologie CM1 : 9 février 2010
(Muséum d'Histoire Naturelle de Lausanne) PRÉSENTATION des COURS / stephanie_coiffier@yahoo.fr I. Définition des sciences humaines « les sciences qui étudient l’homme » - classement en fonction de leurs recherches et de leur domaine d’application. Crâne de jeune fille trépané au silex Néolithique (3500 Av. JC) la patiente a survécu. (Muséum d'Histoire Naturelle de Lausanne)
La Sociologie. 1. Définitions de la sociologie. Le discours sur la société. « L’analyse scientifique de la vie de l’homme en société, les actions et logiques sociales en œuvre, les différentes formes d’organisation sociale à partir d’enquêtes statistiques et d’enquêtes de terrain. » Donc = L’étude scientifique des faits sociaux (institutions, organisations : état, église, travail…) et des comportements sociaux (les pratiques communes).
2 Naissance de la sociologie : trois révolutions Naissance dans la seconde moitié du 19ème siècle Révolution française. Révolution industrielle. Révolution intellectuelle.
3. a) Les premiers sociologues Auguste COMTE (1798-1857) : Un raisonnement scientifique pour expliquer les phénomènes sociaux. Des hypothèses pour établir des lois (méthode sociologique). Karl MARX (1818-1893) : Les rapports entre les classes sociales évoluent en même temps que les bases matérielles de la société et en fonction de la manière dont les hommes s’approprient les outils de production. Emil DURKHEIM (1858-1917) : Les faits sociaux sont caractérisés par des contraintes exercées sur l’individu. Ils peuvent prendre la forme de normes ou de codes de comportement. Ils préexistent et perdurent. Max WEBER (1864-1920) : L’activité sociale (une activité significative en relation avec autrui. Expliquer sa cause, son déroulement, ses effets) – sociologie comme science compréhensive et explicative.
3. b) Quelques sociologues pour la période contemporaine Raymond BOUDON (1934) : L’individualisme méthodologique. Comment l’individu intègre (ou non) un groupe social ? Une possibilité d’usage est offerte aux acteurs – une certaine autonomie. Les effets pervers. Pierre BOURDIEU (1930-2002) : La position des individus est déterminée par la société. Mais, dans groupe social existe un rapport de force entre classes (grâce capital économique, culturel et social). Reproduction sociale au moyen de distinctions culturelles. Michel CROZIER (1922) : analyse stratégique du fonction interne et dysfonctionnement des organisations. Alain TOURAINE (1925) : la sociologie dynamique : l’action sociale, les mouvements sociaux.
4. Sociologie de la santé Elle s’intéresse : * à ses aspects macrosociologies : comme l’organisation des institutions et des processus de soin. * à ses aspects microsociologiques : comme les interactions sociales dans le processus de soin (par exemple entre le personnel soignant et le malade ou sa famille). La sociologie de la santé étudie donc : Les facteurs sociaux qui jouent un rôle dans l’apparition des maladies ou dans l’état de santé d’une population. Les attitudes (ou représentations) à l’égard du bien être et de la santé. Les comportements et pratiques en matière de santé mais aussi de prévention et d’éducation. La sociologie de l’hôpital comme organisation sociale et la sociologie des professions qui y travaillent. Pour finir, la sociologie de la santé s’intéresse à la maladie comme un PHÉNOMÈNE ou FAIT SOCIAL TOTAL
Représentation sociale de la santé Chaque société définit la maladie et la santé, en construisant un socle collectif de représentations… Pour comprendre la manière dont une société se représente la santé/maladie, les chercheurs en sociologie interrogent un panel d’individus et relèvent le vocabulaire qu’ils emploient ou les situations qu’ils décrivent (« être en bonne/mauvaise santé c’est… »). Souvent, la santé est une « réalité complexe, polymorphe » (J. MONNIER) dépendante des individus, des civilisations, des époques. OMS, 1946 propose une définition de la santé comme : « un état complet de bien-être physique, mental et psychique ». Chacun se construit un style de vie en fonction de normes sociales mais aussi de formes de socialisation.
Représentation sociale de la santé (suite) exogène / endogène (Claudine HERZLICH) ; facteurs internes, facteurs externes. La responsabilité sociale des personnes face à la santé(le capital santé). Penser la maladie en fonction des ses relations avec la société : maladie destructrice, maladie libératrice, maladie – métier. « Le sport, c’est bon pour la santé »
Déterminants sociaux de la santé Conditions de vie (sociales, familiales, environnementales, professionnelles) influencent la représentation de la santé mais aussi l’état de santé effectif de la personne. Exemples de facteurs influençant l’état de santé d’une population : biologiques, comportements, environnement (au sens général), système de santé. La présence de la précarité à l’hôpital… Les différences de mortalité et morbidité persistent en fonction de la place dans l’échelle sociale. L’augmentation des inégalités sociales serait à l’origine d’inégalités face à la santé… Nous serions de moins en moins dépendants de notre état « biologique » et de plus en plus dépendants, de notre « état social ». RESUMER : santé = des aspects cognitifs + des aspects émotifs + des aspects collectifs. (des aspects contrôlables / des aspects incontrôlables).
Comment améliorer l’état de santé de la population ? S’interroger sur les besoins de santé : Les besoins latents : qui ne sont perçus ni par la population, ni par le personnel de santé, ils ne deviennent évidents qu’à la faveur d’une analyse de certains problèmes de santé. Il faut les découvrir. Les besoins ressentis : ce sont les besoins reconnus par les individus, par la communauté, et/ou les professionnels de la santé. Ils sont fonction du milieu socioculturel, des traditions, des croyances, des représentations de la santé… Attention, ils ne sont pas forcément explicitement exprimés. Les besoins exprimés : ils correspondent pratiquement aux demandes..
BIBLIOGRAPHIE BAGROS Philippe (dir.), ABCDaire des sciences humaines en médecine, Paris, Ellipses, 2004, 272 p. BOURRICAUD F., Dictionnaire critique de la sociologie, Paris, PUF, 1982, XIV-651 p. DORTIER Jean-François (dir.), Le dictionnaire des sciences humaines, Sciences humaines Éd., Auxerre, 2004, 875 p. DURAND Jean-Philippe, WEIL Robert (dir.), Sociologie contemporaine, Paris, Vigot, 2ème éd. rev. et augm., 1997, 775 p. FERRÉOL Gilles, Introduction à la sociologie, Paris, A. Colin, 2003, 191 p. FILLOUX Jean-Claude, MAISONNEUVE François (dir.), Anthologie des sciences de l’homme, 2. L’essor des sciences humaines, Paris, Dunod, 1993, 410 p. HERZLICH Claudine, Santé et maladie : analyse d’une représentation sociale de la santé, Paris, EHESS, 1984, 210 p. LOUX Françoise, Traditions et soins d’aujourd’hui, Paris, InterEditions, 1990, 307 p. + Sciences humaines, Paris, Masson, 2002, 214 p., (Nouveaux cahiers de l'infirmière ; 6).