Consommation médicamenteuse chez la personne âgée
Caractéristiques générales La poly médication Consommation de 3.9 médicaments différents par jour à 65 ans Ce chiffre augmente à 4.4 pour les personnes de 80 ans et plus
Environ 15% des boîtes de médicaments ne sont jamais ouvertes et 25% sont à peine entamées Pour l'année 2000, la dépense pharmaceutique moyenne est d'environ 850 euros par personne âgée de 65 ans et plus Près de 3,6% des hospitalisations sont liées à un mauvais usage des médicaments
La mauvaise observance thérapeutique et ses raisons
Observance, adhérence (ou adhésion), ou tout autre terme impliquent une participation active du patient à la définition du traitement à suivre Les erreurs les plus fréquentes sont les omissions de prise, les erreurs de doses, le non-respect des conditions de prise et l’automédication
La mauvaise observance entraîne des effets néfastes pour le patient : Une bonne observance d’un traitement n’est pas une fin en soi, mais le moyen d’atteindre un résultat thérapeutique satisfaisant La mauvaise observance entraîne des effets néfastes pour le patient : diminution de l’efficacité du traitement apparition de risque de complications, rechutes, ré hospitalisations (5 à 10%)
Raisons de la mauvaise observance
Les troubles du comportement (déficits cognitifs ou mnésiques) Les dépressions La solitude Les facteurs socio-économiques
Une ordonnance trop compliquée Les résultats insatisfaisants La crainte d'un phénomène de dépendance ou d’empoisonnement Les contraintes de la prise
Les troubles de la déglutition ou difficultés à avaler le médicament du fait de la taille ou du goût La difficulté d’application de certaines formes, ex : les collyres, les gouttes, les ovules Les pipettes avec les graduations difficiles à voir Les effets indésirables
Les rendez-vous manqués qui entrainent une prescription non renouvelée La posologie non respectée L’arrêt prématuré de médicaments, l’arrêt précoce d’un antibiotique dès que les symptômes disparaissent Les difficultés pour déconditionner et prendre le médicament lié aux déficits fonctionnels (problèmes de vision ou d’audition, dextérité …..)
Difficultés pour aller chercher son traitement à la pharmacie Remplacement des médicaments habituels par leur générique (changement de couleur et de forme) Le coût des médicaments non remboursés dits de confort ou absence de mutuelle Le manque d’efficacité immédiate du traitement, la personne ne voit pas d’effet favorable
Difficulté à respecter le schéma thérapeutique (comprimé à heure fixe ou prise avant le repas ou au cours du repas) Maladie silencieuse comme le diabète ou HTA Le déni ou un refus de la maladie Le désir de ne pas guérir, d’en finir (syndrome de glissement) Le non bénéfice efficacité / effets secondaires
La recherche à entretenir sa pathologie dans le but d’avoir des visites ( bénéfices secondaires à être malade) Un problème relationnel avec un professionnel de santé, l’entourage ou des contraintes thérapeutiques mal vécues Une situation d’addiction Manque d’explication sur l’importance du traitement
Si consultation d'autres praticiens (cardiologue, ophtalmologue) il faut indiquer les traitements habituels et faire le relais au médecin traitant Les changements fréquents de prescription soit par le médecin traitant soit par des prescripteurs multiples (hôpital, spécialiste) Des conflits familiaux
L’automédication et ses dangers
L’automédication est devenue un phénomène très répandu en France Elle se définit comme l'utilisation de médicaments hors prescription médicale
Les facteurs favorisants Les conseils de l’entourage La publicité transmise dans les boites aux lettres ou par le biais des magazines destinés aux seniors Les publicités télévisuelles de médicaments
Le stock de médicaments lors de prescriptions occasionnelles ou facultatives (Ils ne sont pas obligatoirement consommés de façon systématique et de nombreuses boites peuvent être stockées dans l’armoire à pharmacie ce qui rassure les personnes) Des habitudes de consommations anciennes et très ancrées dans l’esprit des personnes
Les médicaments relevant d’habitudes de consommation La vente de médicaments d’automédication Les économies sur le budget santé, car cela évite d'avancer les frais pour une consultation médicale
PRENDRE UN MÉDICAMENT SANS AVIS MÉDICAL OU CONSEILS DU PHARMACIEN PEUT-ÊTRE DANGEREUX
Les dangers Interaction avec un traitement en cours Contre-indication avec une pathologie chronique Erreurs de posologie (surdosage) Effets secondaires Aggravation sournoise d’un état au départ peu grave
Allergie Médicament inadapté Prise de médicament périmé Erreur de diagnostic par retard de symptômes ou résultats biologiques faussés Arrêt du traitement habituel par des produits achetés par correspondance et sans avis médical
CONSEILS PRATIQUES AUX PERSONNES ÂGÉES ET AUX AIDANTS POUR UNE BONNE OBSERVANCE
Les conseils doivent se faire en termes simples et compréhensibles Les traitements doivent être revus dans leur globalité afin de diminuer le nombre de médicaments inutiles Les schémas thérapeutiques doivent être simplifiés Le rôle de conseil du prescripteur doit être renforcé ainsi que le rôle du pharmacien Favoriser la préparation du traitement à l’avance dans un pilulier ou semainier
La préparation du traitement se fera tranquillement, par la personne au domicile, sans stress et à un moment jugé le plus propice La préparation peut se faire par le pharmacien Demander à son pharmacien une livraison du traitement à domicile ou à l’infirmière ou personne aidante
Changer la forme galénique si difficulté de prise, adapter le traitement aux possibilités du patient Utilisation des astuces pour favoriser la mémorisation de la prise (traitement du matin près de la cafetière par ex) Demander le passage d’une infirmière pour la prise
Expliquer l’importance du traitement Eviter les boissons comme les colas ou le lait qui peuvent modifier l'action du médicament (Il est prouvé, par exemple, que le jus de pamplemousse inhibe ou au contraire, potentialise l'effet de certains médicaments) Favoriser la prise avec de l’eau
Favoriser les mesures hygiéno-diététiques et comportementales (cholestérol, diabète …. ) Ne pas oublier le risque de certaines interactions médicamenteuses Limiter la poly médication et éviter tous les médicaments qui ne sont pas justifiés
Favoriser une relation d'écoute et de partage avec le patient Proposer divers rappels (visites de suivi, interventions d'infirmières ou de pharmaciens) Coordonner l'action des différents intervenants, les transmissions écrites sont un outil indispensable à la qualité de la prise en charge de la personne
La fréquence des visites de suivi est un facteur positif Le pharmacien peut également jouer un rôle : faire manipuler les médicaments la première fois discuter avec le patient des conditions de mise en œuvre informer le médecin des difficultés rencontrées
Accompagner dans l’utilisation des génériques : toujours le même et même forme que le médicament d’origine ou mettre NS pour les réfractaires Dans tous les cas, il ne faut pas hésiter à parler de ses difficultés à son médecin. S'il le peut, il réorganisera le traitement pour faciliter le quotidien
La personne âgée va plus ou moins bien suivre son traitement en fonction: des informations qu‘elle possède sur sa maladie de la manière dont elle se sent, de la manière dont elle a intégré les prises de traitement dans sa vie quotidienne du degré de soutien social dont elle bénéficie et de la qualité de la relation qu‘elle entretient avec les soignants
Prendre l'habitude de rapporter les médicaments non terminés au pharmacien Faire le tri dans sa pharmacie : péremption Faire une fois par an le point sur la liste de ses médicaments Etre à l’écoute des facteurs d’alerte Faire participer le patient à la prise de décision
Prendre en compte la personne, son mode de vie et son entourage Développer l’éducation du patient et ou de sa famille Définir les priorités dans la mise en œuvre Montrer les effets positifs Encourager
Merci de votre attention