NEVROSE Maladie mentale dont le sujet reste douloureusement conscient et qui, malgré les troubles permanents de la personnalité qu’elle peut entrainer, n’en affecte pas profondément les fonctions essentielles. Les troubles névrotiques sont extrêmement fréquents (près de 12% de la population en seraient atteints). 5 grandes catégories : Troubles anxieux, paniques et phobiques Troubles obsessifs compulsifs (les fameux TOC) Troubles hystériques Troubles somatoformes et hypocondrie (rq : l’hypocondrie n’est pas une névrose mais une manifestation qui peut être liée tout aussi bien à une névrose, une psychose, une paranoïa, …) Troubles dépressifs et réactionnels au stress.
NEVROSE OBSESSIONNELLE Les symptômes obsessionnels sont purement mentaux (pas de saut dans le somatique) mais restent obscurs. Freud : « c’est là une pathologie complètement folle, l’imagination psychiatrique la plus extravagante n’aurait pas réussi à construire quelque chose de pareil, et, si on ne l’avait pas sous les yeux chaque jour, on ne se résoudrait pas à y croire ». La folie prend la forme de l’ineptie, elle tombe sur les actes les plus ordinaires de la vie quotidienne : se coucher, faire sa toilette ou le ménage, s’habiller, s’apprêter à partir, marcher … Là où un geste suffit s’installe un cérémonial aussi contraignant que compliqué, un rituel journalier qui fait ressembler la névrose obsessionnelle à une religion privée. Ex : se laver les mains 20 fois, refaire son lit jusqu’à effacer tout pli, éviter de marcher sur les rainures des carrelages, toujours passer à droite d’un panneau de sens interdit, etc… Derrière cet insensé se cache un sens, une « scène d’origine » de la névrose.
PHOBIE Peur non raisonnée et continue d’un objet, d’un être vivant ou d’une situation déterminée qui, en eux-mêmes, ne présentent aucun danger. Le sujet est conscient de l’aspect irrationnel de sa phobie et il souffre du fait que son comportement est dicté par l’évitement du facteur phobogène, en effet, les comportements de fuite et d’évitement mis en place par les sujets phobiques peuvent avoir de lourdes conséquences sur leur qualité de vie. Thèmes des phobies : animaux (oiseaux, insectes, serpents, rats), environnement naturel (hauteur, eau, orages,..), à des situations (prendre l’avion, passer dans un tunnel, lieux clos, ...) + phobie sociale : liée à des situations sociales : prendre la parole, aborder certains sujets, être le centre de l’attention. Avant d’être une « maladie », la phobie est une solution : elle permet de déplacer le conflit, de localiser l’angoisse, de lui trouver une « raison ».
HYSTERIE Névrose caractérisée par l’hyper expressivité des idées, des images et des émotions inconscientes. Polymorphisme des manifestations cliniques. L’hystérie se distingue par l’intensité des crises émotionnelles et la diversité des effets somatiques qui tiennent la médecine en échec. La personnalité sous jacente se manifeste par suggestibilité, le théâtralisme et les troubles sexuels. Les relations sociales sont altérées par la tendance au théâtralisme, la dramatisation et parfois la mythomanie. La suggestibilité, le manque de naturel vont souvent susciter le rejet, d’autant que ces traits masquent mal l’agressivité inconsciente de l’hystérique. Passage du conflit inconscient dans le corps : troubles ressemblant aux maladies organiques et allant jusqu’à la crise paroxystique à la Charcot : troubles jusqu’à la perte de connaissance avec raideur et mouvements convulsifs de type épileptique voire des attitudes orgastiques. La récupération est marquée par des attitudes théâtrales et passionnelles.
Troubles somatoformes et hypocondrie Les troubles somatoformes sont la somatisation, la conversion, le trouble douloureux, l'hypocondrie et la peur d'une dysmorphie corporelle (dysmorphophobie). Ces troubles sont caractérisés par la présence de symptômes physiques qui ne peuvent s'expliquer complètement par une affection médicale générale ou par un autre trouble mental (ex. un trouble panique ou obsessionnel-compulsif). Hypocondrie : préoccupation exagérée du sujet sur sa santé, se traduisant par des croyances et des attitudes irrationnelles vis-à-vis de son corps, la crainte d’avoir une maladie grave et une relation de défi au médecin, qui est à la fois investi d’un grand pouvoir et condamné à l’échec thérapeutique par le patient.
DEPRESSION Forme de trouble ou de souffrance mentale caractérisée par les symptômes suivants : chute de l’humeur, idées noires, dépréciation, diminution de l’élan vital, apathie, avec leur retentissement somatique (perte d’appétit, trouble du sommeil) … Les symptômes dépressifs peuvent s’inscrire dans différents tableaux psychopathologiques : névrotiques et même psychotiques (l’un des versants de la psycho maniaco-dépressive). La perte de l’estime de soi et le désir de disparaitre peuvent provoquer des idées suicidaires que seule l’inhibition permet de ne pas mettre en acte (d’où le danger de certains antidépresseurs levant cette inhibition). On a longtemps distingué dépression endogène (venant d’un dérèglement biologique interne) et exogène (venant de l’extérieur et du psychisme). Cette distinction tend à disparaître, la dépression étant conçue comme une réponse, un état cérébral lié à l’impossibilité d’échapper à une situation pénible, à l’incapacité de pouvoir changer cette situation. La dépression est une maladie contre le temps, une « maladie de la mort », celle du deuil, celle de l’enfant mort, de l’enfant perdu – dixit Jacques André.