Souffrance des soignants Comment la prendre en compte? Préventica 2004 Préventica 2004 Dr ML LEPORI Dr ML LEPORI MTPH CHU NANCY MTPH CHU NANCY membre de l ’ANMTEPH membre de l ’ANMTEPH Dr ML LEPORI Dr ML LEPORI ANFH ANFH
Soigner sans s ’épuiser « Comment faire face et nous acquitter au mieux de notre mission sans altérer notre propre santé ? Les patients seront d ’autant mieux pris en charge et soignés que les soignants eux-mêmes posséderont les ressources nécessaires à l ’accomplissement de leurs tâches » Gérard Vuidepot Gérard Vuidepot Président MNH » Président MNH »
Elle n ’est plus à nier, car elle est beaucoup plus sournoise que les effets de la contrainte physique et ce parce que peu mesurable Paradoxe: « les hospitaliers s ’épuisent mais sans soigner….dans les conditions souhaitées » La charge mentale et psychique devient la première doléance dans nos hôpitaux
Pourquoi cette souffrance ? b Pathologie lourde, mort imposée, facteurs relationnels à double face : entre les malades et leur famille et entre les collègues b Décalage entre valeurs professionnelles apprises et le terrain b complexification des tâches b Excès d’informations à traiter injonctions contradictoires injonctions contradictoires conflits de rôles conflits de rôles
Les IDE menacées de « burn-out » b Selon un rapport récent transmis au conseil économique et social: b Elles sont plus exposées que les autres salariés en raison: non seulement de l ’accélération des rythmes de travail non seulement de l ’accélération des rythmes de travail mais aussi d ’une dépendance vis-à-vis des collègues; pour 46% des IDE il faut un consensus de planning avec les collègues alors que 26% des autres salariés doivent répondre à une telle exigence. mais aussi d ’une dépendance vis-à-vis des collègues; pour 46% des IDE il faut un consensus de planning avec les collègues alors que 26% des autres salariés doivent répondre à une telle exigence. De plus l ’interruption de tâches est systématique pour plus de 50% d ’entre elles contre 27% pour les autres salariés De plus l ’interruption de tâches est systématique pour plus de 50% d ’entre elles contre 27% pour les autres salariés
La souffrance psychique des cadres est aussi une réalité b Etude récente portant sur 97 cadres: b impossibilité d ’effectuer un travail de qualité b décalage existant entre l ’idéal professionnel et la réalité de terrain b nécessité de redonner un sens au travail b développer des stratégies collectives identitaires b soutien psychologique
Les conséquences de cette souffrance b Démotivation et désengagement par rapport à des emplois qui exigent un investissement individuel et collectif fort b syndrome d ’épuisement professionnel b déshumanisation des équipes : « chacun pour soi » par réaction de défense « chacun pour soi » par réaction de défense
QUI doit prendre en charge cette souffrance ? b L ’institution b l ’équipe b les personnes ressources : - le médecin du travail - le médecin du travail - le psychologue du personnel quand il existe - le psychologue du personnel quand il existe b Mais aussi l’individu lui-même
Comment ? b Écoute attentive institutionnelle sur des indicateurs : turn - over trop important, absentéisme, démotivation b groupe de paroles ( à intensifier) b formation sur le repérage des dysfonctionnements et sur leur gestion au sein de l ’équipe b verbalisation individuelle à initier auprès du médecin du travail ou du psychologue du personnel b encourager l’individu à s’accorder du temps personnel pour se ressourcer
Quand s’exprime la souffrance ? b Souffrance collective explicite ou larvée - changement du « leader charismatique » (chef de service, cadre, collègue…) - changement d ’organisation ( 35h…) - changement d ’organisation ( 35h…) b Souffrance individuelle perçue, nommée mais très souvent non verbalisée, non reconnue d ’ou rôle des personnes ressources ou de l ’équipe
Identifier la souffrance des soignants b Devient un enjeu institutionnel de protection des personnels b ce qui nécessite d ’engager : - une réflexion - une réflexion - une action collective - une action collective
L ’ évolution de la réglementation sur l ’amélioration des conditions de travail implique implique la prise en compte de la charge mentale sous son aspect collectif et cela se transcrit dès à présent dans le document unique : décret du décret du
Hôpital secours, certes Mais aussi hôpital recours en regard des attentes de l ’ensemble des soignants ce qui nécessite un engagement collectif fort pour le personnel.
Le travail est aussi source de plaisir ego ego reconnaissance reconnaissance autrui plaisir autrui plaisir souffrance souffrance
Rôle du travail b Le travail occupe une place centrale dans le fonctionnement psychique d ’un individu b et surtout dans la construction de son identité b les métiers en relation avec le public et en particulier et plus encore ceux en relation avec la mort ou la maladie sont soumis à des interpellations fortes sur le sens de l ’activité