LA PROTHESE TOTALE DE HANCHE
Pathologie - dans le cas de fractures cervicales vraies avec gros délabrement - dans le cas d’une altération du cotyle - prothèse qui se substitue à la tête et au col - elle est implantée dans le canal médullaire - elle peut être fixée en force ou scellée avec du ciment avantage : appui possible dès le réveil du patient inconvénient : risque de luxation 2 voies d’abord : - antéro-externe : mouvements interdits = extension – adduction – rotation externe - postéro-externe de Moore : pelvi-trochantériens sectionnés risque du luxation ; mouvements interdits = flexion – adduction – rotation interne Remarques : - col trop court stabilisateurs latéraux trop courts = boiterie de Trendelenburg - col trop long augmentation des contraintes en compression - le risque de luxation diminue de S3 à S6 - évolution : court et moyen terme = bon long terme = risque de cotyloïdite - sepsis : peut entraîner l’ablation de la prothèse
Phase post-opératoire (DMS 5 jours) à J21 - lecture du dossier : connaissance de la voie d’abord, section ou non des pelvi- trochantériens - relaté : personne âgée, état de la marche antérieure - ATCD vasculaire, rhumatologique, cardiologique inspection – palpation - attitude du patient au lit : tendance à l’attitude vicieuse en flexum – adduction – rotation interne de hanche - œdème au niveau de la racine du membre inférieur - escarres - augmentation de la température cutanée - bilan de la cicatrice - mesure de longueur du membre inférieur bilan articulaire - flexion sans chercher les amplitudes extrêmes - extension avec bascule du bassin - rotation non recherchées, abductions douces - bilan du genou et de la hanche controlatérale - rachis lombaire (douleur localisée ou à distance)
Buts du traitement Les principes bilan musculaire - qualitatif : (périmétrie), déficit des fléchisseurs et des abducteurs – rotateurs externes (dans la voie postéro-externe) bilan fonctionnel - transfert, retournement, marche avec aide technique bilan sensitif bilan spécifique - respiratoire, neurologique (atteinte sciatique), vasculaire (phlébite), sphinctérien Buts du traitement - lutte contre les troubles du décubitus dorsal - éducation du patient aux risques de luxation - travail fonctionnel Les principes - faire participer le patient le plus possible - pas de mouvement en amplitude maximale - éviter le passif ou l’auto-passif - attention aux mouvements luxants
Les moyens techniques installation du patient au lit - coussin d’abduction + sac de sable anti rotation interne – externe - attelle d’extension du genou (+ ou -) - cerceau, potence, glace, table de nuit du côté controlatéral récupération articulaire - membre inférieur sain : entretien contre résistance - membre inférieur traumatisé : mobilisation proximale en anté et rétroversion de bassin pour l’extension de hanche (avantage : travail des muscles qui relient le bassin au fémur qui diminuent les boiteries de type bassin figé) - mobilisation en triple flexion – extension en actif aidé (prise en berceau) - mobilisation du genou et du pied récupération musculaire - priorité aux stabilisateurs (abduction résistée du côté opposé) - au bout de 2 à 3 semaines : travail des rotateurs externes pour la stabilité de la hanche
En progression dans le temps Récupération fonctionnelle - éducation du patient - retournement avec coussin entre les jambes - marche correcte sans aide technique - 1er lever le plus tôt possible et en actif (lever du côté opposé à la PTH) - pour le passage au fauteuil (pas de siège bas pour ne pas augmenter la flexion de hanche - déambulation : appui total autorisé avec aide technique - marche en 3 temps puis 2 temps alternés - les ½ tours se font en appui pivot sur le côté sain - montée et descente d’escaliers En progression dans le temps interrogatoire - douleur à l’appui et lors de certains mouvements pendant le sommeil inspection - diminution de l’œdème - recherche des points douloureux - bilan des cicatrices et escarres
Traitement en rééducation bilan articulaire - flexion > 90° et extension = 0 - rotation après S6 - flexum de genou possible bilan musculaire - comparatif avec le côté sain - diminution de la stabilité latérale - prudence sur le bilan des muscles suturés bilan fonctionnel - étude de la marche avec ou sans cannes (boiterie de Trendelenburg) - aide technique pour mise de chaussure Traitement en rééducation buts - but = retrouver un état fonctionnel comparable à l’état antérieur - principe = penser fonctionnel et musculaire
Conclusion Moyens et techniques - massage trophique de la région fessière - massage cicatriciel - mobilisation passive en flexion de hanche - si flexum de hanche posture de décubitus ventral - travail de renforcement musculaire en actif résisté (manuel, mécanique, poulie pour le grand fessier) - travail des rotateurs en actif au-delà de S6 +++ (en statique) - travail des stabilisateurs latéraux de hanche (si le col est trop court, il faut raccourcir le muscle en travail en course interne) - travail du pyramidal en résistant à l’abduction – rotation externe, sujet en décubitus dorsal jambes en crochet - utilisation de la balnéothérapie - exercices fonctionnels : mécanothérapie, vélo (selle haute) - lutte contre les troubles de la marche - exercice debout en unipodal - travail des rotateurs du bassin contre résistance manuelle - travail de dissociation des ceintures (stabilisation rythmique) - escalier, tapis de marche +++ - activités sexuelles - conseil d’hygiène de vie Conclusion - la rééducation après PTH est considérée comme secondaire - penser hanche stable plus que mobile - penser hanche fonctionnelle chez personne âgée - complications : usure, descellement