Prière de Manassé (Mn) Titre, lieu, date et langue de rédaction Une œuvre juive rédigée en grec entre le IIe s. av. J.C. et le Ier s. ap. J.C., plus exactement avant la destruction de Jérusalem en l’an 70, dans la région de Jérusalem. Le codex Alexandrinus (Ve s.) après les Psaumes dans une série de quatorze « Odes ». Dans les manuscrits latins médiévaux, Mn se trouve en appendice Deuxième livre des Chroniques. Anciennes traductions en syriaque, arménien, copte et éthiopien. Références dans le milieu juif Un texte en hébreu est découvert dans les fragments de la Genizah du Caire datant du Xe s. ap. J.C. Le Talmud de Jérusalem (Sanhédrin 10, 2) rapporte que les anges ferment les portes du ciel pour que la prière de Manassé ne puisse être entendue, mais Dieu accueille sa supplication. 1
Prière de Manassé (Mn) Témoins chrétiens anciens La Didascalie des Apôtres (début du IIIe s.) et les Constitutions apostoliques (fin du IVe s). Basile de Césarée, Jean Chrysostome, Augustin d’Hippone, Cyrille d’Alexandrie, Jean Damascène et Théodore Studite. Les actes du deuxième concile de Nicée en 787. Dans l’Eglise catholique Les bibles latines médiévales placent le plus souvent cette prière en appendice du livre des Chroniques. Dans sa Somme Théologique (III, 84, 5 et 10), Thomas d’Aquin cite Mn 8 et 9. La liturgie latine cite Mn 9 dans certains dimanches après l’Epiphanie et la Pentecôte : peccavi super numerum harenae maris, multiplicatae sunt iniquitates meae. Vulgate Clémentine (1592), la Mn se trouve après le NT. 2
Prière de Manassé (Mn) Les bibles protestantes Bible de Luther (1534), Bible d’Olivétan (1535), la Bible de Genève (1546) et la King James Version (1611). Existe une version vaudoise de Mn, traduite d’après la Bible d’Andreas Cratander (Bâle 1522). Mn se trouve dans le livre de Prière commune utilisé dans les Eglises épiscopales américaines. Oraison de Manassé, roi de Juda, quand il était captif à Babylone – Bible d’Olivétan (1535) 3
Prière de Manassé (Mn) Dans la tradition orthodoxe Dans les anciennes éditions liturgiques du Psautier, imprimé après les Psaumes, parmi les Odes des matines (Cantique n° 12). Pendant le carême, Mn est lue chaque soir lors de l’office des grandes complies. Mn 9 : « je ne suis pas digne de lever les yeux vers ta très haute gloire » est cité dans la première prière pénitentielle d’avant la communion. Mn se trouve dans la Bible slavone (à la fin de 2 Chr comme dans la Vulgate) et la Bible roumaine (avec les autres livres deutérocanoniques). 4
Psaume 151 (Ps 151) Selon l’indication figurant au début du psaume, celui-ci est hors numérotation. Il est considéré comme une signature davidique à la collection des 150 psaumes. Composé à partir de 1 Samuel 16-17, le Ps 151 évoque David berger et musicien, oint par Dieu et combattant Goliath. Psautier Chludov (milieu du IXe s.) 5
Psaume 151 (Ps 151) Titre, lieu, date et langue de rédaction Le Vaticanus : « Le psaume autographe sur David, et en surnombre, lorsqu’il mena le combat singulier contre Goliath » ; l’Alexandrinus : « 150 psaumes de David et un autographe » ; le Sinaiticus : « 151 psaumes de David ». Ecrit directement en hébreu, en Judée entre le IIIe et le Ier s. av. J.C. environ. Depuis 1759, le Ps 151 a été découvert en langue syriaque, dans la Peshitta. Les anciennes traductions du Psautier en arabe, copte, éthiopienne, latin et arménienne. 6
Psaume 151 (Ps 151) Références dans le milieu juif En 1956, le Ps 151 a été trouvé en hébreu à Qumrân (11Q5, colonne XXVIII). Témoins chrétiens anciens Athanase d’Alexandrie, Apollinaire de Laodicée, Isidore de Péluse, Jérôme. Dans l’Eglise catholique La Vetus Latina (Psautier romain) et la Vulgate (Psautier gallican). Quelques manuscrits latins ont traduit le mot grec idiographos (autographe) par proprie scriptus (proprement écrit). Le Ps 151, Psautier, avec cantiques et litanies (IXe s.) manuscrits de la bibliothèque d’Amiens 7
Psaume 151 (Ps 151) Dans la tradition orthodoxe Rapporté à la fin des 150 psaumes, avec une mention précisant qu’il n’est jamais lu à l’église lors des offices. Dans les anciens psautiers byzantins avec illustrations marginales c’est le seul psaume a être accompagné des miniatures. Ps 151 est cité dans les discours prononcés à la cour de Byzance, lorsque l’empereur était comparé avec le roi David : « J’étais le petit parmi mes frères […] Mais le Seigneur ne s’est pas complu en eux ». Psautier de Paris (grec 139), du xe siècle, Combat de David et de Goliath 8
Conclusions A côté des autres deutérocanoniques déjà présents dans la TOB, les six textes propres à la tradition orthodoxe s’avèrent être eux-aussi une source pour combler le fossé créé entre les derniers textes de l’AT et le NT. 4 Esd 3,7 : « Tu lui as prescrit une seule observance mais il [Adam] est passé outre ; aussitôt tu instituas la mort en lui et dans les nations issues de lui. » (voir Rm 5,12) 3 M 6,26 : « Qui a infligé ainsi des tourments illicites à ceux qui, de tout temps, ont surpassé toutes les nations par les services qu’ils nous ont rendus, et qui se sont bien des fois exposés aux pires dangers humains ? » (voir Rm 13,1-7 ; 1 P 2,13-17) 4 M 7,19 : « persuadés que, en Dieu, ils ne meurent pas, comme ne sont pas morts nos patriarches, Abraham, Isaac et Jacob, mais qu’ils vivent pour Dieu. » (voir Mt 22.31-32) 4 M 9,9 : « Mais toi, à cause de notre meurtre dont tu te souilleras, tu souffriras par le feu le tourment éternel mérité de la part de la justice divine. » (voir Mt 13,42 ; Ap 20,10) 9