Propos d’une étudiante IDE : Constat Propos d’une étudiante IDE : «…dans votre service, je trouve que vous chouchoutez les patients ». Donc, questions !
Hypothèses Les patients se sentent ils chouchoutés? Le personnel estime t’il chouchouter les patients? Les patients pensent ils que c ’est trop? Le personnel pense t’il que c ’est trop? Quel bénéfice pour les patients? Quel bénéfice pour le personnel?
Méthode Un questionnaire, posé aux patients par l’IDE, l’AS ou la psychologue (durée de l’entretien de10 à 20 min)
Population choisie 22 patients sur 60. 12 hommes. 10 femmes. Agés de 22 à 82 ans. Ayant une ancienneté en dialyse de 6 mois à 32 ans
Résultats 1 - Satisfaction : 11 satisfaits. 11 très satisfaits.
2 – Une catégorie de personnel « chouchoute t’elle » plus qu’une autre? Les médecins Les AS et les ASH Les IDE
Résultats 3 - Mode d ’installation de la relation :
Résultats 4 - notion de « seconde famille » : oui pour 15 patients
Résultats 5 - Vous sentez-vous « chouchouté » :
Résultats 6 - Que vous apporte le fait d ’être « chouchouté » :
Questionnaire au personnel 21 réponses pour 27 questionnaires distribués. 1 - Définition du mot chouchoutage : Négative : « marquer une préférence, pouvant entraîner de la jalousie ». Moyenne : « materner, infantiliser » Positive : « favoriser une relation, améliore le soin ». Alternative : « affinités, bienveillance, cordialité ».
2 - D ’accord avec l’élève IDE :
« Pourquoi pas, si ça réconforte… » NON 12 réponses. 3 - Les patients doivent-ils être chouchoutés ? OUI 5 réponses. « Pourquoi pas, si ça réconforte… » NON 12 réponses. « …ça infantilise, c ’est dépasser le rôle du soignant » Plus ou moins 4 réponses. « oui, si ça permet de passer une bonne dialyse, non, si cela doit les rendre capricieux »
«il y a des chouchouteurs partout, plutôt des chouchouteuses !! » 4 - Une catégorie professionnelle chouchoute t ’elle plus qu’une autre? Pour 14 NON Pour 7 OUI «il y a des chouchouteurs partout, plutôt des chouchouteuses !! »
5 - A quoi est lié ce « chouchoutage »? : A la personnalité du soignant 16 A la formation du soignant 7 A la fonction 7 Autre 3 personnalité du patient, vécu du patient, ancienneté dans le service...
Discussion Terme ambigu, portant une connotation péjorative autant chez les patients que le personnel. On préfèrera utiliser le terme : « Entourer » Malgré cela, il ressort une satisfaction de l’ensemble des patients questionnés, qui se sentent entourés et voient là une relation amicale, qu’ils vont considérer comme normale par opposition à d ’autres services d ’hospitalisation.
Pour le personnel, les sentiments sont beaucoup plus partagés Pour le personnel, les sentiments sont beaucoup plus partagés. On retrouve souvent la notion de « relation soignant/soigné » à ne pas dépasser, mais parallèlement, du fait de la chronicité des patients, des liens particuliers tissés avec ceux-ci, ces mêmes soignants admettront qu’il est normal qu’on les « entoure » plus ici, tout en sachant que cela peut donner lieu à certains débordements...
Conclusion Les patients veulent être entourés mais pas infantilisés. Chez les patients cette notion d’entourage est « normale », elle signerait le rôle propre du soignant qui prendrait en compte non seulement la maladie physique mais aussi la souffrance psychique qui en découle . Cette relation permettrait d’humaniser la chronicité de la maladie et de restituer au patient une dimension de « sujet », alors même que leur corps devient « l’objet » de la médecine.
Le personnel voudrait rester dans le soin mais va apporter plus d’attention que dans un service dit « classique ». Ce travail a ouvert d’autres questions et d’autres perspectives. La chronicité, l’entourage amènent-ils à une infantilisation, à une moindre autonomie des patients ? Ou au contraire, à une réponse humaine face à des patients souvent âgés et sans soutien familial. Sujet complexe…
La chronicisation due à la maladie va-t-elle nous donner une sensibilité plus aigue à ce que vit l’autre, ou bien l’émousser ? Comment trouver la juste mesure entre le trop d’aide ou le pas assez ? Les discussions dans l’équipe montre des positions divergentes. Le personnel va garder en général une dose de « réserve » par peur de débordements.