Atteintes rénales au cours des spondyloarthrites Alia Fazaa, Ines Mahmoud, Olfa Saidane, Raoudha Tekaya, Hana Sahli, Leila Abdelmoula, Rafik Zouari Service de Rhumatologie, Hôpital Charles Nicolle, Tunis-Tunisie CONCLUSION INTRODUCTION Notre étude a attiré l’attention sur la possibilité d’atteinte rénale au cours des Spa. Selon les données de la littérature, l’amylose secondaire représente la cause la plus fréquente. Cependant une néphrotoxicité médicamenteuse, en particulier aux AINS, mérite également d’être évoquée. A côté des atteintes ostéo-articulaires classiques, diverses manifestations extra-articulaires ou systémiques peuvent venir compliquer le cours évolutif des Spondyloarthrites (Spa), et plus particulièrement les manifestations rénales. Nous nous proposons d’étudier les caractéristiques des atteintes rénales et en particulier néphrologiques au cours de cette pathologie. RESULTATS (2) Un traitement par anti-TNF alpha a été indiqué chez le patient ayant une amylose rénale mais celui-ci a été perdu de vue. L’évolution s’est faite vers l’amélioration de la fonction rénale dans 1 cas et la guérison de la lithiase rénale dans un autre cas. MALADES ET METHODES Etude rétrospective (1992-2013) des dossiers de patients suivis pour Spa (critères d’AMOR) et présentant une atteinte rénale. Ceux ayant une pathologie associée pourvoyeuse d’atteinte rénale ont été exclus. DISCUSSION RESULTATS (1) Les Spa peuvent s’accompagner de manifestations extra-articulaires affectant différents organes, comme le système cardio-vasculaire, pulmonaire, nerveux ou le rein (1). Cette dernière n’est pas rare, et son pronostic dépend du type d’atteinte rénale (2). Une PBR est nécessaire devant la survenue d’une anomalie du sédiment urinaire, afin de déterminer le pronostic et de décider du protocole thérapeutique. Selon une étude tunisienne (3), qui a comparé 32 Spa avec atteinte rénale à 88 Spa sans atteinte rénale, le tabagisme, un syndrome inflammatoire biologique intense, l’uricémie et l’IgA sérique, une sacro-iléite stade 3 ou 4 et une colonne vertébrale bambou, constituent des facteurs prédictifs de l’atteinte rénale au cours des Spa (2). En raison du faible effectif, ces facteurs n’ont pas été évalués dans notre étude. L’amylose AA est la plus fréquente des causes d’atteinte rénale au cours des Spa (62%), suivie par la néphropathie à IgA (30%) (1). La néphrotoxicité médicamenteuse peut provenir des AINS, comme chez l’un de nos patients, ou des DMARDs (1). Les effets secondaires rénaux et la possibilité de pathologies rénales préexistantes devraient donc être pris en compte pour la décision thérapeutique (1). 5 cas de Spa avec atteinte rénale ont été colligés: 4 H et 1 F, âgés en moyenne de 34 ans (17-56 ans), suivis pour une Spondylarthrite Ankylosante (n=4) et associée à une entérocolopathie (n=1). L’atteinte était axiale dans 2 cas, axiale et périphérique dans 3 cas. Les patients étaient traités par AINS (n=3) et/ou salazopyrine (n=4). L’atteinte rénale est survenue après une durée moyenne d’évolution de 4 ans (0-10 ans). Les CDD étaient à type de protéinurie (n=4), hématurie macroscopique (n=1), hématurie microscopique (n=1), syndrome néphrotique (n=1) et élévation de la créatinémie (n=1). Le dosage pondéral des IgA sériques était normal dans les 2 cas où il a été réalisé. La PBR, indiquée chez 3 patients a été contributive au diagnostic étiologique dans 1 cas. Les différentes étiologies de l’atteinte rénale étaient à type d’insuffisance rénale fonctionnelle en rapport avec les AINS (n=1), lithiase rénale bilatérale (n=1) et amylose AA (n=1). L’étiologie d’une hématurie avec protéinurie, n’a pas pu être établie chez 2 patients. La conduite à tenir pour l’atteinte rénale était l’abstention (n=2), l’arrêt des AINS avec réhydratation (n=1) et traitement au lazer de la lithiase rénale (n=1). Références Strobel ES, et al. Clin Rheumatol 1998;17:524-30 (2) Lee SH et al. Rheumatol Int 2013;33:1689-92 (3) Samia B et al. Nephrol Ther 2012;8:220-5