Pour une visite de la Venise «classique», il faut, bien sûr, évoquer l’atmosphère de son sompteux carnaval, omniprésent même hors saison…
Les masques, les costumes, rivalisent de faste et de couleurs dans les vitrines…
… et si certains d’entre eux valent une fortune, il est vrai que ce sont souvent de véritables bijoux.
On en voit de tous styles, des plus traditionnels aux plus modernes, des plus sobres aux plus baroques, présentés différemment suivant les boutiques.
Autre « spécialité » artisanale très présente dans les vitrines : les objets en verre de Murano, du nom de l’île où sont situés les ateliers des verriers, au nord de Venise.
Là encore, le choix surabonde et les créations sont de tous styles, de tous ordres… Difficile de ne pas trouver son bonheur et en même temps… difficile de faire son choix parmi tant d’étalages, tant de couleurs, tant d’objets. La Venise des clichés est aussi une Venise de démesure…
Pour évoquer la Venise « classique », il faut aussi parler de l’Art, présent à chaque coin de rue, dans chaque façade, dans chaque monument, dans chaque statue et même dans le style des célèbres et des innombrables ponts, tous différents…
Leurs enjambements, leurs arcs, leurs enfilades, découpent la ville en perspectives fabuleuses et d’autant plus variées que le va-et-vient des bateaux en modifie sans cesse l’agencement. Comme l’eau qui la baigne, Venise a un visage mobile et changeant…
Regardez cette « rue », par exemple : entre cette photo et la suivante, il n’y a eu que l’espace de quelques secondes et un léger changement de cadrage, pourtant…
… Ici, n’avez-vous pas l’impression d’être déjà complètement ailleurs ?...
Ajoutez à cela que la vue est différente en amont et en aval, face à vous ou dans votre dos, suivant le côté du pont vers lequel vous choisissez de vous tourner…
Voici, toujours au même endroit (nous avons à peine parcouru quelques mètres !), le fameux pont du Rialto…
… et la non moins incontournable foule de touristes et de photographes qui va avec… plus ou moins pressée, plus ou moins respectueuse de son voisin, plus ou moins polyglotte suivant les zones… mais en tout cas, peu de vrais Vénitiens à cet endroit !
Même foule dense et cosmopolite, a fortiori, sur la célébrissime « Plazza San Marco », encadrée de palais et de monuments fastueux. Joyeux pêle-mêle de groupes avides d’explications en toutes langues qui courent après leur guide à parapluie, de touristes avec ou sans chapeau mais presque tous avec appareil photo, de poussettes, de parents pousseurs de poussettes, de nuées de pigeons et de nuées d’enfants pourchasseurs de pigeons… Une ambiance bien à part dont je vous parlerai une autre fois, car cette place et la vie qui l’anime, à elles seules, suffisent à occuper une demi-journée !
Impossible aussi de vous embarquer (!) pour une visite de la Venise « classique » sans un petit tour par la lagune et les légendaires gondoles… Ne vous fiez pas aux images : la rive et les quais, eux aussi, grouillent de bateaux, de monde… et de marchands !
Mais l’engorgement est plus critique encore dans les étroits canaux qui tiennent ici lieu de « rues » : aux endroits les plus « touristiques », les gondoles se multiplient et il faut souvent tout le savoir-faire des gondoliers pour manœuvrer sans se saborder les uns les autres…
Ici, par exemple, l’embarcation paraît contourner paisiblement la « Fenice », le célèbre opéra de Venise, récemment rénové; mais à la minute suivante, quatre ou cinq autres gondoles avaient surgi et la manœuvre pour échelonner les passages a bien pris dix minutes…
Finalement, c’est du haut des ponts que le spectacle est le plus beau et le mieux perceptible, car au ballet gracieux des bateaux s’ajoute le décor des palais, des façades et des dômes égrenés de main de maître au hasard des perspectives…
Les reflets de façades éparpillés parmi les barques, les miroitements de la lagune, les variations de couleur de l’eau en fonction de l’exposition et de la lumière parachèvent la magie de cette ville à l’aspect et et à l’atmosphère uniques au monde.
Pourtant, pour qui accepte de sortir des itinéraires balisés et de s’écarter des sites « mythiques » autour desquels la foule s’agglutine, il existe une autre Venise, une Venise plus tranquille, insolite et cachée… Mais pour la rencontrer, il faut…
… tomber le masque. Oublier les stéréotypes. Et… ouvrir l’autre diaporama !