Intercycle : la continuité Projet : Enrichir le lexique Connaître et s’approprier un vocabulaire précis et varié de la 3ème à la 2nde Collège de Thiant LGT de Vieux-Condé Valéry Herbin Classe de 3ème 24 élèves Virginie Camier Classe de 2nde 33 élèves
Etat des lieux Le manque de vocabulaire constitue un obstacle à la fois à l'expression écrite et orale, mais aussi à la compréhension et analyse des textes. C'est moins le métalangage littéraire qui pose problème que le manque de vocabulaire courant et en particulier de mots abstraits, ces mots dont les élèves ont besoin pour exprimer leurs idées. La lecture, à elle seule, ne suffit pas à faire acquérir des mots nouveaux (cf. Alain Bentolila, Rapport de mission sur l’acquisition du vocabulaire à l’école élémentaire, 2007). Un enseignement spécifique du lexique est indispensable. De tous les outils de la langue, le vocabulaire est le moins étudié. (cf. rapports de l’Inspection Générale sur l’enseignement du français au collège et au lycée)
Alain Bentolila, Rapport de mission sur l’acquisition du vocabulaire à l’école élémentaire, 2007 « Lorsqu’un élève rencontre un mot dans un contexte particulier, ce dernier est "paré" d’une signification singulière ; de ce fait, la découverte du « sens propre » exigera un travail spécifique indispensable à sa mémorisation et à sa réutilisation dans un autre contexte : le sens « propre » apparaîtra ainsi comme le sens débarrassé de sa poussière contextuelle. Ce travail de "détourage " nécessaire à l’acquisition d’un vocabulaire actif ne se fait pas tout seul à la seule lecture des textes. Si l’inférence d’un mot à partir de son contexte d’utilisation permet d’en approcher une signification particulière, ce processus ne garantit en aucune façon la capacité des élèves d’intégrer ce mot, dégagé de son contexte, au sein de leur système lexical . On peut, sans risque, affirmer que l’enseignement spécifique du vocabulaire fait progresser de façon significativement plus efficace et plus égale les élèves que lorsque ces derniers se trouvent dans l’obligation d’inférer le sens de nouveaux mots dans un texte. »
Rapport de l'Inspection Générale sur l'enseignement du français au collège, mars 2002 « Une priorité à affirmer : l’apprentissage du lexique La question du lexique, dont il est dit partout dans les programmes qu'il s'agit d'un enjeu majeur, pose une véritable question d'enseignement, à laquelle les professeurs comme les formateurs ne savent guère répondre. Les professeurs voient mal comment faire progresser les élèves en matière de lexique. Ils ont une idée générale des demandes des programmes (champs lexicaux, sens général et en contexte; synonymes - antonymes, registres de langue, préfixe - suffixe, étymologie) sans percevoir les demandes spécifiques... »
Rapport de M. Jean Jordy sur la mise en oeuvre du programme de français en classe de seconde, octobre 2003 « Un champ de l’enseignement du français au Lycée gagnerait à être plus consciencieusement entretenu, c’est le champ de l’apprentissage continu du lexique. L’INRP a fait paraître en 2001 le résultat d’une enquête et d’une recherche, Des mots au discours « la place du lexique dans l’enseignement du français au lycée ». Laissant au lecteur curieux le soin de découvrir cette étude et de se laisser convaincre par la démonstration et les propositions émises par l’équipe, nous reprenons seulement l’essentiel de sa conclusion : « L’appellation même du cours de français suppose qu’il s’occupe au moins pour partie de la dimension linguistique de cette ‘’matière’’, compte tenu des objectifs spécifiques qui sont les siens. L’étude du vocabulaire (…) fait partie des traditions bien établies de l’enseignement du français au lycée : elle est nécessitée aussi bien par l’étude des textes littéraires que par les productions d’élèves (orales ou écrites) et son évaluation est prévue, directement ou indirectement, dans les sujets proposés aux candidats à l’écrit et à l’oral de l’épreuve anticipée de français du baccalauréat . […] L’étude des (…) programmes manifeste à la fois l’importance accordée à cette part de l’enseignement du français et le flou qui reste attaché aux modalités mêmes de cet apprentissage. […]. Tout se passe comme si ce domaine de la discipline faisait nécessairement l’objet d’une approche parcellaire, ponctuelle, parfois détachée des autres dimensions de la discipline (simple correction ou élucidation) alors qu’il est clair que le vocabulaire nous renvoie à tous les mécanismes de l’appropriation de la langue, de pratique de la lecture, de l’écriture et de l’expression orale. »
Comment aborder le lexique ? Il est important de structurer les activités lexicales "de façon à ne pas laisser le hasard des lectures déterminer à lui seul la progression" (Document d'accompagnement de la classe de 6ème, p. 25). « L'approche thématique du lexique reste envisageable ... Ce travail toutefois, pour être bénéfique, doit être mené en relation avec la lecture et l'observation des textes ... Cette approche thématique du lexique est en revanche très contestable si, coupée de toute réalisation textuelle et rapportée aux seuls univers d'expérience, elle entraîne l'élaboration de simples listes de mots. » (Document d'accompagnement de la classe de troisième, p. 33) « Il est clair que le vocabulaire nous renvoie à tous les mécanismes de l’appropriation de la langue, de pratique de la lecture, de l’écriture et de l’expression orale. » (M. Jean Jordy, Rapport sur la mise en oeuvre du programme de français en classe de seconde, octobre 2003)
Le lexique au cœur de la séquence Il n’est pas question d’envisager l’enrichissement du lexique au coup par coup en fonction des textes rencontrés, mais de véritablement le penser en amont, dans la conception même de la séquence. L’enrichissement du vocabulaire garantit : une bonne compréhension du texte et de ses enjeux, une plus grande habileté dans l’expression en fin de compte un meilleur accès au monde. 7
Objectifs du socle commun La maîtrise de la langue français – Connaissances – Le vocabulaire « Enrichir quotidiennement le vocabulaire des élèves […] un objectif primordial, dès l'école maternelle et tout au long de la scolarité obligatoire. […] un vocabulaire juste et précis […] le niveau de langue […] des mots de signification voisine ou contraire […] la formation des mots, afin de les comprendre et de les orthographier » La maîtrise de la langue français – Capacités – Utiliser les outils « utiliser des dictionnaires, imprimés ou numériques, pour vérifier l'orthographe ou le sens d'un mot, découvrir un synonyme ou un mot nécessaire à l'expression de sa pensée » La maîtrise de la langue français – Capacités – Attitudes « L'intérêt pour la langue comme instrument de pensée et d'insertion développe la volonté de justesse dans l'expression écrite et orale, du goût pour l'enrichissement du vocabulaire … »