1. Les principaux partis francophones
Préambule Les piliers
Les piliers, un dérivé des clivages Les cloisonnements ont abouti à la constitution de 3 « mondes »: le monde socialiste, le monde catholique, le monde libéral. Les piliers ont permis de structurer et de défendre les intérêts de ces mondes en leur donnant vie dans des organisations.
Du « pilier » au « zapping » Autrefois chaque belge, selon son milieu, appartenait à l’un de ces mondes et vivait au sein des associations de son pilier: syndicats, partis, mutuelles, journaux, mouvements de jeunesse, centres culturels, écoles, etc Aujourd’hui la fidélité a beaucoup diminué et les choix des citoyens varient selon leurs intérêts. On peut aller à l’école catholique, avoir une mutuelle socialiste, lire la DH, militer chez Ecolo-J, etc. Cela complique la tâche de « séduction » des partis
Partis apparus au 19e siècle
Fondé en 1846 (le 1er) = Parti Libéral Ensuite PLP, puis PRL (FDF-MCC) et enfin MR= mouvement réformateur Le public visé au départ : les bourgeois non croyants, puis les classes moyennes et dominantes, les indépendants, les professions libérales, Tous ceux qui privilégient l’idée de liberté, surtout dans le domaine de l’activité économique -> diminution de l’aspect laïc Les Libéraux
Références ? Adam Smith + Révolution Française, les Lumières Les Droits de l’Homme, la laïcité Combats/Objectifs Défense des libertés individuelles et de l’égalité des chances Défense de la laïcité: les croyances = sphère privée Economie : l’esprit d’entreprise, à l’initiative Diminution du rôle de l’Etat et de la « pression fiscale sur les revenus du travail » Mots/clés Liberté - Individu responsable - Droits et Devoirs Lois du Marché - Libre entreprise, l’initiative privée, Le moins d’Etat possible -> baisse des impôts tout récemment : « libéralisme social »
« Nous nous inscrivons dans une nouvelle dynamique politique réformatrice qui pose l'exigence de réconciliation de chaque individu avec lui-même et avec la société, de l'acceptation du citoyen d'assumer des devoirs en reconnaissance des droits que lui garantit la société. De plus, nous souhaitons des institutions modernisées qui puissent permettre cette voie de réconciliation. Notre politique réformatrice repose sur ces deux piliers essentiels: le premier qui veut que les institutions soient les pôles de réconciliation et le second, qui est fondé sur le contrat d'adhésion citoyenne impliquant, tant pour le citoyen que pour la société, des droits et des devoirs. Les citoyens doivent être convaincus que les valeurs démocratiques sont des droits imprescriptibles dont la pérennité exige des devoirs car notre société a plus que jamais besoin d'une cohésion très forte basée sur l'adhésion de tous ses acteurs. Une vie politique nouvelle doit s'articuler autour d'un contrat d'adhésion qui allie liberté et effort, égalité et responsabilité, solidarité et engagement social » Présentation du parti sur le site du MR
Les Dangers ? liberté peu utilisable par celui qui n’a pas de moyens; responsabilisation à outrance, obligation de mériter les aides reçues (moins un droit); priorité à la rentabilité économique sur l’humain; approche sécuritaire des problèmes au détriment d’une analyse socio-économique des causes.
héritier du parti catholique fondé en 1884 (< Bloc catholique) ensuite PSC, puis « Nouveau PSC » puis cdH = centre démocrate humaniste Le public visé au départ : les chrétiens de toutes classes sociales puis le Centre, d‘inspiration chrétienne les mouvements associatifs la référence explicitement chrétienne a disparu en 2003 Références ? -> ± 1970: Jésus-Christ et l’Eglise catholique puis recul de l’Institution mais tjrs valeurs chrétiennes Aujourd’hui: l’Humanisme et la Démocratie Le cdH, ex-Sociaux chrétiens
Combats/objectifs Voie moyenne entre libéralisme et socialisme Equilibre entre Etat - Economie - Personne (>< Individu) Avant : défense de l’Ecole libre, les institutions Xiennes, la famille, les valeurs chrétiennes dans les problèmes éthiques : avortement, euthanasie, … Aujourd’hui : remettre l’Homme au centre (avant le Marché), priorité à l’humain, la famille, … Mots-clés Equilibre entre Public/Privé, Gauche/Droite -> Centre, Démocratie, Chaque Personne, Etat régulateur (subsidiarité), associatif.
Du PSC au Cdh, ce que nous sommes devenus … Le centre, car nous sommes un lieu de rassemblement ouvert à tous les citoyens, quels que soient leur statut social, leur nationalité, leur religion ou leurs convictions. Le centre, car nous nous situons au-delà de la droite et de la gauche. -> Remettre le sens de l’autre au cœur d’un projet politique et ajouter à la liberté et à l’égalité, la force de la fraternité. Démocrate, car nous voulons construire une société tolérante et participative qui considère chaque citoyen comme un acteur responsable de son destin et de sa communauté à qui l’Etat doit laisser un rôle d’action et de décision important. -> Combattre une société égoïste, matérialiste et violente basée sur le culte de l’argent, de la compétition, de l’indifférence et de l’inégalité. Humaniste, car nous considérons chaque personne, son bonheur, ses rêves, comme la priorité de toute politique, car nous préférons la qualité de l’être au mythe de l’avoir. -> Réimposer l’homme aux autres, au marché, à la science et aux institutions. » Présentation sur le site du cdH de Woluwe
Les Dangers ? Un projet politique peu visible, qui semble « chèvre-choutiste » De grands écarts dans les rangs de leur public: centre-gauche/centre-centre/centre-droit; Certains restes du pilier chrétien-> parfois défense d’intérêts corporatistes
Le parti socialiste Fondé en 1885 = Parti Ouvrier Belge (POB) Ensuite PSB puis PS, quand il y eut scission avec l’aile flamande (SPA) Le public visé D’abord les ouvriers et ceux que préoccupent leur exploitation ; Puis les travailleurs en général; S’y ajoutent les laïques et de manière générale « les progressistes »
Références ? Marx et la Révolution prolétarienne; Ensuite évolution -> Réformes -> démocratie Combats/Objectifs Le Suffrage universel; La Sécurité Sociale et la protection du travailleur (conditions/salaire/ embauche…); La lutte contre les inégalités; La défense - assurée par l’Etat - de la Sécurité sociale, de l’Emploi, de l’Ecole Publique et des Services Publics Mots-clés Solidarité, « les gens avant l’argent », l’Etat protecteur des plus faibles, l’Europe sociale, priorité de l’intérêt collectif
« Un Parti de l'égalité, rénové, féminisé, rajeuni et ouvert à tous les croyants progressistes ; un Parti qui accorde à l'enseignement, à la recherche et aux combats sociaux une place prioritaire; un Parti qui promeut la paix dans le monde; un Parti qui veut la fin du conflit Israélo-palestinien et qui pense qu’il peut y contribuer ici par des actions concrètes ; un Parti composé de citoyens du monde qui ont admirablement réussi leur intégration ici. Un Parti d’hommes et de femmes de terrains qui s’engagent et traduisent nos valeurs au quotidien. » Présentation européenne Site du PS
Les dangers ? « Etat Providence » qui prend tout en charge -> déresponsabilisation de l’individu; Etat très actif -> besoin de bcp d’argent soit bcp d’impôts -> diminution de l’argent utilisable pour faire tourner l’économie soit bcp de dettes; « Solidarité envers les camarades » peut devenir copinage et clientélisme (emploi, logement…)
2. Partis apparus au 20e siècle
Les Ecolos Issus dans les années 70 d’un mouvement pro-Nature, « les Amis de la Terre », devenus « le mouvement Ecolo » puis le Parti Ecolo. Public cible Les défenseurs de la Nature; Les partisans de la limitation de la croissance; Ceux qui cherchent l’équilibre entre l’homme et son environnement au sens large; Ceux qui rejettent les clivages traditionnels (les piliers)
Références ? Le Club de Rome (croissance zéro); l’Ecologie au sens scientifique. Combats/Objectifs Environnement- Nature -Futur- Intergénérationnel; Rapprochement Etat-citoyen et Participation (quartier, rencontres citoyennes…); Relations Nord-Sud équilibrées. Mots-clés Développement durable, Progrès contrôlé (OGM/Nucléaire); Approche globale des problèmes (systémique); Alter-mondialisation; Démocratie proche des gens.
" Une politique qui ne laisse personne au bord de la route..." Voir plus loin, c’est regarder au delà des prochaines élections. Les grands défis, comme l’emploi durable, le développement des transports en commun, la lutte contre le réchauffement climatique ou l’accès de tous à la santé, nous voulons les mener à terme. Les plans de ceux qui veulent tout privatiser, même les pensions, nous persistons à les refuser. Et ceux qui préfèrent renforcer les privilèges des plus forts que de lutter contre l'exclusion des plus faibles, nous les combattons quotidiennement ! Une politique qui ne laisse personne au bord de la route, une politique qui implique chacun, une politique qui tient compte des générations futures, voilà ce que nous voulons continuer à faire. Avec votre soutien ! Présentation sur le site Ecolo du programme électoral 2004
Les Dangers ? Certain dogmatisme, voire sectarisme sur l’environnement -> manque de réalisme; Réussite du projet implique Adhésion intellectuelle des gens + Modification des comportements individuels -> très difficile (cfr méthode résolution de PB) Démocratie directe, grande liberté -> difficile à garder une ligne de conduite -> fréquentes divisions.
Et les autres ? Aux élections communales existent de nombreuses listes qui, extérieurement, n’appartiennent à aucun des partis traditionnels; Exemples : –Ensemble pour ….. –Union du Bourgmestre –Vivre mieux à …
Qui sont-ils ? Personne n’étant idéologiquement neutre, il s’agit souvent de coalitions de partis traditionnels, avec quelques membres qui veulent conjuguer des valeurs appartenant à des familles différentes. Ces coalitions n’ont pas attendu le résultat des élections pour se former.
Comment s’y retrouver ? La Commune, surtout petite, a souvent des problèmes bien concrets à résoudre. Mais il existe peu de solutions qui ne contiennent pas un choix politique : plutôt social, plutôt laïque, plutôt commercial, …Cfr Francorchamps ! Pour connaître la famille réelle des candidats, allez sur Internet et tapez leur nom. Vous les retrouverez souvent dans d’autres cadres, ceux des partis.
Les partis antidémocratiques En Flandre : Le Vlaams Belang En RW/ CF: Le Front National Force Nationale ou leurs variantes
Cette catégorie signifie déjà - qu’ils ne pouvaient exister avant la démocratie; - qu’ils se caractérisent en s’opposant.
Ils s’inspirent tous des doctrines fascistes et nazies, pouvoir fort - Un pouvoir fort, incarné dans un chef, un leader à qui tous doivent obéir; rejet - Un rejet du parlementarisme; totalitaire - Un Etat totalitaire, qui contrôle et organise toute la société pure - Une exaltation de la patrie et de la race pure bâtard - Un rejet de tout ce qui est étranger ou mixte, une haine du « bâtard » contrainte et de la violence - L’utilisation de la contrainte et de la violence pour atteindre son but, puis exercer le pouvoir.
Ce qui attire chez eux La simplicité de leur théorie dans un monde compliqué: 1 constat, 1 cause, 1 conséquence, 1 solution; La possibilité d’être inclus dans un groupe aux liens étroits, aux rites très cadrants; La revendication forte d’une identité nationale, culturelle ou raciale;
valorisationsentiments naturels - mais négatifs La valorisation d’une série de sentiments naturels - mais négatifs - présents chez nous tous: égoïsme, méfiance de ce que l’on ne connaît pas, paresse intellectuelle, déresponsabilisation (c’est pas moi, c’est l’autre), victimisation (les petits qu’on écrase, les gros qui piquent nos sous..) flou entretenu sur la réalisation concrète Un flou entretenu sur la réalisation concrète de leurs objectifs, spécialement - la restriction des libertés pour tous les citoyens, l’usage de la force.
Le Vlaams Belang (ex Vlaams Blok) Succède aux anciens mouvements flamands, qui avaient collaboré avec les Allemands lors des deux guerres; Radicalise les positions flamandes dans la question communautaire; Profite de l’inertie des partis traditionnels face à certains thèmes comme l’immigration ou l’insécurité; Bénéficie de leaders efficaces et médiatiques; Semble ces derniers mois en déclin (manque de crédibilité pour résoudre de gros problèmes comme la crise économique mondiale et entrée dans les partis traditionnels des revendications identitaires)
National Et le Front National ? En Wallonie, il n’a jamais eu le même succès, faute de leader crédible; Dans la mémoire collective, rejet de Degrelle et de son parti rexiste (= « collabos ») Mais « s’il n’y a pas de partis d’extrême- droite puissants en Wallonie, il y a un électorat d’extrême-droite » Andrea Rea, sociologue et politologue. -> nécessité de rester vigilant aux thèses qui attaquent le contrat social (Rousseau) et la paix sociale (le « vivre ensemble »)
Nouveau sur le marché belge: le populisme Pas une tendance nouvelle, qui existe un peu ou beaucoup déjà dans l’un ou l’autre point de programme de certains partis; Mais un parti nouveau qui se revendique ouvertement de « droite populiste », comme porteur des attentes et besoins de « la majorité silencieuse », c’est le PP (Parti populaire) de Modrikamen et Aernoudt. Normalement, même si la marge est étroite, le populisme, qui joue le jeu démocratique n’est pas = le fascisme.