LE NOËL D'EPHRAÏM Diaporama de Jacky Questel
Ephraïm donna un coup de pied rageur à un caillou que Moïse évita de justesse. Et d’ailleurs, quelle idée d’appeler un chien Moïse ! Le vieux berger lui avait expliqué que c’était parce que Moïse, le chien, gardait son troupeau comme l’autre Moïse, le vrai, avait veillé sur son peuple dans le désert. Mais tout de même, Ephraïm aurait bien aimé savoir ce qu’en pensait le grand Moïse ! Il essuya une larme de dépit. Tout de même, l’avoir laissé là tout seul à garder les troupeaux, sous prétexte qu’il était le plus jeune !
Et puis d’abord, c’est lui qui les avait entendus et vus le premier, les anges ! Même que les bergers s’étaient bien moqués de lui, au début. Ah bien sûr ! Après, ils étaient restés cloués d’étonnement ! Un bébé, un Sauveur, couché dans une étable… Et ils étaient tous partis à la recherche de ce bébé ! Comme tout bon juif, Ephraïm connaissait la tradition. Comme les autres, il espérait ce Sauveur annoncé par les prophètes, qui délivrerait son peuple. Mais était-il raisonnable de croire qu’un si grand personnage était couché dans une étable, je vous le demande !
Quel brouhaha avant que le groupe de bergers ne se mette en route Quel brouhaha avant que le groupe de bergers ne se mette en route ! Que fallait-il emporter ? Même s’il était dans une étable, c’était le Sauveur ! Com-ment offrir leurs modestes présents ? S’il est dans une étable avec ses parents, avait dit Ephraïm, ils ont froid et ils ont faim ! Les bergers ne s’étaient pas moqués de lui : ils savaient que, avec sa maman, il avait longtemps habité une étable ! Ephraïm n’est pas très rassuré, tout seul avec les troupeaux ! Il appelle les chiens près de lui, et se prépare pour une nuit de veille : il faut surveiller qu’aucun rodeur, voleur ou bête sauvage, ne vien-ne voler quelque bête !
Fort de son expérience, il essaie d’imaginer ce qui se passe dans l’étable, là-bas. La maman doit être encore bien fatiguée, et sans doute elle aura couché le loupiot dans une mangeoire bien garnie de paille. A-t-elle un linge ? La paille, ça pique, et la peau d’un bébé, c’est fragile ! Heureusement, ses copains ont emporté des peaux de mouton… Et y a-t-il des animaux, dans cette étable ? En cette saison, les moutons sont dehors…
Ephraïm rêve… Il imagine… Y a-t-il des anges autour du berceau Ephraïm rêve… Il imagine… Y a-t-il des anges autour du berceau ? Y a-t-il des anges qui chantent ou jouent de belles mélodies, comme celles que chantaient les anges qui leur étaient apparus? Mais pour un petit bébé, il faut de tous jeunes anges ! Est-ce que ça existe, des anges enfants ? Il croit les entendre, il croit les voir… Il rêve ? Mais pourtant, cette clarté, cette douce musique…
Devant lui se tient une fillette-ange, oui, oui, je vous assure, une fillette qui sem-ble avoir son âge et le regarde d’un air interrogateur. - Pourquoi es-tu triste, Ephraïm ? J!e sais que tu aimerais savoir ce qui se passe là-bas, alors je vais te montrer ! Le petit berger reprend ses esprits. Mais le bébé ? Demande-t-il. Le bébé ? Il va bien ? Il a chaud ? Tout va bien ! Dit l’ange en souriant. Regarde !
Bien sûr, Ephraïm ne connaît ni la télévision, ni le cinéma Bien sûr, Ephraïm ne connaît ni la télévision, ni le cinéma ! Et pourtant, il a l’impression de voir comme dans une glace. Et le loupiot semble parfaitement en forme ! D’ailleurs, il voit deux enfants qui viennent aussi lui apporter des cadeaux !
L’image change. I ls arrivent ! Crie Ephraïm. Ce sont mes copains ! Ils ont trou-vé ! Mais pourquoi il est né dans une étable, ce petiot ? L’ange sourit. C’est toute une histoire. Il y a un grand recensement, et cha-que famille doit aller s’inscrire sur le lieu de naissance du chef de famille. Et autrefois, Bethleem était une ville impor-tante…Alors, il y a beaucoup de familles qui sont venues, et le caravansérail est plein de gens et de bêtes, tous pêle-mêle couchés dans la cour. Ce n’est pas un endroit pour faire naître un bébé !
Et regarde ! Mes petits copains anges, avec ou sans ailes, s’oc-cupent bien de lui ! Mais tu sais, toi tu les vois, et tu es le seul ! Les autres bergers, là-bas, ne les voient pas. Ephraïm se sent privilégié, il ne regrette plus d’être resté avec les troupeaux !
Ah. Dit le jeune garçon. On leur a porté une lumière Ah ! Dit le jeune garçon. On leur a porté une lumière. Je parie que c’est la lan-terne d’Absalon. Mais ils vont revenir comment ? Et comme la maman a l’air douce! Elle s’appelle comment ? Myriam, Marie, si tu préfères. Et lui, c’est Joseph. Et elle n’était pas en colère, Myriam, de voir que son bébé, qui devait être sau-veur d’Israël, naissait dans une étable ? Où bien elle ne le savait pas ?
- Mais oui, elle le savait - Mais oui, elle le savait. Dieu lui avait envoyé l’archange Gabriel pour lui expliquer et lui demander si elle était d’accord. Et elle a dit qu’elle ferait tout ce que Dieu vou-lait qu’elle fasse, et qu’elle vivrait toujours selon sa volonté.
Et ça. Et ça. Dit Éphraïm tout excité en voyant l’image changer Et ça ? Et ça ? Dit Éphraïm tout excité en voyant l’image changer. Ils sont perdus ? Dans le désert ? Qui sont-ils donc ? - Ah tu as de la chance, car les bergers qui sont là-bas ne les verront pas. Ce sont des savants qui étudient les étoiles, et ils ont vu une grosse étoile, une nova. Les livres savants de leur pays disaient qu’une étoile inconnue paraîtrait dans le ciel pour annoncer la naissance du roi du monde. Alors, ils sont partis derrière cette étoile qui leur montre le chemin. Ils arriveront à l’étable quand tes amis les bergers seront repartis.
Regarde, ils offrent pour l’enfant des cadeaux très précieux Regarde, ils offrent pour l’enfant des cadeaux très précieux. Moi, je suis un ange, et je ne n‘y connais pas en richesses terrestres. Mais je crois que c’est de l’or, de l’en-cens et de la myrrhe. - Moi, je connais ! Dit Ephraïm triomphant, parce qu’on s’en sert au temple, dans les grandes cé-rémonies, pour faire plaisir à Dieu.
- Mes moutons ! Crie tout à coup Ephraïm affolé. - Regarde ! Lui répond l’ange en souriant. Mon ami, qui est l’ange protecteur des animaux, est descendu exprès pour les surveiller, et je puis t‘assurer qu’avec lui tes troupeaux ne craignent rien !
Allons ! Dit l’ange. Un dernier re-gard, un dernier chant… Jésus va dormir, et ma vitre s’éteindre. Merci, oh merci ! Dit Éphraïm. Mais j’ai encore une question… Voyons donc, dit l’ange en sou-riant, comme s’il avait deviné. Est-ce que notre Père Moïse n’est pas vexé que mon chien se nomme comme lui ? Non bien sûr! ! Cela l’amuse… Je te laisse maintenant, je retour-ne au ciel…
Une douce musique se fit entendre, un groupe de jeunes anges traversa le ciel en chantant, et ce fut le silence, le silence aux mille bruits des nuits de Palestine… EphraÎm n’oubliera jamais cette nuit-là !
La plupart des fonds proviennent du site PrédeLune. Texte : Jacky Musique : Harpe Celtique : Noël breton Diaporama de Jacky Questel, ambassadrice de la Paix Jacky.questel@gmail.com http://jackydubearn.over-blog.com/ Site : http://www.jackydubearn.fr/