Des paysages à l’étrange facture, aux étranges formes et couleurs, pour un petit fait sans importance, comme il doit s’en passer tous les jours dans tous les pays du monde…

Mais ce n’était pas une famille étrange ! Non, des gens comme vous et moi… Ils vivaient heureux dans leur belle villa en bordure de Montpellier, déjà à la campagne et à deux pas de la ville...

Ils aimaient par dessus tout leur tranquillité. Et comme, à côté de chez eux, s’étendait un vaste terrain de la mairie non constructible, ils étaient rassurés : ils n’auraient jamais de voisins trop envahissants !!!

Hélas ! Il ne faut jamais jurer de rien ! Et un jour, sur ce terrain, qui était le lieu de prédilection des trois enfants pour leurs jeux et leurs découvertes…. Oh ! Quelle horreur !!!!

Auraient-ils jamais seulement osé envisager cela ? Une, deux, trois, dix caravanes des Gens du Voyage viennent s’installer !!!

Ils adressent aussitôt une lettre de protestation véhémente et indignée à la mairie… Le maire leur répond poliment que, hélas, n’ayant pas encore de terrain aménagé pour recevoir « ces gens-là » et pour obéir aux dernières consignes préfectorales… etc… etc… bla bla bla…

Mais les enfants, eux, sont ravis ! Tout un nouveau monde à explorer… Et, malgré les interdictions formelles, les peurs ancestrales que l’on n’ose pas trop formuler, ils se sont vite fait tout un tas de nouveaux copains !

Les enfants se ressemblent tous ! Les leurs, les nôtres… Et arriva ce qui devait arriver… Un jour de pluie, les parents, en rentrant du travail, trouvent ce petit monde occupé à jouer dans le garage !

Deux mamans tziganes, un peu inquiètes, s’en vinrent récupérer leur progéniture… Elles signalèrent que Joël, l’aîné, avait beaucoup toussé dans l’après-midi… Surprise ! Leurs préoccupations étaient les mêmes que celles de toutes les mamans du monde !!!!

Quelques jours plus tard, ce fut la maman des trois gamins qui fut obligée d’aller les récupérer dans le camp.

Et c’est ainsi que s’instaurèrent des relations, timides d’abord, puis de plus en plus suivies.. Deux mondes si différents qui apprennent à se connaître, à s’apprivoiser, à s’apprécier...

Nos amis furent invités à un feu de camp… Imaginez s’ils avaient fait des progrès ! Ils y allèrent, ils osèrent goûter aux plats qui circulaient ! (les enfants, eux, et toujours malgré les défenses expresses, cela faisait longtemps qu’ils ne s’en privaient pas !!!!)

Et, quand les Gens du Voyage, dont le propre est de voyager, décidèrent, la belle saison revenue, de reprendre la route, il y eut quelques larmes de part et d ’autre !!!

Voilà… J’avais juste envie de vous livrer ce petit fait véridique. Nous sommes tous ainsi : nous jugeons sans connaître.

Dans notre monde tourmenté par tant de haines, par tant guerres fratricides, si l’on prenait le temps de s’apprivoiser mutuellement entre voisins et entre peuples, l’espoir se lèverait, peut-être… l’espoir de « lendemains qui chantent… »

Musique : Bizet, l ’Arlésienne. Diaporama de Jacky Questel, ambassadrice de la Paix