Directeur de collection : Une Chine sans femmes? Par Isabelle Attané Paris, éditions Perrin Collection « Asies » 2005 Directeur de collection : Jean-Luc Domenach
Le massacre des Chinoises ? LIVRE II Femmes d’hier, femmes d’aujourd’hui, femmes de toujours LIVRE III Modernisation du pays, nouvelle marginalisation des femmes LIVRE IV Une nouvelle guerre des sexes
I. Le massacre des Chinoises? Évaluation du déficit de filles et de femmes Une pandémie asiatique Pourquoi ces discriminations? Comment s’exercent-elles ? Le cas des Zhuang et des musulmans
II. Femmes d’hier, femmes d’aujourd’hui, femmes de toujours La femme dans la société traditionnelle Mariage et subordination des femmes Suicides et trafics de femmes Féminisme et réforme de la société Femmes, féminité et sexualité La prostitution
III. Modernisation du pays, nouvelle marginalisation des femmes La femme, l’oubliée de la planification familiale L’éducation des femmes Emploi, chômage et migration des femmes
IV. Une nouvelle guerre des sexes Adultère et violences domestiques La Chine et son épidémie de sida
Pourquoi un tel livre ? Problématiques de recherche antérieures Volonté de montrer le revers du miracle économique chinois Une question peu traitée Ma rencontre avec Jean-Luc Domenach
Une problématique fondatrice… Le contrôle de la croissance démographique comme condition nécessaire au développement économique Une politique de limitation des naissances ignorante des femmes Une modernisation économique oublieuse du progrès social
1. Croissance démographique et développement économique « Il faut maîtriser efficacement l’augmentation de la population et planifier les naissances. C’est une condition nécessaire au développement de l’économie nationale, et un problème qu’il faut résoudre afin de procéder à la réalisation des Quatre Modernisations ». Hua Guofeng (1979)
2. Une politique de limitation des naissances ignorante des femmes Non respect des choix individuels Avortements et contraception forcés La santé de la reproduction négligée
3. Une modernisation économique oublieuse du progrès social Un État-providence en déshérence (santé, éducation) Montée des disparités économiques et des inégalités sociales Des politiques de protection des femmes peu ou pas appliquées Pas de système de retraite généralisé
I. Le massacre des Chinoises ?
Une conjonction de tendances… Une baisse rapide de la fécondité: 5,7 enfants par femme en 1970 1,5-1,8 actuellement Une préférence traditionnelle pour les fils Un déficit croissant de filles et de femmes
Évaluation du déficit de filles et de femmes - le ratio filles/garçons à la naissance - le ratio hommes/femmes dans la population totale - la surmortalité féminine
Dans la population totale : En France : 96 hommes pour 100 femmes En Chine : 106 hommes pour 100 femmes 30 à 60 millions de femmes « manquantes » Parmi les naissances : Selon la règle biologique universelle : 105 à 106 garçons pour 100 filles En Chine en 2000, 117 garçons pour 100 filles Un déficit cumulé de 10 millions environ depuis 20 ans
Une pandémie asiatique Le phénomène des filles et des femmes « manquantes » n’est pas propre à la Chine Il est aussi observé en Inde, en Corée du Sud, à Taiwan, au Pakistan, au Bangladesh Avec la Chine, ces pays représentent 2,7 des 6 milliards d’habitants de la planète.
La préférence pour les fils Tradition du mariage patrilocal Perpétuation de la lignée familiale Maintien du culte des ancêtres « Élever un fils pour préparer sa vieillesse »
Comment s’exercent les discriminations? Les avortements sélectifs selon le sexe La sous-déclaration des naissances de filles Les infanticides La contraception différentielle La mortalité infantile différentielle Les abandons
Le cas des Zhuang et des musulmans Les discriminations des filles à leur paroxysme chez les Zhuang Aucune discrimination de ce type chez les musulmans de l’Ouest
La surmasculinité chez les enfants
La surmortalité infantile des filles Quand les enfants des deux sexes sont traités sur un pied d’égalité : Désavantage masculin de l’ordre de 20% En Chine aujourd’hui: Avant 1 an, les filles meurent plus que les garçons à hauteur de 30% Entre le 1er et le 5e anniversaires: taux de mortalité des filles supérieurs de 25 à 30% aux niveaux normaux
La surmortalité infantile des filles
Pour conclure… Un nombre croissant de femmes « manquantes »: une tendance réversible? 93% d’hommes chez les célibataires de plus de 35 ans en 2000: quelles conséquences? Quels effets sur la croissance démographique future?