1 La Caisse de dépôt et placement du Québec et le développement économique du Québec, La Caisse de dépôt et placement du Québec : à la recherche continuelle d’un compromis entre l’intérêt général et des intérêts particuliers? Par Ralph Rouzier Dans le cadre du colloque organisé par la Chaire Hector-Fabre d’histoire du Québec UQÀM, l e 16 mars 2006
2 Plan Introduction ILes années 1965 à 1979 IILes années 1980 à 1989 IIILes années 1990 à 2000 Conclusion
3 Introduction Une société d’État d’intérêt général Une mission comportant deux volets Faire croître l’actif Responsabilité envers les déposants (et les cotisants) Contribuer au développement économique du Québec Responsabilité envers la société québécoise Comment concilier les deux volets de la mission? Les capitaux sous gestion ne lui appartiennent pas et sans rendement, il n’y aurait pas de capitaux disponibles pour favoriser le développement économique En revanche, sans un environnement social et économique qui favorise le partage des richesses au sein de la population, la croissance de l’actif pourrait être compromise
4 Comment en arriver à un compromis entre les intérêts particuliers (bien-être d’individus indépendamment les uns des autres) et l’intérêt général (mieux-être de la population)? Cotisants Déposants CDP Marchés (boursier, obligataire, immobilier, hypothécaire, etc.) Développement économique et social du Québec (participations, capital de de risque et de développement, etc.) Épargnes ou primes Fonds recueillis Placements et investissements
5 I Les années 1965 à 1979 Pourquoi cette périodisation? Révolution tranquille Crise économique des années 1970 Deux pdg Claude Prieur ( ) Marcel Cazavan ( )
6 Les années 1965 à 1979 (suite) Sous Prieur Les marchés obligataires Le Québec a besoin de capitaux pour son développement social et économique Santé et des services sociaux, éducation, électrification et développement des entreprises francophones Le Québec a besoin d’un outil financier pour se libérer de la tutelle des syndicats financiers Peu de possibilité et d’expertise pour investir dans les marchés boursiers ou sous forme de participations Mais Provigo
7 Les années 1965 à 1979 (suite) Sous Cazavan Une volonté de diversifier les investissements et les placements Mais ce n’est pas ce qui se produit La CDP accroît la part de ses placements sur les marchés obligataires, délaissant le financement des entreprises privées à la recherche de capitaux propres En pourcentage de l’actif, une seule catégorie diminue de manière constante à partir de 1974, celle des actions et valeurs convertibles
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9 II Les années 1980 à 1989 Pourquoi cette périodisation? La montée du néolibéralisme Crise des années 1980 Un pdg Jean Campeau
10 Les années 1980 à 1989 (suite) Sous Campeau Une volonté de développer les entreprises au Québec La CDP veut accroître sa présence « dans le financement d’entreprises œuvrant au Québec par des formes nouvelles de collaboration avec divers agents de développement économique, affectant en particulier à cette fin des capitaux substantiels à l’acquisition des titres de propriété d’entreprises privées jugées stratégiques »
11 Les années 1980 à 1989 (suite) Groupe Vidéotron Quebecor Manac (Canam Manac) Noranda Domtar Corporation financière Power
12 Les années 1980 à 1989 (suite) Les sociétés régionales d’investissement (1988) Banque Nationale, Financière Entraide- Coopérants, Fonds de solidarité des travailleurs FTQ et autres investisseurs La capitalisation était réservée en priorité aux petites entreprises industrielles, manufacturières, commerciales ou financières
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14 III Les années 1990 à 2000 Pourquoi cette périodisation? La mondialisation La crise des années 1990 Une direction « bicéphale » et un pdg Jean-Claude Delorme, président du conseil et chef de la direction, et Guy Savard, chef de l’exploitation ( ) Jean-Claude Scraire ( )
15 Les années 1990 à 2000 (suite) Sous Delorme et Savard Suivre les règles du marché pour un rendement maximum La CDP est « guidée par l’objectif premier de régie d’entreprise, soit de contribuer à la valorisation du capital des entreprises pour le bénéfice de leurs actionnaires » Néanmoins, création de 6 SRI entre 1990 et 1994 pour un total de 9
16 Les années 1990 à 2000 (suite) Sous Scraire Création de filiales pour se positionner sur divers marchés CDP Participations Capital CDPQ, Capital international CDPQ, Sofinov, Capital communication CDPQ, Capital d’Amérique CDPQ, Services financiers CDPQ, Montréal Mode CDP immobilier Cadim, Cadim international, Ivanhoé, SITQ immobilier, Cadev, PenYork, Hypothèques CDPQ CDP Gestion mondiale
17 Les années 1990 à 2000 (suite) Dans un contexte où il faut faire partie des grands joueurs « Le rendement financier optimal est sa raison d’être. Le deuxième grand volet de sa mission, le rendement économique, les bénéfices économiques accessoires selon l’heureuse appellation américaine, passe par une solidarité indéfectible et intelligente avec le milieu, les entreprises québécoises de toutes tailles et de tous les secteurs, de même que tous les acteurs de la vie financière et économique québécoise » Quebecor Media
18 Les années 1990 à 2000 (suite) En 2000, CDP Accès Capital (Accès Capital + Capital CDPQ) Montant cumulatif de 106,7 M$ dans 134 entreprises au Québec, alors que c’était près de 50 M$ dans 89 entreprises durant l’année Soutien de 6 entreprises dans le cadre du programme Accès relève Transfert de propriété d’une entreprise à des membres de la famille ou à des cadres de l’entreprise
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21 Conclusion Les trois périodes ont en commun un phénomène marquant et une crise du modèle de développement caractérisée notamment par des taux de chômage élevés Ce sont les trois phénomènes qui font que la CDP contribue avec plus ou moins d’intensité au développement économique du Québec, selon des préoccupations différentes Révolution tranquille : la finance au service du développement du Québec Néolibéralisme : la finance au service du développement des entreprises au Québec Mondialisation : la finance au service de la croissance de l’actif Toutefois, durant les trois périodes, la responsabilité fiduciaire domine La protection des capitaux sous gestion et la croissance de l’actif sont prioritaires
22 Conclusion (suite) Si la contribution de la CDP au développement économique du Québec est difficilement quantifiable, il est évident qu’elle y a contribué d’une manière marquante et qu’elle continue d’y contribuer Mais contrairement à une entreprise privée, cela ne résulte pas du simple fait de sa présence, mais bien en raison de sa nature d’entreprise d’intérêt général Au cours des prochaines années, notamment avec le développement d’une finance qui se veut solidaire, il faudra examiner comment la CDP réagira afin de réaliser le second volet de sa mission