Audit – Opérations de marché

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Transcription de la présentation:

Audit – Opérations de marché

AUDIT DES ACTIVITES DE MARCHE Introduction L’audit des activités de marché se base sur la surveillance du risque de marché. Nous verrons successivement : - Dispositif de surveillance du risque de marché - Définition des composantes du risque de marché - Modalités opérationnelles de gestion du risque de marché (ALM)

Définition   Le risque de marché est le risque de perte susceptible de résulter des fluctuations de prix des produits et instruments financiers composant un portefeuille. Le risque de marché porte aussi bien sur le cours d’actions, de taux d’intérêts, de taux de change, de cours de matières premières etc…

Dispositif de surveillance du risque de marché   Le risque de marché fut longtemps le parent pauvre du système prudentiel bancaire. Seul le risque de crédit était surveillé par le législateur : division des risques, comptabilité des engagements … Il a fallu attendre la fin des années 1990 pour ce risque intègre le dispositif prudentiel (tout comme le risque opérationnel…) De nos jours, l’importance de la gestion de ce risque est largement pris en compte par les régulateurs de l’activité bancaire : ce risque est largement intégré dans le dispositif de « Bâle II » à travers les 3 piliers fondateurs de ce régime.

Bâle II   La réforme du ratio Cooke (1988) connu comme étant le cœur du dispositif « Bâle I » a été repensé pour permettre une couverture plus fine et plus complète des risques bancaires. Il débouche avec application finale au 1er janvier 2008, sur un système reposant sur 3 piliers : - 1 : les exigences minimales de fonds propres - 2 : le processus de surveillance prudentielle - 3 : la discipline de marché Le même type d’accord vise les compagnies d’assurances « Solvabilité II »

Exigences minimales de fonds propres : Premier pilier Exigences minimales de fonds propres : Recherche de cohérence entre fonds propres er risques encourus : On passe de la logique « Cooke » : Fonds propres > 8% des risques de crédits pondérés À la logique « Mac Donough » : Fonds propres >8% des risques pondérés : Crédits (85%); Marché (5%) et Opérationnels (10%) avec une approche beaucoup plus fine de l’approche du risque de crédit

Procédure de surveillance de la gestion des fonds propres : Deuxième Pilier Procédure de surveillance de la gestion des fonds propres : Les banques centrales sont habilitées à rehausser les exigences de fonds propres là où elles de jugeront nécessaires, ainsi, en France, que la Commission Bancaire*. Validation par les autorités de tutelle des méthodes statistiques employées pour le pilier 1 : traçabilité de l’origine des données, période de référence suffisamment longue (5 à 7 ans). Worst case scenario : la banque doit démontrer que ses fonds propres sont suffisants en cas de crise économique touchant un ou plusieurs de ses secteurs d’activité.

Commission Bancaire Dans le cadre de la réforme du système français de supervision des activités de banque et d’assurances, la Commission Bancaire est remplacée depuis le 9 mars 2010 par l’Autorité de Contrôle Prudentiel qui a absorbé - La Commission Bancaire - Le CECEI - L’ACAM - Le CEA Cette nouvelle entité est dévolue à renforcer la voix de la France au niveau international dans le domaine des régulations financières

ACP Les objectifs au niveau national sont de : - Renforcer la stabilité financière : surveillance des risques banques et assurances qui sont jugés interdépendants (assurance vie et OPCVM par exemple…) - Renforcer la sécurité des consommateurs : surveillance des pratiques commerciales des banques et assurances et du respect des « bonnes pratiques » édictées par les professions concernées.

ACP Exigence d’efficacité pour surveiller la situation financière des entités concernées. Composition élaborée dans un soucis de réactivité, cohérence et efficacité et centrée sur différents collèges : - Collège plénier : questions générales de supervision du secteur et de fonctionnement - Collège restreint : questions propres à chaque secteur Le collège plénier est dirigé par le Gouverneur de la BDF et comprend 16 membres.

ACP L’indépendance de l’ADP est garantie par la Loi et l’irrévocabilité des membres sur la durée de leur mandat. Les membres ne peuvent pas recevoir d’instructions et la procédure de leur nomination doit être transparente. L’ACP reçoit un budget propre financée par une taxe mise à la charge des établissements placés sous son contrôle. Une commission des sanctions est créée près du collège plénier et comprend des membres désignés par des autorités judiciaires et par référence à des compétences avérées.

Troisième Pilier Discipline de marché : Règles de transparence établies pour l’information du public sur les actifs et les risques de la banque : - Uniformisation des « bonnes pratiques bancaires » quelle que soit la banque et la réglementation qui la régit - Lecture des portefeuilles de risques identique pour toute banque dans tous pays

Composantes du risque de marché On peut classiquement distinguer comme composante du risque de marché : - La VaR (Value at Risk) - La sensibilité / duration - La volatilité Toutes ces composantes doivent être maitrisées tant au niveau de la banque que de l’audit interne ou externe…

Value at Risk Mesure le risque de marché d’un portefeuille d’instruments financiers. La VaR correspond au montant des pertes qui ne devrait pas être dépassées avec : - un niveau de probabilité donné - un horizon temporel donné La notion de VaR dépasse aujourd’hui le cadre des seuls instruments financiers et se retrouve dans de nombreux domaines (santé par exemple…)

Value at Risk Notion qui vient de l’assurance importée à la fin des années 80 sur les marchés financiers US et popularisée par JP MORGAN en 1994 (système « Riskmetrics ») La VaR se trouve aujourd’hui intégrée partiellement dans les dispositifs prudentiels « Bâle II » et « Solvabilité II » Le VaR se propose de répondre à la proposition suivante : «  Soyons surs à x% que nous n’allons pas perdre plus de y € sur les n prochains jours. »

Value at Risk La VaR repose donc sur 3 paramètres essentiels : - La distribution des résultats d’un portefeuille - Le niveau de confiance choisi - L’horizon temporel de référence Distribution des résultats : soit « normale » soit « historique ». Dans ce dernier cas, il convient qu’il soit de taille adaptée : Trop petit : les probabilités de pertes sont peu précises Trop grand : la cohérence dans le temps des résultats est faible Niveau de confiance : généralement de 95% à 99%, il traduit la probabilité que les pertes éventuelles ne dépasseront pas la VaR

Value at Risk L’horizon temporel : paramètre très important puisque plus il est grand plus les pertes éventuelles sont importantes. Bale II autorise les banques à déterminer leur capital nécessaire pour répondre au risque de marché par un modèle interne utilisant la VaR (99%, 10j). Ce capital vaut généralement 3 fois cette VaR. Il est indispensable de vérifier les VaR (« Back-testing ») soient cohérentes : - Il est admis que 3 fois par an on puisse dépasser une perte supérieure à VaR (99%, 1j) - Il est admis qu’une fois tous les 20 jours on puisse dépasser une perte supérieure à VaR (95%, 1j).

Value at risk

Sensibilité / Duration La sensibilité financière mesure la variation de prix d’un actif financier pour 100 points de base en +/- de son taux actuariel. Mathématiquement, il s’agit de la dérivée première du prix de l’instrument financier par rapport à son taux actuariel. - Une sensibilité de « 5 » (en valeur absolue) indique que le prix de l’actif va varier de +/- « 5 » si les taux varient de -/+ 100 bp. La sensibilité reste en France une mesure très répandu de la mesure du risque de taux d’intérêt. Les anglos-saxons préfèrent la notion de « duration » (vie moyenne de Mac Cauley) qui s’exprime en années et se déduit directement de la sensibilité.

Sensibilité / Duration La « duration » est à la base de méthodes de gestion de risque de taux (comme « l’immunisation ») censée permettre une gestion très précise de ce risque. Le concept de « duration » n’étant conceptuellement pas exact, il convient de l’enrichir par celui de « convexité » pour que les mesures de ce risque de taux soient suffisamment précises.

Volatilité La volatilité des actifs financiers est essentielle pour apprécier le fameux couple « rendement/ risque » que doit suivre tout établissement de crédit. Cette volatilité est souvent mesurée par le coefficient « Bêta » (cf. théorie du MEDAF). Il se définit comme le rapport de la covariance de la rentabilité implicite du portefeuille avec celle du marché sur celui de la variance de la rentabilité implicite du marché. Le « Bêta » mesure ainsi la variation du cours d’un titre par rapport à son marché de référence.

Volatilité Le « Bêta » est également un indicateur de risque et procure une liaison entre rentabilité et risque. Le « Bêta » reste pour certains « instable » et il lui est préféré d’autres théorie que celle du MEDAF comme le MPA (modèle du prix d’arbitrage) qui intègre des facteurs et indicateurs liés à la conjoncture et aux anticipations des investisseurs : niveau d’inflation, taux courts termes, croissance de la production…

MEDAF Traduit du célèbre « CAPM » (Capital Asset pricing Model » le MEDAF fournit une estimation de la valeur théorique d’un actif financier en se basant notamment sur l ’aversion au risque des investisseurs. Il prend en compte des hypothèses de « marché parfait » qui en fait n’existe pas…et sa caractéristique la plus connue est le coefficient « Bêta » toujours très utilisé : WACC, DCF…) Le MEDAF reste largement invalidé par la pratique notamment sa relation entre rendement et niveau du « Bêta ».