Ecosystèmes Bactériens

Slides:



Advertisements
Présentations similaires
Streptocoques, pneumocoque, entérocoques
Advertisements

LES FLORES.
Les toxi-infections alimentaires
Infections nosocomiales : notions de base
Généralités en hygiène
Infections urinaires - Cystite aiguë non-compliquée
Diarrhées bactériennes
Streptocoques, pneumocoque, entérocoques
MALADIES INFECTIEUSES
Relations entre agents infectieux et hôte infecté
Généralités sur l’infection et les mécanismes de défenses
Défense de l’organisme contre les bactéries
Examen cytobactériologique urinaire (ECBU)
Pathologies Infectieuses, Avril 2003
Syndrome méningé Syndrome septicémique.
Antibiothérapie des infections osseuses
Présenté par Lina El Rifaï
PREVENTION DES INFECTIONS NOSOCOMIALES EN REANIMATION
ECOSYSTEME VAGINAL Dr Jean-Marc BOHBOT Institut Fournier - PARIS.
Développement des fonctions de digestion et d'absorption
Les infections néonatales
Généralités sur les Interactions Hôte-microorganisme
Ba Ecole d’infirmières Hôpital de Rambouillet
Les flores bactériennes
Environnement de la cavité buccale
Présenté par ALLAM Karima CHOUKRANE Thilelli M1 GD groupe
Le microbiote intestinal
Staphylocoques Faculté de Pharmacie.
FLORE INTESTINALE.
Les défenses non spécifiques
Le tractus gastro-intestinal de l’homme
1. 1 Autres bacilles à Gram négatif: les BG (-) aérobies non exigeants 1- Nosocomiaux Pseudomonas sp.; Acinetobacter baumannii; 2- Communautaires.
Pathologie des maladies bactériennes
INFECTIONS NOSOCOMIALES Dr. C. DELMAS – sept
Le pouvoir pathogène de Staphylococcus aureus repose sur la production de différentes substances, lesquelles ? Toxine érythrogène Entérotoxine Hémolysines.
Chapitre 6 Infection et Immunité des Bactéries
Dr O. BELLON Hôpital d’Aix-en-Provence Septembre 2011
INFECTIONS ASSOCIEES AUX SOINS CHEZ L’IMMUNODEPRIME
Modes de transmission des microorganismes
Comprendre.
Comprendre.
LES INFECTIONS A STAPHYLOCOQUES
Immunité intestinale et flore
Microbiologie de l’environnement La finalité du bionettoyage
COMMENSALISME ET INFECTION.
Cours de Bactériologie Faculté de Médecine de Fès
PATHOGENIE BACTERIENNE DES MALADIES PARODONTALES
Cours de Bactériologie Faculté de Médecine de Fès
JOURNEES DES AVRIL 2014 ROUEN.
Le tractus gastro-intestinal de l’homme
INFECTIONS NOSOCOMIALES EN PEDIATRIE
Cours de Bactériologie Faculté de Médecine de Fès
Cours de Bactériologie Faculté de Médecine de Fès
Pneumonie Nosocomiale
Chapitre 1 : Les aliments et les microorganismes –Aspects généraux-
Salmonelles Introduction Historique
Aide-mémoire de Bactériologie
Salmonelles Introduction Historique
La flore intestinale humaine
Cours de Bactériologie Faculté de Médecine de Fès
Microbiote humain (Les microflores normales)
Le système digestif L’anatomie.
DIARRHEES AIGUES.
S.J.R.T. H.C.R. 7/27/2015 Maladie Infectieuse Diaporama du Dr. Jacqueline GRANDO. Cours de Bactériologie Faculté de Médecine de Fès Dr. Sylvestre Tigaud.
1- Anatomie du système digestif
Licence Contrôle Qualité des Produits alimentaires :
Secours A Personnes – SAP 1
Le yogourt TP no 5.
Transcription de la présentation:

Ecosystèmes Bactériens Faculté de Pharmacie

Objectifs Niveau 1 : Niveau 2 : Ecosystèmes à connaître pour interpréter les résultats d’une analyse et orienter l’origine d’une infection endogène Sur peau et muqueuses Connaître les bactéries prédominantes (Ex: nez et staphylo, vagin et lactobacilles) Rôles nombreux. Surtout effet de barrière Niveau 2 : Tube digestif: flore la plus importante; gradient croissant de nombre et d’anaérobies de la bouche vers l’anus Perte de l’effet de barrière si antibiothérapie : danger si prolifération de bactéries Ab R et toxinogènes (Cl. Difficile)

Flores naturelles de l’organisme Digestive Cutanée Vaginale Oro-pharyngée Nasale Conjonctivale A connaître pour interpréter correctement les résultats fournis par le laboratoire de bactériologie

Description de la flore Flore du tube digestif 2 gradients : concentration et d’anaérobie… (aéro-ana facultatives, puis ana strictes) Localisation Description de la flore Estomac, œsophage « Stérile » (acidité) Duodenum, jéjunum Espèces aérobies-anaérobies facultatives (surtout strepto) 104 à 105 / ml Iléon Anaérobies prédominants (Bacteroides), streptocoques et entérobactéries. 105 à 108 / ml Colon Prédominance (de 100 à 1000 fois) des anaérobies stricts. 109 à 1011 / gramme Selles 1010 à 1011 / gramme 400 à 500 espèces Bactéries vivantes et mortes Espèces dominantes : 109 à 1011 / gramme: Bacteroides (groupe fragilis), Clostridium, Eubacterium, Peptococcus, Bifidobacterium Espèces sous-dominantes : 106 à 108 / gramme : Entérobactéries (E. coli), streptocoques, lactobacilles 2 gradients : -concentration

Rôle physiologique de la flore intestinale Rôle nutritionnel Synthèse de vitamines Dégradation des sucres Rôle sur la trophicité intestinale Modifications histologiques Accélération du transit : CML utilisent l’acide butyrique des bactéries Surtout rôle de défense (« effet de barrière ») écosystème stable avec interactions entre : Éléments inertes (aliments, sécrétions) Eléments vivants (paroi, système immunitaire, bactéries, levures) Cet écosystème en équilibre permet une fonction de défense contre d’autres bactéries extérieures

Mécanismes créant l’effet de barrière Rôle des bactéries (surtout anaérobies strictes) Tapissage des muqueuses : effet stérique Sécrétions d’agents inhibiteurs (antibiotiques, bactériocines, AGV, métabolites toxiques) Modifications du pH ou du potentiel rédox Dégradation de toxines ou enzymes d’autres bactéries Stimulation de la réponse immunitaire Rôle de la barrière immunitaire Muqueuse intestinale riche en cellules M (CPAg), , plasmocytes, IgA. Stimulation immunitaire par les bactéries digestives Péristaltisme intestinal Contrôle l’adhésion et la multiplication des bactéries (stase pullulation) Péristaltisme stimulé par la flore intestinale (butyrate)

(Autres mécanismes créant l’effet de barrière Sécrétions digestives (acidité gastrique) Mucus (diminue l’adhérence des bactéries aux cellules épithéliales) Enzymes antibactériennes de l’hôte (lysozyme) Renouvellement des entérocytes (chaque 48 h))

Exemples conduisant à des déséquilibres de flore Malnutrition, modifications de l’alimentation Stress (sic « fait chier »), déficit immunitaire Maladies du tube digestif Antibiotiques Déséquilibre de flore : prolifération de bactéries normalement sous-dominantes Exemple : prolifération de Clostridium difficile toxinogène multi-R aux Ab si antibiothérapie. Conséquence : colite pseudo-membraneuse

Etablissement de la flore digestive In utero : tube digestif stérile Naissance : ensemencement par la flore vaginale et fécale de la mère 48e heure de vie : selles contiennent 109 à 1011 bactéries / g : streptocoques, entérobactéries (création d’un environnement réducteur par consommation d’O2) Variations de la flore du nouveau-né en fonction de l’alimentation (sein ou lait de vache) Flore de type adulte : enfants de 1 à 4 ans

Flore orale Après les selles, endroit le plus septique de l’organisme Muqueuse buccale et salive Surtout des streptocoques verdissants Aussi beaucoup d’autres espèces 105 à 106 bactéries par ml de salive Plaque dentaire Adhésion de S. mutans, sécrétion d’acide lactique = carie Anaérobies divers (Actinomyces, Prevotella), et corynébactéries aérobies Sillon gingival Flore très abondante (1011 / ml) Anaérobies stricts variés

Flore pharyngée et nasale Streptocoques verdissants, Neisseria non pathogènes, Stomatococcus Autres bactéries : méningocoque, Haemophilus influenzae, pneumocoque, Moraxella catarrhalis, autres bactéries Nez Staphylococcus aureus, Staphylococcus epidermidis, autres espèces parfois

Flore respiratoire basse Larynx, trachée, bronches, sinus : Zones normalement stériles. Contamination occasionnelle et transitoire Défense de ces zones par l’épithélium cilié respiratoire, les IgA et les macrophages Conséquences: Crachats : difficiles à interpréter (contaminés par la flore oro-pharyngée) Intubation (réanimations) conduit à une contamination respiratoire basse Bons prélèvements : PTT Ponction transtrachéale, LBA, brossages protégés

Bactéries de l’appareil génito-urinaire Parties génitales externes, urètre antérieur Flore cutanée et fécale : staphylocoques, streptocoques verdissants, entérocoques, entérobactéries et Clostridium Vagin Entre puberté et ménopause Lactobacillus (flore de Döderlein) (pH 4 car glycogène transformé en acide lactique) Flore sous-dominante (Strepto B, Staphylo, Entérobactéries, Corynébactéries, anaérobies (Clostridium) On ne traite pas femme pas enceinte si Strepo B agalactiae Avant et après la puberté Flore de type cutané Régions habituellement stériles : reins, uretères, vessie, utérus, trompes Utérus peut être colonisé par l’intermédiaire d’un stérilet par des bactéries micro-aérophiles (Actinomyces)

Flore de la peau, oreilles, conjonctives Diverses espèces de Staphylocoques Autres bactéries associées : corynébactéries, Acinetobacter, levures, etc… Conduit auditif externe : Staphylocoques (S. auricularis, S. epidermidis) Autres bactéries Conjonctive Flore de type cutané avec staphylocoques et Haemophilus influenzae

Dans les écosystèmes, qu’est-ce qui pathologique? Présence de bactéries nommément (potentiellement) pathogènes (Salmonella, Shigella, gonocoque, … Composition radicalement différente de la flore (déséquilibre prédominance d’une espèce ou d’un groupe d’espèces). Ex: flore vaginale Pullulation bactérienne anormale d’une espèce normalement présente (notion de quantité). Cette espèce peut être non pathogène (ex : Klebsiella sp. dans les selles ou pathogène (Ex Clostridium difficile)

Autre intérêt de la connaissance des écosystèmes Face à une bactérie isolée d’un endroit normalement stérile (sang, LCR, os,…) son identification permet de suggérer son origine. Exemples SCN, corynébactéries, microcoque, … Peau Lactobacilles, anaérobies, entérobactéries, entérocoques Flore digestive ou éventuellement vaginale Neisseria non pathogènes, Stomatococcus, streptocoques verdissants, Haemophilus sp. Flore oro-pharyngée

Conclusion Flores complexes et variables Décider si une bactérie est pathogène ou non dépend : d’arguments bactériologiques (connaissances générales sur les flores) et d’arguments cliniques