1 LA PERFORMANCE ÉCONOMIQUE DU QUÉBEC : CONSTATS ET DÉFIS Marcel Boyer, Ph.D. Président-directeur général, CIRANO Professeur d’économique, Université de.

Slides:



Advertisements
Présentations similaires
PLASMIONIQUE RÔLE DE PMEs DANS LE TRANSFERT TECHNOLOGIQUE
Advertisements

Atelier SUDOE INTELLIGENT
Qu’est-ce que l’inflation ?
Partenariat entre les secteurs public, privé et la société civile
Synergies entre les Conventions: Contribution du FEM
Méthodologie pour la préparation de stratégies nationales pour le coton en Afrique Alexander Sarris Directeur de la Division Produits et Commerce International.
Le programme présenté la semaine prochaine au conseil dadministration du FMI au filtre de lanalyse de la Banque mondiale.
Réformer une administration centralisée pour améliorer le service public: enjeux et défis Claudine Bourrel Institut de la Banque mondiale Atelier AGEPA.
2006 rapport sur le développement du monde Équité et développement 1 Colloque Gouvernance, investissement privé et développement Université El Manar -
Patrimoine et société. Patrimoine et Développement Un postulat de base Le développement se fait au profit des populations et de la société en général.
Préserver la compétitivité des industries chimiques et du secteur pharmaceutique Une gestion responsable des restructuration. 1Dublin, 2013.
ECONOMIE BTS 1&2 LES OBJECTIFS
Stratégie de la FAO pour le Renforcement des Capacités (RC) A Core Function of FAO included in MTP under Functional Objective X Une vue densemble.
Les Acteurs Non Étatiques et la dimension participation dans laccord ACP-UE de Cotonou Par Siméon DOSSOU.
LES ASPECTS ET COUTS SOCIAUX DE LA MONDIALISATION
Académie de la Martinique
TIC et enseignement supérieur: les acquis du SMSI, les défis de la mise en oeuvre. Jean-Michel HUBERT.
Au programme des BTS Tertiaires Septembre Les objectifs de lenseignement de léconomie Fournir des éléments de compréhension des grands débats économiques.
Université dEvry – Val dEssonne Master Génie des Matériaux M2 SCIENCES DU CHERCHEUR ET DE LINGENIEUR Jean Hache 2009/2010.
K. D. TSATSU, B. DAO, K. LABARE ITRA/Direction scientifique
Cadrage sur la performance dans le secteur public et les enjeux des incitations La réalité sur les incitations monétaires dans les pays pauvres Questions.
Chapitre 2 Sadapter à un nouvel environnement Source: Sylvie ST-ONGE, Michel AUDET, Victor HAINES et André PETIT, Relever les défis de la gestion des ressources.
REMUNERATION, PRIMES, INTERESSEMENT
E-Gov Démarche et priorités Mohamed BENCHAABOUN. Une question stratégique Q : Est-ce que les TIC peuvent apporter des solutions aux grands enjeux et aux.
ISO POUR ENTREPRISES AGROALIMENTAIRES
MRP, MRP II, ERP : Finalités et particularités de chacun.
Rôle du secteur privé dans le renforcement du commerce et de l'investissement durables Présentation par le président de la PIPSO, Mr Hafiz Khan Île Maurice,
Plan la séance 8 Les leviers stratégiques
La contribution des établissements et de la recherche au développement du Québec : Pour une plus grande collaboration, reconnaissance et synergie Sommet.
Evaluation des besoins en renforcement des capacitEs
La planification stratégique
États généraux des musées du Québec Document de travail enjeux et recommandations émanant des travaux réalisés à ce jour par le comité Activités de diffusion.
Analyse économique Philippe LeBel, Ph.D. Professeur en sciences économiques Ecole Supérieure de Gestion Montclair State University Upper Montclair, New.
1 LE RÔLE DU GOUVERNEMENT DANS LA CROISSANCE Marcel Boyer Président-directeur général, CIRANO Professeur déconomique, Université de Montréal ASDEQ, mai.
Semaine de l’entreprise 25/10/2007
La formation des ressources humaines
Département des Sciences de Gestion
Rabat, 8 Novembre 2012 Carlos Conde
ORGANISATION DES ADMINISTRATIONS ET DE L’ÉTAT FRANÇAIS
LA POLITIQUE ECONOMIQUE
19é Conférence Européenne du Scoutisme Le point du Comité Mondial du Scoutisme Slovenie, 6 mai 2007 Présenté par Mme Therese Bermingham, Vice Présidente.
Sous commission Sciences et techniques
La recherche en santé : nouveau modèles, nouveaux leviers ? Marc de GARIDEL Président-Directeur Général, Ipsen Président du G5 Santé Vice-Président du.
Et aujourd’hui ? Le développement économique et les valeurs d’équité, de justice et de solidarité.
 Une bonne gouvernance ?  Les niveaux de fonctionnement de l’organisation universitaire  Que disent les audits?  Les enjeux actuels  Acteurs et parties.
L’intégration des nouvelles missions: un défi pour les universités Marc Osterrieth Michel Morant.
L’enseignement supérieur au cœur des stratégies de développement en Afrique Francophone Mieux comprendre les clés du succès Ouagadougou – Burkina Faso.
* Enseignements d’exploration en seconde : SES et PFEG
Gestion macroéconomique Abderrahim ould DIDI CMAP/IDE Cours « Combattre la pauvreté », 25 au 28 mars 2002.
Politique économique Politique économique: appliquer les enseignements de la théorie économique à différentes fins, différents objectifs économiques, à.
Ministère du Plan et de la Révolution de la Modernité Juin, 2015.
Fédération CGT des services publics. Réforme des collectivités territoriales 2 Collectif Politiques PubliquesJournées de formation - Réforme collectivités.
Les dépenses budgétaires.  Rôle de l'Etat et "cœur des dépenses publiques  Etudier les dépenses publiques renvoie avant tout à l'analyse du rôle de.
Madagascar Action-Plan
De l'évaluation des dommages et des pertes (DaLa) à l'évaluation des besoins post-catastrophe (PDNA) Avec la contribution de J. Roberto Jovel.
MANAGEMENT DES ORGANISATIONS COURS : M-C CESARE
Lyne Latulippe Professeure Université de Sherbrooke TAX COMPETITION - A LOOK AT THE LANDSCAPE / CONCURRENCE ET TAXATION : UNE VUE D’ENSEMBLE TAXCOOP 2015.
Faciliter votre innovation pour créer de la valeur.
Session 2.1. Définir les points d’entrée pour encourager l’approche TALD Comprendre le CONTEXTE par Jean Bossuyt (ECDPM) Séminaire régional approche territoriale.
La croissance : stop ou encore ?
Synthèse générale de l’Assise régionale de l’emploi et de la formation REGIONS ANALAMANGA BONGOLAVA ITASY.
Perception de la Commission de l’Union africaine sur la Révolution des données Par : Dr Imani Younoussa : Head of Statistics Division Commission de l’Union.
Bonne Gouvernance et réhabilitation de la gestion des politiques publiques Par Professeur Moustapha Kassé Doyen Honoraire de la Faculté des Sciences Economiques.
Gouvernance démocratique. Organisation des élections Lutte contre l’incivisme et le manque de culture politique Implication des diverses structures de.
PFEG Principes Fondamentaux de l’Economie et de la Gestion.
Enseignement d’exploration Lycée du Fium’orbu – Marie-Laure DROGUEUX - Année scolaire
Enseignement d’exploration. Objectif : Permettre à l'élève de développer des capacités d'analyse de l'organisation économique et sociale, dans une perspective.
2 nde : Enseignement exploratoire d’Economie : 1,5 H. par semaine Principes Fondamentaux de l’Économie et de la Gestion (PFEG) Ou Sciences Économiques.
DEVELOPPER DES PLANS D’ACTION NATIONAUX
L’objet de la science économique Science économique: étude des phénomènes sociaux observables spécifiquement économique : - production, - consommation,
Transcription de la présentation:

1 LA PERFORMANCE ÉCONOMIQUE DU QUÉBEC : CONSTATS ET DÉFIS Marcel Boyer, Ph.D. Président-directeur général, CIRANO Professeur d’économique, Université de Montréal

2 I. Quelques faits majeurs II. Leçons à tirer III. Révolution et Changements a) Fondements analytiques b) Programmes

3 FAIT # 1A TAUX CROISSANCE (PIB RÉEL) Québec 2,1% (45,2%) 2,0% ROC 2,8% (64,2%) 2,6%

4 FAIT # 1B CROISSANCE de la POPULATION Québec 12,2% 4,0% ROC26,7%10,4%

5 FAIT # 2A PIB PER CAPITA Québec 29,5%17,7% ROC29,6%16,4%

6 FAIT # 2B EN 25 ANS, LE NIVEAU DE VIE Québec: $ à $ / $ ROC: $ à $ / $ Retard: 13,3% à 23,9% / 13,5% DIFF(4): $ à $ / $

7 FAIT # 3 CRÉATION D’EMPLOIS Qué 20,4 %; ROC 31,3 %; USA 33,0 % Qué 6,9 %; ROC 12,4 %; USA 12,4 %

8 FAIT # 4 POPULATION vs EMPLOIS CRÉÉS : QUÉ/CAN : 25,7 % vs 19,6 % : 24,5 % vs 15,0 %

9 FAIT # 5 DÉFICIT DE CRÉATION D’EMPLOIS : emplois; 61,4 % de plus que les créés.

10 FAIT # 6 EMPLOIS À TEMPS PLEIN : Qué 9,2 % vs ROC 14,2 % : Qué 5,2 % vs ROC 10,5 % Part Qué/Can : de 18,0 % à 13,9 %

11 FAIT # 7 TAUX D’EMPLOI Québec : 55,5 % ROC : 60,8 % USA : 64,0 % déficit de emplois (14 %) taux de chômage « sous-évalué »

12 FAIT # 8 TAUX D’EMPLOI ANS (H) /99 Québec : 71,7 % à 49,8 % : - 22 pts ROC : 74,3 % à 55,7 % : - 19 pts USA :71,2 % à 65,5 % : - 6 pts

13 FAIT # 9 PRESTATAIRES D’ASS-CHÔMAGE ROC :21,6 par Québec :33,1 par (+53,2 %) FAILLITES MÉNAGES ROC :2,15 par Québec :3,17 par (+47,4 %) FAILLITES COMMERCIALES Qué/Can :37 %

14 FAIT # 10 RÉMUNÉRATION (RHM) : Qué/Can :98,0 % en 1999 : 93,6 %

15 FAIT # 11 EXPORTATIONS INTERNATIONALES % du PIB Québec : 35,0 % 17,4 % ROC : 42,3 % 19,8 %

16 FAIT # 12 EXPORTATIONS TECHNOLOGIQUES HT HT+MHT Qué/Can : % < 15 %

17 IMPACTS Dégradation relative des services : santé et s.s. Baisse de la qualité relative de l’éducation Dépérissement relatif des infrastructures Dégradation relative de l’environnement Dépérissement relatif des industries culturelles Baisse de la qualité relative des récréativités

18 CAUSES FONDAMENTALES Manque généralisé d’incitations à la performance et à la productivité Vieillissement des institutions/mécanismes publics de coordination et d’affectation des ressources Sous-performance des organisations/entreprises à : –assurer une utilisation maximale des ressources –motiver les individus à intensifier leurs contributions au mieux-être de la société

19 La prospérité d’une société dépend de la qualité de ses institutions/organisations La prospérité d’une société, sa compétitivité et sa capacité d’adaptation aux changements dépend essentiellement : –non seulement de la qualité de ses ressources humaines (éducation) et de ses ressources naturelles –mais aussi de la qualité de ses institutions/organisations. Les rôles principaux des institutions et organisations sont : –d’assurer la coopération et la coordination des décisions prises par de nombreux agents individuels; –de motiver ces agents économiques à : contribuer pleinement à la mission (valeur, objectifs) des organisations utiliser leurs ressources et leur information (publique et privée) de la façon la plus (socialement) efficace possible.

20 UNE CONCEPTION MODERNE DE L’ÉTAT  UNE SOCIAL-DÉMOCRATIE CONCURRENTIELLE

21 UNE CONCEPTION MODERNE DE L’ÉTAT Gouvernement bienveillant informé Gouvernement bienveillant avec information décentralisée Gouvernement bienveillant avec contraintes contractuelles Gouvernement avec agendas privés

22 LES GRANDES TRANSFORMATIONS Développement accéléré des technologies de communication et d’information Globalisation des marchés Internationalisation des cultures

23 LA SOCIAL-DÉMOCRATIE CONCURRENTIELLE (1) Une finalité principale : bien-être des individus-citoyens Trois grands principes : 1. Individus : capacité de choix rationnels 2. Partenariat social façonne l’individu 3. Mécanismes efficaces de coordination et d’incitation : usage optimal des ressources

24 LA SOCIAL-DÉMOCRATIE CONCURRENTIELLE (2) Deux enjeux majeurs : –Développer la capacité d’expérimenter et la créativité dans les solutions aux problèmes –Éviter le double piège : sous performance des uns et des autres croissance insuffisamment destructrice des technologies et organisations dépassées

25 La social-démocratie traditionnelle s’appuie sur une pensée, un discours et un modèle social usés, vieillis et dépassés. C’est une social-démocratie orientée vers les moyens, la préservation des droits acquis, la protection des rentes et intérêts corporatistes, la sauvegarde des vaches sacrées.

26 La social-démocratie concurrentielle est une nouvelle social-démocratie moderne, innovante, responsable, basée sur un nouveau modèle social issu de l’analyse socio-économique des organisations et des institutions efficaces.

27 C’est une social-démocratie résolument orientée vers les fins et objectifs, ouverte aux changements technologiques et organisationnels, favorable à l’émergence d’un pouvoir de compétence dans tous les milieux et dans toutes les sphères d’activité. Comment y arriver ?

28 5 GRANDES RÉFORMES 1. Favoriser des compétences-clés bien définies dans les secteurs public et privé 2. Favoriser les mécanismes concurrentiels 3. Favoriser le développement du capital humain 4. Cesser les manipulations paternalistes des prix et le maintien de la dépendance 5. Évaluer les programmes et politiques publics

29 PROGRAMME # 1 Favoriser des compétences-clés bien définies dans les secteurs public et privé (1) Rôle du secteur public : –identifier les besoins en biens et services sociaux, à la fois en qualité et en quantité –faire les arbitrages nécessaires –gérer les contrats et partenariats de production et de distribution des biens et services sociaux

30 PROGRAMME # 1 Favoriser des compétences-clés bien définies dans les secteurs public et privé (2) Rôle du secteur privé : –produire et distribuer efficacement les biens et services privés, sociaux et publics –utiliser les meilleures ressources humaines, matérielles et technologiques possibles Démantèlement relatif du secteur public

31 PROGRAMME # 2 Favoriser les mécanismes concurrentiels Favoriser la formation, la libéralisation, la dissémination et la compréhension des « lois » et rouages de l’économie S’abstenir de manipuler les prix afin –d’éviter les gaspillages –de favoriser l’émergence de solutions innovantes aux problèmes et défis

32 PROGRAMME # 3 Favoriser le développement du capital humain Inciter l’individu à prendre en charge sa base de compétences Impliquer les entreprises privées et publiques dans la formation des compétences aux niveaux collégial et universitaire Rendre le financement de l’enseignement supérieur plus incitatif à la performance

33 PROGRAMME # 4 Cesser les manipulations paternalistes des prix et le maintien de la dépendance Diminuer les taux de taxation implicites des chômeurs et assistés sociaux Diminuer les taux de taxation implicites des hauts salariés Introduire des mécanismes intégrés de redistribution directe et incitative des revenus

34 PROGRAMME # 5 Évaluer les programmes et politiques publics par des processus et méthodes d’évaluation rigoureuse, transparente, indépendante et crédible. 3 exemples : –Création d’emplois –Soutien à la R&D –Programmes palliatifs de formation aux bénéficiaires de l’assurance-chômage/emploi ou de l’aide sociale

35 POUR UNE NOUVELLE SOCIAL-DÉMOCRATIE  POUR UNE NOUVELLE RÉVOLUTION TRANQUILLE et le temps presse …… !