Politique de Maintenance Définir les types de Maintenance Choix d’une politique de Maintenance
Politique de maintenance
Coûts de Maintenance CGM : Coût Global Maintenance = CIM : Coût des Interventions Maintenance (Direct)+ CDM : Coût Défaillance Maintenance (Indirect) + CSM : Coût Stockage Maintenance + ASM : Amortissement des surinvestissements Maintenance Attention à la réduction du CSM et de son influence néfaste sur le CDM Investissement sans prise en compte des contraintes de maintenance entraînera une hausse du CIM et du CSM pour pallier aux fragilités constatées
Indicateur CIM/VAN VAN : Valeur à neuf du matériel sans tenir compte des frais de transports, installation et raccordement aux utilités CIM/VAN permet de relativiser le coût des interventions à la valeur des machines (biens immobilisés)
CIM/VAN : des exemples
CIM / UU UU est l’unité d’utilisation représentative de l’usure des matériels en fonctionnement Heure de marche, kms parcourus, tonnes produites, Nombre de cycles Pas de prise en compte des conditions d’utilisations Permet de comparer des matériels ou sites similaires Mettre en relief un suréquipement en matériel avec une faible utilisation pour chacun, d’où augmentation du CIM Chimie : 50 à 160 € la tonne Sidérurgie : 60 à 160 € la kilo tonne Agroalimentaire : 30 à 150 € la tonne Machine outils traditionnelle : 2 à 10 € par heure de marche
CIM / VAJ VAJ représente la valeur ajoutée produite Le ratio ne prend pas en compte les conditions d’utilisation Degré d’automatisation : forte automatisation entraîne baisse de la MO production mais nécessite Coûts de Maintenance élevée, d’où augmentation du CIM La VAJ n’est pas toujours interprétée de la même façon : les dépenses d’énergie sont-elles considérées comme de la matière ?
CSM / Valeur du stock Il est en moyenne de 26% avec un sigma de 5 %. Une pièce de 10 kF a donc un CSM de 2,6 kF !!! La valeur du stock est directement proportionnelle aux risques encourus sur le CDM La valeur du stock varie entre 1,5% et 2,5% de la VAN des matériels à maintenir Le CSM représente de 4 à 6% du CIM et n’est donc pas prioritaire !
Démarche : Plan d’action 1. Identifier les conditions d'utilisation du matériel 2. Définir les opérations de maintenance légale 3. Élaborer les plans de lubrification 4. Définir les opérations de maintenance préventive 5. Définir les pièces de rechange à stocker 6. Définir les aides à la maintenance curative 7. Structurer les documents de mise en oeuvre 8. Estimer le coût du choix de politique de maintenance effectué 9. Démontrer la rentabilité du choix de politique de maintenance effectué 10. Vendre le choix de politique de maintenance effectué 11. Mesurer les résultats obtenus et actualiser le choix si nécessaire II s'agit de faire de la maintenance rentable, nécessaire et suffisante au « propriétaire‑utilisateur », et non pas de mettre en place de la technique non rentable même si elle satisfait intellectuellement les techniciens
1. Identifier les conditions d’utilisations du matériel VAN Durée de vie matériel Taux d’utilisation Puissance utilisée / puissance installée Qualification du personnel CDM Fonctionnement en marche dégradée Quand le matériel est il laissé libre par la production Conditions de mise en sécurité du matériel
2. Définir les opérations de maintenance légale Afin de minimiser les risques d'accident de personnel et de protection de l'environnement, le législateur a précisé par différents arrêtés et décrets les vérifications réglementaires à réaliser sur certains matériels. Un registre des vérifications réglementaires doit être tenu au service maintenance appareils de levage: arrêté du 09/06/1993 appareillage pour travaux à l'air comprimé, réservoirs: décret du 09/07/1974, articles 34 et 35, Etc …….. II faut noter que dans ces arrêtés et décrets, tous les contrôles et vérifications sont exprimés en fréquences calendaires: journée, semaine, mois, trimestre, année, voire 3 ans et 10 ans. Ceci entraîne que le coût du préventif légal ne dépend pas des heures d'utilisation du matériel mais c'est un coût « fatal » lié à la présence du matériel.
3. élaborer les plans de lubrification Les quantités de points à graisser Les fréquences de graissage La diversité des huiles et graisses à stocker 1. Pour l'élaboration des plans de lubrification, le technicien méthodes maintenance peut obtenir une assistance importante de la part de techniciens des fournisseurs d'huiles et graisses. Ces fournisseurs proposent cette aide dans le cadre de leur démarche commerciale. 2. Si dans le guide de la « Maintenance à la conception », les règles de lubrification attendues par l'entreprise sont parfaitement définies et appliquées par les constructeurs et/ou fournisseurs de matériels, le travail à réaliser dans cette étape d'élaboration du choix de politique de maintenance sera très simplifié, voire réduit à néant. 3. Consulter aussi la Partie 14 pour plus de détails sur le « Guide de la maintenance à la conception ».
4. Définir les opérations de maintenance préventive C'est dans cette étape que le technicien méthodes maintenance va apporter toutes ses connaissances et compétences professionnelles, ainsi que son esprit de créativité rentable, puisqu'il va s'agir pour lui de définir ce qu'il faut surveiller préventivement car il existe des risques, la périodicité de la surveillance à effectuer. Les points à surveiller sont ceux qui correspondent à une usure de pièces par frottement, corrosion et/ou érosion, une pièce dont la durée de vie, par construction, est inférieure à celle du matériel, par exemple la pile d'un automate programmable a une durée de vie inférieure à celle de l'automate. La détermination des points à surveiller consiste à identifier ces points. Elle peut se faire à partir de six origines (1). L'analyse AMDEC ‑ Analyse des modes de défaillance, de leurs effets et de leur criticité. (2). L'expérience des professionnels maintenance. (3). L'expérience d'autres utilisateurs de même matériel. (4). Les techniques d'auscultation en maintenance prédictive ou en maintenance conditionnelle. (5). La documentation technique constructeur. (6). Les analyses de défaillance.
5. Définir les Pièces de rechange à stocker II s'agit ici des pièces de rechange que nous appellerons « pièces de rechange de sécurité», à ne pas confondre avec la notion de stock de sécurité utilisée en gestion des stocks. Ces pièces de sécurité sont mises en stock afin de diminuer le temps d’intervention, donc son CDM. Un stock est constitué lorsque le besoin (sortie de pièces) n’est pas compatible avec le rythme des entrées (attente des pièces ou délai de livraison) Le stock est une assurance. Une assurance est prise quand un risque existe et que l’on veut se prémunir des conséquences de ce risque. Le CDM peut donc diminuer au prix d’un CSM Le risque à couvrir a deux origines : Défaillance d’un composant avec durée de vie inférieure à celle prévue, ou défaut d’utilisation ou de fabrication Usure ou vieillissement de composant que l’on peut pas suivre en préventif (usure non décelable ou composant inaccessible, coût du préventif > coût curatif structuré) § 1. Identification des risques résiduels de défaillance (ce que l’on ne surveille pas par choix ou obligation ) 2. Évaluation du CDM généré par le risque éventuel 3. Évaluation du coût de stockage (CSM) de la pièce de rechange 4. Réparer sur place ou différer en procédant d’abord par un échange standard
6. Aides à la maintenance curative La maintenance curative ou dépannage entraîne par définition un CDM dont la valeur dépend des données économiques de production, de la durée du dépannage. Les aides à la maintenance curative sont des documents à utiliser par les professionnels, qui ont pour objectif de réduire la durée du dépannage en facilitant Le diagnostic de la panne : quel est le sous ensemble ou l'ensemble qui est défectueux La réalisation du dépannage en présentant le mode opératoire d'intervention pour accéder à l'ensemble ou sous ensemble concerné effectuer le démontage effectuer le remontage réaliser les réglages indispensables, signaler les erreurs à ne pas commettre. Certaines informations font partie de la documentation constructeur, mais ce n’est pas toujours le cas. Pour les matériels de conception interne, il n’existe que rarement un document opérationnel
7. Structurer les documents de mise en oeuvre Dans cette étape, il s'agit de mettre en forme toutes les informations nécessaires à « l'utilisateur propriétaire » des matériels afin qu'il puisse comprendre, participer et valider le choix de politique de maintenance qui lui est proposé, aux professionnels d'interventions maintenance et aux opérateurs de conduite afin qu'ils puissent réaliser correctement les opérations retenues. Les documents de mise en oeuvre sont les schémas et plan de lubrification, les consignes permanentes de préventif réalisées soit par les opérateurs de conduite, soit par les professionnels de maintenance, les gammes de travail de préventif, la liste des pièces de rechange à stocker, les aides au diagnostic de panne, les gammes de dépannage.
8. Estimer le coût du choix de politique de maintenance consolider l'ensemble du coût global de la maintenance préventive qui est égal à CIM + CDM + CSM = CGM Maintenance préventive, analyser les opérations onéreuses pour en vérifier la validité surtout pour l'aspect périodicité (les opérations à faible fréquence sont les plus onéreuses. Envisager si nécessaire une modification du matériel Maîtriser l’impact sur l’organisation en terme de charge de travail selon que les périodicités soient calendaires ou dépendantes de l’utilisation réelle du matériel (suivi de production). Possibilité de faire appel à des prestataires
9. Démontrer la rentabilité des choix S’assurer que les opérations de maintenance préventive prévues sont nécessaires et suffisantes, Comparer la rentabilité du CGM préventif proposé par rapport à d'autres choix possibles. La démonstration mathématique étant difficile à faire, on démontrera alors que le choix fait obéit aux règles du bon sens maintenance le CGM maintenance préventif représente un coût « d'assurance" normal par rapport aux risques potentiels.
10. Vendre la politique de maintenance Deux conditions essentielles à la bonne mise en œuvre des choix effectués L’utilisateur du matériel est d’accord sur son contenu (démontrer la rentabilité pour être assuré d’obtenir les moyens nécessaires à la mise en œuvre) Les intervenants estiment que les choix sont réalistes et efficaces (les impliquer au maximum tout au long des phases d’analyse et de réalisation des documents)
11. Mesurer les résultats obtenus et actualiser si nécessaire A partir des CR (compte-rendu) de Visites préventives, des analyses de pannes résiduelles, on adapte les choix effectués (notamment les périodicités qui pèsent directement sur le CGM préventif) Les outils informatiques (GMAO) sont ici nécessaires pour faire un bilan rapide de l’évolution des coûts