Jacques de CEAURRIZ Directeur du Département des Analyses Agence Française de lutte contre le Dopage Professeur des Universités Faculté de Pharmacie de Châtenay-Malabry Université Paris XI
INTRODUCTION Préoccupation du dopage (1965) Fédération internationales (I.A.A.F/U.C.I) C.I.O Un nombre limité de pouvoirs publics Développement chaotique de la lutte antidopage entre 1965 et 1985 Développement structuré de la lutte antidopage à partir de 1985/90 Code médical du C.I.O, code antidopage du C.I.O, code de l’A.M.A Le développement a concerné essentiellement le volet répressif, l’expertise du dopage et son cadrage pour les besoins du contrôle antidopage
DEFINITION DU DOPAGE EN MILIEU SPORTIF Recours à une assistance chimique (généralement) de l’organisme en réponse à un état de mal être ou à une préoccupation d’un mieux vouloir être physique et/ou mental pour répondre à un enjeu de performance et qui est à l’origine de préjudices
DEFINITION DU DOPAGE : Conseil de l’Europe On entend par « dopage dans le sport » l’administration aux sportifs ou l’usage par ces derniers, de classes pharmacologiques d’agents de dopage ou de méthodes de dopage ; b. On entend par « classes pharmacologiques d’agents de dopage ou de méthodes de dopage », sous réserve du paragraphe 2 ci-dessous, les classes d’agents de dopage et de méthodes de dopage interdites par les organisations sportives internationales compétentes, et figurant sur des listes qui ont été approuvées par le groupe suivi en vertu de l’article11.1.b; c. On entend par « sportifs » les personnes des deux sexes qui participent habituellement à des activités sportives organisées.
NOTIONS SOUS-JACENTES DANS LES DEFINITIONS Équité des compétitions (Préjudice à un tiers) Risque sanitaire (Préjudice pour l’utilisateur) Exemplarité (Valeurs véhiculées par le sportif) = Moralité
CADRAGE DE L’EXPERTISE DU DOPAGE EN MILIEU SPORTIF Code Médical du C. I.O. Code antidopage du C.I.O. Code antidopage de l’A.M.A. Il est l’objet d’un affrontement d’exigences : Exigence de non proportionnalité : CERTITUDES Alternative sommaire : Agir en interdisant et autoriser en n’agissant pas Exigences de proportionnalité : INCERTITUDES Gamme de mesures s’apparentant à un système de gestion des risques Interdiction totale d’usage Interdiction catégorielle d’usage Restriction d’usage Veille
EXIGENCE DE NON PROPORTIONNALITE Avantages Fondée sur la preuve scientifique Évite la judiciarisation excessive Évite les controverses publiques Confortable (recette) Inconvénients Immobilisme (Autorités) Régulation tardive et restrictive Absence d’alerte Peu adaptée à la complexité du dopage
EXIGENCE DE PROPORTIONNALITE Avantages Adaptée à la complexité du dopage Gestion de notre ignorance Précocité des actions Engagement des Autorités Prise de distance avec la notion de preuves scientifiques Efficacité de la régulation du dopage
EXIGENCE DE PROPORTIONNALITE Inconvénients (mal maîtrisée et mal gérée) Porte ouverte à des scénarios du pire (alertes intempestives, catastrophisme avec erreur de focaliser la décision sur l’évitement d’un scénario du pire) Course à la précaution (argument politique avec surenchères) Controverses publiques et judiciarisation excessive Inconfortable (pas de recette)
ROLES Élaboration de référentiels (réglementation, règlements, code antidopage, C.I.O/AMA) Programmation et réalisation des contrôles hors compétitions et en compétitions (Pouvoirs Publics, Agence antidopage, Fédérations, C.I.O, CNO) Analyses (Laboratoires antidopage) Sanctions (Fédérations, TAS, Autorités Administratives)
N° Laboratoire Nbre d’échantillons Nbre de positifs % 1 Afrique du Sud (Bloemfontein) 2 838 51 1.80 2 Allemagne (Cologne) 10 297 176 1.71 3 Allemagne (Kreisha) 5 308 66 1.24 4 Angleterre (Cambridge) 162 7 4.32 5 Angleterre (Londres) 6 735 61 0.91 6 Australie (Sydney) 7 738 68 0.88 Autriche (Seibersdorf) 2 688 43 1.60 8 Belgique (Ghent) 5 472 247 4.51 9 Brésil (Rio de Janeiro) 3 696 21 0.57 10 Canada (Montréal) 6 253 166 2.65 11 Chine (Beijing) 5 319 25 0.47 12 Colombie (Bogota) 2897 37 1.28 13 Corée (Séoul) 1 688 0.59 14 Cuba (Havane) 1 660 18 1.08 15 Espagne (Barcelone) 4 934 16 Espagne (Madrid) 6 912 303 4.38 17 Etats-Unis (Los Angeles) 37 047 364 0.98 Finlande (Helsinki) 2 093 24 1.15 19 France (Paris) 9 336 462 4.95 20 Grèce (Athènes) 7 145 71 0.99 Italie (Rome) 8 368 95 1.14 22 Japon (Tokyo) 2 696 0.30 23 Malaisie (Penang) 1 371 36 2.63 Norvège (Oslo) 5 046 53 1.05 Portugal (Lisbonne) 2 965 120 4.05 26 République Chèque (Prague) 1 697 32 1.89 27 Russie (Moscou) 4 095 0.63 28 Suède (Stockholm) 4 621 91 1.97 29 Suisse (Lausanne) 3 233 2.10 30 Thaïlande (Bangkok) 1 555 41 2.64 31 Tunisie (Tunis) 1 814 1.65 Turquie (Ankara) 1 508 1.86 TOTAL 169 187 2 909 1.72
EVOLUTION DES METHODES ET STRATEGIES D’ANALYSE EN MATIERE DE CONTROLE ANTIDOPAGE
1 - Introduction 2 - Les xénobiotiques 3 - Les stéroïdes naturels 4 - Les hormones protéiques et autres macromolécules 5 - Thérapie génique et cellulaire 6 - Diversification du milieu biologique 7 - Conclusion
1 - Introduction A) Screening B) Confirmation Ensemble des analyses de dépistages rapide de l’ensemble des agents dopants recherchés 1ère étape Environ 300 substances passées au crible à partir d’un nombre limité de procédure analytiques B) Confirmation Si présence d’une substance illicite ou de ses produits de biotransformation Procédures analytiques plus sélectives visant a : Identifier formellement les produits repérés Éventuellement à les quantifier
2 - Les xénobiotiques . Diversification des moyens d’analyse (extension du champ d’investigation) . Amélioration de la préparation des échantillons (simplification et automatisation) . Sensibilité
3 - Les stéroïdes naturels . Abandon des critères quantitatifs . Spectrométrie de masse de rapport isotopique (différenciation exogène/endogène, appauvrissement en 13C) . Sensibilité . Purification des échantillons
4 - Les hormones protéiques et autres macromolécules . Approche au cas par cas . Méthodes séparatives . Méthodes de détection (immunologie, autres)
5 - Thérapie génique et cellulaire
6 - Diversification du milieu biologique (sang/urine) . Niveau 1 : investigation médicale . Niveau 2 : suspicion/ciblage/aptitude . Niveau 3 : preuve de dopage
7 - Conclusion . Écarts à la perfection : pour faciliter . Preuve : perfection . Écarts à la perfection : pour faciliter la prise de décision