La Bibliothèque Royale de Belgique Une « bibliothèque nationale » en innovation, voire en révolution! 50ème anniversaire de la Bibliothèque Centrale de la Commission Européenne Bruxelles- Centre Borschette
Il y a 40 ans en 1969 Inauguration de la « nouvelle » KBR (Koninklijke Bibliotheek- Bibliothèque Royale), grande Bibliothèque Nationale de Belgique 1969: inauguration dune « nouvelle » et « grande » Bibliothèque Royale de Belgique, déployée sur toute la dénivelée dun des côtés du Mont des Arts à Bruxelles ! Cette inauguration est précédée en 1958 par linauguration dun nouveau et aussi ambitieux « Palais des Congrès » et par laménagement de fontaines et de jardins (« Péchère ») en couverture de ce « Palais des Congrès » à loccasion de lexposition universelle et dans la perspective du nouveau rôle de Bruxelles, comme capitale de lEurope.
En 1969: la « Bibliothèque Royale » est lune des plus grandes et des plus modernes au monde!
La nouvelle construction intègre le Palais de Charles de Lorraine, siège de la Bibliothèque Royale de Belgique avant 1969, ainsi que la Chapelle de Nassau (XVIème siècle)
La « Bibliothèque Royale »: une « librairie » qui remonte au XVème siècle et aux ducs de Bourgogne La «KBR» est une création très ancienne: sa « librairie » initiale est constituée par les ducs de Bourgogne au XVème siècle. 1772: une Académie « nationale » est créée dans les Pays-Bas autrichiens par lImpératrice Marie-Thérèse. Désormais étroitement liée à celle-ci, la « Bibliothèque » héritée des anciens souverains par limpératrice, devient publique! En 1836, la Bibliothèque désormais royale, est confirmée comme Bibliothèque Nationale de lEtat belge
Dès cette époque, mais surtout avec ses nouveaux bâtiments de 1969, la « Bibliothèque Royale » a deux grands atouts La richesse et la variété extraordinaires de son patrimoine Une localisation et des infrastructures exceptionnelles au cœur dun des principaux points de passage et carrefours de la ville de Bruxelles!
Un héritage dimportance mondiale ! Un patrimoine très varié! Un patrimoine très riche et de grande valeur Un patrimoine très riche: ouvrages manuscrits 6 millions de livres imprimés dessins et estampes cartes et plans journaux monnaies et médailles documents sonores…) Dépôt légal depuis 1965 Un patrimoine évalué à 750 MIO
Deuxième grand atout de la « Bibliothèque Royale »: Une localisation et des infrastructures exceptionnelles au cœur dun des principaux points de passage et carrefours de la ville de Bruxelles! Et à la sortie de la Gare Centrale et dune importante station de Métro et de Bus.
De plus, contigu aux Archives Générales du Royaume et au cœur dun quartier de musées et de grands événements culturels (Musées Royaux des Beaux Arts, Palais des Beaux Arts BOZAR, Cinémathèque, Musée instrumental MIM…) et
La combinaison de ces deux atouts - riche patrimoine et situation exceptionnelle au cœur de la ville- explique que la « Bibliothèque Royale » reçoit « naturellement » un très large public
Environ personnes fréquentent annuellement ses salles de lecture et dexposition, participent aux congrès de son auditoire, et viennent y écouter des concerts de musique
Pourtant plus que jamais, si elle veut survivre, la « Bibliothèque Royale » doit développer et poursuivre résolument une dynamique de changement et d INNOVATION Cinq « nouveaux » facteurs imposent cette INNOVATION: 1.Depuis 2005, le mode de management de la « Bibliothèque Royale » est complètement changé 2.Le quartier du Mont des Arts (principale liaison du haut et du bas de la ville de Bruxelles) où est établie la «Bibliothèque Royale »est en PROFONDE MUTATION 3.Alors que la « Bibliothèque Royale » a lambition daugmenter son public de 10% par an, le nombre de ses lecteurs diminue régulièrement. 4.Avec lexplosion récente dinternet et du numérique, la « Bibliothèque Royale » cesse dêtre exclusivement une « bibliothèque de consultation sur place ». A cette identité ancrée concrètement « in situ » sajoute désormais une deuxième identité virtuelle qui louvre à des lecteurs et à des visiteurs du monde entier. Enfin en 1969, la « Bibliothèque Royale » était la bibliothèque nationale dun Etat encore largement unitaire, avec les 9 provinces pour principales subdivisions administratives. Depuis les réformes de 1980 et de 1993, lessentiel des compétences relatives au patrimoine culturel, aux musées et aux autres institutions scientifiques culturelles sont principalement transférées aux Communautés flamande, française et germanophone de Belgique. Si lexistence de la Bibliothèque Royale na pas été jusquici remise en question, celle-ci ne doit pas moins se redéfinir et souvrir à des partenariats nouvellement équilibrés, et donc, également ici, changer et INNOVER.
Depuis 2005, le mode de management de la « Bibliothèque Royale » est complètement changé Depuis 2005, le mode de management de la « Bibliothèque Royale », comme celui des autres grands établissements scientifiques fédéraux belges (Archives Nationales, Musées des Beaux Arts, Institut dHistoire Naturelle, Musée de lAfrique…) est complètement changé. Ce nouveau mode de management se fonde sur la limitation à 6 ans des mandats de direction: les directeurs généraux ne sont plus nommés « à vie »! Ces directeurs généraux sont sélectionnés sur base dun concours au cours duquel ils doivent présenter un projet de programme- cadre. Ces directeurs généraux sont ensuite évalués tous les deux ans sur base de leurs résultats, et licenciés en cas dinsuffisance. Ce système a été introduit par une réforme similaire mettant en place en 2003 léchelon supérieur: le Secrétaire Général du Ministère de la Politique scientifique (avant aussi nommé à vie) a été alors remplacé par un « Président », également à mandat de 6 ans et identifié comme « N ». Les nouveaux directeurs généraux des 10 établissements scientifiques fédéraux, dont la « Bibliothèque Royale », lui sont directement comme « N-1 » subordonnés, et constituent désormais avec lui le Comité de Direction de lensemble du Ministère. Cette réforme est aujourdhui complétée par la mise en place dun niveau « N-2 » établissant des « directeurs opérationnels », également à mandats de 6 ans et recrutés comme adjoints des directeurs généraux. Ces « directeurs opérationnels » remplacent les Chefs de départements et les Chefs de sections, dont les fonctions sont supprimées. La carrière de lensemble du personnel, et en particulier celle du personnel scientifique, sont également modifiées au même moment en profondeur. Ici aussi la responsabilisation et lévaluation des agents sont au cœur de la réforme. La difficulté du jour, - et un grand facteur dinstabilité dans ce changement-, est quune partie de cette réforme a seulement abouti aujourdhui. Ainsi, alors que les fonctions de Chefs de départements et de Chefs dunités sont supprimées, les nouveaux « directeurs opérationnels » nont pas encore été sélectionnés.
Ce « nouveau management » est synonyme dinnovation, bouleverse les organigrammes et entraîne une redistribution « responsabilisée » des moyens La « Bibliothèque Royale » est restructurée en 5 nouvelles « directions opérationnelles »: –Le développement et le catalogage général des collections –La gestion et la conservation des collections –Le service au public « in situ » –La bibliothèque virtuelle –La coordination de la recherche et des services scientifiques Chacun de ces 5 « directeurs opérationnels » se voit attribuer les ressources humaines et la part de la « dotation » afférentes à sa « mission ». La dotation actuelle de la « Bibliothèque Royale » est 7,5 millions d par an. Si on y ajoute le coût des 200 agents que lui apporte ladministration centrale du Ministère fédéral belge de la Politique Scientifique (également environ 7,5 millions d par an) des 200 membres de son personnel assumé par, on peut établir à 90 millions d les frais du fonctionnement actuel de la «Bibliothèque Royale » sur la durée dun mandat de 6 ans! Rien de plus normal dès lors que dattendre de son directeur général et de ses directeurs opérationnels: et des programmes, et des résultats innovants!
Un 2ème facteur important dINNOVATION: Le quartier du Mont des Arts (principale liaison du haut et du bas de la ville de Bruxelles) où est établie la «Bibliothèque Royale »est en PROFONDE MUTATION La « Bibliothèque Royale » peut et doit jouer un rôle proactif dans cette mutation, et profiter de cette opportunité exceptionnelle pour mieux se positionner comme lun des principaux carrefours culturels de cette « croisée de chemins » Comment: en devenant un endroit de passage incontournable sur le carrefour du Mont des Arts (et en tout cas, au moins par temps de pluie!) Un des objectifs est ainsi daugmenter le public « in situ » dau moins 10% par an ( au lieu des actuels en 2020!).
Devenir un endroit de passage incontournable sur le carrefour du Mont des Arts! Lidentification de la « Bibliothèque Royale » à ce « passage incontournable » est assurée par la combinaison de: la création dun « carrefour » interne joignant deux axes perpendiculaires reliant: – dune part, la descente des escaliers du Mont des Arts au Boulevard de lEmpereur, –et, dautre part, et par un jardin également «intérieur », cette même « descente du Mont des Arts » aux Archives Générales du Royaume et à la rue de Ruysbroeck, vers la rue de la Paille et le Sablon. et de la transformation de laxe reliant la descente des escaliers du Mont des Arts au Boulevard de lEmpereur, en une sorte de « rue interne », avec auditorium, forum, et trois salles dexposition.
Un 3ème facteur de changement est la nécessité de contrer la diminution du nombre de lecteurs Le nombre de ses lecteurs diminue régulièrement depuis une dizaine dannées. Suite à la concurrence dinternet! Mais également suite au fait que les étudiants, lorsquils font des recherches, consultent de moins en moins des sources documentaires en dehors des bibliothèques (performantes et conviviales) de leurs universités respectives! Pour contrer cette réalité, la « Bibliothèque Royale » doit multiplier ses efforts pour élargir sans tarder son « lectorat ». Deux publics « cibles » sont, de ce point de vue, actuellement privilégiés: –Les jeunes de moins de 18 ans –Les adultes qui peuvent être intéressés par un accès direct et immédiat à la grande variété douvrages du dépôt légal. La « Bibliothèque Royale » nest aujourdhui accessible quà des lecteurs âgés de 18 ans. La « Bibliothèque Royale » a pris la décision dabaisser lâge du lectorat à 16 ans. Mais aussi celle de développer et de multiplier les activités du service éducatif afin dy attirer dès lécole primaire un maximum de « scolaires » de moins de 16 ans. Ceci dans le but de les familiariser le plus tôt possible avec la «Bibliothèque Royale » et de les habituer à en prendre le chemin!
Principalement dans ce but, un nouvel outil pour le Service éducatif: la création dun espace de découverte, de réflexion et de dialogue sur le passé et lavenir du livre et des cultures de lécrit Au cours de lété 2008, un appel doffres a été lancé pour la conception dun projet de « Musée du livre et des bibliothèques ». Le but nétait pas de créer un nouveau « Musée», mais un espace dinformation et de réflexion certes sur lhistoire du livre et des bibliothèques, mais tout autant sur leur évolution actuelle et sur leur avenir du point de vue de lexpression de la pensée et de la diffusion des savoirs. Son principal public cible sont les jeunes des écoles, aujourdhui plus familiarisés à internet et au numérique quau support traditionnel imprimé de linformation et des idées. La Loterie Nationale et la Ministre fédérale belge de la Politique scientifique ont apporté leur soutien moral et financier ( ) à ce projet.
Une autre « nouveauté », cette fois surtout pour le développement du lectorat adulte: une offre nouvelle, directe et immédiate de la grande variété de livres du dépôt légal Depuis 1965, la « Bibliothèque Royale » bénéficie seule en Belgique du Dépôt Légal. Jursquici, un seul exemplaire de chaque publication lui était remis, ce qui en limitait une communication directe. En 2008, la loi sur le Dépôt Légal a pu être modifiée: outre la remise de publications électroniques, un 2ème exemplaire de chaque imprimé est désormais donné à la « Bibliothèque Royale ». La « Bibliothèque Royale » mettra ce 2ème exemplaire, à dater de 2009, en accès direct pendant 3 ans dans sa grande salle de lecture. Cest à dire aussi bien des ouvrages dérudition, que le dernier roman ou des livres de jardinage! Cette offre supplémentaire devrait contribuer à rendre la « Bibliothèque Royale » plus attractive pour un public plus large et moins élitaire de lecteurs adultes.
Un 4ème facteur de changement est lexplosion récente dinternet et du numérique Jusquil y a peu, la révolution informatique, introduite à la « Bibliothèque Royale » au début des années 80, navait pas changé fondamentalement son identité de « bibliothèque de consultation » exclusivement « in situ ». Avec lexplosion récente dinternet et du numérique, cette situation est fondamentalement changée aujourdhui. A son ancrage bien concret « in situ », en Belgique, et sur le Mont des Arts à Bruxelles, sajoute désormais, avec le net et le numérique, une ouverture inimaginable jusquil y a peu à des lecteurs et à des visiteurs du monde entier. Soit une seconde identité, une nouvelle et « seconde vie », cette fois numérique et virtuelle, qui impose de nouvelles ambitions!
Deux conditions pour cette « deuxième vie » numérique et virtuelle Cette ouverture aux lecteurs et visiteurs du monde entier suppose lexistence de deux conditions préalables: –le catalogue général des collections de la « Bibliothèque Royale » doit être non seulement informatisé, mais il doit aussi être consultable à distance. –Et que cette communication offre plus quun catalogue, càd également un minimum de contenus intéressants et numérisés.
Le catalogue général des collections de la « Bibliothèque Royale » doit être entièrement informatisé. Depuis le début des années 1980, le catalogage est informatisé à la « Bibliothèque Royale ». Mais ce fut longtemps peu de chose par rapport à lensemble des collections. Un très important et coûteux (2 millions d) effort de numérisation des anciens fichiers « papier » est mené depuis 2002: anciennes fiches ont déjà été ainsi « rétrocataloguées »! Le catalogue général informatisé reprend aujourdhui environ 80% des collections de la « Bibliothèque Royale ».
Ce catalogue général informatisé des collections de la « Bibliothèque Royale » doit aussi être consultable à distance. Ce qui était loin dêtre évident! Depuis linstallation en 1987 dun système de gestion bibliothécaire VUBIS, la « Bibliothèque Royale » na pas arrêté de le transformer et de le compléter « en interne », avec pour résultat que ce système VUBIS, tel quainsi « bricolé » par la « Bibliothèque Royale » est devenu très difficilement « intégrable » dans des systèmes et portails plus larges. La « Bibliothèque Royale » a dû donc lancer un appel doffres européen pour le remplacer. Ce marché a été attribué en 2008 à la société INEO du groupe Suez pour un montant de Développé sur base VIRTUA-VTLS, ce nouveau système de gestion bibliothécaire doit être opérationnel dans les premiers mois de 2009.
La deuxième condition de cette nouvelle ouverture au monde dans cette « deuxième vie » numérique et virtuelle: loffre dun minimum de contenus intéressants et numérisés La « Bibliothèque Royale » concentre cette offre dans Officiellement lancée le 25 juin 2008 par Sabine Laruelle, Ministre fédérale belge de la Politique scientifique, sinspire très largement de lexemple de « Gallica », la bibliothèque numérique de la Bibliothèque Nationale de
: contribution de la « Bibliothèque Royale de Belgique » à EUROPEANA est aussi la contribution de la « Bibliothèque Royale de Belgique » à EUROPEANA, la « Bibliothèque Numérique européenne » officiellement lancée ce 20 novembre 2008 par le Président et plusieurs commissaires de la Commission européenne européenne, et par le Conseil des ministres de la culture des 27 pays de Ce lancement dEUROPEANA sest fait à la « Bibliothèque Royale » (hall dentrée de son aile «Palais Charles de Lorraine »).
Première contribution et développement annoncé de Plus largement, est la contribution de la « Bibliothèque Royale » à tout portail national ou international, quil existe ou soit en devenir, et garantissant des principes, comme le service au public, lintégrité des documents, et le sérieux et la qualité scientifique des La contribution de à EUROPEANA reste aujourdhui –La carte topographique des Pays-Bas autrichiens de Ferraris (+/- 1764; 275 feuilles) –Divers ouvrages précieux des XVIIème et XVIIIème siècles – brochures du XIXème siècle –3.000 estampes du XVIème au XIXème siècle –1.500 médailles (collection Dupont, XIXème) –250 documents musicaux (collection Becko, XIXème siècle) –Le journal « LIndépendance belge ». Mais cette contribution sera amplifiée, dès 2009, de nombreux manuscrits médiévaux et 3 millions de pages de journaux (30 titres, soit à peine 1% de la collection de journaux de la « Bibliothèque Royale »).
Enfin, un 5ème facteur de changement est la transformation continuelle des cadres institutionnels belges et européens de la « Bibliothèque Royale de Belgique » Lorsque la « Bibliothèque Royale » sest vue attribuer le dépôt légal et a été ainsi officiellement réinstallée dans de très grands et nouveaux bâtiments en , la Belgique était encore très largement un Etat unitaire, seulement récemment engagé dans la construction européenne et, pour lessentiel seulement structuré sur la base de 9 provinces. Depuis, - et surtout depuis les réformes institutionnelles de 1980 et de 1993, lessentiel des compétences relatives au patrimoine culturel, aux musées et aux autres institutions scientifiques culturelles est théoriquement transféré aux Communautés flamande, française et germanophone de Belgique. Si lexistence de la Bibliothèque Royale na pas été jusquici remise en question, ces Entités fédérées sont, désormais, bien plus compétentes que lEtat fédéral pour ces matières encore ainsi partiellement partagées. Dans ce nouveau contexte de pouvoirs et de compétences dorénavant parallèles, la Bibliothèque Royale, désormais plus fédérale que nationale, nest plus nécessairement reconnue par tous dans un rôle de premier ordre sur les plans belge et international. Ici aussi, la Bibliothèque Royale doit changer et INNOVER, en se redéfinissant et en souvrant, comme lont fait par exemple la Bibliothèque et les Archives Nationales du Canada lors de la création de la Bibliothèque et des Archives Nationales du Québec, à de nouveaux modes de synergies et de partenariats.