Association Marocaine d’Etudes et de Recherches sur les Migrations Projet MIREM (Migration de retour au Maghreb) Action collective de soutien à la réintégration des migrants de retour dans leur pays d’origine Cofinancé par l’Union Européenne et l’Institut Universitaire Européen Impact de la formation professionnelle acquise par le migrant sur sa propension à se réintégrer professionnellement au Maroc Mohamed Khachani Mohamed Mghari Association Marocaine d’Etudes et de Recherches sur les Migrations

INTRODUCTION

Evolution des profils des migrants Diversité des profils professionnels: Aux figures classiques de l’immigration, celles d’ouvriers et de travailleurs non qualifiés, et présentant en général un profil éducatif bas sont venus s’ajouter de nouveaux types de migrants mieux formés et ayant acquis de nouvelles compétences.

Dans une perspective de retour, la fortune des migrants ne se mesure pas simplement en termes monétaires. Les compétences et le savoir-faire qu’ils accumulent jouent aussi un rôle décisif dans le transfert de technologies et de connaissances Tout cet acquis agit sur leur propension à se réintégrer professionnellement au pays d’origine. Evaluer cette propension en exploitant principalement les données de l’enquête MIREM.

La formation professionnelle , un moyen de réinsertion du migrant. L’enquête MIREM

l’Enquête sur les Migrants de Retour au Maroc, réalisée en 2006-2007, auprès d’un échantillon de 330 migrants de retour, dans le cadre du projet MIREM réalisé en partenariat avec l’Association Marocaine d’Etudes et de Recherches sur les Migrations.

Evolution du statut professionnel durant le parcours migratoire

A l’arrivée au pays d’accueil Au moment précédant le retour Evolution du statut professionnel (%) des migrants de retour au Maroc selon le étapes migratoire Situation professionnelle avant le départ à l'étranger Avant le départ A l’arrivée au pays d’accueil Au moment précédant le retour Au moment de l’enquête Occupation salariale à durée indéterminée 8,8 22,4 26,4 18,5 Occupation salariale à durée déterminée 6,4 11,5 10,9 2,1 Occupation salariale à temps partiel 2,4 0,0 Travailleur saisonnier 9,1 17,9 14,5 8,2 Employeur/chef d'entreprise 0,6 1,5 3,0 15,2 Travailleur autonome régulier 13,3 Travailleur autonome irrégulier 4,8 10,0 3,3 Aide familiale 5,2 1,8 Actif au chômage 3,9 14,2 Etudiant 26,7 13,9 4,5 Femme au foyer 0,9 1,2 Retraité/pensionné 0,3 5,5 Autre 7,3 11,8 Réponses manquantes 7,6 Total 100,0

Le questionnaire compte trois questions portant sur la formation professionnelle du migrant de retour : (i) Avant le départ (ii) Dans le principal pays d’immigration (iii) Au retour au Maroc

Proportion négligeable: 4,2% 1-Au retour au Maroc Proportion négligeable: 4,2%

2- Avant le départ à l’étranger

Cette formation, au vu des résultats de l’enquête ne semble pas avoir eu d’impact réel sur la réinsertion professionnelle au retour au Maroc que ce soit au moment du retour ou au moment de l’enquête, puisqu’on observe que cette formation n’a pas engendré une amélioration des statuts professionnels.

3- Fréquentation de cours de formation professionnelle dans le principal pays d’immigration

Les implications de cette formation sur la réinsertion dans le pays d’origine sont intéressantes à explorer. Cet examen repose sur une analyse bivariée de l’impact de la formation professionnelle acquise dans le pays d‘accueil. Cet impact sera évalué à trois niveaux : (i) les profils socioprofessionnels à la fin du parcours migratoire (c'est-à-dire au moment du retour) (ii) au moment de l’enquête et (iii) sur la possibilité de réaliser un projet d’investissement au pays d’origine

L’impact sur la réinsertion professionnelle des migrants de retour au Maroc.

L’acquisition de la formation professionnelle à l’étranger a contribué positivement à la réinsertion professionnelle des migrants de retour au Maroc.

L’évaluation de la réinsertion de ces migrants peut être approchée à partir de 4 indicateurs : (i) Réalisation de projet d’investissement au Maroc, (ii) le statut d’occupation du logement, (iii) Degré de satisfaction des migrants de retour au Maroc et (iv) Appréciation de l’expérience acquise à l’étranger.

Réalisation de projet d’investissement au Maroc

-(ii) le statut d’occupation du logement

(iii) Degré de satisfaction des migrants de retour au Maroc

(iv) l’appréciation de l’expérience acquise à l’étranger

-II- Le rôle de la formation professionnelle des migrants de retour dans d’autres études et recherches 

(i) L’étude menée par le CERED sur la base de l’enquête sur la réinsertion des migrants de retour réalisée en 2003-2004 dans la région de Souss Massa - L’expérience acquise à l’étranger ou la formation explique la réalisation d’un cinquième des projets (20,7%) . Parmi les autres raisons, l’utilisation de capitaux disponibles (49,9%). Viennent ensuite avec près de 10% chacun, la continuation d’un projet hérité ou l’existence d’un marché potentiel.

Répartition (%) des projets d’investissement des migrants de retour selon la raison du choix du projet Expérience ou formation 20,7 Utilisation de capitaux disponibles 49,9 Existence de marché potentiel 9,4 Poursuite d’un projet hérité 9,6 Autres 10,4 Total 100,0

(iii) L’enquête menée par la Fondation Hassan II pour les Marocains Résidant à l’étranger

(i) Les migrants marocains en Italie comme agents de développement dans leur communauté d’origine, menée par l’AMERM en partenariat avec COOPI

Conclusion

La problématique migratoire sous le poids des nouvelles politiques forgées de part et d'autre de la Méditerranée appelle une nouvelle approche dans ses incidences sur les régions de départ. L'impératif d'une croissance forte et durable requiert une mobilisation de toutes les potentialités en termes de ressources financières, mais aussi de compétences à des fins productives. L’acquisition d’une formation professionnelle peut constituer un atout pour la réinsertion des migrants L’immigré peut être encouragé et sollicité à intervenir comme agent de développement dans sa région d’origine C’est là un moyen d’agir en amont des flux migratoires afin d’atténuer la propension à émigrer de la jeunesse dans ces régions. Mais cet objectif devrait s’inscrire dans une stratégie volontariste qui interpelle à la fois les gouvernements marocain et ceux des pays d’accueil.