Biologie et stratégie de lutte

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© ENDURE, February 2007 FOOD QUALITY AND SAFETY © ENDURE, February 2007 FOOD QUALITY AND SAFETY Aleurodes (Mouches blanches) Biologie et stratégie de lutte.
Transcription de la présentation:

Biologie et stratégie de lutte Aleurodes (Mouches blanches) Biologie et stratégie de lutte Espagne MODULE C15

Index Taxonomie 2. Dégâts 3. Répartition : Ravageurs et virus 4. Cycle de vie 5. Déprédation des cultures 6. Surveillance 7. Lutte 8. Lutte Intégrée basée sur le Contrôle Biologique

Taxonomie Ordre des hémiptères Famille des Aleyrodidae Trialeurodes vaporariorum Bemisia tabaci Les mouches blanches (Trialeurodes vaporariorum et Bemisia tabaci) sont parmi les principaux ravageurs des cultures de légumes, de coton et de fleurs partout dans le monde. Elles peuvent également se développer sur différentes variétés de plantes cultivées ou sauvages. Les mouches blanches appartiennent à l’ordre des Hemiptères. Les espèces appartenant à la famille des Aleyrodidae sont également connues sous l'appellation de mouche blanche et s'attaquent principalement aux feuilles des plantes. Cette diapositive présente les deux espèces de mouches blanches les plus répandues en Europe.

Identification des espèces de mouches blanches Oeufs Nymphes Adultes T. vaporariorum Il est important de savoir différencier ces deux espèces car Bemisia est le vecteur de plusieurs virus. De plus, si l’on est en mesure d’identifier l’espèce présente dans les parcelles, il sera d’autant plus facile de sélectionner la solution la plus efficace pour protéger les cultures (ennemis naturels ou insecticides).   Les différences observées sur le terrain sont: (1) Taille et forme des adultes: Les adultes Bemisia sont plus petits et étroits car leurs ailes se replient au dessus de leur corps, alors que les adultes Trialeurodes sont plus larges et de forme triangulaire. Répartition des adultes sur la plante: Les adultes Bemisia se répartissent uniformément sur toute la plante alors que les adultes Trialeurodes se concentrent sur les 3 feuilles supérieures. (2) Couleur des oeufs: Les oeufs nouvellement pondus sont blanc chez les deux espèces, mais après maturation les oeufs de Bemisia deviennent jaunes alors que les oeufs de Trialeurodes prennent une teinte noirâtre. (3) Morphologie de la larve: Les larves de Bemisia sont plus plates que les larves de Trialeurodes qui sont plus volumineuses et présentent une paroi latérale perpendiculaire à la surface de la feuille. B. tabaci Adapté d’après Le Programme de Lutte Intégrée de l’État de New York. Publication en ligne.

B. tabaci vecteur de virus IOBC "Integrated Control in Protected Crops, Temperate Climate. Turku, Finland 10-14 April, 2005 B. tabaci est un redoutable vecteur de virus TYLCV CVYV CYSDV Pertes économiques élevées Contamination précoce Seuils de tolérance très stricts Surdosage des produits insecticides B. tabaci est dangereux parce qu’il est le vecteur de maladies (même lorsque son taux de population reste faible), notamment la maladie des feuilles jaunes en cuillère de la tomate (TYLCV), responsable de pertes de rendement élevées. Cette maladie peut causer une maturation anormale des fruits. Outre les cultures, plusieurs espèces d’adventices peuvent servir d'hôte à Bemisia. Néanmoins, les populations les plus importantes sont observées dans les cultures de légumes et les cultures horticoles. Il est donc nécessaire de concentrer les efforts de lutte sur ces cultures, en particulier en cas d'infestation massive.

Transmission des virus notamment par l’intermédiaire de B. tabaci Dégâts S’attaque aux cultures à forte valeur ajoutée (protection des légumes et des cultures horticoles) Transmission des virus notamment par l’intermédiaire de B. tabaci Ravageur présent dans un grand nombre de régions (introduit par l’homme) Espèce nuisible de quarantaine Les mouches blanches et les virus qu’elles transmettent constituent un problème majeur pour les producteurs de tomates en Europe. Ces cultures sont particulièrement sensibles aux virus responsables de la maladie des feuilles jaunes en cuillère de la tomate (TYLCV).

Répartition des mouches blanches Répartition des aleurodes dans les cultures de tomates En Europe du Nord, on observe le plus souvent des populations isolées de T. vaporariorum, et des infestations mixtes associant deux espèces de mouches blanches sont courantes dans les régions de production de tomates. Bemisia tabaci est présent partout en Europe et des infestations sporadiques ont été observées en Israël, et dans certaines régions en Espagne, en Grèce, au Maroc et en Turquie. Israël Maroc Iles Canaries Réunion

Virus transmis par Bemisia aux tomates Répartition géographique du virus : TYLCV et TYLCSV Canary Islands Reunion Island Israel Morocco ß Algeria Tunisia Egypt Lebanon TYLCV & TYLCSV Les virus transmis par Bemisia sont parmi les virus les plus virulents, notamment le groupe de virus responsable de la maladie des feuilles jaunes en cuillère de la tomate (TYLCV).  Partout où la pression de B. tabaci est élevée, la maladie de la TYLCV est répandue ou très répandue. En Europe et dans les pays MPC-12, Bemisia est le principal vecteur de la maladie des feuilles jaunes en cuillère de la tomate (TYLCV et TYLCSV), responsable de pertes de rendement élevées. D'après l’Étude de Cas ENDURE sur la Tomate, TYLCV est également responsable de pertes de rendement dans les cultures de haricots dans certaines régions de la Grèce, et touche aussi les cultures de poivrons à la Réunion et les cultures horticoles en Israël et en Italie.  Liban Algérie Tunisie Israël Maroc Egypte Iles Canaries Réunion

Cycle de vie des aleurodes Adultes Oeufs Nymphes Bemisia tabaci Trialeurodes vaporariorum La femelle Bemisia pond ses œufs en dessous des feuilles (face abaxiale) de la plante hôte. Les petites larves mobiles qui éclosent des œufs cherchent un endroit pour se nourrir et grandir. Les larves s’attachent à la feuille par le style, qu’elles utilisent pour se nourrir. Ces larves se développent en 3 stades durant lesquels leur taille augmente et leur morphologie se modifie avant d'atteindre le stade pupaire. Un insecte adulte émerge de la pupe et le cycle recommence. La durée de ce cycle, et donc la vitesse de reproduction de la population, varie en fonction de 2 facteurs : la plante hôte et la température. Curs de Formadors de Producció Intregrada. Lleida, 22 de novembre de 2002

Dommages Dégâts causés par aleurodes Fragilisation de la plante Fumagine Transmission de virus Lorsque le taux de population des mouches blanches est élevé, ces dernières fragilisent la plante, provoque la fumagine (champignon) et l’apparition de Melinis minutijora. Les virus transmis par les aleurodes sont un problème majeur pour la production de tomates.

Travail sur le terrain pour aider le processus de prise de décision La lutte chimique repose essentiellement sur des traitements programmés La protection Intégrée repose essentiellement sur les observations effectuées sur le terrain. Les espèces d’aleurodes doivent toujours être identifiées de manière précise. Des prélèvements d'échantillons doivent être effectués dans les parcelles quelque soit la stratégie de Protection Intégrée utilisée ou le cycle de végétation. La majorité des traitements insecticides reposent sur des pulvérisations programmées suivant un calendrier pré-défini, alors que les stratégies de Protection Intégrée reposent essentiellement sur les observations effectuées sur le terrain. Les espèces d’aleurodes doivent toujours être identifiées de manière précise. Des prélèvements d'échantillons doivent être effectués dans les parcelles de production quelque soit la stratégie de Lutte Intégrée utilisée ou le cycle de végétation.

Stratégies de lutte : pratiques culturales Utiliser du matériel de plantation non contaminé Éliminer les adventices et les débris de culture provenant des précédents culturaux Dégager l'espace autour des serres Conserver le matériel et les enceintes en bon état Faire attention aux cultures infestées situées à proximité Ne pas laisser de cultures à l’abandon. Mesures culturales: ces mesures sont essentielles pour maintenir une faible densité de population et pour empêcher l'infestation des cultures. Ces mesures comprennent: l’utilisation de matériel non contaminé, l’élimination des adventices et des débris de cultures provenant des précédents culturaux. Dans le cas des cultures précoces, il est important de veiller à déblayer l'espace autour des serres, de conserver le matériel et les enceintes en bon état, de faire attention lorsque des cultures situées à proximité et infestées par Bemisia sont fauchées. Lutte biologique: la lutte biologique est efficace contre les aleurodes. Les ennemis naturels les plus utilisés sont: Eretmocerus mundus, un parasitoïde de Bemisia et Macrolophus caliginosus un prédateur polyphage de Bemisia et Trialeurodes.

Stratégies de lutte 2 : Protection Intégrée basée sur une utilisation rationnelle des insecticides Protection Intégrée basée sur le Contrôle Biologique Lutte Chimique basée sur la seule utilisation d'insecticides Cultures bio (interdisant l'utilisation d'insecticides) Dans le cadre d'un environnement protégé, la lutte contre les aleurodes repose essentiellement sur la mise en œuvre de stratégies de Lutte Intégrée Bemisia tabaci est l’un des principaux ravageurs visés par les insecticides car il est le vecteur de la TYLCD qui impose des seuils de tolérance très stricts. Des résistances aux insecticides ont été observées chez les deux espèces de mouches blanches, en particulier, B. tabaci. Le nombre mensuel des applications d’insecticide est plus élevé dans le cadre d’un programme de Protection Intégrée basé sur l’application d’insecticides que dans le cadre d’un programme de Protection Intégrée basé sur le contrôle biologique. D’une manière générale, la Protection Intégrée implique un nombre moins élevé de traitements pesticides et des quantités plus faibles de substances actives. -18 % de substances actives/ traitements pesticides pour une stratégie de Lutte Intégrée basée sur l’utilisation d’insecticides comparé à une lutte chimique conventionnelle, mais + 17% de substances actives/ traitements pesticides comparé à une stratégie de Lutte Intégrée basée sur un contrôle biologique. Bemisia tabaci est l’un des principaux ravageurs visés par les insecticides car il est le vecteur de TYLCD qui impose des seuils de tolérance très stricts. Une résistance aux insecticides a été observée chez les deux espèces d’aleurodes, en particulier, B. tabaci, pour toutes les substances utilisées.

Stratégies de lutte 1 : Lutte chimique : alterner les insecticides pour retarder le développement de biotypes de Bemisia résistants aux insecticides Lutte biologique : protection et augmentation des lâchers de prédateurs polyphages et de parasitoïdes. Lutte chimique: Dans le cadre d’une lutte chimique efficace, il faut alterner les produits appartenant à différentes familles d’insecticides afin de retarder l’apparition de biotypes résistants. Lutte biologique: La lutte biologique est efficace contre les mouches blanches.

Stratégies de lutte : Contrôle biologique ▲: Eretmocerus mundus ▲: Eretmocerus eremicus ● : Encarsia formosa * : Macrolophus caliginosus : Nesidiocoris tenuis : Typhlodromips swirskii : Dicyphus hesperus Canary Islands Reunion Island Israel Morocco ▲ * ●   Utilisation d’ennemis naturels pour lutter contre les aleurodes Ennemis naturels utilisés dans le cadre de la lutte biologique contre les aleurodes dans différents pays. Les symboles rouges désignent les organismes bénéfiques non-indigènes. Les ennemis naturels les plus utilisés sont: Eretmocerus mundus, un parasitoïde de Bemisia et Macrolophus caliginosus un prédateur polyphage de Bemisia et Trialeurodes. Israël Maroc Réunion Iles Canaries

Stratégies de lutte : Contrôle biologique Par pays (N=9) % essais positifs (N=24) Eretmocerus mundus 9/9 92 Macrolophus caliginosus 7/9 58 Typhlodromips swirskii 54 Eretmocerus eremicus 4/9 42 Nesidiocoris tenuis 29 Dicyphus hesperus 2/9 17 Le contrôle biologique des aleurodes repose essentiellement sur le lâcher inoculatif de parasitoïdes Eretmocerus mundus et Encarsia formosa et/ou de prédateurs polyphages Macrolophus pygmaeus (dénomination commerciale : Macrolophus caliginosus) et Nesidiocoris tenuis. Le Contrôle Biologique est généralement appliqué dans le cadre de la Protection Intégrée. Des pesticides sélectifs sont utilisés s’il n'existe pas de solutions biologiques pour certains types de ravageurs ou dans les cas où le Contrôle Biologique n’a pas permis de stopper le ravageur cible. Les ennemis naturels sont utilisés dans la culture bio, mais dans ce type de système de production, la surface cultivée est limitée.

Ennemis naturels : Taux de lâchers (indv./m2) prédateurs parasitoïdes Allemagne A 1.5 - 4-8 C 0.5-2.5 7.5-9 Sud de la France 4 25-55 3 10 Nord de l’Espagne 1 2-3 3-9 B 2 Nord de l’Espagne 2 Sud de l’Espagne 0.75 1  Région Cycle Macrolophus caliginosus Nesidiocoris tenuis Eretmocerus mundus Encarsia formosa La Lutte Intégrée basée sur le Contrôle Biologique a été mise en œuvre dans les 4 régions de production de tomates étudiées. La surface cultivée la plus importante se situe dans le Sud de l’Espagne. Le Contrôle Biologique des mouches blanches repose essentiellement sur des lâchers inoculatifs de 2 prédateurs polyphages M. caliginosus et N. tenuis et de 2 parasitoïdes, E. mundus et E. formosa. Dans le Nord de l’Espagne, un programme a été mis en place, reposant sur la protection des populations indigènes de M. caliginosus, et dans cette région les lâchers de prédateurs s’effectuent en fonction du taux de leurs populations naturelles. Dans d’autres régions, les prédateurs sont lâchés selon un calendrier pré-défini à cause des problèmes de disponibilité de ces insectes et le temps qu'ils mettent à s'établir. A l’inverse, les lâchers de parasitoïdes s'effectuent en fonction des seuils de population d’aleurodes adultes (1 à 2 insectes adultes/plante). Les parasitoïdes utilisés correspondent aux espèces d’aleurodes ciblées dans les parcelles. Eretmocerus mundus ne parasite que B. tabaci et est couramment utilisé dans les régions autour du bassin Méditerranéen, là où les aleurodes sont le ravageur dominant. Encarsia Formosa est utilisé en Allemagne et dans le Sud de la France pour lutter contre T. vaporariorum. Les taux de lâchers de prédateurs et de parasitoïdes varient en fonction de l'expérience des conseillers.