Eve Paquette, congrès de l’AQÉCR 6 novembre 2009 Rites, récits et règles : voyage au centre de la religion et de la culture Eve Paquette, congrès de l’AQÉCR 6 novembre 2009
Plan de la présentation Introduction: religion et culture Le récit Le mythe traditionnel Le récit de soi dans la culture populaire Le rite Le rite religieux et ses fonctions Les rites séculiers Les règles Le code moral Les règles implicites du vivre-ensemble Contexte actuel Globalisation Fragmentation Conclusion
Se raconter, pour mieux exister LE RÉCIT Se raconter, pour mieux exister
Le mythe traditionnel Le mythe est un récit sacré. Il peut mettre en scène une représentation de l’ordre du monde, une justification de cet ordre, ou encore une idée de l’origine du monde ou de la fin de celui-ci. Dans tous les cas, le mythe ne fonctionne pas par «croyance», mais bien par adhésion.
Mythe des origines: d’où vient-on? Ouranos et Gaïa (mythologie grecque, Hésiode) Genèse (Bible)
Mythe eschatologique: où va-t-on? Ragnarök (mythologie scandinave) Apocalypse (Bible)
L’itinéraire du héros Les mythes présentent souvent des héros culturels qui, par leurs actions exemplaires, constituent des modèles pour les humains. L’itinéraire du héros comporte trois étapes: Le départ La rencontre d’obstacles, l’apprentissage Le retour à la communauté
Le récit de soi dans la culture populaire
Des récits très personnels L’importance de la mise en mots de l’expérience personnelle est à la base de plusieurs formes de thérapies actuelles.
Ponctuer le temps Affirmer son appartenance LE RITE Ponctuer le temps Affirmer son appartenance
Le rite religieux et ses fonctions Le rite religieux se fait en rapport au sacré. Le rite est un geste, ou une série de gestes symboliques. Il a pour fonctions principales de capter domestiquer et administrer le sacré.
Des rites…
… et encore des rites…
Le rite religieux est le plus souvent collectif; le cas échéant, il se rapporte à des éléments de tradition qui sont portés par une communauté (par ex., méditation). Le rite «personnalisé» est plus typique des sociétés séculières.
Les rites séculiers Les rites séculiers, comme les rites religieux, ponctuent le temps Ils permettent également d’affirmer son appartenance à une communauté
Les rites de passage Importants pour la religion instituée comme pour la culture. Marquent un changement de statut dans la vie de l’individu au regard de sa communauté. Baptême, mariage, funérailles; mais également pendaison de crémaillère, graduation, etc.
Contribuer à l’ordre du monde LES RÈGLES Contribuer à l’ordre du monde
Le code moral Il est le reflet des règles qui permettent de vivre en collectivité dans le respect de ce qui est sacré. Le code moral est souvent ancré dans une transcendance (divinité, autre monde), ce qui le rend moins faillible que les constructions humaines!
Les règles implicites du vivre-ensemble Elles sont si nombreuses qu’il serait difficile de les nommer toutes. Mais… est-il si facile de n’en nommer ne serait-ce que quelques-unes? Ce ne sont pas des lois; les attitudes et comportements visés ne font pas l’objet d’interdits explicites. La notion de norme est intéressante à travailler: une norme, en effet, n’est jamais stricte au point d’exclure la majorité des comportements.
Les transformations du rapport entre religion et culture CONTEXTE ACTUEL Les transformations du rapport entre religion et culture
Globalisation Contacts accrus entre les cultures séculières et les cultures religieuses traditionnelles Confrontation des visions du monde Occidentalisation
Fragmentation Déclin de la communauté dans les sociétés séculières Individualisation des choix Récupération d’éléments (récits, rites ou règles) appartenant à d’autres cultures, d’autres religions — sans appartenance à la tradition Bricolage religieux
Conclusion L’apprentissage des récits, rites et règles de la culture fait partie intégrante du processus de socialisation, de même que du processus de développement de l’identité individuelle. La frontière entre la religion et la culture est souvent artificiellement renforcée par une vision sociale très restrictive de la religion. Comment, dans ce contexte, envisager les possibilités de dialogue?
Références utiles Barthes, Roland, Mythologies, Paris, Seuil, 1957. Bouchard, Gérard et Bernard Andrès (dir.), Mythes et sociétés des Amériques, Montréal, Québec Amérique, 2007. Gauthier, François et Jean-Philippe Perreault (dir.), Jeunes et religion au Québec, Québec, Presses de l’Université Laval, 2008. Lenoir, Frédéric et Ysé Tardan-Masquelier (dir.), Encyclopédie des religions, Paris, Bayard, 2000. Ménard, Guy, Petit traité de la vraie religion, Montréal, Liber, 2007. Rivière, Claude, Les rites profanes, Paris, Presses Universitaires de France, 1995.