REACTIONS D’HYPERSENSIBILITE
REACTIONS D’HYPERSENSIBILITE =REACTIONS ALLERGIQUES Ce sont des réactions de mécanisme immunologique. Les trois grands principes de l’immunité acquise s’appliquent: - reconnaissance: les cellules du système immunitaire portent à leur surface différentes structures leur permettant de RECONNAÎTRE et d’ETRE RECONNUES. - spécificité:l’établissement d’une immunité contre un organisme pathogène ne confère aucune protection contre un autre organisme antigéniquement différent. - mémoire immunitaire. Le résultat de la réaction est globalement défavorable.
CLASSIFICATION DE GELL ET COOMBS (1963 ) Quatre types : -TYPE I : Hypersensibilité immédiate ( Ig E ) -TYPE II : Hypersensibilité avec apparition d’Ig M et/ou d’Ig G qui se fixent à la surface de cellules cibles (pas d’Ig E) -TYPE III : Hypersensibilité liée à des complexes immuns - TYPE IV : Hypersensibilité retardée.
HYPERSENSIBILITE IMMEDIATE (TYPE I ) L’observation de RICHET et PORTIER (1902) Le mécanisme : - Les antigènes= allergènes * Pneumallergènes (pollens, acariens, poils d’animaux…) * Trophallergènes (ex: arachide,œufs, poissons, lait ) * Médicaments (antibiotiques ) * Venins d’hyménoptères. - Les anticorps= Ig E ( 0,01% des Ig sériques totales) produits au niveau des muqueuses par des lymphocytes B sous l’influence de lymphocytes TH2 capables de se fixer de façon prolongée sur les récepteurs spécifiques des cellules cibles.
HYPERSENSIBILITE IMMEDIATE ( SUITE ) - Les cellules cibles = granulocytes basophiles sanguins + mastocytes muqueux et séreux. Elles possèdent à leur surface des récepteurs spécifiques des Ig E. Elles contiennent de grosses granulations riches en médiateurs (histamine, tryptase, héparine). L’activation de ces cellules entraine 3 conséquences: - dégranulation et libération des médiateurs préformés contenus dans les granules - synthèse et sécrétion d’autres médiateurs : prostaglandine D2, leucotriènes, PAF=platelet activating factor… - production de nombreuses cytokines et chémokines.
HYPERSENSIBILITE IMMEDIATE (SUITE) Le scénario : 1) le premier contact avec l’allergène entraine la synthèse d’IgE spécifiques de cet antigène. 2) phase de sensibilisation: les IgE se fixent par leur portion constante sur les récepteurs à la surface des cellules cibles. 3) deuxième contact avec l’allergène qui se fixe sur les sites anticorps des Ig E fixées, ce qui provoque une activation des basophiles et des mastocytes et une libération des divers médiateurs, qui agissent sur les organes cibles, principalement les vaisseaux et les fibres lisses, entrainant les manifestations cliniques.
LE CHOC ANAPHYLACTIQUE Rare mais brutal, pouvant être très grave (grades I à IV) -Signes cardiovasculaires: chute tensionnelle, troubles du rythme cardiaque(tachycardie) -Signes respiratoires: toux, dyspnée asthmatiforme, bronchospasme, œdème laryngé (œdème de Quincke ) -Signes cutanés: prurit, urticaire, œdème, rash écarlate -Signes digestifs: nausées, douleurs abdominales, vomissements et/ou diarrhée C’est une urgence médicale Traitement de première ligne: l’adrénaline injectable.
PREDISPOSITION HEREDITAIRE / L’ATOPIE L’atopie se définit comme « l’anormale facilité à synthétiser des anticorps IgE spécifiques vis à vis d’allergènes naturels ». Deux caractéristiques: 1) il existe une prédisposition génétique,un facteur héréditaire 2) les sujets atopiques ont souvent un taux anormalement élevé d’ IgE sériques. Quelques exemples de maladies atopiques: - le rhume des foins (pollens) - les rhinites allergiques (poussière de maison, poils de chien) - l’asthme allergique - l’eczéma atopique (ou dermatite atopique) - certaines urticaires.
HYPERSENSIBILITE DE TYPE II Les anticorps en cause ne sont pas des Ig E , mais des Ig M et surtout des Ig G. Ces Ig M et/ou Ig G se fixent à la surface des cellules cibles. Ce qui peut entrainer la lyse de cette cellule cible par différents mécanismes: - activation du complément ( « voie classique » ) - opsonisation et phagocytose par des polynucléaires neutrophiles ou des macrophages - activation de lymphocytes NK.
HYPERSENSIBILITE DE TYPE II (SUITE) Exemple : La maladie hémolytique du nouveau-né = allo-immunisation foeto maternelle anti-érythrocytaire. Le plus souvent vis à vis de l’antigène D du système Rhésus. Mère Rhésus D négatif. 1° grossesse avec enfant Rhésus D positif : pas de problème. Accouchement : passage de sang fœtal D+ chez la mère D –. immunisation possible de la mère (synthèse d’Ig G anti D). Nouvelle grossesse avec fœtus Rhésus D +: les Ig G de la mère traversent le placenta et se fixent sur les globules rouges du fœtus hémolyse de ces GR Csq: mort ou retard mental (toxicité de la bilirubine).
HYPERSENSIBILITE DE TYPE II (SUITE) Prévention: Il faut éviter que la mère D négatif s’immunise contre l’antigène D qu’elle n’a pas. On lui injecte après l’accouchement des anticorps anti-rhésus D qui se fixent sur les GR du nouveau-né passés chez la mère. Ainsi ces GR sont rapidement détruits et la mère ne s’immunise pas contre l’antigène D
HYPERSENSIBILITE DE TYPE III La production de complexes immuns Ag+Ac est physiologique. Ces complexes immuns sont normalement éliminés par les macrophages. S’ il y a production d’une grande quantité de complexes immuns les mécanismes d’élimination de ces complexes sont débordés. Conséquence: accumulation de ces complexes dans les tissus occasionnant des lésions tissulaires (par réaction inflammatoire). Principales cibles: les alvéoles pulmonaires les glomérules des reins les articulations les vaisseaux.
HYPERSENSIBILITE DE TYPE III (SUITE) Exemples de maladies avec complexes immuns: - Alvéolites allergiques extrinsèques (=Pneumopathies d’hypersensibilité) ¤ Maladie du poumon de fermier antigène=poussières de foin humide, moisi inhalation de l’Ag= toux, dyspnée, fièvre ¤ Maladie des éleveurs d’oiseaux antigène= déjections de pigeons, perruches, perroquets ¤ Maladie des fromagers ¤ Maladie des champignonnistes… - Glomérulonéphrites par complexes immuns. - Polyarthrite rhumatoïde et Lupus érythémateux disséminé.
HYPERSENSIBILITE RETARDEE ( TYPE IV ) L’hypersensibilité à la tuberculine ( substance protéique isolée à partir de cultures de bacille tuberculeux) -chez le cobaye: injection à un cobaye sain = pas de troubles injection à un cobaye tuberculeux=apparition d’un état de choc qui peut conduire à la mort de l’animal en un ou deux jours - chez l’homme: intradermo-réaction à la tuberculine, avec mesure de la zone indurée après 48 heures. Sensibilisation non transférable par le sérum.Il faut transférer des lymphocytes T pour transférer l’hypersensibilité retardée. Exemple: les dermatites (ou eczémas) de contact.