Comprendre la colère, les conflits interpersonnels et la violence Camillo Zacchia, Ph.D. Psychologue – Conseiller Principal Bureau d’éducation en Santé Mentale 24 janvier, 2012
À l’agenda Comprendre : les causes de la colère et de la frustration; les personnalités; comment la personnalité influence la sur colère; le besoin de contrôler et son rôle dans la colère.
La colère
Les causes de la colère et des frustrations Attentes non comblées Perception de l’injustice
Attentes non comblées «Ta voiture sera prête à midi.» Quand nos attentes ne sont pas comblées, il est normal d’être fâché. Il faut avant tout se poser quelques questions: Nos attentes sont-elles réalistes? (Trop élevées? Trop basses?) Est-ce que nous les avons bien communiquées? Avons-nous pensé aux imprévus?
Perception de l’injustice «Pourquoi les T.S. peuvent toujours assister à des conférences tandis que nos demandes sont toujours refusées?» Il est normal d’être fâché quand nous sommes traités de façon injuste. Mais… Nos perceptions sont-elles justes? Y a-t-il de l’information qui nous échappe? Y a-t-il de l’information qui échappe aux autres? «SVP, puis-je avoir un petit gobelet de papier pour prendre mes médicaments?»
Conflits et colère: 3 coupables Méfiance Obsessivité Pensée de groupe
Méfiance Une prophétie auto-réalisante La méfiance non justifiée peut mener à une méfiance justifiée: La méfiance peut créer un modèle de comportement qui mène inévitablement à un conflit, lequel alimente de la nouvelle méfiance.
Obsessivité Une forme de perfectionnisme; «Il y a une bonne façon de faire les choses!» Ce trait de personnalité tend à être rigide et contrôlant. Il crée un focus sur les détails spécifiques, souvent au détriment des buts plus globaux; Il causera inévitablement des conflits (même si les autres font les choses exactement de la même façon que nous 95% des fois, en l’absence de compromis et de flexibilité, les 5% qui restent deviennent une source de conflits).
Pensée de groupe Les êtres humains ont tendance à se regrouper et rechercher la force en nombre; Ceci est nécessaire lors de grandes menaces externes (guerres, conditions économiques oppressives, attaques par des prédateurs, etc.); C’est dangereux dans plusieurs autres situations: Mène à la méfiance, la tendance de déshumaniser ceux qui n’appartiennent pas, supprimer la pensée indépendante, etc.
Comprendre la personnalité et les troubles de la personnalité
C’est quoi la différence entre une personne difficile et une personne « diagnostiquable »? Quand le schéma du comportement est de longue durée (depuis l’adolescence); Quand le comportement est extrême; Quand le comportement est rigide et qu’il se manifeste à travers des situations; Le comportement cause de la détresse ou des conflits répétés au niveau du fonctionnement social, professionnel ou autre; L’individu n’est pas toujours conscient d’être la source des problèmes.
Les troubles de la personnalité Groupe A (Bizarre ou excentrique): Paranoïaque Schizoïde Schizotypique Groupe B (Émotif ou dramatique): Antisocial Borderline “États limites” Histrionique Narcissique Groupe C (Anxieux ou peureux): Évitant Dépendant Obsessif-Compulsif Points in a cloud
L’avenir des troubles de la personnalité Ils existeront toujours et détruiront les relations de travail, se retrouveront constamment au tribunal et nous les reconnaîtrons plus particulièrement lors des repas de Noël. O= appreciation for art, emotion, adventure, unusual ideas,imagination and curiosity C= a tendency to show self-discipline, act dutifully, and aim for achievement; planned rather than spontaneous behaviour E= energy, positive emotions, surgency, and the tendency to seek stimulation and the company of others A= a tendency to be compassionate and cooperative rather than suspicious and antagonistic towards others N= a tendency to experience unpleasant emotions easily, such as anger, anxiety, depression or vulnerability; sometimes called emotional instability. 14
L’avenir des troubles de la personnalité Le système de classification utilisera probablement une série de qualificatifs plutôt que des diagnostics: Ouvert d’esprit (Openness) Conscient (Conscientious) Extraverti (Extroversion) Agréable (Agreeableness) Névrosé (Neuroticism) Comité DSM-V se penche vers: Introversion Émotionalité Antagonisme Disinhibition “Peculiarity” O= appreciation for art, emotion, adventure, unusual ideas,imagination and curiosity C= a tendency to show self-discipline, act dutifully, and aim for achievement; planned rather than spontaneous behaviour E= energy, positive emotions, surgency, and the tendency to seek stimulation and the company of others A= a tendency to be compassionate and cooperative rather than suspicious and antagonistic towards others N= a tendency to experience unpleasant emotions easily, such as anger, anxiety, depression or vulnerability; sometimes called emotional instability.
L’ébauche du DSM-V : conserver 5 prototypes Évitant État limite Antisocial Obsessif-compulsif Schizotypique
La colère et la personnalité
Le mécontentement: M****! Quelles sont mes options? Dans n’importe quelle situation non satisfaisante, nos options sont limitées à trois (maximum). Chaque option devrait être considérée mais il faut éventuellement arriver à en choisir une. Sinon, les conflits persisteront et s’envenimeront.
Option 1: Change-la «Mon salaire est minable! De plus, mon mari n’arrête pas de boire.» Il faut adresser les problèmes directement, mais à un moment approprié; Prioriser les demandes (choisissez vos batailles); Clarifier ses attentes; Considérer toutes les options et rechercher des solutions partielles; Prendre une pause. Si ça ne répond pas, essayer à une date ultérieure… quand la situation aura peut-être évoluée.
Option 2: Accepte-la «Qu’est ce qu’on peut faire? C’est ça la vie.» Si l’option 1 ne fonctionne pas (pour un bon bout de temps au moins), admettre ce fait; Analysez les pours et les contres; Si les pours sont plus forts que les contres, ou que vous ne prévoyez aucune amélioration, acceptez la situation; Acceptez-la vraiment, vraiment. N’essayez pas simplement de refouler les arguments mais acceptez-la vraiment. Lâchez prise.
Option 3: Rejète-la «Il faut que je fasse quelque chose!» Si l’option 1 est éliminée (vous ne pouvez pas vous attendre à d’autres changements), admettez ce fait; Analysez les pours et les contres; Si après analyse, les contres sont plus nombreux que les pours et que vous êtes incapable de l’accepter, admettez que l’option 2 est aussi éliminée; Décidez de changer votre situation d’une façon plus profonde en essayant de vous en sortir. Cette avenue requière une analyse des facteurs limitatifs (peur, manque de préparation, etc.). Vous devriez vous construire une porte de sortie.
CHANGER, ACCEPTER, OU REJETER: Peu importe ce que vous faites, choisissez! Les gens qui sont toujours malheureux passent continuellement d’une option à l’autre. Ils font constamment des efforts pour trouver une solution. Il n’y a pas de quatrième option!
Contrôlez ce que vous pouvez; acceptez ce que vous ne pouvez pas contrôler Que faisons-nous lorsque les choses ne sont pas comme nous voudrions qu’elles soient? Que font les gens lorsqu’ils ne peuvent pas « lâcher prise » ou accepter les choses comme elles sont? Lorsque l’acceptation n’est pas une option, le contrôle devient le seul choix.
Le pouvoir corrompt; le pouvoir absolu corrompt absolument Les gens qui sont plus rigides ont tendance à rechercher et à établir des relations de pouvoir. Les gens qui sont dans des relations inégales (ex.: ceux qui ont une personnalité dépendante) sont plus vulnérables.
Pourquoi suis-je toujours attirée par des alcooliques violents? Quelle est la question? Cette personne s’intéresse-t-elle à moi? Suis-je attiré par cette personne? Savoir reconnaître les drapeaux rouges: Ceux que les autres voient Ceux qui nous échappent
« Je promets de ne plus jamais te frapper! » Pourquoi de nombreux cas de violence ont-ils tendance à s’inscrire dans un schème répétitif? Ce serait tellement plus facile, si… La peur du changement nous maintient dans des situations à risque L’objectif du traitement est de travailler sur : les croyances concernant les probabilités de changement la peur du changement
Transformer la colère en violence Personne n’est à l’abri de la colère extrême Les personnes rigides, perfectionnistes et obsessionnelles ont tendance à être plus portées à la colère lorsqu’on ne répond pas à leurs attentes Des facteurs inhibants nous empêchent d’agir sur notre colère Sans inhibiteurs, et sans la capacité « d’accepter » ou de « lâcher prise », les probabilités de violence augmentent Lorsque des substances abaissent les inhibitions, les risques augmentent
La peur par rapport à la colère : un mot sur l’anxiété et les pensées horrifiques Une pensée violente peut parfois être la manifestation d’un trouble obsessionnel-compulsif. Il s’agit de la PEUR D’AVOIR DES PENSÉES VIOLENTES; ce n’est d’aucune façon un risque de violence. Elle se situe à l’autre extrémité du spectre de violence potentielle.
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