Comparaison des inégalités dans l'enseignement supérieur en France, aux Etats-Unis et en Finlande
Plan Problématique : contexte, questionnement, méthodologie Modes d'organisation des systèmes d'enseignement supérieur Inégalités des chances
Première partie - Problématique : contexte, questionnement, sources Des travaux classiques sur les inégalités dans le supérieur : Bourdieu, etc. Des enquêtes internationales sur les inégalités dans l'enseignement supérieur : Shavit et Blossfeld, 1992 ; Shavit, Arum et Gamoran, 2007 Des enquêtes nationales sur les inégalités dans l'enseignement supérieur : Duru-Bellat, Albouy et Tavan, etc.
Première partie - Problématique : contexte, questionnement, sources Il y a un besoin d'études intermédiaires entre le niveau national et les comparaisons internationales de nombreux pays. Quelles inégalités (critère, niveau objectif, niveau subjectif) dans quels pays ? En quoi les différents modes d'organisation du supérieur créent des inégalités ?
Méthodologie 3 pays très différents mais comparables Première partie - Problématique : contexte, questionnement, sources Méthodologie 3 pays très différents mais comparables Analyse statistique des inégalités France : FQP 2003, 26-35 ans Etats-Unis : NELS 88 : 2000 Finlande : Statistical yearbook Analyse des modes d'organisation et de la perception des inégalités World Value Survey OCDE Ministères de l'enseignement supérieur
Deuxième partie - Modes d'organisation des systèmes d'enseignement supérieur Massification Chances globales d'obtention du diplôme de fin d'études secondaires supérieures, d'accès au supérieur, et d'obtention d'un diplôme du supérieur Sources : France : FQP 2003, 26-35 ans ; OCDE, 2007 pour le taux d'obtention d'un diplôme Etats-Unis : NELS 88:2000 Finlande : OCDE, 2007, données brutes et calculs de l'auteur
Zoom sur l'échec dans le supérieur Deuxième partie - Modes d'organisation des systèmes d'enseignement supérieur Zoom sur l'échec dans le supérieur En France, un échec important en premier cycle universitaire mais beaucoup de réorientation vers les formations professionnelles courtes et une réussite globale très forte. Pourquoi l'échec apparaît comme si important ? L'échec dans le premier cycle universitaire est injuste car socialement inégalitaire et dénoncée depuis longtemps. La course aux diplômes est caractéristique de la France
Deuxième partie - Modes d'organisation des systèmes d'enseignement supérieur Stratification Schémas simplifiés des systèmes d'enseignement supérieur français, finlandais et américain
Dispersion des processus de sélection Deuxième partie - Modes d'organisation des systèmes d'enseignement supérieur Dispersion des processus de sélection Dispersion des procédures de sélection en France Uniformité de la sélection en Finlande : un concours communs puis des tests par les universités Aux Etats-Unis, chaque établissement sélectionne comme il le souhaite ; mais existence de concours communs Quelle justice ? Quelle transparence ?
Dispersion des niveaux de sélectivité (1) Deuxième partie - Modes d'organisation des systèmes d'enseignement supérieur Dispersion des niveaux de sélectivité (1) Sélectivité des formations professionnelles courtes et non sélectivité de l'université en France. Inverse des autres pays. 80% de poursuite d'études après IUT en 2007, les CSP+ en profitant davantage.
Dispersion des niveaux de sélectivité (2) Deuxième partie - Modes d'organisation des systèmes d'enseignement supérieur Dispersion des niveaux de sélectivité (2) Les bons élèves vont en IUT et le premier cycle universitaire est délaissé >>> limite à la massification du supérieur Evolution des taux d'inscription dans l'enseignement supérieur (source : RERS 2008) Avec comme corrolaire une polarisation des classes sociales : CSP+ vers IUT Part des cadres et des ouvriers dans les IUT
Dimension public-privé et inégalités Deuxième partie - Modes d'organisation des systèmes d'enseignement supérieur Dimension public-privé et inégalités Tableau n°5 : Répartition des étudiants de l’enseignement supérieur selon le niveau (CITE 5B, 5A et 6) et le statut de l'établissement (Public, Privé Subventionné ou Privé Indépendant) Sources : France, Finlande : chiffres 2003/2004 issus de Eurydice, 2007, p.28 Etats-Unis : chiffres 2005 issus de Snyder, Dillow et Hoffman, 2007, p. 268 (Privé subventionné = Private not for profit ; Privé indépendant = Private for profit) Lecture : En France, dans les formations professionnelles courtes, 72% des étudiants sont dans des établissements publics, 8,5% dans des établissements privés subventionnés et 19,6% dans des établissements privés indépendants. Pas de privé indépendant en Finlande Plus le niveau est faible, plus le privé indépendant est important en France (l'inverse aux Etats-Unis) Exemple : les BTS hors contrat
Financement des études et inégalités Deuxième partie - Modes d'organisation des systèmes d'enseignement supérieur Financement des études et inégalités Frais de scolarité : Inexistant en Finlande Très divers en France : de l'élève fonctionnaire rémunéré à un coût de 10 000 euros par an Elevés aux Etats-Unis : de 1 000 à 40 000 dollars En France, les études gratuites et payantes se côtoient pour tous les types d'études (académique- professionnelle, prestigieuse ou moins prestigieuse, longue ou courte). Aux Etats-Unis, plus les études sont longues, prestigieuses et rémunératrices, plus elles sont chères.
Zoom sur l'accessibilité financière Deuxième partie - Modes d'organisation des systèmes d'enseignement supérieur Zoom sur l'accessibilité financière Des niveaux d'inégalité des chances similaires en France et aux Etats-Unis, malgré des frais d'inscription très élevés dans ce pays Une accessibilité financière similaire en France et aux Etats-Unis ?* Le système de bourses et de prêts couvrent près de 60% des coûts (moitié de prêts, moitié de bourses), contre 28% en France. Les prêts : un financement à reconsidérer ? Avantages et inconvénients du prêt Importer la pratique du prêt en France ? Le mythe des études gratuites *Source :Usher A., Cervenan A., 2005, Global Higher Education Rankings 2005, Toronto, Educational Policy Institute.
Conclusion sur les modes d'organisation Deuxième partie - Modes d'organisation des systèmes d'enseignement supérieur Conclusion sur les modes d'organisation La France a une organisation assez originale de son système d'enseignement supérieur, caractérisée par une forte dispersion des expériences étudiantes en termes de stratification, d'accessibilité financière, de statut d'établissement, de sélection. Ces modes d'organisation créent des inégalités, et limitent en partie la massification du supérieur.
Quelles inégalités importent ? Troisième partie – Inégalités des chances Quelles inégalités importent ? Quels critères sociaux importent ? L'origine socio-économique en France L'origine ethno-raciale aux Etats-Unis Le genre en Finlande Quels aspects importent ? Les élites en France L'accès au supérieur en Finlande
Origine socio-économique Troisième partie – Inégalités des chances Origine socio-économique Chances d'accès et de réussite dans les différents niveaux du supérieur selon qu'au moins un des deux parents a un diplôme de niveau licence Sources : France : FQP, 26-35 ans Etats-Unis : NELS 88 : 2000, tous les individus Finlande : Kivinen, Hedman et Kaipainen, 2007
Niveau bac+4 Troisième partie – Inégalités des chances Régression logistique : chances d'obtention d’un diplôme de niveau bac+4 en France Sources : France : FQP, 26-35 ans ; Etats-Unis : NELS significativité : ** p<0,01 * p<0,05
Formations académiques Troisième partie – Inégalités des chances Formations académiques Part de Deug et de licence générale dans les plus hauts diplômes obtenus selon les groupes migratoires en France Sources : France : FQP, 26-35 ans, nés en France, diplômés du supérieur
Formations élitistes (1) Troisième partie – Inégalités des chances Formations élitistes (1) Part des individus dont aucun parent n'a eu accès à l'enseignement supérieur dans l'ensemble de la population, dans les diplômés des formations académiques et dans les diplômés d'établissements élitistes Sources : France : FQP 2003, 26-35 ans Etats-Unis : NELS 88 : 2000 pour l'ensemble de la population et des formations académiques ; Bowen, Kurzweil et Tobin, 2005, p. 99 pour les établissements élitistes.
Formations élitistes (2) Troisième partie – Inégalités des chances Formations élitistes (2) Part des individus dans l'ensemble de la population, dans les diplômés des formations académiques et dans les diplômés d'établissements élitistes selon l’origine migratoire en France et ethno-raciale aux Etats-Unis Sources : France : FQP 2003, 26-35 ans, nés en France Etats-Unis : NELS 88 : 2000 pour l'ensemble des formations ; Bowen, Kurzweil et Tobin, 2005, p. 180 pour les établissements élitistes. Des inégalités d'origine socio-économique plus faibles en France mais des inégalités ethno-raciales plus fortes >>> le résultat de l'affirmative action
Domaines d'étude et origine socio-économique Troisième partie – Inégalités des chances Domaines d'étude et origine socio-économique Part des individus dont le père appartient aux catégories socioprofessionnelles inférieures et intermédiaires selon le domaine d’étude pour les diplômés du supérieur V de Cramer pour l'ensembles des domaines : 0,25 en France 0,28 aux Etats-Unis Sources : France : FQP, 26-35 ans, diplômés du supérieur Etats-Unis : NELS 88 : 2000, diplômés du supérieur
Niveaux et formations académiques pour le genre Troisième partie – Inégalités des chances Niveaux et formations académiques pour le genre Part des femmes aux différents niveaux du supérieur Sources : France : FQP, 26-35 ans Etats-Unis : NELS 88 : 2000 Finlande : Kivinen, Hedman et Kaipainen, 2007 Part des femmes dans les formations supérieures académiques et professionnelles Sources : France : FQP 2003, 26-35 ans Etats-Unis : NELS 88:2000 : les jeunes ont à peu près 26 ans et n'ont pas encore eu accès aux programmes de type graduate pour la majorité d'entre eux, c'est pourquoi nous n'avons pas fait de différence entre académique court et académique long. Finlande : Oppilaitoslilastot 2006
Domaines d'étude pour le genre et inégalités régionales Troisième partie – Inégalités des chances Domaines d'étude pour le genre et inégalités régionales Part des femmes selon le domaine d’étude pour les diplômés du supérieur Sources : France : FQP, 26-35 ans Etats-Unis : NELS 88 : 2000 Finlande : Oppilaitoslilastot 2006 Chances d'obtention d'un diplôme de fin d'études secondaires supérieures selon la région de résidence des parents en Finlande Sources : Kivinen, Ahola et Hedman, 2001
Zoom sur la Finlande comme modèle à suivre Troisième partie – Inégalités des chances Zoom sur la Finlande comme modèle à suivre Des inégalités d'origine socio-économique faibles Mais toujorus des inégalités de genre Un renversement des inégalités quantitatives : les femmes obtiennent plus souvent tous les diplômes, y compris le doctorat Plus le diplôme est élevé, moins les femmes sont nombreuses Des inégalités persistantes en termes de domaines d'études. L'égalité des chances, une question de nature différente en France et en Finlande
Conclusion pour les inégalités des chances Troisième partie – Inégalités des chances Conclusion pour les inégalités des chances Des inégalités d'origine socio-économiques plus fortes en France qu'aux Etats-Unis et en Finlande. Mais des inégalités d'origine ethno-raciales aux Etats-Unis et des inégalités de genre en Finlande. Des intérêts divers pour les inégalités : Origine socio-économique et élites en France Origine ethno-raciale aux Etats-Unis Genre et régions en Finlande
Troisième partie – Inégalités des chances Conclusion générale Des inégalités plus ou moins attendues dans chacun des pays Une réflexion à poursuivre sur la disparité de l'expérience étudiante en France Des idées reçues à revoir : Pas autant d'échec qu'on imagine dans le supérieur en France Etudes gratuites ne signifie pas accessibilité financière La Finlande n'est pas forcément le modèle à suivre.
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