Patient de 37 ans – Bilan d’OMI (1993)

Slides:



Advertisements
Présentations similaires
Examens biologiques Myélogramme :
Advertisements

Néphropathies vasculaires
Syndrome néphrotique.
LYMPHOME HODGKINIEN PULMONAIRE PRIMITIF
Néphropathies glomérulaires
GLOMERULOPATHIES… UN PEU D’HISTOLOGIE! Hélène VANQUAETHEM
Toux et RGO De nombreuses manifestations respiratoires et ORL sont susceptibles d’être en rapport avec un RGO. Mais association lien de causalité.
Sémiologie DCEM1 Protéinurie/ Hématurie
QUELLES SONT LES MODALITÉS DE SURVEILLANCE D’UN CANCER COLO-RECTAL
Diagnostic des Protéinuries
Détection des Anticorps Anti-ADNnatif pour le Diagnostic du Lupus Erythémateux Systémique Étude Comparative de 7 Trousses de Dosage Immuno-enzymatique.
Maladie de Waldenstrom
Soirée Biologique Société Médicale de Pau et du Béarn
Monsieur M., 28 ans, présente des adénopathies médiastinales symétriques et une infiltration micronodulaire périhilaire découverts en raison d’une toux.
Lupus Erythémateux Disséminé
syndrome néphrotique de l’adulte
Néphropathies glomérulaires
Récidive des néphropathies à IgA sur greffon
Comment rechercher une HTA d’origine rénale ?
IFTAB Protéines plasmatiques
Syndrome Néphrotique à LGM Prise en charge pratique
Hypertension artérielle
Chef de Clinique-Assistant Service d’Endocrinologie
CAT Devant des œdèmes généralisés
Insuffisance rénale aigue
LA MALADIE ASSOCIÉE AUX IgG4 :
Cirrtrans 2013 Ce qu’il faut faire… et ne pas faire avec les immunosuppresseurs… Ou comment gérer le traitement immunosuppresseurs au quotidien… Guillaume.
Protéinurie, Hématurie et Leucocyturie
Les Néphropathies Glomérulaires
Gammapathie monoclonale
Gammapathie monoclonale
Mme D.I 24 ans ATCD : RAS MAI 2008 : depuis 6 semaines Ascite +++,
Principaux tableaux de néphropathies
Atteintes rénales au cours des spondyloarthrites Alia Fazaa, Ines Mahmoud, Olfa Saidane, Raoudha Tekaya, Hana Sahli, Leila Abdelmoula, Rafik Zouari Service.
Pathologies cardiovasculaires et marqueurs biologiques
Syndrome de glomérulonéphrite rapidement progressive
Rejet humoral Histologie
Soins aux transplantés
Microangiopathies Thrombotiques
Rein et HTA Epidémiologie Rein « coupable » Rein « victime »
Néphropathies vasculaires
Transplantation rénale et pancréatique
Abord des maladies rénales
Bibliographie Néphrologie, 16/12/12 Anne-Laure POITOU
Une femme de 82 ans est amenée au SAU par les pompiers car elle est très fatiguée depuis 2 semaines et ne peut pratiquement plus se déplacer à cause d’œdèmes.
Syndrome néphrotique.
Cas clinique hématurie microscopique
Le diagnostic biologique des maladies auto-immunes
Cas clinique N°1 Mle L 21 ans ATCD Appendicectomie à l’âge de 16 ans
Atteintes rénales du SAPL
Observation 48 ans, infirmier, sans antécédents, pas de tabagisme
Histoire de confrère MG à la retraite depuis 10 ans
item 120 – pathologie infiltrative du poumon
LES NEPHROPATHIES GLOMERULAIRES
Syndrome nephritique.
BILAN D’UN SYNDROME INFLAMMATOIRE
Protéinurie, syndrome néphrotique, hématurie, glomérulopathies
Présentation cas clinique
Cas clinique M H. 31 ans, thèse en informatique, adressé par la consultation d’opthalmologie. Consulte à St Victor en 2002 pour flou visuel.
Physiopathologie Monsieur G…, âgé de 17 ans, hospitalisé pour OMI et prise de poids. Antécédents : -vaccination RAS -Terrain allergique Histoire de la.
Monsieur L, âgé de 57 ans, adressé dans le service pour une insuffisance rénale chronique modérée Antécédents : - Tabac 20 paquets/année - Dylipidémie.
Protéinurie, syndrome néphrotique, hématurie, glomérulopathies
B. Ranchin; lyon B. Llanas; Bordeau M.Francoise; Chalon; janvier 2016
Maladie de Waldenström
Unité de Néphrologie-Hémodialyse pédiatrique
LOIN PAIN HAEMATURIA SYNDROME Biblbiographie Néphrologie15/03/16 Marine Van Triempont.
HYALINOSE SEGMENTAIRE ET FOCALE
Sémiologie Néphrologique
OBSERVATION Amanallah, 12 ans, sans ATCD pathologiques particuliers Motif d’hospitalisation : toux, dyspnée + fièvre/5j Examen : température = 38°5,
Glomérulonéphrites.
Transcription de la présentation:

Patient de 37 ans – Bilan d’OMI (1993) Pas d’ATCD Tabac actif 15 PA Anamnèse : RAS hormis OMI apparus en 15 jours Clinique : 70kg / 1,75m PA 128/80 FC 60 OMI isolés Pas de signe extrarénal BU : Protéines 3+ GR 1+

Patient de 37 ans – Bilan d’OMI (1993) Biologie : Créatininémie 72 mmol/l Pu 4,5 g/24h / Hématurie micro Albuminémie 24 g/l Bilan immuno et EPP normaux Echo Rénale : RD = RG = 120 mm, RAS

QUESTION Mesures thérapeutiques immédiates ? IEC Diurétiques / RSS Anticoagulation Corticothérapie Rien

QUESTION Mesures thérapeutiques immédiates ? IEC Diurétiques / RSS Anticoagulation Corticothérapie Rien

QUESTION Une PBR est-elle indispensable ?

PBR No 1

PBR No 1

PBR No 1 IgG C3

QUESTION Votre diagnostic ? GN à dépôts de C3 GNMP GEM Maladie des dépôts denses HSF

QUESTION Votre diagnostic ? GN à dépôts de C3 GNMP GEM Maladie des dépôts denses HSF

Quel bilan devant une GEM ? KDIGO 2012

Diagnostic Anatomopathologique Schématiquement… GEM Diagnostic Anatomopathologique 70% 30% Secondaire « Idiopathique » Les le´sions histologiques des glome´rulone´phrites extramembraneuses e´voluent en fonction du temps et permettent de de´crire trois types histologiques. Dans le stade I, la MBG est normale sur les colorations argentiques. Dans le stade II, la MBG pre´sente des expansions en forme de massue sur son versant externe. Dans le stade III, la MBG est tre`s e´paissie. Les massues se re´unissent pour entourer les de´poˆts et former ainsi des chaı ˆnettes. On peut parfois observer des le´sions surajoute´es de hyalinose segmentaire et focale, de´crites ulte´rieurement. L’e´tude en immunofluorescence est indispensable, en particulier pour le diagnostic de glome´rulone´phrite extramembraneuse de type I, car des petits de´poˆts peuvent eˆtre mal visibles sur la seule microscopie optique. Dans les formes primitives, les de´poˆts fixent constamment le se´rum anti-IgG et dans environ 50 % des cas le se´rum anti-C3. La fixation est toujours granuleuse mais, dans le stade I, elle peut apparaıˆtre pseudoline´aire du fait de la petite taille des de´poˆts.

GEM Secondaires

QUESTION L’anapath du patient oriente-t-elle vers GEM idiopathique ou secondaire ? L’anapath n’oriente jamais entre GEM I et II L’anapath peut parfois orienter, pas chez ce patient Oriente vers GEM I chez ce patient Oriente vers GEM II chez ce patient

QUESTION L’anapath du patient oriente-t-elle vers GEM idiopathique ou secondaire ? L’anapath n’oriente jamais entre GEM I et II L’anapath peut parfois orienter, pas chez ce patient Oriente vers GEM I chez ce patient Oriente vers GEM II chez ce patient

Orientation… GEM idiopathique vs secondaire Histo Standard : Pas d’inflammation glomérulaire dans GEM idiopathique Microscopie électronique : Site des dépôts ! Exclusivement extramb et mb : GEM idiopathique ++ Associé à mésangium et/ou sous-endoth: secondaire ++ Dépôts endothéliaux tubulo-réticulaires: LEAD Immunofluorescence : IgG exclusivement extramb dans GEM idiopathique IgG sur basales tubulaires : Pathologie AI ++ Sous-types d’IgG

Sous-classes d’IgG selon la pathologie Idiopathique + à +++ + +++ Lupus ++ ± Néoplasie 0 à ++ Ohtani et al. NDT 2004; Qu et al, NDT 2012; Debiec & Ronco personal data

QUESTION Quel bilan complémentaire ? RP TDM TAP injecté FOGD + Coloscopie PET TDM Fibro bronchique Ac anti-PLA2R FAN C3, C4 Cryoglobulinémie Sérologie HBV

QUESTION Quel bilan complémentaire ? RP TDM TAP injecté FOGD + Coloscopie PET TDM Fibro bronchique Ac anti-PLA2R FAN C3, C4 Cryoglobulinémie Sérologie HBV

GEM Secondaires Uptodate 2012

Rechercher un Cancer ? Relation de causalité non certaine En général K déjà avancé au Dg de GEM Ne pas faire de recherche extensive de K occulte en l’absence de facteurs d’orientation (histo ou contexte clinique) Si doute, prescription hiérarchisée selon le contexte: Hémoccult, PSA, mammographie, TDM, colo, fibro … Uptodate 2012

Explorations GEM Uptodate

Explorations GEM Ponticelli & Glassock , CJASN 2013

Pour aider à limiter les examens Ronco P.

Le bilan est négatif : GEM Idiopathique

QUESTION Votre attitude thérapeutique ? Diurétiques selon HEC Biologie : Créatininémie 72 mmol/l Pu 4,5 g/24h Albuminémie 24 g/l QUESTION Votre attitude thérapeutique ? Diurétiques selon HEC IEC selon volémie efficace Anticoagulant Corticoides sans autre immunosuppresseur Corticoides + Immunosuppresseur

QUESTION Votre attitude thérapeutique ? Diurétiques selon HEC Biologie : Créatininémie 72 mmol/l Pu 4,5 g/24h Albuminémie 24 g/l QUESTION Votre attitude thérapeutique ? Diurétiques selon HEC IEC selon volémie efficace Anticoagulant Corticoides sans autre immunosuppresseur Corticoides + Immunosuppresseur

Qui traiter ?

Rémission sans traitement… Schieppati A et al., NEJM 1993

La rémission peut prendre du temps Polanco et al., JASN 2010

Anticoagulation

12 mois plus tard (1994) Dégradation progressive fonction rénale +60 mmol/l en 3 mois (140 mmol/l ; Pu 6 g/24h)

QUESTION On rebiopsie ?

Rebiopsier ? Pour chercher autre chose qu’une évolution défavorable « attendue »

QUESTION Quel(s) traitement(s) se discute(nt) ? Idem Corticoïdes seuls Corticoïdes + Endoxan MMF Ciclosporine + corticoïdes Rituximab

QUESTION Quel(s) traitement(s) se discute(nt) ? Idem Corticoïdes seuls Corticoïdes + Endoxan MMF Ciclosporine + corticoïdes Rituximab

Faut-il traiter ?

Traitement initial

Pas Bien (KDIGO 2012)

Protocole Ponticelli Du Buf-Vereijken et al. AJKD 2005

Rituximab Encourageant. Etudes en cours. B/R à LT ? GEMRITUX résultats Mai 2015 Waldman M et al. JASN 2012

A la fin du traitement Ponticelli (1995) Créatininémie 132 mmol/l Pu 2,7 g/j Rebiopsié pour faire le point

& Fibrose interstitielle ++ PBR No 2 : & Fibrose interstitielle ++

V. Bourquin www.nephroblog.org

Stades successifs Colombat M et al. EMC 2008 Les le´sions histologiques des glome´rulone´phrites extramembraneuses e´voluent en fonction du temps et permettent de de´crire trois types histologiques. Dans le stade I, la MBG est normale sur les colorations argentiques. Dans le stade II, la MBG pre´sente des expansions en forme de massue sur son versant externe. Dans le stade III, la MBG est tre`s e´paissie. Les massues se re´unissent pour entourer les de´poˆts et former ainsi des chaı ˆnettes. On peut parfois observer des le´sions surajoute´es de hyalinose segmentaire et focale, de´crites ulte´rieurement. L’e´tude en immunofluorescence est indispensable, en particulier pour le diagnostic de glome´rulone´phrite extramembraneuse de type I, car des petits de´poˆts peuvent eˆtre mal visibles sur la seule microscopie optique. Dans les formes primitives, les de´poˆts fixent constamment le se´rum anti-IgG et dans environ 50 % des cas le se´rum anti-C3. La fixation est toujours granuleuse mais, dans le stade I, elle peut apparaıˆtre pseudoline´aire du fait de la petite taille des de´poˆts. Colombat M et al. EMC 2008

A la fin du traitement Ponticelli (1995) … Puis perdu de vue …. 2002 : HMD

TR en 2008 PBG à J13 devant Stagnation créatininémie 250 Pu 1,85 g/j Ac antiHLA J0 neg Résiduelles tacrolimus 8-12 BKv neg Echo + doppler RAS

PBG

PBG

PBG

PBG

Quel(s) diagnostic(s) possible(s) ? Récidive GEM Randall Glomérulopathie d’allogreffe Toxicité tacrolimus Amylose AL GMSR

Quel(s) diagnostic(s) possible(s) ? Récidive GEM Randall Glomérulopathie d’allogreffe Toxicité tacrolimus Amylose AL GMSR

PBG : Dépôts extramembraneux -> Récidive GEM

Récidive GEM : que dosez-vous en priorité ?

Anti PLA2R

GMSR ??

GMSR ??

Bilan hémato EPP, IEP, dosage pondéral IgA, IgG et IgM normaux Rapport plasmatique et urinaire des chaînes légères κ/ι normal Immunophénotypage sanguin: RAS

Bilan hémato Biopsie Ostéo-Médullaire: richesses cellulaire normale Rares plasmocytes marqués selon un profil polyclonal Dosage plasmatique des sous classes d’IgG: IgG1: 4,92 mg/ml (N: 3,15 – 8,55 mg/ml) IgG2: 2,37 mg/ml (N: 0,64 – 4,95 mg/ml) IgG3: 0,63 mg/ml (N: 0,23 – 1,96 mg/ml) IgG4: 0,0074 mg/ml (N: 0,110 – 1,570 mg/ml) PET SCAN: pas d’hyperfixation suspecte

Clone ou pas clone ? OUI NON

Clone ou pas clone ? OUI car dépôts monotypiques !! NON … mais pas de lien évident avec GEM (rôle pathogène difficile à argumenter) et pas d’indication « hémato » à traiter : choix = IEC

Evolution sous bloqueur du SRAA

Evolution Fonction rénale stable mais majoration du débit de protéinurie à 5g/24h, non néphrotique Nouvelle PBG le 10/11/2009: Pas de rejet GEM persistante, IF idem, avec NTIC chronique d’intensité légère

Des idées ?

Des idées pour aller plus loin ? Présence d’Ac anti-PLA2R plasma Présence de dépôts extramb IgG3 et k Anti-PLA2R = IgG3k ???

IF + Confocal Immunotypage de l’antiPLA2R circulant : IgG3k !

Quel traitement ?

Evolution Anti PLA2R après Rituximab

Bravo Dr Hanoy ! Debiec, Hanoy et al, JASN 2012