Cas clinique infectieux 5
Une patiente de 22 ans consulte pour des leucorrhées modérées jaunes associées à des brûlures urinaires intermittentes. Elle se plaint par ailleurs de dyspareunie. L’examen au spéculum montre un col légèrement hémorragique avec quelques sécrétions mucopurulentes. Son partenaire actuel, qui l’accompagne en consultation, souffre d’une urétrite depuis plusieurs semaines non traitée.
Quels examens complémentaires pratiquez-vous chez cette patiente ?
Recherche d’une infection à Chlamydia Trachomatis : prélèvement au niveau de l’endocol et urètre pour recherche par PCR On peut compléter par un examen du premier jet d’urine Recherche d’une infection à gonocoque : Prélèvement sécrétions purulentes au niveau du col pour examen direct avec coloration de Gram et pour mise en culture avec antibiogramme Prélèvements au niveau pharyngé et anus Recherche de MST associées : sérologies VIH, TPHA VDRL, Hépatites B et C.
Quel traitement prescrivez vous et la surveillance du traitement ?
Traitement anti Chlamydia : Azithromycine 2 g per os en prise unique Traitement antigonocoque si direct positif Abstinence sexuelle ou rapports protégés jusqu’à 7 jours après la dose unique Dans cette observation, il est difficile de trancher entre une infection à Chlamydia (le plus probable) et une gonococcie ou une co infection : il est donc nécessaire de revoir la patiente entre 7 et 14 jours avec les résultats des prélèvements. Si la culture est positive pour gono : traiter une gonococcie. Traitement du partenaire indispensable après prélèvements
Infections à Chlamydia Trachomatis Quelques Rappels bactérie intracellulaire 1 ère cause d’urétrite non gonococcique : 20 à 50 % des cas 1 ère cause d’orchi-épididymite 1 ère cause de cervico-vaginites 1 ère cause de salpingite, de stérilité tubaire et de GEU
Infections à Chlamydia Trachomatis Quelques Rappels L’incubation est variable : de qq jours à qq mois Le portage asymptomatique est fréquent : 90 % chez la femme Chez l’homme : urétrite avec écoulement transparent modéré (50 %) ; 10 % au moins de formes asymptomatiques Chez la femme : leucorrhée et cervicite à l’examen au spéculum avec sécrétions mucopurulentes, parfois hémorragiques
Infections à Chlamydia Trachomatis Quelques Rappels Complications Chez l’homme : orchi-épididymite Chez la femme : Salpingite : il s’agit d’une salpingite subaiguë, évoluant à bas bruit : - fièvre peu élevée - règles douloureuses - vagues douleurs abdominales Toute salpingite non traitée évolue vers la stérilité tubaire
Infections à Chlamydia Trachomatis Quelques Rappels Syndrome de Fiessinger-Leroy-Reiter Homme jeune Après une urétrite Arthite réactionnelle (polyarthrite asymétrique des grosses articulation + svt atteinte axiale) Conjonctivite bilatérale Balanite circinée, lésions psoriasifomes (pustules palmo plantaire)
Infections à Chlamydia Trachomatis Quelques Rappels Chez le nouveau-né ophtalmie néonatale pneumonie néonatale à chlamydia trachomatis : étiologie principale des pneumopathies néonatales
Infections à Chlamydia Trachomatis Quelques Rappels Diagnostic bactériologique Prélèvement urétral pour mise en culture : spécificité 100 % ; sensibilité 80-90 % (technique réservée à des labo spécialisés) Recueil du premier jet d’urine et examen par PCR : sensibilité excellente Sérologie chlamydia trachomatis : mauvaise sensibilité et spécificité
Infections à Chlamydia Trachomatis Quelques Rappels Traitement cyclines - ex : doxycycline 200 mg/j durée du traitement : 7 jours Aucune résistance aux cyclines Traitement minute : azithromycine (Zithromax) 2g
Infections à Chlamydia Trachomatis Quelques Rappels Il n’est pas nécessaire de faire un contrôle de guérison. Toutefois, chez les femmes jeunes, refaire recherche de C. Trachomatis 3 à 6 mois après le traitement est recommandé (risque de recontamination).