Quel ordre mondial depuis 1991? Etude du cas du Darfour

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Transcription de la présentation:

Quel ordre mondial depuis 1991? Etude du cas du Darfour ROOU David-Pierre, lycée Chaptal, Mende

Objectifs et consignes de travail Axe problématique: Que révèle le conflit du Darfour sur les origines des conflits contemporains et la manière de les appréhender sur la scène internationale ? Travail demandé :   1. Analyse de documents Dégagez les raisons principales du conflit au Darfour. En quoi peut-on dire que celui-ci combine facteurs historiques de longue durée et facteurs plus récents ? Quelles sont les conséquences du conflit au Darfour pour les populations civiles ? Quelles organisations internationales apparaissent dans ce conflit ? Quels rôles jouent-elles et pour quels résultats ? Quelle est l’attitude des grandes puissances vis-à-vis de la situation au Darfour ? 2. Réponse organisée au sujet 

1. Les documents Document 1 : S. Brunel, « Pour comprendre le Darfour », in l’Histoire, n° 320, mai 2007 « Le Darfour (« pays des Fours » en arabe) est une région immense, aussi grande que la France, située à l’Ouest du Soudan. Avant le conflit actuel, ses quelque 6 millions d’habitants, éleveurs et cultivateurs, se partageaient un paysage de montagnes fertiles (le Djebel Marra culmine à 3000 mètres) et de plaines steppiques, caractérisées par une agriculture dynamique de savanes-parcs. Mais croissance démographique et sècheresse ont exacerbé les conflits fonciers entre éleveurs et cultivateurs. Au milieu des années 1980, le Darfour connait ainsi une période de famine qui décime hommes et troupeaux, et accentue les tensions entre les communautés, tout en alimentant le sentiment de ces populations d’être oubliées par le gouvernement de Khartoum. De son côté la minorité arabo-musulmane au pouvoir, centrée sur la vallée du Nil, est cernée de périphéries aux tendances centrifuges, dont elle méprise les populations noires, qui ont longtemps alimenté la traite des esclaves. Le régime se vit comme une forteresse arabe encerclée sur le plan interne comme externe au niveau international. En 1983, l’instauration de la charia provoque la révolte du Sud chrétien et animiste. La guerre civile qui s’ensuit, responsable de gigantesques exodes, a pour conséquence d’armer la population (…) Après plus de vingt ans de guerre, un accord de paix est conclu entre le Nord et le Sud. Mais s’il met en place les modalités de partage du pouvoir et des richesses, il oublie les provinces occidentales et orientales qui se sentent une fois de plus délaissées. Dès 2002-2003, au Darfour, des mouvements rebelles attaquent les positions gouvernementales. Le régime réplique par l’envoi de « forces de défense populaire ». Le sultanat du Darfour, qui ne fut définitivement incorporé au Soudan qu’en 1916 [le Soudant étant alors sous domination britannique], est marqué par un fort particularisme régional, voire des tentations séparatistes (…). Reste que le principal facteur d’explication du conflit et les raisons pour lesquelles rien ne l’apaise sont à chercher ailleurs : cette région est riche en gisements miniers (bauxite notamment) et pétrolifères, découverts au début des années 1990, même si, faute de prospection, on ne connait pas pour l’instant l’ampleur des réserves. Dès lors Khartoum cherche à s’assurer du contrôle territorial du Darfour et à garantir le libre accès aux gisements, sur lesquels le gouvernement accorde des concessions aux majors pétrolières du monde entier, et notamment la Chine. (…) C’est à présent le Darfour qui connait une opération de nettoyage systématique, menée par les milices progouvernementales. Cette politique de la terre brûlée passe par la destruction des villages, des récoltes et du bétail, le déplacement forcé, les viols et les massacres de la population, l’empoisonnement des puits. »

1. Les documents Document 2 : Gérard Prunier, « Darfour : la chronique d’un génocide ambigu » le monde diplomatique, Mars 2007 Environ deux millions de personnes ont fui le Darfour (nord-ouest du Soudan) depuis 2003, deux cent cinquante mille depuis août 2006. Le Tchad voisin est déstabilisé par l’afflux de deux cent vingt-cinq mille réfugiés. En quatre ans, le conflit aurait fait quatre cent mille morts. Les équipes humanitaires des Nations unies et des organisations non gouvernementales (ONG) ont dû changer trente et une fois l’implantation de leurs camps afin d’échapper aux violences. Ce qui n’a pas empêché plusieurs de leurs agents d’être arrêtés par la police soudanaise et battus à coups de crosse, le 19 janvier, à Nyala. Douze travailleurs humanitaires ont été tués au cours de massacres, et cinq autres ont disparu. (…) Face à cette chronique d’un désastre annoncé, l’Organisation des Nations unies (ONU) et l’Union africaine adoptent essentiellement des mesures symboliques et dilatoires. Depuis deux ans, une force interafricaine de sept mille cinq cents hommes, la Mission de l’Union africaine au Soudan (MUAS, en anglais African Union Mission in Sudan ou AMIS) est déployée au Darfour. Composée de contingents venant d’une dizaine de pays africains (Rwanda et Nigeria, principalement), cette force s’est révélée parfaitement inefficace. (…) Devant l’absence totale de résultats, les Nations unies ont décidé, le 31 août 2006, le déploiement d’une force d’interposition. Mais cette résolution (n° 1706) n’a jamais reçu le moindre début d’application car le gouvernement soudanais, dont l’accord est nécessaire, s’y oppose. (…) Comment expliquer une attitude aussi lâche de la « communauté internationale » ? Elle résulte tout d’abord de la position américaine, mélange de fausse habileté, de double langage et d’impuissance. Depuis le 11 septembre 2001, Washington considère que Khartoum s’est « acheté une conduite » en collaborant à la lutte antiterroriste. (…) Les résultats pratiques de cette collaboration compromettante se font toujours attendre. (…) La Chine, acteur majeur de la géopolitique soudanaise, n’est pas pour rien dans l’inertie internationale au Darfour. Khartoum est son deuxième partenaire commercial sur le continent noir : les échanges bilatéraux représentent 2,9 milliards de dollars en 2006, et Pékin achète 65 % du pétrole soudanais. La Chine est le premier fournisseur d’armes du régime de M. Al-Bachir. Ce sont ses fusils qui tuent au Darfour. En visite au Soudan, début février, le président Hu Jintao s’est contenté de parler affaires et de visiter le site du nouveau barrage hydroélectrique de Méroé (1,8 milliard de dollars) financé par Pékin. S’il a bien « recommandé » au président Al- Bachir d’accepter le déploiement onusien, son manque de conviction était tel que son homologue soudanais a pu déclarer à bon droit ne s’être « senti soumis à aucune pression ». Aux Nations unies, Pékin exige benoîtement qu’en dépit de la résolution 1706 on « respecte la souveraineté nationale soudanaise ». (…).

1. Les documents Document 3 : Les conflits au Soudan : Atlas du Monde Diplomatique 2010, Paris, A. Colin, 2009

1. Les documents Document 4 : La dégradation environnementale au Soudan, selon le Programme des Nations Unies pour l’Environnement,, Genève/Nairobi, 12 juin 2007 Il est peu probable que le Soudan connaisse une paix durable si la dégradation environnementale considérable, qui s’accélère rapidement, n’est pas enrayée au plus vite. […] Les questions les plus préoccupantes sont la dégradation des terres, la désertification et l’expansion du désert vers le Sud, celui-ci ayant progressé de 100 kms en moyenne au cours des quatre dernières décennies. Ces problèmes sont liés à divers facteurs, dont le surpâturage en sol fragile. […] Un grand nombre de zones sensibles traversent également une « crise de déboisement » qui a entrainé la perte de près de 12% du couvert forestier du Soudant en quinze ans seulement. En fait, il se peut que certaines régions subissent une perte totale de leur couvert forestier dans les dix ans. Par ailleurs, on a de plus en plus de preuves témoignant d’un changement climatique régional à long terme dans plusieurs régions du pays. […] Au Nord Darfour par exemple, les précipitations ont diminué d’un tiers au cours des 80 dernières années, constate le rapport du Programme des Nations Unies pour l’Environnement (PNUE)… »  

1. Les documents Document 5 : la situation au Darfour en 2009 Doc. 5 a. : Le président soudanais s’explique sur la situation au Darfour, le Monde, 12 Mai 2009 La Cour pénale internationale (CPI) a émis le 4 mars un mandat d'arrêt contre Omar Al-Bachir pour crimes de guerre et crimes contre l'humanité au Darfour. Le président soudanais, qui a défié cette décision par une série de déplacements en Afrique, a qualifié ces accusations de propagande occidentale. "Ce que l'on a rapporté [comme étant survenu] au Darfour n'a en fait pas eu lieu du tout. (...) Nous n'avons jamais combattu nos citoyens, nous n'avons pas tué nos citoyens", a-t-il déclaré. "Ce qui s'est produit au Darfour est une rébellion. L'Etat a la responsabilité de combattre les rebelles", a-t-il souligné. Omar Al-Bachir a affirmé que le nombre des victimes des combats au Darfour était "moins du dixième de ce qui a été rapporté". "Toute déclaration sur des crimes commis au Darfour est une propagande hostile et coordonnée des médias pour noircir la réputation du gouvernement et fait partie d'une guerre ouverte contre notre gouvernement", a-t-il insisté. Le président Bachir estime que le mandat de la CPI est un complot néocolonial des Occidentaux destiné à prendre le contrôle du Soudan. Dans son mandat d'arrêt, la CPI souligne qu'en tant que "président de l'Etat du Soudan et commandant en chef des Forces armées soudanaises", M. Bachir "avait le contrôle total" de l'armée, de la police et des milices janjawid qui s'en prennent aux civils au Darfour, dans un conflit qui a fait 300 000 morts et 2,7 millions de déplacés depuis 2003, selon l'ONU.   Doc. 5b. Darfour : MSF explique les conditions de son expulsion (source : www.msf.fr, dépêche datée du 22 avril 2009) Les sections française et hollandaise de Médecins Sans Frontières tiennent à dénoncer la procédure d’expulsion à laquelle elles ont été soumises par les autorités soudanaises depuis le 4 mars 2009, date de l’émission du mandat d’arrêt contre M. Omar El Béchir, président du Soudan. L’émission de ce mandat a été immédiatement suivie par l’expulsion ou la dissolution de seize ONG présentes au Darfour, assurant jusqu’alors près de 40 % de l’aide humanitaire dans la région. A présent, l’aide risque d’être davantage octroyée en fonction d’agendas politiques qu’à partir d’une évaluation indépendante menée en fonction des observations de terrain. Pour justifier cette expulsion, les autorités soudanaises ont accusé les sections expulsées de MSF de collaboration avec la Cour pénale internationale et ont mené une campagne de propagande contre une rhétorique occidentale dont les ONG seraient les représentants. Les allégations diffusées par la presse ont créé un climat d’hostilité, accentuant les risques encourus par les acteurs de secours au Darfour. Les enlèvements de personnels humanitaires commis au cours de ce dernier mois en témoignent. MSF n’a pas été épargnée par cette campagne de dénigrement.

2. Analyse des documents Conflit au Darfour Le conflit au Darfour puise ses racines dans la longue durée: le rapport difficile entre Noirs et Arabes, rassemblés dans un même Etat dont les frontières remontent à la période coloniale. Le conflit actuel a deux facteurs plus immédiats: -D’une part la question de la désertification de certaines terres qui remet en cause le mode de vie et la survie même des populations du Darfour. -D’autre part la volonté des autorités arabes soudanaises de contrôler un territoire en évitant des actes de rébellion pour pouvoir permettre l’exploitation de gisements de matières premières, au premier rang desquelles le pétrole, et s’assurer de substantiels revenus Le conflit actuel, ouvert en 2003 a fait plus de 300000 morts, et a provoqué d’intenses déplacements de personnes, vivant aujourd’hui dans des camps et ne pouvant de ce fait assumer seules leur subsistance. Ces déplacements se font aussi en direction des pays voisins. Pour nombre de ces réfugiés la subsistance ne tient qu’à l’action de certaines ONG donc l’action apparait essentielle Le conflit au Darfour est révélateur de l’implication de certaines organisations internationales et de ses limites. -L’aide humanitaire des ONG est ici bien visible, et il y a de ce fait l’affirmation d’un droit d’ingérence de leur part, très mal accepté par les autorités soudanaises. -L’affirmation de la Cour Pénale Internationale et sa volonté de ne pas laisser impunis les crimes condamnés par la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme est également visible ici à travers la récente condamnation du président soudanais. Pour autant ces actions montrent leurs limites puisqu’elles ont entrainé l’expulsion d’ONG à vocation humanitaire du Soudan et la non arrestation du président soudanais. Il est vrai que sur le terrain ces organismes ne peuvent s’appuyer sur une vraie force internationale. Voulue par l’ONU celle-ci n’a pas vraiment pu s’affirmer au Soudan. Conflit au Darfour Les grandes puissances ne semblent guère empressées de s’engager sur le terrain soudanais D’un côté, une certaine mollesse des Etats-Unis apparait… Engagés sur d’autres terrains (Irak, Afghanistan), alors même que le combat pour les droits de l’homme est une valeur idéologique clé de cette puissance, les Etats Unis cherchent à éviter d’entrer dans une opposition trop vigoureuse vis-à-vis d’une puissance montante la Chine. De l’autre côté, en effet, la Chine, soucieuse de ses approvisionnements en pétrole impliquée dans l’exploitation du pétrole soudanais, freine toute action internationale trop répressive vis-à-vis du pouvoir soudanais. La question du Darfour reflète les nouveaux équilibres de puissances qui se mettent en place à l’échelle planétaire.

3. Vers la réponse organisée Le conflit au Darfour puise ses racines dans la longue durée: le rapport difficile entre Noirs et Arabes, rassemblés dans un même Etat dont les frontières remontent à la période coloniale. Problèmes du monde actuel parfois liés au choc du processus colonisation/décolonisation, et aux frontières qui en sont les héritières. Le conflit actuel a deux facteurs plus immédiats: -D’une part la question de la désertification de certaines terres qui remet en cause le mode de vie et la survie même des populations du Darfour. -D’autre part la volonté des autorités arabes soudanaises de contrôler un territoire en évitant des actes de rébellion pour pouvoir permettre l’exploitation de gisements de matières premières, au premier rang desquelles le pétrole, et s’assurer de substantiels revenus Enjeux environnementaux et enjeux de l’appropriation de ressources devenant centraux dans le monde actuel. Ils peuvent être à l’origine de la mise en péril de certains groupes humains et de tensions pour l’appropriation de nouvelles ressources. Le conflit actuel, ouvert en 2003 a fait plus de 300000 morts, et a provoqué d’intenses déplacements de personnes, vivant aujourd’hui dans des camps et ne pouvant de ce fait assumer seules leur subsistance. Ces déplacements se font aussi en direction des pays voisins. Pour nombre de ces réfugiés la subsistance ne tient qu’à l’action de certaines ONG donc l’action apparait essentielle Le conflit au Darfour est révélateur de l’implication de certaines organisations internationales et de ses limites. -L’aide humanitaire des ONG est ici bien visible, et il y a de ce fait l’affirmation d’un droit d’ingérence de leur part, très mal accepté par les autorités soudanaises. -L’affirmation de la Cour Pénale Internationale et sa volonté de ne pas laisser impunis les crimes condamnés par la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme est également visible ici à travers la récente condamnation du président soudanais. Pour autant ces actions montrent leurs limites puisqu’elles ont entrainé l’expulsion d’ONG à vocation humanitaire du Soudan et la non arrestation du président soudanais. Il est vrai que sur le terrain ces organismes ne peuvent s’appuyer sur une vraie force internationale. Voulue par l’ONU celle-ci n’a pas vraiment pu s’affirmer au Soudan. Par delà l’émergence d’acteurs internationaux tentant de faire respecter certains principes humanitaires et de droits de l’homme, monde actuel restant marqué par l’affirmation de puissances concurrentes. Si les Etats Unis conservent un rôle clé, de nouveaux acteurs apparaissent, limitant parfois très sérieusement la puissance des Etats Unis. C’est le cas en particulier de la Chine Conflit au Darfour Implication d’acteurs internationaux très vigoureuse et ceux-ci apparaissant sous trois formes : -des ONG intervenant sur un terrain de conflit pour aider les populations victimes -des tribunaux (ici la CPI) visant à juger les responsables de ces crimes -l’ONU pouvant chercher à intervenir dans certains conflits afin d’en limiter l’impact sur les civils -efficacité relative de ces organismes du fait de l’hostilité qu’ils peuvent déclencher chez certains protagonistes du conflit et surtout en raison de la (mauvaise) volonté des grandes puissances à vouloir les voir agir Les grandes puissances ne semblent guère empressées de s’engager sur le terrain soudanais D’un côté, une certaine mollesse des Etats-Unis apparait… Engagés sur d’autres terrains (Irak, Afghanistan), alors même que le combat pour les droits de l’homme est une valeur idéologique clé de cette puissance, les Etats Unis cherchent à éviter d’entrer dans une opposition trop vigoureuse vis-à-vis d’une puissance montante la Chine. De l’autre côté, en effet, la Chine, soucieuse de ses approvisionnements en pétrole impliquée dans l’exploitation du pétrole soudanais, freine toute action internationale trop répressive vis-à-vis du pouvoir soudanais. La question du Darfour reflète les nouveaux équilibres de puissances qui se mettent en place à l’échelle planétaire.

3. Vers la réponse organisée Problèmes du monde actuel parfois liés au choc du processus colonisation/décolonisation, et aux frontières qui en sont les héritières. Enjeux environnementaux et enjeux de l’appropriation de ressources devenant centraux dans le monde actuel. Ils peuvent être à l’origine de la mise en péril de certains groupes humains et de tensions pour l’appropriation de nouvelles ressources. Par delà l’émergence d’acteurs internationaux tentant de faire respecter certains principes humanitaires et de droits de l’homme, monde actuel restant marqué par l’affirmation de puissances concurrentes. Si les Etats Unis conservent un rôle clé, de nouveaux acteurs apparaissent, limitant parfois très sérieusement la puissance des Etats Unis. C’est le cas en particulier de la Chine Conflit au Darfour Implication d’acteurs internationaux très vigoureuse et ceux-ci apparaissant sous trois formes : -des ONG intervenant sur un terrain de conflit pour aider les populations victimes -des tribunaux (ici la CPI) visant à juger les responsables de ces crimes -l’ONU pouvant chercher à intervenir dans certains conflits afin d’en limiter l’impact sur les civils -efficacité relative de ces organismes du fait de l’hostilité qu’ils peuvent déclencher chez certains protagonistes du conflit et surtout en raison de la (mauvaise) volonté des grandes puissances à vouloir les voir agir