CHUTES DE LA PERSONNE AGEE Épidémiologie Docteur BALLOUCHE, Docteur FLEURY, Docteur GAUVAIN Centre de Médecine Gériatrique – CHR ORLEANS
Chutes chez la personne âgée Symptôme Syndrome gériatrique Origine multifactorielle et conséquences multiples Une des causes les plus importantes de sollicitations des urgences et des services de gériatrie
Prévalence des troubles de la marche et des chutes chez le sujet âgé 31% des plus de 60 ans ont des difficultés pour marcher; 39% pour les 75-79 ans et 56% pour les plus de 80 ans 1/3 des plus 65 ans font au moins une chute dans l’année, 1/2 des plus de 85 ans 50% récidivent dans l’année En institution, 1/2 des PA chutent dans l’année
Vigoureuses ou Fragiles: toutes les personnes âgées peuvent tomber... Les chutes sont plus fréquentes chez les personnes âgées fragiles que chez les personnes âgées vigoureuses Les circonstances de survenue des chutes, les causes, les facteurs de risque de chute, la localisation préférentielle des fractures sont différents dans les deux groupes
Un coût considérable 5 à 10 % des admissions dans un service d'urgences médicales 3e cause d'admission en médecine aiguë gériatrique. Environ 80 000 séjours hospitaliers/an 1/90e du budget santé de la nation en coût direct
Les conséquences traumatiques Elles intéressent 10 à 20% des chutes 5 à 10% sont responsables de fractures (1/3 extrémité supérieure du fémur) En tête, la fracture de la hanche Son incidence est d’environ 100 / 100 000 x an. Mortalité à un an après une fracture de la hanche: entre 15 et 35% selon les études Facteurs de risque: sexe féminin, origine caucasienne, grand âge On peut envisager un triplement du nombre de fractures de hanche d’ici 2030. [Kannus Lancet 1999]
Incidence des fractures pour 100 000 années-femmes Vertèbres Hanche Incidence des franctures pour 100 000 années-femmes Pouteau-colles L’incidence des fractures ostéoporotique s ’accroît avec l ’âge. Immédiatement après la ménopause, l ’incidence des fractures de l ’avant-bras (fracture de Pouteau-Colles) s ’accroît jusqu’à l ’âge de 65 ans où elle atteint un plateau. L’incidence de fracture de hanche s ’accroît plus lentement avec l ’âge jusqu’à la fin de la vie où elle démontre alors un accroissement de type exponentiel. L’incidence de fracture vertébrale est plus difficile à évaluer. Elle commence à s ’accroître après la ménopause et continue ainsi au cours du temps sans atteindre de plateau. 35-39 85+ Tranches d’âge (années) D ’après Riggs BL, Melton LJ N Engl J Med 314:1676-1686, 1986
Prévisions alarmistes Prédiction du nombre de fractures de hanche chez les plus de 50 ans Kannus P et al.
Autres conséquences Autres lésions traumatiques (plaies, hématomes cutanés, lésions viscérales) Perte de l’autonomie et entrée en institution Décès (9000 par an en France) Syndrome post chute
« Syndrome post-chute » Sidération des automatismes acquis, Composante motrice définie par : Rétropulsion Marche, à petits pas, avec appui talonnier antiphysiologique, élargissement du polygone de sustentation, flexion des genoux, sans temps unipodal, ni déroulement du pied au sol. Composante psychologique : anxiété majeure avec peur du vide antérieur
La chute = un problème de santé publique 0,09% 1,25% 5 à 10% 30% 100% Décès Hospitalisations Blessures / consultations Chutes Population ≥ 65 ans INPES 2004: En adaptant les chiffres d’une enquête québécoise: Enquête sociale et de santé 1998
Évaluation du chuteur: Approche clinique multidisciplinaire Anamnèse détaillée des chutes Examen clinique complet (systèmes nerveux, locomoteur, cardiovasculaire, sensoriels, cognition, nutrition, hypoTAO) Revue critique des médicaments Évaluation fonctionnelle (autonomie, équilibre et marche) Évaluation du domicile
Stratégie d’intervention Adaptée individuellement à chaque PA Amélioration de la force musculaire, de l’équilibre et de la marche (activités physiques et rééducation) Modifications médicamenteuses Correction des déficits sensoriels Modifications environnementales et des habitudes de vie