Université Paris Est / Marne-la-Vallée Equipe DICEN / CNAM Des concepts aux pratiques : Intelligence Économique et Intelligence Territoriale, quelles convergences ? Applications au secteur de la santé Christian BOURRET Séminaire Sciences de l’Information – Ajaccio 30 septembre 2011
Plan de la présentation Introduction 1 – Une approche personnelle de dépassement des frontières … … dans une démarche relevant de l’interdiscipline des SIC 2 – Positionnements respectifs de l’Intelligence Economique et de l’Intelligence Territoriale 3 – Complémentarité progressive de l’Intelligence Economique et de l’Intelligence Territoriale 4 – Territoires de pratiques : applications au secteur de la santé 4.1 – L’évolution du secteur de la santé : enjeux informationnels et communicationnels 4.2 – L’approche à travers des organisations intermédiaires Conclusion 2
1 – Une approche personnelle de dépassement des frontières … dans une démarche relevant de l’interdiscipline des SIC Une approche personnelle « d’homme de la frontière ». Frontière comme zone de passage, d’échanges, de complémentarités, pas comme barrière. Interdiscipline de l’information et de la communication. Indiscipline (Morin) Savoir varier les regards. Articulation des problématiques du sens, du lien, du savoir, de l’action, de l’identité et du pouvoir. Importance des tensions : perspective « dialogique » (E. Morin) / complexité.
2 – Positionnements respectifs de l’Intelligence Economique et de l’Intelligence Territoriale Deux définitions : Intelligence Economique : « La maîtrise et de la protection de l'information stratégique utile pour tous les acteurs économiques » (Alain Juillet). Points clés : information stratégique et acteurs économiques. Intelligence Territoriale : « une science qui a pour objet le développement durable des territoires et pour sujet la communauté territoriale » (Jean-Jacques Girardot). Points clés différents : développement durable, territoires, communauté territoriale c’est-à-dire tous les acteurs et en particulier les habitants. Des positionnements et des acteurs différents. Intelligence Economique et IST. Aide à la décision / gestion. Intelligence Territoriale plus proche sciences de la communication et Intelligence Economique des sciences de l’information ? Se rejoignent dans l’action et sur le terrain, en particulier au niveau régional cf. rapport Carayon (2003) : compétitivité et cohésion sociale.
3 – Complémentarité progressive de l’Intelligence Economique et de l’Intelligence Territoriale Pas les mêmes regards, les mêmes objets, les mêmes acteurs, se rejoignent car elles ont souvent les mêmes terrains et, surtout, les mêmes objectifs cf. Carayon en s’appuyant sur des méthodologies proches. Formulations de synthèse. Société devenue de services (coproduction) avec enjeux de l’immatériel (cf. S. Chambaud) Mêmes défis à relever / mondialisation: confiance, responsabilisation. IE « à la française » convergence cf. « nouveaux territoires de l’IE » et dimension « sociétale » (P. Clerc) ? Rôle des institutions « médiatrices » : CCI, collectivités territoriales, Universités et Ecoles.
4 – Territoires de pratiques : applications au secteur de la santé Deux entrées : territoires de projets et réseaux, nouvelles approches de la qualité (évaluation). Toujours rôle des frontières comme interfaces / question des cloisonnements : organisations intermédiaires comme espaces de construction de sens et de coopération. Nouvelles formes organisationnelles ou espaces projets comme les réseaux de santé, l’hospitalisation à domicile (HAD) ou les maisons de santé pluriprofessions.
4.1 – L’évolution du secteur de la santé : enjeux informationnels et communicationnels Réformes se succèdent depuis 30 ans. Miser sur certains outils : systèmes d’information et dossiers partagés (traçabilité) DMP à la fois pour rationaliser (limiter les coûts) et améliorer la qualité dans le système de santé. Deux lois importantes : mars 2002 Droit des malades et qualité du système de santé (notion de « démocratie sanitaire » et affirmation du rôle des patients) et de juillet 2009 Hôpital, Patients, Santé, Territoires. Création des ARS (Agences Régionales de Santé) aboutissement d’une régionalisation commencée en 1996 : URCAM, ARH …) et rôle des SROS. Création de l’ASIP (Agence des Systèmes d’Information Partagés en Santé) et ANAP (Agence Nationale d’Appui à la Performance) et Haute Autorité de Santé (HAS) après ANAES (2005). Contexte de la RGPP (Révision Générale des Politiques Publiques). Raisonner en tensions et choc des logiques : « idéologie gestionnaire » (Gaulejac, Mintzberg …), techniciste (des ingénieurs), des professionnels et patients : tension coûts - normes / sens – valeurs.
4.2 – L’approche à travers des organisations intermédiaires Réformes également pour réorganiser les soins de première ligne (coopératif). Besoin de « reliance » (Morin, Sainsaulieu) : besoin d’organisations intermédiaires. Innovations organisationnelles. Médiation, notamment par des dispositifs-socio-techniques, Co-production des services, notamment avec le patient et sa famille, Partenariats public / privé : médecine de ville / hôpital … Importance des contextes (spécificités locales) cf. formes organisationnelles chacune différant de l’autre. Affirmations progressives : années 1950 : hospitalisation à domicile (HAD), années 1980 notamment / Sida = réseaux de santé : ordonnances de 1996 et loi de 2002. Tournant de 2006 / rapport IGAS : poids des normes / évaluation qui conditionne l’évolution de ces espaces projets, maisons de santé plurirofessions.
4.2 – L’approche à travers des organisations intermédiaires (suite) Obsession du mesurable : dérive de la démarche qualité. N’y échappent pas. HAD reconnue si diminue les coûts / hospitalisation classique, Réseaux de santé très encadrés et concurrencés notamment loi HPST de 2009 : les maisons de santé pluriprofessions. Envisager nouvelles approches de l’évaluation en insistant à la fois sur le quantitatif et le qualitatif en incluant le savoir expérientiel des acteurs de terrain (Laville, Dejours) et, en particulier, des patients et de leurs familles : notion d’intelligence collective construite dans l’action. Convergence / nouvelles approches de la qualité « soutenable ». Emergence de nouveaux métiers : . de veille : capteurs de veille sanitaire mais importance de la veille réglementaire : normes et référentiels qui contribuent fortement à leur évolution, . évaluateur, avec les deux dimensions internes et externes, . recueil, traitement et hébergement de données, . coordonnateur de réseau : à la fois animateur et gestionnaire.
Conclusion Plaidoyer « transfrontalier » pour convergence IE et IT, information et communication. Santé est un terrain privilégié de cette convergence dans l’action, notamment / nouvelles organisations intermédiaires. Reliance + résilience : lien social. Une nouvelle approche par les travailleurs du savoir et la compétence collective. Et par les situations d’information et de communication et les contextes. Des « interfaces coopératives » comme espaces privilégiés de construction de sens et de convergence IE (aide à la décision, efficience) et IT (participation de tous les acteurs : négociation et participation / communication). Espaces projets valorisant l’ « intelligence du lien » : des interactions nourries par des informations fiables pour aider à refonder l’Etat providence (Rosanvallon) en s’appuyant sur la coopération et l’engagement de tous les acteurs.
Merci beaucoup pour votre attention Questions ? bourret@univ-mlv.fr