Dr Dominique NEUBURGER 11 mai 2005 JDV REIMS

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Transcription de la présentation:

Dr Dominique NEUBURGER 11 mai 2005 JDV REIMS LA LEPTOSPIROSE Dr Dominique NEUBURGER 11 mai 2005 JDV REIMS

LA LEPTOSPIROSE

LA LEPTOSPIROSE Généralités Diagnostic clinique Diagnostic biologique La prévention Reconnaissance en maladie professionnelle Un cas clinique Conclusions

GENERALITES Anthropozoonose (spirochètes) Souvent méconnue alors que la forme ictérohémorragique peut être fatale Très répandue en milieu chaud et humide Contamination le plus souvent indirecte par les rongeurs (porteurs sains) et leurs urines souillant le sol, les eaux, les aliments. Parfois directe par contact avec l’animal vivant ou mort Autres animaux porteurs: chien, chevaux, bovins, ovins, porcins

GENERALITES La bactérie ne se multiplie pas à l’extérieur mais peut survivre jusqu’à 6 mois dans l’eau, les sols boueux à PH alcalin, à salinité très faible, et en l’absence de rayonnement ultraviolet Voies de pénétration: muqueuses, tous types de plaie, peau macérée

DIAGNOSTIC CLINIQUE Les symptômes initiaux peu spécifiques handicapent le dépistage rapide de la maladie Incubation 7 à 13 jours Début pseudo grippal peu évocateur, d’où un retard diagnostic pour le médecin traitant ignorant le contexte et le médecin du travail non contacté. Manque d’information et polymorphisme clinique >> traitement retardé et moins efficace

Diagnostic positif Fièvre élevée, céphalées intenses, myalgies, parfois nausées, vomissements Signes caractéristiques au bout de 5 à 10 jours: ictère, syndrome hémorragique, méningé En fonction de la diffusion: atteinte rénale, pulmonaire, cardiaque, oculaire.

FORME BENIGNE ANICTERIQUE PSEUDOGRIPPALE Formes cliniques FORME BENIGNE ANICTERIQUE PSEUDOGRIPPALE -syndrome infectieux isolé 3 à 7 jours, rémission de 1 à 3 jours, puis phase d’état de 4 à 30 jours avec fièvre modérée, asthénie marquée -évolution sévère possible à tout moment, viscérale isolée ou polyviscérale

(FORME ICTERO-HEMORRAGIQUE) Formes cliniques MALADIE DE WEIL (FORME ICTERO-HEMORRAGIQUE) -Biphasique -Phase initiale: tableau septicémique (céphalées, fièvre élevée, prostration, troubles de la conscience) -défervescence vers le 5èjour -Deuxième phase: insuffisance rénale, hémorragies diffuses, atteinte hépatique (ictère flamboyant), rash cutané, signes méningés et myocardiques -L’ictère disparaît entre le 15è et 25è jour avec une remontée thermique -Mortalité 15% à 40%

Formes cliniques Formes pulmonaires: >pneumopathie interstitielle diffuse avec hémoptysies et dyspnées sévères Formes cardiaques: >myocardites hémorragiques et troubles du rythme Formes neurologiques: >syndrome méningé fébrile avec encéphalite

DIAGNOSTIC BIOLOGIQUE Recherche de leptospires en hémoculture, dans les urines (difficile et inconstamment positif) Recherche de leptospires dans le liquide céphalorachidien Sérologie: en technique Elisa puis en sérodiagnostic de Martin et Petit

DIAGNOSTIC BIOLOGIQUE

LA PREVENTION Les mesures de protection individuelle Les mesures de prévention collective Le vaccin

PROTECTION INDIVIDUELLE Incontournable Respect des consignes de sécurité adaptées aux modalités de contamination: gants, vêtements de protection, bottes, masques antiaérosols, lunettes Jamais suffisamment efficace car la maladie est basée sur notion d’un effet risque ( 1 seul évènement est suffisant), contrairement à l’effet dose des agents physiques ou chimiques >> jamais ignorer, minorer ou relativiser la vaccination… très efficace

MESURES D’HYGIENE COLLECTIVE Dératisation Assèchement des collections d’eau par drainage Aération des lieux à risques Nettoyages des locaux infectés(abattoirs) Assainissement des berges Aménagement des vestiaires et des installations sanitaires Entretien des équipements Information des personnels à risque et de leurs employeurs Toutes ces mesures sont répertoriées dans le Décret n° 94-352

LE VACCIN Vaccin Leptospire icterohaemorrhagiae PASTEUR, depuis 1993 2 injections à 15 jours d’intervalle Premier rappel 4 à 6 mois Un rappel tous les 2 ans

PRISE EN CHARGE Toute manifestation clinique de Leptospirose, confirmée par un examen de laboratoire est indemnisable comme maladie professionnelle pour les salariés du Régime Général de Sécurité Sociale (tableau n°19 A) ou du Régime Agricole (tableau n°5) Cette référence aux travaux exposants >>s’impose à la connaissance de tout employeur pour assurer la protection des salariés >>guide de réflexion de tout médecin du travail

LE CAS CLINIQUE Mr B… 25 ans, plombier Entreprise du bâtiment Entretien, dépannage en plomberie et couverture Pas d’antécédent médical particulier Aucun sport aquatique, ni chasseur, ni pêcheur Pas d’animaux domestiques Descend dans une galerie pour réparer une canalisation d’eaux usées Equipement EPI avec demi masque

Mr B… Projection d’eaux usées sur le visage, avec une petite ingestion de liquide Aucune suite à l’incident 10 jours plus tard… syndrome pseudogrippal avec fièvre (40°), myalgies, asthénie, douleurs abdominales Traitement symptomatique en ville Persistance des symptômes, altération état général, ictère cutanéomuqueux après 4 jours >> hospitalisation

Mr B… Abdomen sensible avec HSMG Examens cardiaque, pulmonaire et neurologique normaux Insuffisance rénale (créatininémie 406 µmol/l), hyperleucytose (12300) thrombopénie (60000) VS 115 (1ére h), cytolyse hépatique (Transaminases x10), CPK x50, cholestase Séméiologie et notion d’exposition >>diagnostic Sérologie Aggravation rapide de l’insuffisance rénale Traitement pénicilline G après recherche leptospires dans sang, urines, et LCR

Mr B… Evolution clinique et biologique rapidement favorable: apyrexie en 3j, disparition thrombopénie en 3j, normalisation rénale en 10j et hépatique en 15j Sérodiagnostic Elisa positif à la 2è semaine Sérodiagnotic MAT… augmentation significative à 10 j d’intervalle Recherche leptospires négative pendant 2 mois Patient guéri sans séquelles après 18j d’hospitalisation

CONCLUSION Caractère souvent accidentel de l’infection >>notion de milieu exposant Difficultés diagnostiques dans les premiers jours >>importance de l’information des salariés, des employeurs, des médecins traitants >>vigilance du médecin du travail Gravité potentielle >>vaccination pour les postes exposés Décision vaccinale est facile en cas de poste habituel et régulier, mais plus délicate en cas de poste imprévu, bref et occasionnel

CONCLUSION >>évoquer le risque >>évaluer l’importance Rôle central du médecin du travail dans la stratégie de prévention: >>évoquer le risque >>évaluer l’importance >>informer l’entreprise et chacun des salariés >>définir cette stratégie et l’exposer au CHSCT La vaccination est une arme efficace, mais ne doit pas négliger les efforts d’information du personnel pour le sensibiliser au respect des règles d’hygiène et des consignes de sécurité.

LA LEPTOSPIROSE MERCI DE VOTRE ATTENTION