Colloque "Les marchés de la musique et du cinéma", Institut national de l'audiovisuel, mardi 3 avril 2007. 1.

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La diversité culturelle comme justification du soutien au cinéma Heritiana Ranaivoson Chercheur Senior, IBBT-SMIT, Vrije Universiteit Brussel Colloque.
Transcription de la présentation:

Colloque "Les marchés de la musique et du cinéma", Institut national de l'audiovisuel, mardi 3 avril La diversité musicale face aux défis des technologies numériques Heritiana Ranaivoson CES-MATISSE CNRS – Paris 1, Panthéon Sorbonne

Colloque "Les marchés de la musique et du cinéma", Institut national de l'audiovisuel, mardi 3 avril Introduction La crise de l’industrie musicale associée au développement de la piraterie sur Internet (voir l’affaire Napster en 1999). La mise en avant de la diversité culturelle. De la déclaration universelle (2001) à la convention à l’Unesco (2005). Comment le développement d’Internet va-t-il influencer la diversité musicale?

Colloque "Les marchés de la musique et du cinéma", Institut national de l'audiovisuel, mardi 3 avril Une approche multidimensionnelle de la diversité musicale 2.Concentration et diversité avant Internet 3.Longue traîne Vs Superstars 4.De premiers résultats à partir de l’exemple des Etats-Unis

Colloque "Les marchés de la musique et du cinéma", Institut national de l'audiovisuel, mardi 3 avril La diversité comme mélange de variété, égale répartition et disparité (Stirling, 1998 ; Moreau et Peltier, 2004). Variété DisparitéEgale répartition Accroître la diversité

Colloque "Les marchés de la musique et du cinéma", Institut national de l'audiovisuel, mardi 3 avril Diversité des produits / Diversité des producteurs ProduitŒuvre musicale :- Paroles - Musique Ensemble de chansons (Album/Single/ CD, etc.) ProducteurArtiste (compositeur/auteur/interprète, etc.) Producteur Distributeur Point de vente Radiodiffuseur Etc.

Colloque "Les marchés de la musique et du cinéma", Institut national de l'audiovisuel, mardi 3 avril Diversité offerte / diversité consommée (Moreau et Peltier, 2004) Diversité offerte : quelle sorte de diversité est proposée par les producteurs ? Quel niveau est- il atteint ? Ces producteurs sont ils divers ? Etc. Diversité consommée : Compte tenu de cette diversité offerte, que peut-on dire de la diversité consommée ? Importance également des goûts du public.

Colloque "Les marchés de la musique et du cinéma", Institut national de l'audiovisuel, mardi 3 avril Nous définirons donc la diversité musicale comme la variété, l’égale répartition et la disparité d’une part des produits musicaux dans la manière dont ils sont faits et distribués, et alors consommés ; et, d’autre part, des producteurs de musique compte tenu de leur pouvoir de marché potentiel et de la manière dont ce pouvoir est exprimé.

Colloque "Les marchés de la musique et du cinéma", Institut national de l'audiovisuel, mardi 3 avril Une industrie musicale fortement concentrée Illustration par les Parts de marché des distributeurs indépendants… …dans l’ensemble des disques vendus (1996, %) …dans l’ensemble des albums certifiés (1997, %) Australie2,9 Autriche16,7 Brésil17,7 Espagne14,3 Etats-Unis19,712,4 France4,5 Mexique28,2 Norvège29,3 Philippines36 Pologne24,5 Portugal22,7 Suède11,8 Source : Ifpi et branches nationales

Colloque "Les marchés de la musique et du cinéma", Institut national de l'audiovisuel, mardi 3 avril Une faible diversité musicale Quel lien théorique entre concentration et diversité? L’explication par les cycles (Peterson et Berger, 1975) : une moindre concurrence conduit à un moindre besoin de produire de la diversité pour toucher le public => corrélation négative entre diversité des produits et concentration des producteurs. Explication par les systèmes ouverts (Lopes, 1992 ; Dowd, 2004) : la concentration importe moins que la nouvelle l’organisation de l’industrie autour des majors, qui organisent une concurrence interne entre leurs labels et nouent des liens avec des indépendants.

Colloque "Les marchés de la musique et du cinéma", Institut national de l'audiovisuel, mardi 3 avril Evaluation de la diversité musicale : principaux indicateurs Dans tous les pays augmentation des ventes jusqu’à 1999 (ou alors absence d’évolution significative) Nombre de pays considérés Proportion de pays où la production locale dans les ventes : - est supérieure à 75% est inférieure à 25% est supérieure à 75% ou inférieure à 25%

Colloque "Les marchés de la musique et du cinéma", Institut national de l'audiovisuel, mardi 3 avril Evolution sur le long terme du nombre de certifications aux Etats-Unis et au Royaume-Uni :

Colloque "Les marchés de la musique et du cinéma", Institut national de l'audiovisuel, mardi 3 avril Evolution de l’importance des ventes de disques certifiés dans l’ensemble des ventes :

Colloque "Les marchés de la musique et du cinéma", Institut national de l'audiovisuel, mardi 3 avril Résumé Une situation ambiguë : des ventes en hausse s’accompagnent dans une relative importante proportion de cas d’une très faible diversité en termes d’origine. Aux Etats-Unis, importance croissante des best-sellers. Résultat similaire en France (Ranaivoson, 2006).

Colloque "Les marchés de la musique et du cinéma", Institut national de l'audiovisuel, mardi 3 avril Confrontation théorique La théorie des superstars La théorie des superstars cherche à expliquer pourquoi il n’y a pas de diversité dans la consommation, notamment de biens et services culturels, et ce en dépit d’une possible diversité dans la production, voire parmi les consommateurs. Deux explications alternatives (mais pas forcément contradictoires) : -la rémunération est une fonction convexe du talent + il existe des technologies de distribution et/ou de consommation à faibles coûts marginaux (Rosen, 1981; MacDonald, 1988). -les consommateurs sont en situation d’incertitude quant à la qualité des artistes et valorisent fortement l’information (Adler, 1985).

Colloque "Les marchés de la musique et du cinéma", Institut national de l'audiovisuel, mardi 3 avril La théorie de la longue traîne Une théorie récente (Anderson, 2004). Validée pour le marché de la vidéo aux USA (Elberse & Oberholzer-Gee, 2006). Elle prédit : -la disparition des blockbusters -une importance au moins relativement, voire absolument, moindre des hits -un allongement de la traîne (: les œuvres à petite audience). Les raisons en sont : -la démocratisation des moyens de production / distribution -la baisse des coûts d’accès aux œuvres -la possibilité de relier les consommateurs afin de former des niches de taille suffisante

Colloque "Les marchés de la musique et du cinéma", Institut national de l'audiovisuel, mardi 3 avril La théorie de la longue traîne prédit une influence moins forte des hits, celle des superstars un renforcement de ceux-ci. Surtout, c’est le cas alors que les approches s’accordent sur certaines hypothèses : - Chez Anderson (2006) et Rosen (1981), la technologie joue un rôle fondamental, en particulier via les faibles coûts marginaux (reproduction ou distribution) - Chez Anderson (2006) et Adler (1985), on retrouve l’importance donnée à l’acquisition d’informations Ces deux approches semblent s’opposer particulièrement sur l’hypothèse du goût pour la diversité Au-delà des prédictions contradictoires.

Colloque "Les marchés de la musique et du cinéma", Institut national de l'audiovisuel, mardi 3 avril Renforcement de la concentration aux Usa

Colloque "Les marchés de la musique et du cinéma", Institut national de l'audiovisuel, mardi 3 avril Vers un changement du support de distribution (Evolution des ventes par support en volume, en millions d’unités)

Colloque "Les marchés de la musique et du cinéma", Institut national de l'audiovisuel, mardi 3 avril Vers un changement du support de distribution (Evolution des ventes par support en valeur, en millions de dollars)

Colloque "Les marchés de la musique et du cinéma", Institut national de l'audiovisuel, mardi 3 avril Vers un recul des hits ? Evolution de la part des œuvres certifiées dans le total des ventes

Colloque "Les marchés de la musique et du cinéma", Institut national de l'audiovisuel, mardi 3 avril Vers un recul des hits ? (2) Evolution du nombre d’œuvres certifiées annuellement

Colloque "Les marchés de la musique et du cinéma", Institut national de l'audiovisuel, mardi 3 avril Vers un recul des hits ? (3) Evolution des ventes (millions d’unités) en fonction de l’ancienneté des œuvres % changement Ensemble des albums : Récents363,9389,4 -6,5% "Catalog"224,2229,5 -2,3% "Deep Catalog"158,2157,5 0,4% Albums physiques : Récents345,3379,8 -9,1% "Catalog"210,2222,8 -8,1% "Deep Catalog"148,4152,7 -2,8% Albums numériques : Récents18,69,6 93,7% "Catalog"146,7 108,9% "Deep Catalog"9,84,8 104,2% Source : Nielsen.

Colloque "Les marchés de la musique et du cinéma", Institut national de l'audiovisuel, mardi 3 avril Par ailleurs, Forte concentration toujours en faveur de la production locale. Les ventes en volume ont énormément augmenté à partir de Les nouveaux modes de distribution sont toujours biaisés en faveur des majors et des hits (problème de l’accès à la distribution en ligne).

Colloque "Les marchés de la musique et du cinéma", Institut national de l'audiovisuel, mardi 3 avril Conclusion Monde physique caractérisé par une forte concentration de la distribution et une faible diversité musicale. Phénomène de superstars. Quelle influence peut avoir Internet? La théorie de la longue traîne semble mieux expliquer les évolutions du marché américain. Cela ne signifie bien entendu pas la fin des superstars (artistes ou œuvres) mais (peut-être) celle de leur monopole (Anderson, 2007). En parallèle, concentration accrue de l’industrie du disque. -Cela signifie-t-il que les majors sont en train de changer de modèle économique ? -Cela empêche-t-il une offre encore plus diversifiée ? (d’autant plus que de nouveaux acteurs disposant d’un certain pouvoir de marché sont entrés)

Colloque "Les marchés de la musique et du cinéma", Institut national de l'audiovisuel, mardi 3 avril Prochaines recherches Question de la disparité peu prise en compte. Problème d’ordre méthodologique. Nécessité de comparer avec d’autres marchés nationaux. Des données manquent pour apprécier pleinement les niveaux de diversité musicale et de concentration industrielle, comme les téléchargements non payants et les royalties perçues par les acteurs de l’offre.

Colloque "Les marchés de la musique et du cinéma", Institut national de l'audiovisuel, mardi 3 avril Merci pour votre attention.