LA DYSPHASIE. Présentation de Mesdames Sophie LEJEUNE Orthophoniste et Cathy ARRACHART Psychologue De l’association Jules Catoire au SESAD du Centre d’Éducation aux Jeunes Sourds d’ARRAS.
LA DYSPHASIE DEFINITION: La dysphasie est un trouble spécifique de l’apprentissage du langage. Selon C-L GERARD, la dysphasie se définit par l’existence d’un déficit durable des performances verbales significatif en regard des normes établies pour l’âge. Cette condition n’est pas liée: À un déficit auditif, À une malformation des organes phonatoires, À une insuffisance intellectuelle, À une lésion cérébrale acquise au cours de l’enfance, À un trouble envahissant du développement, À une carence grave affective ou éducative.
Il existe différents types de dysphasies: - dysphasies expressives, dysphasies réceptives, dysphasies mixtes. Il existe des troubles associés d’ordre attentionnel, mnésique, orthoptique, spatio-temporel, psychomoteur, praxique, comportemental………..
CAUSES: A ce jour, plusieurs hypothèses sont avancées: - troubles neurologiques d’origine ante, péri ou postnatale: problème sur certaines régions du cerveau ou connexions impliquées dans le langage, - facteurs génétiques: fréquence plus marquée des dysphasies dans certaines familles, prévalence chez les garçons, - facteurs environnementaux: exposition à la langue, interactions précoces, problèmes ORL… Plusieurs facteurs peuvent se conjuguer: l’origine envisagée peut donc être multifactorielle.
CONSEQUENCES DE LA DYSPHASIE: - troubles des apprentissages: dyslexie, dysorthographie ( notamment dans les dysphasies expressives), dyscalculie et troubles de compréhension de la lecture (notamment dans les dysphasies réceptives). - mauvaise estime de soi, - démotivation scolaire, - difficultés comportementales.
Dessins du bonhomme, évoquant une faible estime de soi Enfant âgé de 11 ans Enfant âgé de 9 ans
Difficultés graphiques
Difficultés visuo-constructives
COMMENT AIDER L’ENFANT DYSPHASIQUE? Aspects administratifs: La dysphasie, au regard de la loi, entre dans le champ des troubles cognitifs et est reconnue comme trouble des apprentissages. La dysphasie est donc reconnue comme un handicap si l’on se réfère à la définition du handicap inspirée de la classification internationale de l’OMS. LOI DU 11 FEVRIER 2005: Elle permet d’avoir, par le biais de la MDPH, un accès aux droits et prestations prévus pour les personnes handicapées. A la demande de la famille, un dossier peut être élaboré ( projet de vie constitué des aspects scolaires et extra-scolaires).
Cette loi prévoit que tout enfant handicapé a le droit d’être inscrit en milieu ordinaire ; les besoins de l’élève sont pris en compte dans un Projet Personnalisé de Scolarisation via des aménagements: - AVS, PPRE (décret du 24 août 2005), RASED, … -dispositifs relevant de la MDPH: PPS, SESSAD, aménagement des examens (règle du tiers temps), rééducation sur le temps scolaire inscrite dans le PPS.
COMMENT AIDER L’ENFANT DYSPHASIQUE? A l’école Aides et soutien: - Explication du trouble aux enfants de la classe afin d’éviter moqueries, jalousies….. - Mise en place d’un élève tuteur afin de veiller à son environnement relationnel, -Possibilité de la mise en place de logiciels informatiques, -Appuyer les consignes de matériel imagé (pictogrammes, codes visuels…), - Lui donner plus de temps dans la transcription écrite ( besoin de 2 à 3 fois plus de temps), -Lui permettre d’utiliser des cahiers « aide-mémoire », de « sous-mains » (définitions de mots, tables…)
- Accepter les questions « hors-sujet »: c’est LA logique de cet enfant ; la réponse que vous fournissez peut lui permettre de comprendre et de rentrer dans le sujet. - Lui laisser le temps de s’exprimer quel que soit le moyen (verbal ou extra-verbal), - Lui donner des repères: souligner, élargir les interlignes, utiliser des couleurs, des cartes heuristiques (schémas)…., - Vérifier que l’enfant a bien copié ou recopié, - Ecrire la consigne au tableau, la lire lentement et si besoin, la reformuler, - Eviter de lui dicter un texte (surcharge cognitive),
L’évaluation: - Utiliser des questionnaires à choix multiples et des textes à trous, - Adapter la notation (exemple: noter 3 questions sur 4 et multiplier la note par 4/3), - Compter le nombre d’erreurs ou de bonnes réponses plutôt que de retirer un point par erreur, - Ne pas pénaliser les erreurs d’orthographe en dehors des dictées, - Eviter les poésies longues et compliquées (ne donner qu’un passage), - Eviter les interrogations orales trop longues,
ATTENTION … Donner moins de devoirs à la maison, Ne pas garder l’enfant en classe pendant les heures de récréation pour finir son travail, Eviter de faire recopier plusieurs fois le même mot ou un texte …
Exemple de production d’écrit
Exemple de production d’écrit
BIBLIOGRAPHIE L’enfant dysphasique, C-L GERARD, Editions De Boeck Université, 1993, Je parle mal, je comprends mal, à l’école tout est compliqué, et si c’était une dysphasie?, Plaquette Avenir Dysphasie Nord-Pas-de-Calais, janvier 2007.
Merci pour votre attention !