Comprendre des textes écrits au cycle 3 Animation pédagogique du 12 octobre 2011
sommaire I. L’activité de compréhension II. Évaluer la compréhension III. Enseigner la compréhension de textes écrits: pour une amélioration
I. L’activité de compréhension 1. C’est Quoi? Définition: c’est concevoir, saisir le sens de, se représenter avec plus ou moins d’indulgence les raisons de quelque chose Activité mentale de construction du sens qui peut s’exercer dans tous les registres (oral, écrit, images) Processus en construction progressive: intégration de nouveaux éléments soit explicitement (mise en relation directes des éléments) Soit implicitement (inférences)
2. Processus dynamique qui nécessite la création d’un horizon d’attente, la mobilisation de connaissances antérieures, la mise en relation et l’intégration des informations dans un temps où le lecteur se construit une représentation de la situation décrite par le texte. L’élève va construire des références: anaphores pronominales, synonymiques, métaphoriques. Il complète le texte par des éléments extérieurs qu’il connaît. C’est au fur et à mesure de la lecture que se restructure la compréhension. On élabore alors un modèle mental de représentation de déroulements des faits (sorte de film), ce qui est plus facile à l’écrit qu’à l’oral car on peut faire des retours en arrière. Page 2 Ste Victoire
3. Double traitement de l’ information (code et contenu) L’élève va mobiliser des savoirs (décodage, maîtrise lexicale et syntaxique, construction de la cohérence liée à la chronologie, les personnages, le contexte, la dimension spatiotemporelle, la causalité…) La compréhension nécessite alors une capacité de mémoire, de mise en relation et de synthèse. L’interprétation se fait sans mal si on a des connaissances sur le contexte.
4. Interprétation à partir du vécu du lecteur, de ses connaissances linguistiques et notionnelles, de ses capacités cognitives. Le décodage est une condition nécessaire à la compréhension mais ne suffit pas; Un bon « décodeur » n’est pas forcément un bon « compreneur » L’élève émet des hypothèses, relève les idées essentielles du texte… Plus les mises en relation sont difficiles, plus on va lire lentement.
Les inférences Elles permettent d’établir la continuité et la cohérence de l’écrit. On complète ce qui est écrit (explicité dans le texte) par ce que l’on sait déjà. Ex « L’espion jeta le document dans la cheminée. Les cendres s’élevèrent au dessus de la flamme. » Les inférences sont indispensables a la compréhension car tous les textes sont elliptiques. Exemple de la page 3
Les anaphores C’est la reprise de systèmes linguistiques pour reprendre une information. Permettent de comprendre qui fait quoi L’interprétation des anaphores est une difficulté majeure de la compréhension. Plus l’anaphore est éloignée, plus la compréhension est difficile Ex: Sébastien au tennis Page 5
Les évaluations nationales CE2 proposaient des exercices où il fallait remplacer le pronom en gras par un mot dans une liste ou encore mettre une croix pour indiquer le personnage correspondant au pronom Ex: « Le petit garçon aime bien parler au vieux chêne. Il dit en sifflant…. - Comment tu t’appelles?...» Petit garçon Roi de la forêt Vieux chêne IL TU
Le traitement des connecteurs Mettent en relation des informations et facilitent ainsi l’interprétation. Les évaluations nationales CE2 proposaient des exercices où il fallait choisir parmi trois mots de liaison celui convenant pour donner du sens au texte
La compréhension et la question de la mémoire La compréhension met en œuvre la mémoire: - à long terme à court terme Cette mémoire de travail est propre à chaque individu et peut donc être entrainée. Plus on ajoute de complément à une phrase, plus on augmente les difficulté de compréhension car on ajoute des informations dans notre mémoire de travail. De plus, si la vitesse de lecture est plus lente, il est plus difficile de garder en mémoire ce qui a été lu.
Petite pré - Conclusion Plus on présente aux élèves des textes éloignés de leur domaine, plus le lexique est éloigné de leur vécu, plus les phrases sont compliquées et plus la compréhension est faible. Moins on a de connaissances et moins on est capable de comprendre un texte. Les outils linguistiques (lexique, anaphores, connecteurs…)doivent être compris pour assurer la compréhension de texte. La mémoire de travail joue un rôle dans la compréhension. Le travail sur la compréhension nécessite de faire des choix sur ce que l’on veut travailler avec les élèves.
La maîtrise de la totalité de ces dimensions est très difficile, le cumul des difficultés dépasse les capacités des élèves. Un travail spécifique est donc nécessaire pour chacune des différentes composantes.
II. Evaluer la compréhension Comprendre un texte se traduit par l’exécution possible d’un ensemble de tâches (reformuler, synthétiser, inférer, interpréter, questionner, contrôler) qui nécessitent l’utilisation de stratégies (prise d’indices, utilisation de connaissances antérieures, association d’informations…) Il est donc nécessaire de mieux cerner où se situent les sources majeures des difficultés de compréhension rencontrées par les élèves et, partant de cette évaluation, de savoir sur quels points précis faire porter l’intervention pédagogique Il faut donc apprendre aux élèves à identifier leurs procédures Cf. Enseigner la compréhension, Sylvie Cèbe, Roland Goigoux, Serge Thomazet.
Evaluer la compréhension littérale ou inférentielle Au cycle 3, le travail de la compréhension en connexion avec la lecture est indispensable car c’est une capacité nécessaire pour la 6°.
Quelques outils dont on dispose Les questions: les réponses peuvent être bonnes bien que l’élève n’est compris le texte que de façon parcellaire. Les paraphrases immédiates ou différées: redire en résumant plus ou moins; permet de voir si le texte a été intégré A privilégier Construction ou dessin d’un dispositif, maquette, parcours…
La détection d’incohérences internes dans ou entre les textes, entre les informations issus d’un texte et les connaissances préalables. (rechercher l’impossible d’après les infos données avant ) → préparation à la lecture critique Le traitement de phrases lacunaires Le puzzle verbal: retrouver l’ordre des infos (avec un objectif particulier comme l’utilisation des connecteurs)
L’analyse des évaluations en lecture Deux sources de difficultés apparaissent: 1. La compréhension elle-même et ce quelque soit la modalité 2. La compréhension en lecture (difficultés liées au code) puisque quand l’élève est en situation d’écoute du texte uniquement, il obtient de meilleurs scores Évitons donc le cumul des difficultés pour entraîner les élèves à la compréhension
Types de difficultés rencontrées Difficultés lexicales: identification lente ou difficile des mots qui gênent ou freinent la compréhension Difficultés syntaxiques: méconnaissance de formes syntaxiques rares et de leur traitement Difficultés externes: méconnaissance d’agencement textuel
Pour améliorer la compréhension Entraînement à la conscience phonologique et à la reconnaissance de lettres Reconnaissance des mots: partir de mots hors ou dans des contextes divers en visant leur connaissance rapide et exacte. Puis travailler avec ces mots dans les textes ► Gain de vitesse et de compréhension Entraînement à la relecture
Améliorer le traitement des anaphores: Compléter des phrases: Kadija a donné ses son pull à Kévin car…en avait besoin. Kadija avait besoin de chaussures. VRAI ou FAUX Améliorer la compréhension des inférences: mettre en évidence les indices, justifier les inférences Ex: Lorie la regarde toujours. Moi, je n’en ai pas et pourtant je suis toujours à l’heure. De quoi parle-t-on? Travailler la compréhension à partir d’images Lire des textes plus ou moins explicites, passer de l’un à l’autre
Jouer sur les activités de contrôle et de relecture pour que les élèves arrivent à une lecture autonome L’activité de contrôle s’effectue en fonction de: l’objectif poursuivi (pour se distraire, pour apprendre, pour se renseigner…) Ses propres connaissances dans le domaine traité par le texte Sa capacité à traiter des phrases L’activité de relecture (activités métalinguistiques)se fait en: établissant un objectif Activant les connaissances préalables Observant l’organisation du texte Mobilisant des stratégies pertinentes et parvenir à les appliquer
Conclusion Le travail sur le compréhension de texte commence dès le Cycle I. Au cycle III, il s’agit d’apprendre à nos élève à « piloter » leur propre compréhension aussi bien à l’oral qu’à l’écrit dans toutes les disciplines et donc à améliorer leurs stratégies. Pour cela, on travaille au cours de chantier de littérature dans des activités décrochées, courtes, ciblées sur des textes adaptés à l’objectif visé au cours de défi lecture, de rallye lecture, de rondes de livres… Page 8