Le modèle américain Un modèle attractif ? « Entre American dream et contestations internes »
L’American way of life: ses valeurs, ses mythes -Le mythe du self made man ou de la réussite individuelle: valorisation de l’initiative individuelle, de l’esprit d’entreprise comme moyens d’une ascension sociale toujours possible. En conséquence: méfiance dans l’intervention de l’Etat. -Le mythe du bonheur associé à la société de consommation: publicité et renouvellement à l’infini des produits comme objets de plaisirs. Les objets acquis deviennent des signes d’une réussite individuelle. -Importance de la famille et d’un habitat pavillonnaire (maison individuelle). Recherche du confort. Une famille américaine des années 1960
De nombreux vecteurs de diffusion du modèle -la culture et le star-system: Marylin Monroe, aux origines sociales très modestes, devenue une star mondiale, témoigne de la réussite de l'American Dream (les stars d’Hollywood peuvent constituer des icônes) -la puissance de l’économie américaine qui diffuse produits-symboles (Coca Cola, Chewing gum, Jeans, cigarettes) et techniques de management (fordisme) Publicité des années 1950
1er dysfonctionnement: le maccarthysme = chasse aux sorcières conduite dans les années 1950 par le sénateur McCarthy contre les Américains soupçonnés d’être communistes. Elle remet en question le mythe d’une Amérique championne de la liberté. Le contexte de cette paranoïa, c’est la montée en puissance du communisme dans le monde : -1949: l’URSS fait exploser sa 1ère bombe atomique et la Chine bascule dans le communisme -1950: début de la guerre de Corée Le 9 février 1950, McCarthy dénonce (sans preuve) la présence de communistes au sein même du Département d’Etat, dans son célèbre discours de Wheeling. McCarthy venait de faire resurgir chez les américains, la peur latente des « Rouges » et de rendre possible une véritable guerre ouverte contre les communistes, susceptibles de nuire à la nation américaine. Joseph McCarthy, sénateur républicain
Une poussée de fièvre anticommuniste contamine alors les Etats-Unis Une poussée de fièvre anticommuniste contamine alors les Etats-Unis. De 1950 à 1954, l’inquisition fait rage. Rien, ni personne, n’y échappe. Les instances politiques de Washington, les fonctionnaires des administrations publiques, les assemblées législatives des Etats, les entreprises privées, Hollywood. Les condamnations tombent tous azimuts, arbitrairement, sans véritables preuves. On se dénonce, on se calomnie, pour se mettre à l’abri, pour se défendre. L’Amérique reste plongée dans l’hystérie collective, durant ces quatre ans, jusqu’au jour, où McCarthy s’attaque à l’armée. Un faux pas, qui interrompt brusquement sa carrière politique et précipite la fin d’une sombre période de l’histoire américaine. « Une maladie honteuse que la conscience nationale préférerait ne pas évoquer » écrit André Kaspi, historien spécialiste de l’histoire des Etats-Unis. Le maccarthysme Deux personnes ont payé de leur vie cette frénésie hystérique ; ce sont Ethel et Julius Rosenberg. Le couple, accusé d’espionnage au bénéfice de l’U.R.S.S, est condamné à la chaise électrique en 1953.
La question noire aux Etats-Unis Un restaurant dans les années 1950 Importance des ségrégations ethniques et de la pauvreté aux Etats-Unis dans les années 1950-1960. -en 1959, plus de la moitié de la minorité noire vit sous le seuil de pauvreté -pratique de la ségrégation dans les autobus (rangées du devant réservées aux Blancs pendant qu’on tolère les Noirs dans celles du fond. Par contre, si un Blanc n'a plus de place assise, un Noir doit se lever pour lui céder son siège) et dans d’autres lieux publics comme les restaurants, les écoles. -affaire Rosa Parks : le 1er décembre 1955, cette couturière noire et pauvre de 50 ans est arrêtée parce qu'elle a refusé de céder son siège à un Blanc. C'est suite à cette arrestation que le pasteur Martin Luther King organise le boycott des autobus qui allait durer 382 jours.
Le combat pour l’égalité des droits Contestation d’abord pacifique = mouvement pour les droits civiques (M.L. King). En 1964, Johnson fait voter par le Congrès les lois interdisant la ségrégation dans les services public, l’embauche et l’enseignement. + il lance une politique de protection sociale pour réduire la pauvreté. Le dispositif est complété par l’Affirmative Action (ou discrimination positive). Le modèle américain fait donc preuve de sa capacité à répondre à ce dysfonctionnement. Grande marche sur Washington (août 1963) événement retentissant = la grande marche sur Washington où M.L. King prononce son célèbre discours " I have a dream "(28 août 1963). Sa volonté est de hâter le vote par le Congrès de lois antidiscriminatoires.
Une radicalisation du mouvement noir Le mouvement noir se radicalise avec le Black Power dont le but est d’amener la communauté noire à ne pas attendre que les lois votées par les Blancs soient appliquées mais à s’organiser pour constituer un véritable pouvoir face au pouvoir Blanc (revendication d’une identité noire) Événements significatifs: -création du groupe des Black Panthers et celui des Black Muslims (Malcom X) -émeutes urbaines dans les ghettos noirs de Los Angeles et New York -Jeux olympiques de Mexico (1968): 2 sprinters américains du 200m, en or et bronze, Tommie Smith et John Carlos manifestent au nom du Black Power Martin Luther King vient d’être assassiné en avril de la même année. Tommie Smith et John Carlos aux Jeux Olympiques de Mexico (1968)
Contestations internes du modèle Mouvement de contestation des milieux étudiants et intellectuels Rejet par les jeunes et par des intellectuels des valeurs du modèle américain: le patriotisme, le consumérisme, le puritanisme moral, l’autorité, le conformisme -ils nient que les E-U soient une vraie démocratie -ils refusent de servir leur pays au Viêt-Nam: guerre perçue comme une oppression des riches sur les pauvres, comme une « guerre raciste » -ils proposent un contre-modèle pacifiste, communautariste, utopique 1ère révolte universitaire à Berkeley en 1964; naissance du mouvement hippie. Mouvement des beatniks qui refusent la société de consommation.
La contre-culture aux Etats-Unis Campbell's Soup Cans, 1962 Andy Warhol, American, 1928-1987 Dans les années 1960 et jusqu’au milieu des années 1970, la contre-culture se développe. Elle regroupe toutes les cultures contestataires qui critiquent voire rejettent le modèle américain. La contre-culture touche aussi bien la peinture (Andy Warhol), la musique (Janis Joplin), la littérature, la bande dessinée,…
Un « résumé » du modèle américain