LA RECHERCHE SUR LE DIABETE DE TYPE 1B EN FRANCE ET AU CAMEROUN Siméon Pierre CHOUKEM APHP, Hôpital Saint-Louis de Paris
CAS CLINIQUE Mr E., 47 ans, sénégalais, vit en France depuis 10 ans où il est gardien de nuit pour une entreprise privée Mars 1996 : Asthénie intense, d’un syndrome polyuro-polydipsique (il se lève 4 fois par nuit pour boire et uriner) et d’un amaigrissement de 5 kg 80 kilos pour 1m74 Glycémie à 43 mmol/l, 4 croix de sucre et 3 croix d’acétone dans les urines Sodium 128 mmol/l, potassium 4,2 mmol/l, bicarbonates 13 mmol/l, urée 14 mmol/l et créatinine 110 µmol/l insulinothérapie à la seringue électrique, associée à une hydratation par voie intra veineuse
CAS CLINIQUE Pas de facteur de décompensation retrouvé Après correction complète de l’acidocétose, un relais par injections sous cutanées d’insuline est entrepris permettant un contrôle glycémique satisfaisant Le bilan à la recherche de complications diabétiques est normal Le patient bénéficie d’un cycle d’éducation Sortie de l’Hôpital 9 jours après son admission avec le traitement suivant : Insuline biphasique : 22 U le matin et 18U le soir Alimentation équilibrée en 5 repas par jour (3 repas et 2 collations) comprenant 1800 kcal et 220 g d’hydrates de carbone
CAS CLINIQUE Un mois après la sortie de l’Hôpital : En Juin 1996 : 84 kg, glycémies capillaires entre 4,2 et 6,8 mmol/l les doses d’insuline prescrites sont 20 U le matin et 16 U le soir. En Juin 1996 : Nombreux épisodes hypoglycémiques. Il diminue spontanément ses doses d’insuline progressivement jusqu’à 6 U le matin et 6 U le soir glycémies capillaires inférieures à 6 mmol/l, HbA1c à 5,2% 85,5 kg. Arrêt de l’insulinothérapie Metformine (850 mg 3 fois par jour) Le patient est régulièrement suivi dans le Service En Mars 2000 : 85 kg; HbA1c 5.3%
CLASSIFICATION DU DIABETE TYPE 1 TYPE 1 A: auto-immun TYPE 1 B: idiopathique TYPE 2 AUTRES TYPES PARTICULIERS Diabètes secondaires … DIABETE GESTATIONNEL
DIABETE DE TYPE 1 B Caractères du diabète de type 1 Début bruyant! syndrome polyuro-polydipsique majeur, amaigrissement, cétose, possible acido-cétose… Insulinothérapie indispensable au début!! Caractères du diabète de type 2 Age au diagnostic ~ 40-45 ans Possibilité d’interruption du traitement par l’insuline pendant plusieurs mois voire années!!! Maintien secondaire d’un équilibre glycémique satisfaisant sous comprimés et/ou diététique Pas de marqueurs d’autoimmunité du diabète de type 1 Fréquent dans les populations africaines subsahariennes et noires américaines
LE DIABETE DE TYPE 1B QUESTIONS POSEES Décrit initialement chez des adolescents noirs américains (Winter et al, 1987) Évoqué par des publications plus anciennes chez des adultes au Ghana, au Nigeria et en Tanzanie (Dodu 1967, Oli 1968, Ahren 1984) Décrit plus récemment chez des adultes Japonais et Chinois (Tan 2000, Nagazaka 1998, Aizawa 1997) QUESTIONS POSEES Quels en sont les mécanismes? Anomalies sous-jacentes Facteurs déclenchants De quel type de diabète s’agit-il? Quelles implications pour la prise en charge?
FINANCEMENTS Assistance Publique - Hôpitaux de Paris (APHP) Association Française des Diabétiques (AFD) Association de Langue Française pour l’Étude du Diabète et des Maladies Métaboliques (ALFEDIAM)
RESULTATS OBTENUS Il est plus un diabète de type 2 que de type 1 (Sobngwi E et Gautier JF, Diabetologia 2002) Facteurs prédictifs de la rémission du diabète atypique (Sobngwi E et al, Diabet Med 2002) Le diabète cétosique atypique chez les Africains (Sobngwi E et al, Diabet Metab 2002) Physiopathologie et histoire naturelle (Mauvais-Jarvis F et al, Diabetes 2004) Le déficit en G6PD contribuerait à sa pathogénie (Sobngwi E et al, JCEM 2005)
PROJETS EN COURS A PARIS ET A YAOUNDE Approche multidisciplinaire de la physiopathologie du diabète de type 2 cétosique (patient vs. témoins) Étude de la sécrétion et de la sensibilité à l’insuline au cours de la rémission Étude de l’expression des gènes impliqués dans l’action de l’insuline, au niveaux des tissus adipeux et musculaires Recherche des mutations / polymorphismes des gènes candidats
Remerciements AFD APHP ALFEDIAM Tout le personnel médical et paramédical du Service d’Endocrinologie-Diabétologie de l’HSL L’équipe médicale et paramédicale du Centre d’Investigations Cliniques (CIC) de l’HSL Les responsables et le personnel de l’Unité de Biologie Hormonale de l’HSL Le personnel du Centre National d’Obésité, HCY, Cameroun
APPORTS BUT A TERME Appellation provisoire «DIABETE DE TYPE 2 CETOSIQUE» BUT A TERME Apport de preuves irréfutables qui permettront de le classer définitivement comme: «SOUS-TYPE DE DIABETE DE TYPE 2» Ouverture de nouvelles voies thérapeutiques «INDUCTEURS DE LA REMISSION»
Du courage les amis. Vous en viendrez à bout bientôt Soyez en sûr, le bout du tunnel (de sortie) est proche, et on pourra dire enfin:
MERCI DE VOTRE ATTENTION