difficultés et particularités

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Transcription de la présentation:

difficultés et particularités L’appareillage du sujet âgé : difficultés et particularités Paris, le 15 décembre 2006

Introduction elle est, de loin, la 1ère cause de malentendance; La presbyacousie est un véritable problème de santé publique : elle est, de loin, la 1ère cause de malentendance; en raison du vieillissement de la population: En 1990 : espérance de vie de 72.4 ans et 80.9 ans En 1740 : espérance de vie de 23.8 ans et 25.8 ans en raison de ses enjeux économiques. C’est une pathologie multidimensionnelle aux conséquences sociales et psychologiques non négligeables. Son dépistage est essentiel et doit être encouragé pour une prise en charge précoce et optimisée.

GENERALITES En fonction des moyens de mesure et des critères diagnostiques utilisés : 25 à 50% des adultes de 50 à 75 ans; 60 à 80% des adultes de plus de 80 ans; Ont un déficit auditif.

GENERALITES Les sujets âgés sont, et seront de plus en plus nombreux : L’effectif des plus de 75 ans aura doublé d’ici à 2030 aux USA Les plus de 75 ans représenteront 25% de la population générale Seidman, Arch Head Neck Surg, 1997 La presbyacousie occupe la 2ème place derrière l’arthrite en ce qui concerne le retentissement sur la qualité de vie des adultes âgés Hébert, Le gérontophile, 2001

Prendre en compte l’intégralité de la personne âgée Pathologies associées +++ Troubles de l’équilibre; Troubles visuels; Troubles cognitifs; Troubles psychiatriques; Retentissement sur la vie quotidienne; Pathologies médicales associées…

Généralités En 1891, Zwaardemaker décrit la sénescence de l’appareil auditif. Détérioration lente de la fonction auditive résultant d’un processus de vieillissement à partir de 50-55 ans. Baisse bilatérale, progressive et symétrique de l’audition secondaire au vieillissement, associée à une sénescence des voies auditives et à une diminution des facultés intellectuelles.

Définition : qu’est-ce que la presbyacousie ? Phénomène clinique coïncidant avec le vieillissement, dont l’étiologie est multifactorielle : exposition à des traumatismes sonores, à des ototoxiques, à des phénomènes infectieux, sous la dépendance de phénomènes immunologiques, et surtout sous contrôle génétique (Nadol).

PHYSIOPATHOLOGIE DE LA PRESBYACOUSIE La presbyacousie résulte du cumul de plusieurs facteurs intriqués ++++ (contingent limité de 20 000 cellules sensorielles dans chaque cochlée). Vieillissement physiologique majoré par des facteurs extrinsèques : environnementaux, toxiques, infectieux, pathologies associées (diabète et dyslipidémies), alcool, tabac (enquête de Rosen au Soudan en 1960).

PHYSIOPATHOLOGIE : constatations anatomopathologiques Les lésions prédominent au niveau de la cochlée : dégénérescence des cellules ciliées externes+++ puis des cellules ciliées internes et des neurones du ganglion spiral selon un gradient BASO-APICAL

PHYSIOPATHOLOGIE : constatations anatomopathologiques Atteinte des neurones des voies auditives centrales (troubles de la compréhension+++) : perte neuronale au niveau des noyaux cochléaires du tronc cérébral (Kirikae, Hansen, Reske-Nielsen) Diminution du nombre et de la taille des dendrites et des neurones et raréfaction de la glie (Hull) La classification de SCHUKNECHT en 1955, découle directement des constatations histologiques corrélées aux données audiométriques.

PHYSIOPATHOLOGIE DE LA PRESBYACOUSIE Le vieillissement implique des changements moléculaires, biochimiques, physiologiques comme : des altérations de l’ADN, des modifications de l’homéostasie locale, une diminution de l’élasticité des membranes cellulaires, des altérations vasculaires avec diminution: de la perméabilité vasculaire, de l’oxygénation locale, des apports énergétiques, et de l’élimination des déchets.

PHYSIOPATHOLOGIE DE LA PRESBYACOUSIE Rôle des radicaux libres : O2-,OH-,OCl-,NO- L’augmentation de leur production et la diminution de production de certaines enzymes protectrices (superoxyde dismutase, catalase, gluthation peroxydase) Dommages sur ADN mitochondrial et Diminution de l’activité mitochondriale qui ne fournit plus assez d’énergie (diminution du cytochrome oxydase, du NADH) et diminution du potentiel de membrane des mitochondries

PHYSIOPATHOLOGIE DE LA PRESBYACOUSIE Théories génétiques : Rôle du gène « ahl » ou « adult hearing loss » situé sur le chromosome 10 qui serait responsable du vieillissement accéléré de l’audition chez les patients ayant une maladie de Alzheimer de la télomérase qui influe directement sur la réplication de l’ADN Mutations génétiques de l’ADN mitochondrial (surdité souvent associée à des mutations de ce type) de type 4977 bp deletion …

PHYSIOPATHOLOGIE DE LA PRESBYACOUSIE Théorie « chimique » : Le glutamate, neurotransmetteur des CCI est toxique quand il est délivré au-delà d’une certaine quantité dans la synapse. L’activité des fibres auditives est sous le contrôle du SNC par l’intermédiaire du système EFFERENT et de la DOPAMINE qui exerce une activité inhibitrice sur l’activité du VIII (mécanisme protecteur par opposition à la neurotoxicité du glutamate). L’hyperexcitabilité du VIII par défaillance du rétro-contrôle dopaminergique provoque des lésions neuronales (presbyacousie nerveuse) .

CLASSIFICATION DE SCHUKNECHT Cette classification isole 4 principaux groupes de presbyacousie à partir de constatations histologiques et audiométriques : sensorielle, striale, nerveuse, mécanique. MAIS 25% des presbyacousies sont de forme indéterminée, où l’on ne peut pas classer la presbyacousie car les lésions histologiques ne sont pas visibles (sécrétion de K+ par les fibroblastes du ligament spiral?) Et la plupart des formes cliniques sont des formes mixtes+++

CLASSIFICATION DE SCHUKNECHT Presbyacousie sensorielle : Elle est secondaire à la perte des cellules ciliées de la base vers l’apex La surdité est surtout marquée sur les zones de fréquence aiguë et respecte assez longtemps les fréquences conversationnelles

Presbyacousie sensorielle

CLASSIFICATION DE SCHUKNECHT Presbyacousie nerveuse: Diminution de la population neuronale qui doit atteindre au moins 50% pour être symptomatique La discrimination auditive est mauvaise avec une vocale médiocre Pas de recrutement endocochléaire

Presbyacousie nerveuse

CLASSIFICATION DE SCHUKNECHT Presbyacousie striale : Atrophie de la strie vasculaire qui maintient l’homéostasie nécessaire à la mécano-transduction électrique Toutes les fréquences sont atteintes Elle débute assez précocement vers l’âge de 30 ans et son évolution est lente, origine génétique possible

CLASSIFICATION DE SCHUKNECHT Presbyacousie mécanique: Par perte de l’élasticité de la membrane basilaire et atrophie du ligament spiral Perte auditive lentement descendante

Presbyacousie mécanique

SIGNES CLINIQUES La presbyacousie s’installe de façon insidieuse, les deux oreilles sont atteintes de façon symétrique. et il est classique de décrire 3 stades : Au début : la perception des sons aigus diminue avec altération de la hauteur des sons (décalage vers les graves). Seuls les professionnels du son se rendent compte de ces altérations. Ensuite : GÊNE DANS LE BRUIT avec apparition de difficultés pour suivre des conversations dans un milieu bruyant = atteinte des CCE et de la sélectivité fréquentielle. Il y a une intolérance aux sons forts qui traduit le phénomène de recrutement. Au dernier stade : ISOLEMENT SOCIAL avec sentiment de frustration de la personne âgée incapable d’appréhender son entourage sonore, incapable d’affronter des situations où elle est mise en difficulté ETAT DEPRESSIF REACTIONNEL

SIGNES CLINIQUES Il y a, de façon concomitante : une atteinte des voies centrales, et des fonctions supérieures. Les difficultés de compréhension sont donc majorées par une diminution de la suppléance mentale et des capacités de mémorisation. Des acouphènes peuvent être associés à la presbyacousie mais ne font pas classiquement partie du tableau (moins de un tiers des cas). Les vertiges ne font pas partie de la maladie presbyacousique, des troubles de l’équilibre peuvent être présents comme chez toute personne âgée.

EXAMENS COMPLEMENTAIRES Seuls 20% des médecins généralistes font bilanter par un spécialiste l’audition de leurs sujets âgés. Un bilan auditif systématique est pourtant recommandé chez tous les sujets de plus de 50 ans. L’ AUDIOMETRIE TONALE ET VOCALE EST L’ EXAMEN FONDAMENTAL+++

Données audiométriques À 1000 Hz : la perte tonale est de 3 dB/10 ans à partir de 30 ans À 6000 Hz : la perte est de 10 dB/10 ans À partir de 55 ans, on perd environ 5 dB/10 ans sur toutes les fréquences À partir de 70 ans, la perte est de 1 à 3 dB/an

EXAMENS COMPLEMENTAIRES L’AUDIOMETRIE VOCALE : en cabine et dans le silence La reconnaissance vocale augmente dans un premier temps avec l’augmentation de l’intensité sonore puis Il y un plafonnement des performances qui n’atteignent plus 100% d’intelligibilité et l’on obtient une courbe en cloche caractéristique de la presbyacousie évoluée : J’ ENTENDS MAIS JE NE COMPRENDS PAS Elle permet de prédire les résultats prothétiques qui seront bons si l’intelligibilité est conservée aux fortes intensités.

EXAMENS COMPLEMENTAIRES L’ AUDIOMETRIE VOCALE dans le bruit : Les capacités du sujet dans le bruit sont nettement altérées, et c’est le test le plus fidèle pour évaluer la gêne sociale. IMPEDANCEMETRIE AVEC L’ ETUDE DU REFLEXE STAPEDIEN : Le déclenchement d’une contraction du muscle stapédien à 90 dB malgré une élévation des seuils auditifs traduit le phénomène de RECRUTEMENT, il rend l’appareillage difficile+++ par pincement du champ de confort auditif

AUTRES EXAMENS COMPLEMENTAIRES Les Potentiels auditifs du tronc cérébral ne sont indiqués que dans les cas où l’atteinte est asymétrique à la recherche d’une pathologie rétro-cochléaire. Un examen vestibulaire doit être systématique et en cas d’anomalie, doit être complété par un examen de vestibulonystagmographie calibrée.

EVALUATION DU HANDICAP Une évaluation du handicap sensoriel peut être effectuée sur le temps de consultation notamment par le : HEARING HANDICAP INVENTORY for the ELDERLY-SCREENING VERSION : HHIE-S. Il permet une évaluation rapide du retentissement de la gêne auditive dans la vie quotidienne (25 questions simples). En cas d’échec de l’appareillage ou En cas de discordance tonale/vocale : il faut rechercher des troubles mnésiques +++

EVALUATION DU HANDICAP En cas d’atteinte patente des fonctions supérieures : BILAN NEUROPSYCHOLOGIQUE +++ Etude de Martini, Audiology 2001 : La prévalence de la baisse de l’acuité auditive est plus élevée chez les sujets avec détérioration cognitive modérée ou sévère que chez les sujets qui ont des performances cognitives normales. Chez 2398 sujets de plus de 65 ans.

LES TROUBLES COGNITIFS «  Un trait central de l’intelligence de l’adulte paraît être la constance de son potentiel intellectuel général pour fonctionner à un régime moyen. » Baltes Si un déclin apparaît, c’est surtout dans les tâches qui exigent le maximum des ressources et un haut niveau de performances.

LES TROUBLES COGNITIFS Modifications dues aux vieillissement : Changements de perception sensorielle : presbyacousie et presbytie Rapidité et coordination : c’est le niveau max qui baisse Mémoire à court terme ou de travail, fragile, elle est rapidement affectée Mémoire à long terme plus solide avec le temps Intelligence : conservation de l’aptitude à apprendre jusqu’à un âge avancé. La mémoire fluide diminue avec l’âge alors que la mémoire cristallisée, liée à l’accumulation des expériences augmente avec l’âge.

Les troubles cognitifs Les déficits cognitifs fragmentaires : détériorations isolées de certaines facultés intellectuelles comme la mémoire, l’orientation, la concentration, les capacités d’apprentissage, la pensée abstraite, le jugement et le langage modification des comportements avec maintien d’une certaine autonomie Si déficits multiples : DEMENCE L’état de conscience est normal Dissolution du niveau d’organisation cortical +++ (néo-cortex : zones d’associations temporales, pariétales et frontales) Disparition des neurones et des synapses

Les démences Installation souvent insidieuse avec tolérance du milieu familial+++ Altérations de l’orientation dans le temps et l’espace Altérations de la mémoire Attention labile avec grande distractibilité Diminution du jugement avec perte du sens critique Détériorations des fonctions cognitives : langage avec troubles de la compréhension, écholalie, manque du mot, stéréotypies verbales et parfois aphasie Désordres de l’activité gestuo-motrice avec apraxie idéo-motrice ou gestuelle Agnosie

Troubles psychiatriques syndrome dépressif Le risque relatif de dépression est 1.8 fois plus fréquent Kalayam, Biol Psychiatr, 1999 L’ISOLEMENT est secondaire aux troubles de la compréhension dans le bruit Profonde dépréciation avec perte de l’autonomie Faible estime de soi Perte de poids et anorexie Avec parfois des comportements préjudiciables : refus de suivre un régime alimentaire, de se nourrir, de s’habiller suffisamment par temps froid

Troubles psychiatriques Hypochondrie avec névrose d’angoisse (déplacement de la source d’angoisse vers une partie du corps) Réactions paranoïaques : la surdité entraîne des difficultés de perception qui donnent lieu à des mécanismes interprétatifs Angoisse par sentiment d’impuissance devant les difficultés : palpitations, tension musculaire Mécanismes de défense : régression, déplacement, fixation

Caciatore, Gerontology, 1999 Prise en charge Aider la personne à mieux comprendre son environnement par une adaptation prothétique Limiter l’isolement social Méthodes de relaxation Traitements médicamenteux Une aide auditive correcte peut améliorer le syndrome dépressif de manière significative. Caciatore, Gerontology, 1999

Troubles de l’équilibre du sujet âgé 50 à 60% des patients de plus de 70 ans Avec un risque de chute par mauvaise adaptation du contrôle postural 2/3 des personnes qui font des chutes ont des troubles de l’équilibre, dont la moitié sont d’origine vestibulaire Isaacson, Clinics in Geriatric Medecine,1999

Troubles de l’équilibre du sujet âgé VIEILLISSEMENT DE L’APPAREIL VESTIBULAIRE MODIFICATION DES MEMBRANES OTOCONIALES ALTERATIONS DES OTOLITHES DISPARITION DES CELLULES SENSORIELLES MODIFICATION DES NEUROTRANSMETTEURS (Ach) + VIEILLISSEMENT DE LA VISION VIEILLISSEMENT DE LA PROPRIOCEPTION

Troubles de l’équilibre du sujet âgé: causes périphériques Elles sont à peu près similaires à celles du sujet jeune : VPPB +++ 25% des vertiges périphériques Sloane, J Am Geriatr Soc,1989 Jusqu’à 40% Katzarkas, Otolaryngol Head Neck Surg,1994 Menière 8% Névrite vestibulaire 8% Pathologie vestibulaire non étiquetée 7%

Troubles de l’équilibre du sujet âgé: autres causes Causes intriquées +++ Troubles visuels Prise de médicaments psychotropes Les causes centrales sont surtout représentées par : Les troubles cognitifs qui sont fréquemment associés à des troubles de la marche : états démentiels et syndromes confusionnels La pathologie cérébro-vasculaire : accidents vasculaires à répétition ou états lacunaires Les maladies dégénératives cérébrales notamment la maladie de Parkinson et les syndromes extra-pyramidaux Dans 50% des cas, on trouve plusieurs causes : Davis,J Am Geriatr Soc,1994

Troubles de l’équilibre du sujet âgé Causes d’un trouble de l’équilibre chez La personne âgée Davis n=117 Étiologie Étiologie principale Système vestibulaire périphérique 71% VPPB 34% 56% Dysfonctionnement visuel 26% 1% Dysfonction du système proprioceptif 17% 7% Lésion ou désordre métabolique 59% affectant le TC ou le cervelet 22% Causes psychopathologiques 6% 3%

Troubles de l’ équilibre chutes FACTEURS PPREDISPOSANTS : Pathologies chroniques (cardio-vasculaire, neurologique…) Vieillissement physiologique (fonte musculaire de 20%, altérations de l’élasticité musculaire) FACTEURS PRECIPITANTS EXTRINSEQUES : ils sont retrouvés dans 30 à 50% des chutes Chaussures inadaptées, tapis sur le sol,fils électriques en travers Animaux domestiques Éclairages insuffisants FACTEURS PRECIPITANTS INTRINSEQUES Causes iatrogènes : psychotropes, anti-hypertenseurs, anti-diabétiques oraux Dehail, Rev laryngol Otol Rhinol, 2000

Évaluation rapide de l’instabilité posturale Test de Mathias ou « Get up and go test », si supérieur à 30 secondes, risque de chute élevé Incapacité de maintenir un appui monopodal plus de 5 secondes Incapacité de marcher tout en parlant « Talking when walking test » Un tiers des personnes de plus de 65 ans font au moins une chute par an Isaacson, Clinics in Geriatr Medecine, 1999

Prise en charge multidisciplinaire Prise en charge des facteurs extrinsèques notamment adaptation de l’habitat Dargent, Louvain, 1998 Dépistage des troubles sensoriels associés Prise en charge ré éducative vestibulaire et sportive Prise en charge psychologique et réassurance (syndrome post-chute ou stasobasophobie : le sujet se tient sur les talons avec une nette tendance à la rétropulsion) Malgré cela : 1 million de personnes âgées ne sortent plus de chez elles par peur de tomber Créange, 2002 On note une réduction des activité dans 25% des cas après une chute.

Troubles visuels associés 50% des personnes âgées avec déficience visuelle ont aussi un déficit auditif Royal National Institute of the Blind, 1991, enquête sur adultes aveugles et amblyopes En cas de DMLA, le risque relatif d’avoir un déficit auditif est multiplié par 3 Klein, Arch ophtalm, 1998 6% des personnes qui vivent hors milieu institutionnel ont un double handicap auditif et visuel sévère (incapacité de lire le journal) Heine, Disabil Rehabil, 2002 Le double déficit sensoriel a des conséquences graves et le risque de mortalité est plus élevé Appollonio, Age and Aging, 1995

Troubles visuels : étiologies Cataracte DMLA Rétinopathies diabétique et hypertensive Glaucome

Troubles visuels : symptômes Éblouissement mais besoin d’un éclairage plus important Sécheresse oculaire Accomodation plus lente Adaptation plus lente aux variations d’intensité lumineuse Diminution de la sensibilité aux contrastes Diminution de la discrimination des nuances Diminution de la perception des profondeurs

Vision normale Éblouissement

Quand suspecter une perte visuelle? Objets tenus tout près du visage Regarder la télévision à une proximité anormale Changements dans l’aspect : Chevelure décoiffée Vêtements dépareillés et mal assortis Taches sur les vêtements Confusion dans les lieux familiers Chocs, chutes Difficultés à localiser les petits objets (clés+++) Difficultés alimentaires avec amaigrissement (difficultés de préparation des repas)

Troubles visuels associés Devant un changement comportemental Devant un syndrome confusionnel, des troubles cognitifs Berry, Age in action, 2001 Devant des troubles psychiatriques type syndrome dépressif Chez un sujet sourd Penser à éliminer un déficit VISUEL associé !

Troubles visuels par rétinite Gêne visuelle vespérale, difficultés sur les trajets de retour le soir ou dans les pièces mal éclairées Diminution du champ visuel périphérique associée Sensibilité importante à l’éblouissement

Vision normale Héméralopie

Diminution du champ visuel Vision normale Diminution du champ visuel

Surdi-cécité et manifestations psychiatriques Elles sont fréquentes et peuvent parfois retarder le diagnostic et la prise en charge thérapeutique Elles sont polymorphes : Angoisse en réaction au traumatisme Syndrome dépressif avec repli sur soi et apathie Épisodes délirants liés à l’incapacité de faire face à la perte De type psychotique, notamment schizophrénique avec mécanismes paranoïaques (délire de préjudice) Sur un mode polymorphe transitoire plutôt névrotique, avec guérison si une prise en charge adaptée est entreprise

La surdi-cécité Ole Mortensen, centre d’information sur la surdi-cécité acquise au Danemark : « La surdi-cécité doit être considérée comme un handicap à part qui nécessite des méthodes spéciales pour faire face aux actes de la vie de tous les jours. La coordination des services qui interviennent auprès des personnes sourdes-aveugles est essentielle et indispensable.» 1+1=3

Prise en charge Formation de personnes de contact Bilan basse vision +++ auprès d’un orthoptiste spécialisé dans ce domaine Aides techniques Services de soutien pour aider à la communication , à l’accès à l’information, à la locomotion Formation aux activités de la vie journalière Coordination entre les différents intervenants +++ Formation de personnes de contact

Aides techniques visuelles Les Télé-agrandisseurs : ils permettent de grossir l’image jusqu’à 50 fois chaque pathologie réclame des réglages spécifiques : adaptation des contrastes et aide à la lecture verticale ou horizontale

Aides techniques visuelles Le Télé-agrandisseur couplé à un PC permet de visionner à la fois, l'image captée par la caméra du télé-agrandisseur et l'image du PC. Autres télé-agrandisseurs : Max loupe, loupe électronique portable.

Aides techniques visuelles L’ éclairage à fluorescence froide permet de travailler avec une lampe proche du visage ou des mains.

Aides techniques visuelles Les logiciels basse-vision : Ils agrandissent les caractères, Ils permettent d’établir des contastes adaptés à chaque pathologie, de modifier le bureau, le document, le pointeur de souris, et les icônes.

Aides techniques visuelles Les périphériques basse-vision :

Outils de communication directe La tellatouch est encore très utilisée par les personnes sourdes-aveugles malgré son aspect rustique Le Screen Braille communicator nouvelle génération

PRISE EN CHARGE GLOBALE C’est une prise en charge qui doit être la plus précoce possible +++ Elle peut être considérée comme un véritable accompagnement de la personne malentendante tout au long des années qui suivent le diagnostic. Cette prise en charge est surtout basée sur l’aide auditive. Cette aide auditive s’insère dans une prise en charge globale de la personne sourde, et ce, d’autant plus que la personne est âgée (où la problématique est peu différente de celle de l’enfant).

Retentissement social et impact sur la qualité de vie 10% des plus de 65 ans vivent dans un état d’isolement social avec des incidences sur la santé mentale préjudiciables (papidoc/internet) Les déficits sensoriels non corrigés sont corrélés à une qualité de vie médiocre Effects of sensory aids on the QOL and mortality of elderly people : a multivariate analysis Appollonio, Age and Aging, 1996 La sévérité de la surdité est corrélée significativement à une baisse des scores au MMS, à l’ADL (Activities of Daily Living) , au SF36 (sur 6 des 8 chapitres du questionnaires) The impact of hearing loss on qulity of life in older adults Dalton, Gerontology, 2003

L’ APPAREILLAGE AUDITIF CONVENTIONNEL L’appareillage auditif est systématiquement envisagé quel que soit le degré de perte auditive. La prescription est bilatérale pour assurer un effet stéréophonique. Elle doit être envisagée le plus rapidement possible pour tirer le maximum de bénéfices de la correction auditive, et favoriser une bonne adaptation à l’appareillage. Souvent, plusieurs semaines de réglage sont nécessaires : la correction n’est pas immédiate et n’est pas parfaite instantanément, ce n’est pas une correction visuelle ! Le port de l’appareillage doit être maintenu toute la journée.

L’ APPAREILLAGE AUDITIF CONVENTIONNEL Les indications de l’appareillage sont : Une perte tonale moyenne de 30 dB sur 500, 1000, 2000 et 4000 Hz Une perte de 35 dB sur 2000 Hz

L’ APPAREILLAGE AUDITIF CONVENTIONNEL L’appareillage numérique STEREOPHONIQUE Il offre de bonnes possibilités d’amplification du signal avec une distorsion minimale et un bruit de fond réduit. Il n’est pas possible en cas de surdité importante > 80dB. La miniaturisation des appareils offre également des améliorations esthétiques : Intra-auriculaires (DAL ou DAM) Mini-contours d’oreilles (DAM ou DAS) Attention, cependant à l’ergonomie des appareils miniaturisés dont la manipulation n’est pas toujours facile… il convient de proposer des prothèses de maniement simple en cas de troubles mnésiques…

LES LIMITES DE L’ APPAREILLAGE CONVENTIONNEL Les implants d’oreille moyenne : chirurgicaux Les sons sont captés par un microphone, traités et transmis à travers la peau vers : Amplificateur électro-magnétique fixé sur la branche descendante de l’enclume (« Vibrant soundbridge ») Unité interne composée d’un aimant, d’une bobine de réception et d’un transducteur « planté » dans le corps de l’enclume (« MET »)

LES IOM : le MET®

INDICATIONS DES IOM Intolérances cutanées du conduit auditif externe, interdisant la mise en place d’un embout. Les échecs fonctionnels de l’appareillage classique avec une intelligibilité qui reste médiocre malgré un appareillage adapté et correctement mené.

AVANTAGES et INCONVENIENTS DES IOM Amélioration de la qualité du son Aucun effet Larsen Meilleure compréhension de la parole Meilleure tolérance des sons forts Conduit auditif non obturé mais Coût +++ et nécessité d’une intervention chirurgicale

Cas particulier de l’implant cochléaire Les sons sont transformé en signaux électriques traités par un processeur vocal (codage spécifique) L’antenne envoie les signaux au récepteur récepteur microphone Le récepteur envoie des impulsions électriques sur les électrodes placées dans la cochlée

Cas particulier de l’implant cochléaire INDICATIONS : En cas de très grosse dégradation de l’intelligibilité, en dehors d’une cause centrale, En cas d’échec de l’appareillage classique, En cas de surdité profonde avec intelligibilité <30%. Kunimoto en 1999 : amélioration de la qualité de vie systématique et dans 80 % des cas, les plus de 65 ans se déclarent très satisfaits.

PRISE EN CHARGE GLOBALE En cas de troubles de l’intelligibilité : d’origine centrale, ou parce que la surdité s’est aggravée, une prise en charge orthophonique associée peut être indiquée. En cas de troubles cognitifs : traitement médicamenteux visant à améliorer les capacités attentionnelles. Prise en charge d’une éventuelle atteinte visuelle associée +++ Éviction des facteurs aggravants (bruit, médicaments ototoxiques…) Recherche d’aides financières (assistante sociale, Site pour la Vie Autonome, MDPH, AGEFIPH, fond de secours de la DDASS, associations départementales, organismes privés)

LE SUIVI Les consultations de suivi sont indispensables +++ Contrôle de l’adaptation du patient à son appareil et évaluer les bénéfices de celui-ci Eliminer de nouvelles anomalies à l’audiométrie Ecoute du patient +++