Plateforme Chine-Afrique d’apprentissage de la gouvernance forestière 22 au 25 juin 2015, Yaoundé et Kribi, Cameroun L’impact des investissements chinois dans le secteur minier du Gabon : Cas de la Compagnie Industrielle et Commerciale des Mines de Huazhou (CICMH) Protet J. ESSONO ONDO Coordonnateur des Programmes protet@brainforest-gabon.org essono.ondopj@gmail.com Tél.: (+241) 07 41 99 22
Contexte L’attrait de la Chine pour le Gabon réside dans le fait que ce dernier regorge d’hydrocarbures et de matières premières (bois, pétrole, fer…) nécessaires à son économie en pleine mutation. Le Gabon est très riche en ressources naturelles. Mais l’exploitation de celles-ci révèle deux inquiétudes majeures : la fragilité des écosystèmes à la source de cette richesse, dont une mauvaise gestion peut compromettre la régénération (de certaines ressources), ensuite la gouvernance nécessaire pour permettre que l’exploitation soit écologiquement durable et économiquement profitable au peuple Gabonais. les investissements chinois sont en majorité orientés vers des secteurs d’exploitation forestière, minière et piscicole.
Contexte (2) Le secteur minier pour les investissements chinois est dominé par deux projets: la future exploitation du gisement de fer de Belinga (Ogooué Ivindo) pour une superficie totale estimée à 7 224 km² (contrat d’exploitation a été annulé à la fin de l’année 2013, laissant supposer la tenue prochaine d’un nouvel appel d’offres) le projet d’exploitation et de commercialisation du manganèse du mont M’Bembelé à Ndjolé (Moyen Ogooué) d’une valeur de 40 milliards FCFA Le contexte de gouvernance dans lequel ces investissements évoluent favorise parfois le non-respect de normes nationales et internationales des investissements, tandis que sur le plan social et environnemental, le solde de ces mêmes investissements chinois reste à évaluer.
Présentation de la zone CICMH
CICMH : manganèse à Ndjolé La joint-venture sino-gabonaise CICMH (la Compagnie Industrielle et Commerciale des Mines de Huazhou), dont l’actionnaire majoritaire est la compagnie étatique chinoise CITIC (China International Trust and Investment Corporation), a fait l’objet d’attribution d’une concession de manganèse en mai 2010 Projet: un investissement estimé à 40 milliards de FCFA, une somme qui aurait déjà été prêtée à la société chinoise par son actionnaire majoritaire (Investissement des mines des Huazhou Sarl) à un taux de 6,5% «Le taux de rentabilité du projet se situera à 16% dès la 6ème année, avec un délai de retour sur investissement de sept ans. » La société chinoise pourrait réaliser un chiffre d’affaires de quelque 48 milliards de francs CFA et des bénéfices annuels compris entre 6 et 8 milliards de FCFA. En revanche, elle devrait s’acquitter annuellement d’un impôt sur les sociétés de 2 milliards de FCFA, d’une Redevance minière proportionnelle (RMP) de 385 millions de FCFA et des droits de sortie de 293 millions de FCFA ».
CICMH : Manganèse à Ndjolé Ce projet a été sur le point de démarrer depuis 2008 mais pour des raisons de prises en compte des aspects environnementaux et conformément à la réglementation en la matière, la CICMH a fait faire une étude d’impact environnementale (Quid du suivi du PGES?). La CICMH est donc la deuxième mine de manganèse du pays, ouverte en juillet 2011. Avec des réserves prouvées de la mine de Ndjolé de 26 millions de tonnes de manganèse, la durée d’exploitation du minerai de manganèse est de 30 ans, dont deux années de lancement à rythme d’extraction moyen de 800.000 à 900.000 tonnes par an (environ une production de 750 000 tonnes extraites en 2013 contre 500.000 en 2011), 25 ans de pleine production à un rythme d’extraction moyen de 1.040.000 tonnes, un an de décroissement à un rythme d’extraction moyen de 820.000 tonnes par an, Et enfin deux ans de démontage des infrastructures et de finalisation du réaménagement. .
CICMH : Manganèse à Ndjolé CICMH est également en train de construire une usine à Ndjolé où 50 % de la production minérale sera transformée. Le reste de la production sera traitée dans des usines en Chine Une centrale électrique et une voie ferrée de chargement de minerai pour relier le site à la gare de triage de Ndjolé devraient voir le jour Depuis 2011, la CICMH et la Société d’Exploitation du Transgabonais (SETRAG) ont signé le 5 juillet à Libreville une convention pour le transport ferroviaire du manganèse depuis la gare de Ndjolé jusqu’au port d’Owendo La CICMH ne lancera officiellement l'exploitation du manganèse que dès qu'un accord tripartite Etat-COMILOG-CITIC aura été trouvé pour assurer le transport du minerai. Notons enfin, d’après le ministère des mines en 2010, que le minerai de manganèse de M’Bembelé, emploiera, dès sa phase de production, 340 personnes, dont 255 Gabonais (75%) et 85 Chinois, représentant 25% de l’effectif total des employés. Quid de l’Identification des risques liés à l’exploitation minière (Risques environnementaux, naturels et post exploitation, sanitaires et ceux liés aux procédés)
CICMH : Manganèse à Ndjolé
« Tout ce qui se fait pour moi, sans moi, est contre moi » Nelson Mandela MERCI Pour plus d’informations http://www.brainforest-gabon.org/ contacts : Protet J. ESSONO ONDO e-mail: essono.ondopj@gmail.com protet@brainforest-gabon.org Tél.: (+241) 07 41 99 22