LE DEVOIR DE MÉMOIRE... Christian boltanski shimon attie Christian boltanski shimon attie.

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Transcription de la présentation:

LE DEVOIR DE MÉMOIRE... Christian boltanski shimon attie Christian boltanski shimon attie

CHRISTIAN BOLTANSKI

PERSONNES - installation in situ au grand palais à paris du 15 janvier au 21 février 2010 Description et interpretations

Christian Boltanski est né à la fin de la seconde guerre mondiale, en 1944 en France. Son oeuvre est marquée par le drame de la guerre d’autant qu’il est issu d’une famille à la fois juive et chrétienne. “Mon père était juif. Pendant la guerre, ma mère a eu peur. Un jour, elle a fait semblant de s’engueuler avec lui. Ensuite elle l’a caché sous le plancher et a demandé le divorce. Il est resté un an et demi dans cette cachette(...)” “Ma vie et mon oeuvre ont été marqués par la Shoah, et je crois que tous les survivants de la Shoah n’ont cessé de se poser la question : pourquoi j’ai survécu ?” Entretien publié dans Télérama le 23/01/2010 Boltanski travaille autour de 3 thèmes récurrents : La mythologie personnelle Le souvenir, la mémoire, la mort La mise en scène Boltanski travaille autour de 3 thèmes récurrents : La mythologie personnelle Le souvenir, la mémoire, la mort La mise en scène

L’oeuvre est composée de 3 parties distinctes sous la nef du Grand Palais. Il peut donc s’agir d’un triptyque. - Un mur de boîtes à biscuits rouillées dans lesquelles se trouvent des documents et des objets ayant appartenus à des personnes décédées. - Des vêtements disposés à même le sol selon un quadrillage imposé par les piliers se trouvant dans le bâtiment. - Un tas de 32 tonnes de vêtements et un crochet mécanique suspendu au dessus.

Les différents objets ou éléments sont installés dans l’espace. L’oeuvre prend en compte le lieu lui-même, son volume, ses dimensions. “Le grand Palais est pour moi un lieu de spactacle. En tant que tel, il inspire et appelle la fabrication d’une grande mise en scène (...). Quand je travaille au Grand Palais, j’ai la sensation de réaliser un opéra, avec cette différence que l’architecture remplace la musique. L’oeuvre est une scénographie.”

La salle du coeur Tout l’espace fait parti de l’oeuvre. Le rythme des battements du coeur est présent quelque soit l’endroit où l’on se trouve. Cette ambiance sonore est conçue pour : “(...) produire un puissant sentiment d’oppression. Il s’agit d’une expérience dure et je suis convaincu que les gens éprouveront un soulegement en sortant” Le Grand palais est un lieu imposant qui permet d’immerger le spectateur (se déplacer, avoir froid, être angoissé, bouleversé, éprouver un sentiment d’oppression...) La pulsation des coeurs incarne la vie dans cette oeuvre où la mort est omniprésente. C’est le temps qui passe, la vie qui s’écoule TOUT L’ESPACE FAIT OEUVRE LIÉ PAR LE SON. ANALYSE

LE MUR DE BOÎTES Quand le spectateur pénètre dans la nef de verre, il se heurte à une paroie composée de centaines de boîtes à biscuits piquetées de rouille et numérotées. Il s’agit d’un mur imposant d’objets usés par le temps et qui contiennent des objets ayant appartenus à des personnes décédées. Ce mur s’élève comme un mur d’archives et nous invite à réfléchir à notre condition d’être vivant : nous et nos objets ont été présents et deviennent absents ou cachés... il y a disparition. On ne peux qu’imaginer le contenu et se souvenir d’une présence sans l’avoir connue.

Boltanski reconstitue des instants de vie avec des objets qui ne lui ont jamais appartenu mais qu’il expose comme des objets dépositaires de souvenirs. On peut aussi rapprocher cet amoncellement de boîtes “secrètes” avec une photographie prise après la libération du camp d’Auschwitz par les forces soviétiques en Janvier Il s’agit de valises ayant appartenues à des gens déportés dans ce camp. D’autre analogies sont possibles : le mur de Berlin tombé en les urnes funéraires - les numéros tatoués sur les déportés qui ne sont plus des personnes...

Au fond de la salle, le regard bute contre un cône coloré de dix métres de haut, composé de vêtments. Il y a 32 tonnes de tissus et si l’on considère que chacun des vêtements représente un individu, celà correspond à 3 ou 400 mille personnes. On peut faire le rapprochement avec une photographie de piles de chaussures retrouvées à la libération d’Auschwitz-Birkenau. La pyramide de vêtements

La main mécanique Au dessus de cette pyramide la “main mécanique” d’une grue saisie des vêtements au hasard et les laisse retomber. Le rythme est toujours le même : implacable. Une pluie chancelante de vestes, de chemises, de pantalons et de pulls s’échappent des griffes de la grue. Boltanski explique que “le grappin rouge vif de la grue saisit des pièces au hasard sur le sommet de la pyralide et les lâche, comme un dieu inconséquent, un dieu cruel qui prend des vies et en épargne d’autres, par pur caprice.” C’est une forme imagée donnée par l’artiste pour évoquer le destin de l’humanité, et rappelle aussi le thème classique du Jugment dernier.

L’immersion du spectateur L’oeuvre est constituée de vêtements de rebut représentant chacun un individu et ce parmi les 70 rectangles installés au sol. Le vêtement ne sert pas de singularisation de l’individu mais au contraire, posé à plat parmi tant d’autres, il gît comme une dépouille, anonyme. La quantité montre une utilisation “industrielle” de cette dépouille et surtout du corps qui l’occupait auparavant. Le son des coeurs qui battent de façon désunie s’amplifie lorsqu’on découvre l’installation.

La disposition est en quadrillage : “tout se déplie au sol, dans une dimension d’où la vie s’est retirée”... c’est donc l’équivalent d’un cimetière. Les hauts-parleurs accrochés à des poteaux situés dans les angles des rectangles diffusent le son des coeurs. Des cables relient les poteaux, obligeant les visiteurs à suivre un chemin précis. Cette installation fait penser aux baraquements dans les camps de concentration. Les câbles renvoient aux fils de fer barbelés. La température dans le Grand Palais est froide, c’est l’hiver et cet élément fait partie de l’installation pour favoriser le recueillement, la méditation et même l’effroi

Conclusion Horizontalité et verticalité sont réunies dans un espace total où sont liés l’architecture, le son et l’installation pénétrable autrement dit l’image. L’artiste met le spectateur face à l’histoire, face à l’horreur humaine, dénonçant les crimes contre l’humanité...l’installation Personne ressemble à une industrie de la mort. Le sujet : personne dans la réponse d’Ulysse, c’est le nom commun de l’absence, du vide mais c’est aussi l’anonymat, la perte de l’identité au profit d’un numéro. Les vêtments sont vides, les boîtes sont pleines mais sans rien rendre visible. La mémoire absente est au coeur de l’oeuvre. La vie invisible mais seulement audible, réduite à un seul son rend les voix des spectateurs encore plus vivante. “On meurt deux fois, une première fois lorsque l’on meurt et une deuxième lorsque plus personne ne se souvient de nous.”

SHIMON ATTIE

Mulackstrasse 37, Berlin Description et interpretation

Installation in situ dans l’ex quartier juif de Berlin. Image vidéo projetéeentre 1991 et 1993 Installation in situ dans l’ex quartier juif de Berlin. Image vidéo projetéeentre 1991 et 1993

Shimon Attie est né à Los Angeles en 1957 Il travaille et vit à Berlin En dehors de son travail d’artiste il est aussi professeur à l’académie d’art de Berlin Shimon Attie est un artiste visuel c’est-à-dire qu’il explore différents médias comme la photographie, la vidéo et l’installation in situ A travers ses médias il cherche à utiliser l’image pour ré- inventer de nouvelles relations entre l’espace, le temps, le lieu et l’identité. Shimon Attie est un artiste visuel c’est-à-dire qu’il explore différents médias comme la photographie, la vidéo et l’installation in situ A travers ses médias il cherche à utiliser l’image pour ré- inventer de nouvelles relations entre l’espace, le temps, le lieu et l’identité.

Mulackstrasse 37, Berlin Shimon Attie projette des photographies prise en 1932 aux endroits mêmes où elles ont été prises, dans l’ancien quartier juif de Berlin. Ici sur les murs des bâtiments prêts à être détruits nous pouvons distinguer deux enfants assis sur le trottoit. Ce sont comme des fantômes mis sous les yeux des Allemands et qui s’intégrent à l’espace urbain.

L’image projettée en noir et blanc forme un contraste avec l’espace d’aujourd’hui photographié en couleur. Deux temps se superposent : celui du présent et celui du passé avec la mémoire qui l’accompagne. Effet de trompe l’oeil agissant sur la réalité. Contraste entre le passé et le présent. Contraste entre couleur et non couleur. Contraste entre présence et absence. Contraste entre la réalité et la virtualité. MAIS dans l’oeuvre la réalité a bien eu lieu car ce sont de vrais personnages pris en photo à un moment tragique de l’histoire. C’est une mise en abîme du temps et de l’histoire qui est opérée. Les personnages sont comme des ombres émanant du passé

Shimon Attie modifie la perception du temps en incrustant dans la réalité des morceaux du passé. Pour lui, l’avenir est dans la mémoire de ce qui a été. Il lutte contre la perte de mémoire, l’amnésie avec des oeuvres projetées dans les rues de Berlin... ainsi il dénonce la Shoah et exhorte la population à la mémoire. C’est une oeuvre commémorative.

L’inspiration de Shimon Attie à travers le travail d’un artiste Français : Ernest-Pignon-Ernest (1942) Dénonciation des expulsions d’immigrés à Paris lors de la réhabilitation de certains quartier. Les expulsés installation éphémère à Montparnasse dessin en taille réelle sur papier fin collé sur le mur (marouflé) Dénonciation des expulsions d’immigrés à Paris lors de la réhabilitation de certains quartier. Les expulsés installation éphémère à Montparnasse dessin en taille réelle sur papier fin collé sur le mur (marouflé)

Installation dans des cabines téléphoniques à Lyon, où le personnage est en noir et blanc dans un décors en couleur. La série “Les cabines” ou “Derrière la vitre” date de 1996 mais l’artiste est l’un des précurseur du “street Art”. La représentation du désespoir en noir et blanc, de la solitude, contraste avec le monde extérieur en couleur. Il parle de la condition humaine. Installation dans des cabines téléphoniques à Lyon, où le personnage est en noir et blanc dans un décors en couleur. La série “Les cabines” ou “Derrière la vitre” date de 1996 mais l’artiste est l’un des précurseur du “street Art”. La représentation du désespoir en noir et blanc, de la solitude, contraste avec le monde extérieur en couleur. Il parle de la condition humaine.