REPUBLIQUE DE COTE D’IVOIRE Union-Discipline-Travail L’agriculture Intelligente face au Climat en Côte d’Ivoire : Etat des lieux et besoins d’appui pour mieux intégrer l’Agriculture Intelligente face au Climat (AIC) dans le Programme National d’Investissement Agricole (PNIA) Août 2014 COMMUNICATION-PAYS
1. LES TERRITOIRES DE L’ADAPTATION DE L’AGRICULTURE AU CHANGEMENT CLIMATIQUE 1.1. Présentation des territoires Zone 1 : la Côte d’Ivoire sub- soudanienne Zone 2 : la Côte d’Ivoire pré forestière Zone 3 : la moyenne Côte d’Ivoire forestière Zone 4 : la basse Côte d’Ivoire forestière
1. LES TERRITOIRES DE L’ADAPTATION DE L’AGRICULTURE AU CHANGEMENT CLIMATIQUE 1.2. Analyse de la vulnérabilité du territoires aux changements climatiques Territoire Degré d’exposition aux changements climatiques Degré de sensibilité aux impacts Capacité adaptative Vulnérabilité résultante Côte d’Ivoire sub-soudanienne (zone 1) Très forte exposition des ressources naturelles et des systèmes de productions agricoles et humaine Baisse des pluies et raccourcissement des saisons pluvieuses Élévation de température et vents de chaleur Dessèchement des cours d’eau et réduction des volumes des eaux souterraines Rigueur des saisons sèches et déficit hydrique élevé Dégradation et perte de la fertilité des sols, perte du couvert végétal Forte sensibilité des ressources naturelles et des systèmes de productions agricoles et humaine Production vivrière très affectée par la baisse des pluies Cultures de rente moyennement affectées par la sécheresse Élevage fortement affecté par le dessèchement des cours d’eau Capacité d’adaptation basée sur la maîtrise de l’eau par la construction d’ouvrages hydro-agricoles et agropastoraux Utilisation de variétés agricoles résistantes à la sécheresse et fertilisation des sols pour accroitre les rendements La vulnérabilité des ressources naturelles et des systèmes de production agricoles est élevée La vulnérabilité humaine est moyenne Côte d’Ivoire pré-forestière (zone 2) Forte exposition des ressources naturelles et des systèmes de productions agricoles et humaine Rigueur des saisons sèches et déficit hydrique moyen à élevé Production vivrière moyennement affectée par la baisse des pluies Cultures de rente faiblement ou moyennement affectées par la sécheresse Élevage moyennement affecté par le dessèchement des cours d’eau Utilisation de variétés agricoles résistantes à la sécheresse et fertilisation des sols pour accroître les rendements La vulnérabilité humaine est moyenne à faible Moyenne Côte d’Ivoire forestière (zone 3) Moyenne exposition des ressources naturelles et des systèmes de productions agricoles et humaine Rigueur des saisons sèches et déficit hydrique moyen Dégradation, perte de la fertilité des sols, et perte du couvert forestier Moyenne sensibilité des ressources naturelles et des systèmes de productions agricoles et humaine Production vivrière faiblement affectée par la baisse des pluies La couverture Capacité d’adaptation basée sur l’adaptation des calendriers culturaux Utilisation de variétés agricoles résistantes à la sécheresse Lutte contre la déforestation et la dégradation des forêts La vulnérabilité des ressources naturelles et des systèmes agricoles est moyenne La vulnérabilité humaine est faible Basse Côte d’Ivoire forestière (zone 4) Faible exposition des ressources naturelles et des systèmes de productions agricoles et humaine Baisse des pluies et décalage des saisons pluvieuses, réduction du débit des cours d’eau, déficit hydrique faible Pluies extrêmes et inondations Fort taux d’usage d’herbicides Nouvelles techniques de pêche Prise de conscience sur les inondations et l’érosion côtière Faible sensibilité des ressources naturelles et des systèmes de productions agricoles et humaine Production vivrière moyennement affectée par la baisse des pluies Production halieutique moyennement ou faiblement affectée Systèmes humains moyennement affectés par les inondations Utilisation de variétés agricoles résistantes à la sécheresse et aux maladies Amélioration des jachères et programmes de lutte contre la déforestation Promotion des meilleures pratiques de pêche La vulnérabilité des ressources naturelles et des systèmes de production agricoles est faible à moyenne
Difficultés rencontrées Besoins d’appui au niveau local 1. LES TERRITOIRES DE L’ADAPTATION DE L’AGRICULTURE AU CHANGEMENT CLIMATIQUE 1.3. Etat des lieux de l’adaptation de l’agriculture au changement climatique dans ces territoires Territoire Avancées observées Difficultés rencontrées Besoins d’appui au niveau local Côte d’Ivoire sub-soudanienne (zone 1) Adaptation des périodes culturales aux nouvelles saisons Utilisation de fertilisants chimiques pour accroître le rendement Recours à des nouvelles variétés Réhabilitation et construction d’ouvrages agropastoraux et hydro-agricoles Usage de motoculteurs dans la préparation des terres Implication des femmes dans les exploitations agricoles Couloir de transhumance pour le cheptel, pâturages artificiels Traitement sanitaire du bétail Méconnaissance de l’évolution du climat Dégradation continue des sols Indisponibilité des semences Absence d’entretien et gestion des ouvrages Coût élevé et indisponibilité des motoculteurs Existence de pesanteurs culturelles Indisponibilité de point d’eau, conflits et persistance des maladies animales Indisponibilité des intrants vétérinaires Sensibilisation et diffusion des informations sur les changements climatiques Restauration des terres dégradées Sensibilisation et diffusion des informations Renforcement des capacités en matière d’irrigation (gestion de l’eau) Réhabilitation et entretien des ouvrages, acquisition de motoculteurs Accroissement des points d’eau pour l’abreuvage du cheptel Lutte contre les épizooties Mise à disposition de produits vétérinaires Moyenne Côte d’Ivoire pré-forestière (zone 2) Recours à des variétés nouvelles Construction d’ouvrages hydro-agricoles Disponibilité de semences de bonne qualité Amélioration des itinéraires techniques Pâturages pour le cheptel, une loi sur la transhumance est en cours d’élaboration Méconnaissance de l’évolution climatique Absence d’information et disponibilité des semences Absence d’entretien des ouvrages Existence de pesanteurs traditionnelles Indisponibilité de point d’eau et conflit agriculteurs-éleveurs Renforcement de capacité en matière d’irrigation (gestion de l’eau et organisation des exploitants) Réhabilitation et entretien des ouvrages de maitrise d’eau Renforcement des capacités des services de vulgarisation Acquisition de motoculteurs Moyenne Côte d’Ivoire forestière (zone 3) Recours à des nouvelles variétés hydrique Disponibilité de semences Construction d’ouvrages hydro-agricoles et pastoraux Pesanteurs traditionnelles Absence de gestion et entretien par les agriculteurs Sensibilisation des acteurs ruraux et diffusion des informations sur les changements climatiques Identification et diffusion des nouvelles techniques Basse Côte d’Ivoire forestière (zone 4) Fort taux d’usage d’herbicides Nouvelles techniques de pêche Prise de conscience sur les inondations et l’érosion côtière (création de la plate forme des risques et catastrophes) Faible disponibilité de matériel fiable et formation Faible sensibilisation des populations et faiblesse des moyens mis à disposition Sensibilisation et diffusion des informations sur les Changements climatiques Renforcement de capacité en pêche et sensibilisation sur l’usage des herbicides Sensibilisation sur les phénomènes et mobilisation des ressources financières
2. L’AIC DANS LE CADRE DES PROGRAMMES NATIONAUX SECTORIELS 2. 1 2. L’AIC DANS LE CADRE DES PROGRAMMES NATIONAUX SECTORIELS 2.1. Diagnostic du volet adaptation des programmes nationaux sectoriels Le Programme National d'Investissement Agricole (PNIA) Régénération des plantations et mise à disposition de matériel sélectionné; Programme Réhabilitation forestière et relance de la filière bois; Programme Gestion durable des ressources halieutiques ; Le PAGIRE Elaboration et adoption d’un PLANGIRE par la feuille de route 2007-2015 dont les projets n’ont pas encore obtenu de financement Inexistence d’un PANA Initiatives, Programmes et Projets impliqués dans l’adaptation de l’agriculture Divers projets du MINAGRI (PROPACOM, PPAAO/WAAP, PSAC, projets hydro-agricoles) et du MIRAH (Projet d’Appui au Développement de l’Elevage en Côte d’Ivoire/PADECI; Programme d’Appui à la Gestion Durable des Ressources Halieutiques/PAGDRH) intègrent des actions d’adaptation aux changements climatiques (maîtrise de l’eau, semences améliorées, lutte antiparasitaire, etc.) Une stratégie nationale d’adaptation de l’agriculture aux changements climatiques est en cours d’élaboration par le MINAGRI
Les limites des actions d’adaptation 2. L’AIC DANS LE CADRE DES PROGRAMMES NATIONAUX SECTORIELS 2.1. Diagnostic du volet adaptation des programmes nationaux sectoriels Les limites des actions d’adaptation Plan d’adaptation non structuré pour les initiatives; Aucune étude de vulnérabilité déclinée par zone agro-écologique dans le PNIA; Inexistence de PANA; GIRE non effective, car tous les textes d’application du code de l’eau ne sont pas encore disponibles; Faible niveau des ressources financières publiques allouées à la lutte contre les changements climatiques. Les besoins d’appui Amélioration des connaissances en matière de changement climatique; Promotion des meilleures technologies pour la maitrise de l’eau; Appui à la recherche pour la mise en place des variétés résistantes à la sécheresse et à l’inondation; Promotion des variétés culturales à cycle court; Utilisation de nouvelles techniques culturales adaptées aux nouvelles conditions climatiques; Appui à l’élevage transhumant (réalisation des points d’eau, de pâturages, etc.); Appui à la pêche continentale et à l’aquaculture; Amélioration de la connaissance des sols et le développement de la Recherche sur les problèmes phytosanitaires; Élaboration et mise en œuvre des stratégies sectorielles du MINAGRI, du MIRAH et du MINEF.
Mise en place de la Commission Nationale REDD+; 2. L’AIC DANS LE CADRE DES PROGRAMMES NATIONAUX SECTORIELS 2.2. Diagnostic du volet atténuation des programmes nationaux sectoriels En 2000, les émissions totales de Gaz à effet de serre : 252 822 Gg Eq-CO2; Le secteur agricole est la principale source d’émission de GES avec 77% des émissions totales; Documents cadres existants: politique nationale sur l’environnement, Communications nationales 2000 et 2010; Mise en place de la Commission Nationale REDD+; Mise en place d’une Autorité Nationale dans le cadre du mécanisme MDP; Au niveau du PNIA (Programmes 5 et 6): renforcement de la filière bois (foresterie), gestion durable de la faune, gestion durable des ressources halieutiques; Divers projets: PNUD/FEM (séchages solaires,…), Programme prioritaire 3 du PPAAO/WAAPP (gestion de la fertilité des sols), etc.
Les limites des actions d’atténuation Inexistence de PANA et de NAMA; 2. L’AIC DANS LE CADRE DES PROGRAMMES NATIONAUX SECTORIELS 2.2. Diagnostic du volet atténuation des programmes nationaux sectoriels Les limites des actions d’atténuation Inexistence de PANA et de NAMA; Absence d’une collaboration intersectorielle en la matière; La plupart des actions concernent la réduction du couvert forestier; Cadre formel de coordination intersectorielle du PNIA peu fonctionnelle; Contradiction dans les objectifs du PNIA. Les besoins d’appui Renforcement des capacités des acteurs institutionnels; Cartographie et fertilité des sols; Infrastructures de transhumance; Appui au développement des compétences de l’administration agricole et forestière; Appui aux services vétérinaires déconcentrés; Appui à la pêche continentale et à l’aquaculture; Evaluation des besoins technologiques en matière d’adaptation et d’atténuation dans le secteur agricole.
3. LE DIALOGUE INTERINSTITUTIONNEL ET LA COHÉRENCE INTERSECTORIELLE Problématiques et besoins associés en matière d’AIC L’AIC vise à (i) réduire la vulnérabilité des agriculteurs face aux risques climatiques, (ii) réduire les émissions de GES issues de l’agriculture et (iii) accroître le revenu des agriculteurs; Nécessité de connaître les réalités agro-climatiques nationales et des capacités d’intervention institutionnelles; Nécessité d’une coordination intersectorielle des initiatives politiques nationales (PNIA, PLANGIRE, REDD+). Mécanismes existants en la matière d’AIC Le PNIA comporte 3 cadres de concertation: (i) le cadre des PTFs et des bilatéraux (FAO, AFD), (ii) le cadre du secteur privé (CGECI et CEPICI), et (iii) les cadre des OPA, l'ANOPACI et la société civile; L’APROMAC (sous-secteur hévéa) dans le cadre du PSAC et l’AIPH (sous-secteur palmier à huile) disposent de mécanismes de financement et d’accès des producteurs aux semences améliorées; Groupe de travail sur l’eau (PLANGIRE); Dialogue existant FIRCA-ANADER-CNRA.
4. LES BESOINS ET DEMANDES D’APPUI À L’ENCONTRE DE LA CEDEAO Pour intégrer l’AIC dans le PNIA Vulgarisation des expériences réussies en matière d’AIC ; Gestion durable des sols (couverture pédologique du territoire, cartes de fertilité et de vulnérabilité, réhabilitation et restauration des sols dégradées); Promotion de la mécanisation agricole ; Valorisation des potentialités des zones humides (bas-fonds, plaines); Appui à la lutte contre la déforestation; Réduction la dépendance des agriculteurs vis-à-vis des engrais chimiques; Evaluation des besoins en technologie pour la mise en œuvre de l’AIC; Gestion du fumier et appui à l’élevage transhumant; Fourniture de matériels de pêche et aquacoles; Appui aux services vétérinaires déconcentrés; Mise en œuvre de la GIRE ; Valorisation des eaux pluviales et de crue ;
4. LES BESOINS ET DEMANDES D’APPUI À L’ENCONTRE DE LA CEDEAO Pour intégrer l’AIC dans le PNIA (suite) Désensablement, reprofilage et restauration des écoulements des cours d’eau; Appui à la recherche pour la mise en place des variétés résistantes à la sécheresse et à l’inondation, et amélioration des espèces agro-forestières; Appui au développement des compétences de l’administration agricole et forestière; Appui à l’élaboration et à la mise en œuvre des diverses stratégies sectorielles du MINAGRI (SNAACC), du MINEF et du MIRAH; Appui à la coordination des initiatives prises en matière de changement climatique (PNIA, PLANGIRE, REDD+,…); Promotion des activités féminines dans le secteur agricole. Pour renforcer le dialogue interinstitutionnel et la cohérence intersectorielle autour de l’AIC Renforcement du cadre juridique et institutionnel (ancrage institutionnel, capacités techniques, matérielles et financières du PNCC); Appui à la mise en place d’une « task force » interministérielle sur l’AIC; Appui à la formation des acteurs nationaux en matière d’AIC; Appui aux acteurs des différents secteurs en matière de gestion durable des ressources naturelles (eau, sols, forêt).
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