Problème : le sujet n’est-il qu’une illusion ou est-il une réalité ?

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Transcription de la présentation:

Problème : le sujet n’est-il qu’une illusion ou est-il une réalité ?

• définition Le sujet = la subjectivité = un être capable - d’actions intentionnelles de conscience, de conscience de soi, = conditions nécessaires et suffisantes pour être un sujet. - d'autres opérations et états mentaux (réflexion, désir…) John Locke

Le sujet Conscience de soi Capable d’actions intentionnelles Libre-arbitre - autonomie Le sujet Capacité d’objectivité Raison Mémoire et imagination Perception et sensations Traits particuliers, subjectifs

• traits grammaticaux "je vais à paris », « c’est mon manteau » → la 1ère personne marque la réflexivité (auto-désignation, renforcée par la forme « moi-même ») et la conscience de soi •2ème et 3ème personnes peuvent désigner le(s) sujet(s) - usage du pronom réfléchi (il se considère comme …) - surtout dans la mesure où eux aussi peuvent s'exprimer à la première personne.  •Le pronom a été substantivé : le moi   La personne humaine serait avant tout un moi ou un soi

la personne = le sujet = le moi = la conscience Descartes Pascal hegel Locke Kant Husserl Freud

1-La querelle du sujet 1/« Le ciel tonne. - Qui tonne ? » Question absurde pour nous. ≠ croyance populaire grecque : Zeus Phénomène proche d’une action humaine produite par un sujet puissant et immortel. Aujourd’hui, nous savons que éclair = ensemble de réactions électriques produites dans l’atmosphère. → pas de sujet derrière le phénomène.

2/« Malvina m’a rendu sa dissertation » - Qui m’a rendu cette dissertation ? - Malvina actions humaines ≠ simple fait naturel, sans responsable : → quelqu’un agit un acteur un agent responsable de l’action accomplie en vue d’un but souvent conscient → un sujet : l’acteur/auteur conscient et responsable

Mais y a-t-il vraiment un sujet responsable des actions qu’on lui impute ? Ne sommes-nous pas dans la situation de ces grecs ? ? Les anciens grecs (peuple) Les occidentaux modernes (peuple) Phénomène L’orage Les actions humaines Cause supposée Zeus Un sujet humain : lui/elle/moi / toi Cause réelle Décharge électrique ?

Exemple contemporain de remise en cause de la notion de sujet : progrès en neurosciences. On découvre les processus neuronaux à l’œuvre dans la prise de décision (par ex). Un nombre indéfini de réactions organiques et/ou physico-chimique est mobilisé dans une action humaine.

• Expressions quasi ordinaire : « c’est mon cerveau qui rêve » «  Il y a des situations où votre cerveau sait que vous vous êtes trompé mais vous ne le savez pas » Qui est responsable de mes actions ? L’ensemble de ces processus physico-chimiques ? Dans ce cas, en suis-je encore responsable ? L’idée qu’il y a un sujet responsable de cette action est-elle une illusion ? Un préjugé utile à la vie pratique et au fonctionnement de la société , mais faux ? Si le sujet est bien acteur et auteur de ces actions, comment doit-on le concevoir ?

2- dualisme contre matérialisme 2 thèses radicalement opposées : Descartes – dualisme Nietzsche - matérialisme Les hommes sont des sujets. « Moi » = une entité réelle. La notion de sujet est une illusion. Moi n’est qu’une illusion. Il y a un esprit distinct du corps Il n’y a que des corps Nous avons conscience de ce que nous sommes La conscience est superficielle et trompeuse Nous sommes responsables de nos actions Nous ne sommes pas responsables de quoique ce soit Il y a un libre-arbitre Il n’y a pas de libre-arbitre Descartes : les personnes sont bien des sujets responsables de leurs actions. Mais ces sujets ne sont pas corporels : les personnes sont douées d’un esprit conscient, et d’une capacité de poursuivre librement des buts. Moi, je suis d’abord un esprit, un être pensant. Nietzsche : il n’existe pas véritablement de sujets responsables de leurs actions. il s’agit d’une illusion produite la conscience, et entretenue par la société pour responsabiliser les hommes. Il n’y a d’ailleurs pas d’âme ou d’esprit : l’homme n’est qu’un être corporel. Il n’y a pas même d’agent individuel : nous sommes pris dans un flux de phénomène physiques qui dissout complètement l’idée d’un agent autonome. « Moi », cela ne désigne aucune entité définie. C’est une illusion  

Si j’analyse le processus exprimé dans cette phrase : « je pense », j’obtiens des séries d’affirmation téméraires qu’il est difficile et peut-être impossible de justifier. Par exemple, que c’est moi qui pense, qu’il faut absolument que quelque chose pense, que la pensée est le résultat de l’activité d’un être connu comme cause, qu’il y a un « je » (…).Qu’est-ce qui me donne le droit de parler d’un « je », et d’un « je » qui soit cause, et pour comble, cause de la pensée ? (…) Si l’on parle de [cette] superstition des [philosophes], je ne me lasserai jamais de souligner un petit fait très bref que les gens atteints de cette superstition n’aiment guère avouer : c’est à savoir qu’une pensée vient quand elle veut et non quand je veux, en telle sorte que c’est falsifier les faits que de dire que le sujet « je » est la détermination du verbe « pense ». Quelque chose pense, mais que ce soit ce vieil et illustre « je », ce n’est là, pour le dire en termes modérés, qu’une hypothèse, qu’une allégation : surtout, ce n’est pas une « certitude immédiate ». Enfin, c’est déjà trop dire que quelque chose pense, ce « quelque chose » contient déjà une interprétation du processus lui-même : on raisonne selon la routine grammaticale : « penser est une action, toute action suppose un sujet actif, donc… » Peut-être arrivera-t-on un jour, même chez les [philosophes], à se passer de ce « quelque chose », résidu qu’a laissé en s’évaporant le brave vieux « moi ». Nietzsche, Par-delà le bien et le mal (1886), §16-17

Si j’analyse le processus exprimé dans cette phrase : « je pense », j’obtiens des séries d’affirmation téméraires qu’il est difficile et peut-être impossible de justifier.

Par exemple que c’est moi qui pense → vérité nécessaire ? qu’il faut absolument que quelque chose pense → vérité nécessaire ? que la pensée est le résultat de l’activité d’un être connu comme cause → vérité nécessaire ? qu’il y a un « je » → vérité nécessaire ?

« Qu’est-ce qui me donne le droit de parler d’un « je », et d’un « je » qui soit cause, et pour comble, cause de la pensée ? » → attaque le sujet cartésien : le je cause de la pensée Si l’on parle de [cette] superstition des [philosophes], je ne me lasserai jamais de souligner un petit fait très bref que les gens atteints de cette superstition n’aiment guère avouer : c’est à savoir qu’une pensée vient quand elle veut et non quand je veux, en telle sorte que c’est falsifier les faits que de dire que le sujet « je » est la détermination du verbe « pense ». → superstition → contre les spéculations du ϕe : un simple petit fait → une pensée est généralement passive → Moi n’est donc pas un sujet actif

Quelque chose pense, mais que ce soit ce vieil et illustre « je », ce n’est là, pour le dire en termes modérés, qu’une hypothèse, qu’une allégation : surtout, ce n’est pas une « certitude immédiate ». → → ce n’est pas une « certitude immédiate » : donc ne peut pas être le fondement de la philosophie

Enfin, c’est déjà trop dire que quelque chose pense, ce « quelque chose » contient déjà une interprétation du processus lui-même : on raisonne selon la routine grammaticale : « penser est une action, toute action suppose un sujet actif, donc… » Peut-être arrivera-t-on un jour, même chez les [philosophes], à se passer de ce « quelque chose », résidu qu’a laissé en s’évaporant le brave vieux « moi ».

Qui a raison ? Si aucun d’entre eux n’a raison, quelle conception plus pertinente du sujet pourrions-nous construire ?

3. Le sujet : un animal social (Aristote; Wittgenstein) • •

Le sujet est une illusion Le sujet c’est l’animal humain Le sujet c’est l’âme Le sujet est une illusion Le sujet c’est l’animal humain • •