Marie-Antoinette, le destin d'une reine

De la légende noire républicaine à la sacralisation royaliste, Marie-Antoinette a été accusée des pires atrocités ou érigée en reine "martyr". Volage, traitre ou Mère courage, on a tout dit sur Marie-Antoinette. Au-delà du mythe, le vrai et le faux sur la reine.

  La résistance aux changements Pour affirmer sa singularité, la reine impose son propre style à la Cour. Elle montre également un attachement à la vie familiale imprégnée d'idéaux rousseauistes. En cela, la reine semble en avance sur son temps. Mais, sur le terrain public, elle reste une femme d'Ancien Régime. Son éducation a été relativement délaissée, elle n'est pas formée à la politique et ne comprend pas les changements nécessaires au royaume. La fin du droit divin et l'évolution vers une monarchie constitutionnelle sont pour elle inconcevables.

En 1785 éclate l'affaire du collier de la reine En 1785 éclate l'affaire du collier de la reine. Marie-Antoinette est alors victime d'une escroquerie entièrement montée par Jeanne de Valois, comtesse de la Motte, et l'un de ses complices. Ils parviennent à convaincre, Louis de Rohan, évêque de Strasbourg, que la reine désire en secret une parure de 540 diamants et qu'il obtiendrait ses faveurs en effectuant lui-même la transaction. L'évêque remet donc la somme astronomique de 1,6 millions de livres à deux intermédiaires en échange des bijoux, croyant que ces personnes les remettraient de sa part à la reine. Mais les voleurs revendent aussitôt les pierres à l'étranger. Le joaillier Bohmer, qui conçut initialement le collier finit par réclamer la dette à Marie-Antoinette qui, bien sûr, n'est pas au courant. Persuadé de son innocence, Louis XVI fait ouvrir un procès public. Le cardinal de Rohan est innocenté, la comtesse de Valois et son complice sont condamnés, mais la couronne française est entachée du scandale. Le peuple, qui considérait déjà Marie-Antoinette comme une femme dépensière et frivole, voit dans cette affaire la preuve de son infamie. Un certain gout du luxe Marie-Antoinette gaspille énormément d'argent dans ses toilettes et son domaine du Trianon. Son action pour divertir la Cour, son goût immodéré pour les fêtes semblent bien réels. Sous son règne, resurgissent les grands bals et spectacles à Versailles. Elle introduit de nouveaux jeux d'argent et fait venir de nombreux artistes étrangers à la Cour de France. Mais on estime aujourd'hui que ses dépenses ne représentent qu'une goutte d'eau dans le gouffre du déficit français. Elles sont en fait trop ostentatoires à un moment où les caisses de l'Etat sont vides. Mais c'est surtout la terrible affaire du collier de la reine qui ternit à jamais sa réputation.

C'est dans le but de réconcilier la monarchie française avec celle des Habsbourg d'Autriche que sont unis Marie-Antoinette et le futur Louis XVI, le 16 mai 1770 à Versailles. Les fêtes données à cette occasion sont magnifiques, mais le feu d'artifice provoque un tragique mouvement de foule qui fait une centaine de morts. Mauvais présage ? Dans un premier temps, la reine est déçue par le manque de charisme de son mari qu'elle traitera de "pauvre homme" Mais les époux se rapprochent avec le temps et les épreuves venant.

Le comte Axel de Fersen Dans une premier temps, Marie-Antoinette s'entoure de courtisans dont elle privilégie la compagnie à celle son mari. On lui prête donc plusieurs amants, mais un seul homme a vraiment compté pour la reine : le comte suédois Axel de Fersen. Présentés lors d'un bal en 1774, ils resteront liés pour la vie. Le comte a d'ailleurs été l'instigateur de la fuite à Varennes en 1791. Il entretient avec elle une correspondance secrète, écrite à l'encre invisible, dans laquelle il conseille la reine, lui dictant presque sa conduite. Leur relation durable et intime est avérée, mais rien n'atteste vraiment qu'elle ait été consommée. Une descendance tardive Marie-Antoinette eût quatre enfants, Madame Royal, née en 1778 et future duchesse d'Angoulême, le premier Dauphin mort en 1788, une fille décédée en bas âge et le second Dauphin, né en 1785, plus connu sous le nom de Louis XVII. Mais sa première grossesse n'arrive que 7 ans après son mariage. Cette descendance tardive participe de la mauvaise réputation de la reine qui passe pour infidèle, et le roi pour un homme impuissant.

L'Autrichienne" Le roi n'a qu'un homme, c'est la reine" dira d'elle Mirabeau. Mais dans un premier temps, la reine est elle-même sous influence. Elle entretient une correspondance avec sa mère qui la guide depuis Vienne et la fait surveiller de très près par l'ambassadeur d'Autriche en France. En 1784, elle soutient les intérêts de son frère Joseph II dans sa querelle avec les Pays-Bas. Ses manœuvres aboutissent à un accord désavantageux pour la France, ce qui lui vaut un nouveau surnom, celui de "l'Autrichienne". Mais Louis XVI limite alors considérablement son influence. Ce n'est qu'après la naissance du Dauphin, alors que le roi semble incapable de faire face aux difficultés du royaume, que Marie-Antoinette s'implique personnellement dans les affaires publiques. Dépourvue de culture politique et d'expérience, elle se révèle incapable d'encourager les réformes attendues. La fuite à Varenne Le 5 mai 1789, les Etats Généraux s'ouvrent et la Révolution s'ensuit. Marie-Antoinette refuse tout compromis avec les députés de l'Assemblée : la reine ne peut admettre l'idée d'une monarchie constitutionnelle. Elle encourage alors la guerre qui lui semble la seule porte de sortie pour la monarchie et concentre les haines populaires. Elle finit par inciter Louis XVI à fuir pour une place-forte plus sûre. La famille royale est contrainte une première fois de quitter Versailles pour les Tuileries, suite aux émeutes populaires du 5 octobre 1789. Le 20 juin 1791, c'est la reine qui décide de fuir avec sa famille, mais ils sont rattrapés à Varennes puis arrêtés.

Un procès arbitraire Le 13 août 1792, Marie-Antoinette est enfermée à la prison du Temple à Paris. Après l'exécution de Louis XVI le 21 janvier 1793, on la sépare de son fils, le Dauphin Louis XVII, âgé de seulement 8 ans. Le 5 août 1793, on la transfère à la Conciergerie où elle est détenue jusqu'à son procès. Devant le Tribunal révolutionnaire, le 14 octobre 1793, elle est accusée d'avoir dilapidé le budget de la France en banquets et toilettes, de servir les intérêts de l'Autriche, d'être une femme immorale et incestueuse. Selon les témoins de l'époque, la reine répond à toutes ces accusations avec une grande dignité. Ce procès évidemment expédiditif et arbitraire, a nourri le mythe monarchiste d'une "reine martyre" en opposition à la légende noire républicaine. Sur l'échafaud : les cheveux blancs de la reine Au moment de son procès, Marie-Antoinette ignore que sa mort est déjà programmée et garde l'espoir d'être acquittée. Le 16 octobre 1793, elle est condamnée à mort. Agée de 38 ans seulement, le peuple voit monter à l'échafaud une femme aux traits creusés et vieillis. On raconte que les cheveux de la reine seraient devenus blancs en une seule nuit, la veille de son exécution. En fait, ses cheveux auraient blanchi progressivement après l'arrestation à Varennes. En 1815, son corps est transporté à la basilique de Saint-Denis.

Marie-Antoinette qui revendique un droit à la vie privée se fait aménager ce salon convivial et sans protocole. Elle réunit ici ses proches autour de tables de jeux et instruments de musique - elle jouait de la harpe. Une lanterne couverte permet de prolonger les soirées et d'éviter que les bougies ne s'éteignent.

Afin de profiter d'un cadre champêtre avec ses enfants, Marie-Antoinette se fait construire un hameau de style normand par l'architecte Richard Mique, dans les jardins du château de Versailles, entre 1783 et 1785.

A la recherche de divertissements, la Reine persuade Louis XVI de lui faire construire un petit théâtre dans lequel elle pourra jouer la comédie. Ne relevant pas de son rang, cette occupation est tenue secrète.

Ces roues permettent de faire descendre et remonter les décors du théâtre, de grands pans de murs peints

Buste en biscuit de Marie-Antoinette représentée en Diane et édité par la Manufacture royale de porcelaine de Sèvres d'après un modèle de Louis Simon Boizot.

Construit en 1680, l'escalier de la Reine est entièrement décoré de marbre, à l'exception des degrés en pierre. Il est orné d'une perspective de palais avec des personnages vêtus à l'Orientale par Philippe Meusnier et Jean-Baptiste Blain de Fontenay.

Le Petit Trianon fut offert à Marie-Antoinette par Louis XVI en 1774 Le Petit Trianon fut offert à Marie-Antoinette par Louis XVI en 1774. Tout est fait pour préserver son intimité et satisfaire son goût du naturel.

Cette petite chapelle construite en 1773 était à usage privé.

De vastes miroirs assemblés selon une technique très coûteuse à l'époque se font face dans les pièces et couloirs du Trianon, de manière à créer une infinité de reflets très prisés par la reine.

Jugé à l'époque parfaitement ressemblant, ce buste sculpté par Félix Lecomte est exposé au Salon de 1783. Il véhicule alors l'image officielle de la reine.

Construit par Richard Mique en 1777 pour Marie-Antoinette, ce petit pavillon de repos est recouvert de bas-reliefs évoquant la chasse et les quatre saisons, flattant les gouts champêtres de la reine. Les parois de l'unique salon circulaire sont ornées d'arabesques peintes par Le Riche.

A l'exception du lit, qui est une reproduction, ce mobilier est d'époque. Les tissus sont imprimés de fleurs, d'après un échantillon brodé de laine fourni par Desfarges à Lyon.

Ce portrait académique est réalisé par Madame Vigée Le Brun en 1787 Ce portrait académique est réalisé par Madame Vigée Le Brun en 1787. Marie-Antoinette avait tenu à ce qu'y figure le berceau de sa fille Sophie-Hélène-Béatrix, récemment décédée.

Première construction du Hameau (1783), cette tour domine le Grand Lac et offre une vue panoramique sur ce village fantaisiste.

En 1776, Marie-Antoinette demande à l'architecte J. T En 1776, Marie-Antoinette demande à l'architecte J. T. Merklein de rajouter à cet ancien cabinet de retraite de Louis XV des miroirs mouvants pouvant obturer les fenêtres et créer un jeu de reflets dans la pièce.

Le Hameau de la Reine était composé d'une grange, d'un moulin, d'une maison de gardiens, d'un colombier, d'un réchauffoir (cuisine) ainsi que de 12 chaumières fleuries et entourées de jardins potagers. Une ferme et une laiterie avaient été aménagés un peu plus loin.

A navigat pentru Dvs. Adelina Damian-Fekete

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