La contraception après une IVG Dr Francis Collier Hôpital Jeanne de Flandre CHRU Lille Réseau OMBREL 04 oct 2007

La contraception après une IVG 1.Sera toujours le résultat d’une négociation, comme dans toutes les autres circonstances de prescription « Il est recommandé que le soignant : Soit à l’écoute des femmes qui consultent… Prenne en compte que leur volonté d’implication dans la décision n’est pas homogène d’une femme à l’autre et peut être ambivalente au niveau individuel. » Recommandations professionnelles de l’ANAES, décembre 2004

La contraception après une IVG 2. Se doit de tenir compte de la contraception antérieure  Série continue de 1173 IVG, CHRU Lille, 2001 contraception «médicale» : % méthodes traditionnelles et locales : % aucune contraception : %  2/3 des grossesses non désirées surviennent chez des femmes qui ont habituellement recours à une méthode de contraception, et 60% de ces g. aboutiront à une IVG Bajos N et al. The COCON Group. Contraception : from accessibility to efficiency, Hum Reprod, 2003, 18, 5,

La contraception après une IVG Pourquoi tant de femmes n’utilisent-elles pas de contraception ou ont-elles recours à des moyens connus pour leur faible efficacité ?  Par défaut d’information : mythes et croyances  Pour des raisons pseudo médicales : crainte des effets indésirables, fausses contre indications  A cause des aléas de la vie amoureuse, les imprévus et les arrêts intempestifs  Parce que la gestion de l’ambivalence vis à vis du désir de grossesse est souvent très difficile

La contraception après une IVG Et pourquoi y a-t-il tant d’échecs de la contraception médicale ?  La pilule est une contraception parfaite si elle est utilisée parfaitement par une femme parfaite : ses échecs sont liés à sa difficulté d’observance  Ceux du DIU, beaucoup plus rares, sont des échecs de la méthode elle-même

La contraception après une IVG Pourquoi tant d’échecs de la contraception médicale ? % de G à 1 an utilisation parfaite utilisation réelle Pilule 0.38 DIU Cu DIU lévo Implant J. Trussel, Contraceptive failure in the United States, Contraception, 2004, 70, 89-96

La contraception après une IVG 3. Devrait logiquement tirer les leçons de « l’échec » et aussi s’adapter à l’évolution de notre société :  Contraception relativement indépendante de l’observance  De longue durée, 3 à 5 ans, mais que l’on peut interrompre facilement  Mise en place le jour de l’IVG  Remboursée  Avec de bonnes chances d’aménorrhée Mais comme, en même temps, tout ce qui est nouveau fait peur (ou que les médecins ne sont pas très convaincants…)

La contraception après une IVG Après 1 an Très satisfaites Retraits DIU cu N = %28% Miréna® N = %20% Implant N = %42% 2939 IVG, Lille et Roubaix, 2005 Contraception le j de l’IVG : EP : 2209 (75%)

La contraception après une IVG 4. Se négocie au total dans des conditions difficiles : La patiente totalement déchirée entre la culpabilité et l’ambivalence Le conjoint dépassé par les évènements Le médecin qui manque de temps et pousse, plus ou moins consciemment, vers une solution efficace mais pas forcément souhaitée Heureusement, la sage-femme, l’infirmière, la conseillère…

La contraception après une IVG 5. Mérite en tous cas qu’on s’y intéresse davantage :  Campagnes d’information  Sensibilisation des intervenants scolaires  Formation des médecins, des sage-femmes et des paramédicaux  Organisations régionales

La contraception après une IVG 5. Mérite en tous cas qu’on s’y intéresse davantage :  Parce que ne sont pas concernées que les ado ans : 6,7% (DREES, oct 2005)  Parce que pour la majorité des patientes, c’est une démarche unique  Et au delà des difficiles conditions de la négociation immédiate  L’IVG doit constituer une opportunité de remise à plat des croyances, des tabous, des rumeurs et des préjugés, parfois même colportés par le corps médical, vis à vis des méthodes de contraception.